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Mal de dos

Un mal de dos ou une rachialgie dĂ©signe toute douleur siĂ©geant au niveau du rachis ou Ă  proximitĂ© de celui-ci, quelles que soient l’origine, la nature et l’intensitĂ© de la douleur. Selon le point d'origine de la douleur, on distingue les cervicalgies, les dorsalgies et les lombalgies. Ces derniĂšres sont les plus frĂ©quentes, en particulier chez les travailleurs manuels tandis que les cervicalgies touchent davantage les personnes travaillant dans les bureaux[1].

En France, la lombalgie affecte 80 % des personnes de façon significative au moins une fois dans leur vie et si son incidence annuelle varie selon l’ñge, elle apparaĂźt moins importante dans la tranche d’ñge des 20-24 ans (4 Ă  18 %) et maximale dans la tranche d’ñge des 55-64 ans (8 Ă  32 %)[2]. D’aprĂšs les chiffres relevĂ©s en France, l’origine du mal de dos est mal identifiĂ©e dans 95 % des cas.

Rachis

Anatomie

L’étymologie du mot rachis vient du grec ÏÎŹÏ‡Î· ou ÏÎŹÏ‡Îčς, qui signifie « dos, colonne vertĂ©brale » et avait anciennement pour orthographe rhachis afin de rappeler le rho.

Les vertĂšbres sont les Ă©lĂ©ments osseux de la colonne vertĂ©brale, ou rachis. Selon les personnes, elles sont au nombre de 32 ou 34. Compte tenu de leur constitution, elles s’empilent parfaitement les unes sur les autres pour former la colonne vertĂ©brale.

La colonne vertébrale
La colonne vertébrale

Segment rachidien

Une vertĂšbre type est constituĂ©e d’un corps vertĂ©bral avec un noyau d’os spongieux entourĂ© d’une fine couche d’os cortical. Le dessus et le dessous du corps vertĂ©bral sont dĂ©limitĂ©s par les « plateaux », des surfaces relativement planes. En arriĂšre du corps vertĂ©bral, les pĂ©dicules et les lames forment le foramen vertĂ©bral qui laisse passage Ă  la moelle Ă©piniĂšre. L’articulation entre deux vertĂšbres est rĂ©alisĂ©e au moyen du disque intervertĂ©bral et des facettes articulaires. Le disque intervertĂ©bral vient s’insĂ©rer entre les plateaux des deux vertĂšbres adjacentes ; il joue un rĂŽle amortisseur et permet une bonne rĂ©partition des charges et des pressions. Il est constituĂ© d’un nucleus pulposus et d'un annulus fibrosus. Le nuclĂ©us est une structure gĂ©latineuse composĂ©e en grande partie d’eau ce qui confĂšre au disque le pouvoir d’absorber les chocs et de protĂ©ger la colonne des efforts importants et rĂ©pĂ©tĂ©s tandis que l’annulus fibrosus est une structure cartilagineuse fibreuse multi-orientĂ©e entourant le nuclĂ©us pour le contenir parfaitement.

De chaque cÎté, les trous de conjugaison permettent le passage des racines nerveuses depuis la moelle épiniÚre, pour rejoindre les différentes parties du corps.

Le disque intervertĂ©bral est composĂ© de cellules reprĂ©sentant 1 Ă  5 % de son volume, d’eau et de matrice extracellulaire. Le rĂŽle des cellules est vital car elles sĂ©crĂštent les composants de la matrice extracellulaire, principalement le collagĂšne, des protĂ©oglycanes, et des enzymes, agents de leur dĂ©gradation. Elles sont donc responsables du maintien et du renouvellement de la matrice.

Les cellules ont besoin de nutriments pour fonctionner. Mais leur approvisionnement est difficile car le disque intervertĂ©bral de l’adulte n’est pas vascularisĂ©. Certaines cellules peuvent se trouver jusqu’à mm de distance du plus proche vaisseau sanguin. Pourtant, la prĂ©servation d’une nutrition adĂ©quate des cellules est essentielle car elles sont responsables du renouvellement de la matrice extracellulaire au cours de la vie et donc indirectement du maintien des propriĂ©tĂ©s biomĂ©caniques du disque intervertĂ©bral.

Les variations de concentration en nutriments, de pH, des sollicitations mĂ©caniques et du taux de demande cellulaire peuvent stimuler ou inhiber l’activitĂ© cellulaire[3].

Différents niveaux du rachis

Le rachis se décompose en cinq régions : le rachis cervical, le rachis thoracique, le rachis lombaire, le sacrum et le coccyx. Pour chaque niveau est adopté un systÚme de numérotation croissante, du haut vers le bas.

  • Le rachis cervical au niveau du cou

Il comprend sept vertĂšbres nommĂ©es C1 Ă  C7. La premiĂšre vertĂšbre cervicale C1 est l’atlas ; il a une forme circulaire et a pour fonction de supporter le crĂąne. La deuxiĂšme vertĂšbre cervicale C2, l’axis possĂšde une dent ou encore « processus odontoĂŻde » sur lequel pivotent l’atlas et le crĂąne. C1 et C2 sont souvent appelĂ©es rĂ©gion cervicale supĂ©rieure et C3 Ă  C7 rĂ©gion cervicale infĂ©rieure.

  • Le rachis thoracique au niveau de la poitrine

Il comprend douze vertĂšbres nommĂ©es T1 Ă  T12. Le rachis thoracique est spĂ©cialement stable et rĂ©sistant du fait de la prĂ©sence de ses longs « processus Ă©pineux » et qu’il est reliĂ© Ă  la cage thoracique. NĂ©anmoins certaines cĂŽtes ne sont pas raccordĂ©es Ă  T11 et T12 : il s’agit des cĂŽtes flottantes.

Les niveaux et les courbures du rachis
Les niveaux et les courbures du rachis
  • Le rachis lombaire au niveau du bas dos

Il comprend cinq vertĂšbres nommĂ©es L1 Ă  L5, dont la taille s’agrandit en partant de L1 jusqu’à L5. Les vertĂšbres de cette rĂ©gion sont en effet les plus grandes et les plus rĂ©sistantes de la colonne Ă©tant donnĂ© qu’elles supportent et distribuent la majeure partie du poids et des contraintes du corps aussi bien au repos qu’en mouvement. Comparativement Ă  la rĂ©gion thoracique, les pĂ©dicules sont plus grands et plus longs et les Ă©pineuses sont plus larges et de forme carrĂ©e.

  • Le sacrum au niveau du pelvis

Il est situé en dessous du bassin et comprend cinq vertÚbres soudées nommées S1 à S5.

Les trois Ă  cinq vertĂšbres qui composent le coccyx sont situĂ©es Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la colonne vertĂ©brale. Ces os n’ont pas la mĂȘme forme que les autres constituant la colonne vertĂ©brale : il s’agit d’os solides qui n’ont pas de trous depuis lesquels partent les nerfs pour rejoindre les autres parties du corps.

Niveaux de courbure

Vu de cÎté, le rachis présente quatre courbures anatomiques : deux lordoses (courbures concaves en arriÚre) au niveau des rachis cervical et lombaire et deux cyphoses (courbures concaves en avant) au niveau des rachis thoracique et sacré. Les inversions de courbures correspondent aux charniÚres du rachis, jonctions qui sont principalement sollicitées lors des mouvements du rachis. On distingue la charniÚre cervico-thoracique T1-C7, la charniÚre lombo-thoracique L1-T12 et la charniÚre sacro-lombaire S1-L5.

Ces courbures physiologiques ainsi que les muscles et les ligaments conditionnent l’équilibre du rachis[4].

Systémique

Un segment rachidien
Un segment rachidien

La colonne vertĂ©brale, pilier de l’organisme, est reliĂ©e aux structures environnantes : le systĂšme ligamentaire, le systĂšme musculaire et le systĂšme vasculaire.

Le systĂšme ligamentaire et musculaire

Chaque vertĂšbre s’articule avec la vertĂšbre sus et sous-jacente (sauf l’atlas et les vertĂšbres coccygiennes). Les vertĂšbres s’articulent par trois articulations, le disque intervertĂ©bral et les deux articulations interapophysaires postĂ©rieures. La soliditĂ© est principalement assurĂ©e par les ligaments et les muscles rachidiens antagonistes du mouvement.

En plus du complexe disco-corporéal ou disco-somatique et des articulations interapophysaires postérieures, les ligaments intervertébraux et les muscles vertébraux font partie du segment articulaire rachidien, un systÚme articulaire complexe rendant possibles les mouvements du rachis.

Par ailleurs, le rachis sert d’insertion et d’ancrage aux muscles de la posture et au niveau du cou il reçoit une bonne partie des muscles cĂ©phalogyres qui meuvent la tĂȘte.

Le systĂšme vasculaire

Le rachis possĂšde son propre systĂšme vasculaire. Il est situĂ© Ă  proximitĂ© de nombreux vaisseaux tels que l’artĂšre vertĂ©brale, la veine cave infĂ©rieure, les veines rĂ©nales et l’aorte thoracique qui se poursuit par l’aorte abdominale, l’artĂšre radiculaire antĂ©rieure d’Adamkiewicz et le plexus nerveux sympathique.

Usure et vieillissement

La colonne vertĂ©brale est sollicitĂ©e Ă  raison de 1 500 Ă  2 000 inclinaisons chaque jour[5].

MĂ©canismes

Le disque intervertébral connaßt des modifications au fil des évÚnements et de la vie.

Manifestations biochimiques

La principale manifestation biochimique est la diminution du taux de renouvellement cellulaire. Environ 90 % des cellules sont vivantes dans le disque sain d’un adolescent, contre 46 % Ă  l’ñge de 44 ans et 27 % Ă  l’ñge de 57 ans[3]. De la mĂȘme maniĂšre le disque vertĂ©bral est constituĂ© de 90 % d’eau Ă  la croissance contre 10 % Ă  60 ans.

Manifestations morphologiques

La morphologie du disque intervertĂ©bral Ă©volue au cours de la dĂ©gĂ©nĂ©rescence. Au dĂ©but il est spongieux et ferme. Les premiers changements concernent l’annulus qui se fragilise ; commencent alors Ă  se dĂ©velopper de petites fissures. Avec le temps, le disque perd de l’eau, celui-ci devient alors plus petit et perd de la hauteur. En consĂ©quence, les vertĂšbres adjacentes bougent et se rapprochent les unes des autres. L’espace intervertĂ©bral diminuant, les facettes articulaires se retrouvent de plus en plus comprimĂ©es, il s’ensuit une surpression au niveau de leurs surfaces. À terme, les facettes articulaires subissent un endommagement pouvant aller jusqu’à l’arthrite.

Ces changements au sein du disque, des facettes articulaires et des ligaments entraĂźnent une instabilitĂ© du rachis. Chaque mouvement supplĂ©mentaire est source d’une usure et d’un vieillissement accrus du rachis. De fait, les fissures prĂ©sentes dans l’annulus croissent en nombre et en importance. Le nuclĂ©us peut alors passer au travers de l’annulus endommagĂ© et s’introduire dans le canal rachidien. Ce phĂ©nomĂšne est plus connu sous le nom de hernie discale (voir le § 2.1.1). La partie poussĂ©e hors du disque se trouve en contact avec les nerfs rachidiens, ce qui constitue une premiĂšre source de douleur ou d’alerte pour le patient. De plus, le disque libĂšre des enzymes et des substances chimiques qui produisent une inflammation et une nouvelle source de douleurs, qui deviennent alors de plus en plus intenses.

En marge de cette dĂ©gĂ©nĂ©rescence, des ostĂ©ophytes se dĂ©veloppent mais personne n’en connaĂźt rĂ©ellement la cause ; certains mĂ©decins avancent qu’il s’agit d’une rĂ©action du corps en vue d’essayer de stopper les mouvements induits entre les segments rachidiens. Ces ostĂ©ophytes peuvent poser problĂšme en exerçant une pression supplĂ©mentaire sur les nerfs passant par le foramen intervertĂ©bral. Cette pression autour des racines nerveuses irritĂ©es peut ĂȘtre source de douleur, d’engourdissement et de faiblesse dans le bas dos, les fesses, les membres infĂ©rieurs et les pieds. Finalement la perte de mobilitĂ© et la raideur du segment rachidien, l’épaississement des ligaments et des facettes articulaires, l’assĂšchement du disque et la prĂ©sence des ostĂ©ophytes sont autant de facteurs empĂȘchant un mouvement normal. Paradoxalement, une articulation raide ne provoque pas une douleur aussi intense qu’une articulation qui « flotte ». MalgrĂ© l’état d’avancement de la dĂ©gĂ©nĂ©rescence, certaines personnes peuvent ressentir un soulagement[6].

Étiologie

Hors traumatisme mĂ©canique, le phĂ©nomĂšne de dĂ©gĂ©nĂ©rescence est liĂ© au vieillissement. Toutefois sa sĂ©vĂ©ritĂ© est modulĂ©e par l’hĂ©ritage gĂ©nĂ©tique et l’environnement. La dĂ©gĂ©nĂ©rescence des disques commence gĂ©nĂ©ralement au cours de la deuxiĂšme dĂ©cennie et ne fait qu’empirer au cours du temps. À l’ñge de 49 ans, 97 % des disques lombaires montrent des signes de dĂ©gĂ©nĂ©rescence. Cette dĂ©gĂ©nĂ©rescence peut ĂȘtre aggravĂ©e chez certains individus du fait de leur patrimoine gĂ©nĂ©tique. Les facteurs environnementaux favorisant la dĂ©gĂ©nĂ©rescence sont le tabagisme, l’exposition aux vibrations, le port de charges rĂ©pĂ©tĂ© et une activitĂ© physique intense[3]. Il est possible que des interactions psycho-sociales soient Ă  l'origine —- ou facteur d'aggravation — de certains mal de dos, selon l'adage populaire « mal au dos, plein le dos ».

Douleurs

Le mal de dos est une prĂ©occupation commune. En France, environ 80 % de la population est concernĂ©e au moins une fois au cours de sa vie par des lombalgies. À un instant donnĂ©, la lombalgie affecte 30 % de la population[2].

Aux États-Unis, 90 % des personnes sont touchĂ©es, au moins une fois au cours de leur vie, l’épisode se reproduit pour 50 % d’entre elles. Le mal de dos est la seconde raison invoquĂ©e pour arrĂȘt de travail. C’est aussi l’une des principales raisons amenant Ă  consulter un mĂ©decin.

Le mal de dos peut revĂȘtir diffĂ©rentes causes mais bien souvent aucune raison particuliĂšre n’est trouvĂ©e et la douleur s’arrĂȘte ; en effet, pour 90 % des personnes, une amĂ©lioration des symptĂŽmes a lieu au cours des deux mois suivant le dĂ©clenchement des douleurs, sans qu’une raison particuliĂšre soit trouvĂ©e. Dans tous les cas, chaque patient doit discuter de ses symptĂŽmes avec son mĂ©decin qui saura alors Ă©tablir un diagnostic et lui conseiller le meilleur traitement. La douleur est qualifiĂ©e d’aiguĂ« si elle est prĂ©sente depuis moins d’un mois et chronique si elle dure depuis plus longtemps. D’autre part, des anomalies au niveau des organes au sein de l’abdomen, du pelvis ou de la poitrine telles que l’appendicite, les anĂ©vrismes, les maladies rĂ©nales ou encore les infections intestinales pelviennes ou ovariennes, peuvent engendrer des douleurs dans le bas dos : on parle alors de douleur rĂ©fĂ©rĂ©e[7].

Afin de mieux comprendre la cause des douleurs rencontrĂ©es chez leurs patients, les spĂ©cialistes du rachis ont pour habitude de faire le distinguo entre les douleurs d’origine mĂ©canique et celles d’origine neurologique[6].

Douleurs « mécaniques »

Les douleurs d’origine mĂ©canique sont causĂ©es principalement par les mauvaises postures (au travail comme au repos) qui provoquent l’usure des diffĂ©rentes parties du rachis lombaire. Cette douleur « mĂ©canique » provient gĂ©nĂ©ralement des modifications subies par le disque. Alors que le disque commence Ă  s’effondrer et que l’espace entre les vertĂšbres devient plus Ă©troit, une inflammation peut toucher les facettes articulaires. La douleur augmente aprĂšs une activitĂ©, du fait de la dĂ©formation des rĂ©gions du rachis se trouvant en mouvement. La douleur est habituellement ressentie dans le dos, mais elle peut se propager dans les fesses, les hanches et les cuisses, sans toutefois descendre en dessous du genou. Normalement, ce cas de figure n’entraĂźne pas de faiblesse ou d’engourdissement dans la jambe ou le pied, Ă©tant donnĂ© que le problĂšme ne provient pas d’une pression exercĂ©e sur les nerfs rachidiens.

Douleurs « neurologiques »

Les douleurs d’origine « neurologique » proviennent d’un nerf blessĂ© ; la douleur survient lorsqu’un nerf rachidien est enflammĂ©, coincĂ© ou pincĂ©, Ă  la suite d’une hernie discale. Par exemple, le phĂ©nomĂšne de sciatique est le rĂ©sultat du pincement d’une racine nerveuse. RĂ©cemment, il a Ă©tĂ© mis en avant que quand un disque se fissure, des substances chimiques sont libĂ©rĂ©es ; elles provoquent une inflammation des nerfs mĂȘme si aucune pression n’est directement exercĂ©e sur ces derniers. Ces douleurs concernent plus les mĂ©decins puisqu’elles peuvent ĂȘtre le signe d’un endommagement des nerfs provoquant une faiblesse ou un engourdissement au niveau des extrĂ©mitĂ©s. La pression des nerfs est Ă  l’origine de symptĂŽmes dans les rĂ©gions que traverse le nerf, plutĂŽt que dans le bas dos. Des structures Ă©loignĂ©es du rachis, telles que les muscles sont alors indirectement touchĂ©es. Des recherches rĂ©centes ont en effet mis en avant le rĂŽle des fascia dans la diffusion de la douleur[8]. Par consĂ©quent, le patient peut ressentir une faiblesse ou un engourdissement dans la jambe ou le pied sans pour autant souffrir du dos. La pression exercĂ©e sur le nerf affecte le fonctionnement du corps : les muscles s’affaiblissent, les rĂ©flexes se font plus longs ; la prĂ©sence d’épingles ou d’aiguilles, de mĂȘme qu’un engourdissement peuvent ĂȘtre ressentis le long du parcours du nerf.

Personnes Ă  risque

Les activitĂ©s quotidiennes peuvent Ă  long terme porter prĂ©judice Ă  la bonne santĂ© du dos. Le stress ainsi que les tensions Ă©motionnelles peuvent provoquer des contractions musculaires et entraĂźner douleurs et raideurs. Étant donnĂ© que la majeure partie du poids est supportĂ©e par le dos, cette rĂ©gion connaĂźt en premier lieu des mouvements douloureux et des muscles tendus[9].

  • Les personnes obĂšses

Le fait d’ĂȘtre en surpoids provoque pression et contraintes au niveau du dos et plus spĂ©cialement le bas dos. D’autre part ,cela peut favoriser le dĂ©veloppement ou aggraver d’autres maladies telles que l’ostĂ©oporose, l’ostĂ©oarthrite, l’arthrite rhumatoĂŻde (maladie auto-immune), la dĂ©gĂ©nĂ©rescence des disques, les stĂ©noses et le spondylolisthĂ©sis (voir le § 3)[9].

  • Les femmes enceintes

Selon plusieurs Ă©tudes[10], la lombalgie de la grossesse touche environ 50 % ou plus des femmes enceintes. Pour certaines, la douleur est suffisamment sĂ©vĂšre pour les empĂȘcher de continuer le travail[11]. La lombalgie durant la grossesse serait liĂ©e Ă  l’augmentation des contraintes mĂ©caniques et aux facteurs hormonaux, aggravĂ©s par le travail physique[12]. Elle commence parfois au dĂ©but de la grossesse, mais elle ne serait pas liĂ©e Ă  l’augmentation de la masse corporelle de la femme ou du fƓtus (Swensson et al. 1990). Les mensurations transversales et sagittales de l’abdomen ont une faible corrĂ©lation avec la lombalgie de la grossesse[13].

  • Les grands sportifs

Depuis quelques annĂ©es, l’industrie du sport et des loisirs s’est considĂ©rablement dĂ©veloppĂ©e, ce qui va de pair avec un nombre croissant de blessures liĂ©es au sport. Chaque annĂ©e, 1,5 million de personnes en Grande-Bretagne et 3,7 millions aux États-Unis se rendent aux urgences Ă  la suite d'une blessure liĂ©e au sport. Certaines blessures sont seulement temporaires tandis que d’autres provoquent des lĂ©sions durables. Certaines rĂ©sultent d’un accident, d’autres d'un Ă©chauffement ou un entraĂźnement insuffisant ; elles peuvent Ă©galement ĂȘtre dues Ă  l'utilisation d'un Ă©quipement inappropriĂ©. Elles touchent principalement le systĂšme musculo-squelettique (muscles, os et les tissus associĂ©s tels que le cartilage). Une meilleure comprĂ©hension des mĂ©canismes de blessure a permis de rĂ©duire leur survenue. Les vidĂ©os rapides permettent dĂ©sormais au mĂ©decin d’étudier le mouvement du sportif en dĂ©tail et de le conseiller en vue de modifier son/ses geste(s). D’autre part, des anomalies peuvent engendrer des contraintes irrĂ©guliĂšres sur les diffĂ©rentes parties du corps et provoquer des fractures qui pourraient ĂȘtre Ă©vitĂ©es par le port de chaussures adĂ©quates et/ou de semelles orthopĂ©diques ou par un entraĂźnement correct. De mĂȘme les dĂ©formations musculaires trop importantes peuvent ĂȘtre Ă©vitĂ©es grĂące Ă  un Ă©chauffement et Ă  des Ă©tirements avant l’activitĂ© sportive en elle-mĂȘme[14]. Enfin, certains sports gĂ©nĂšrent de forts impacts tels que le footing, le tennis, le rugby ; d’autres tels que le golf ou la natation sollicitent fortement certaines rĂ©gions du dos. Il convient de prendre garde aux idĂ©es reçues : en effet, ces sports, s’ils ne sont pas pratiquĂ©s Ă  bon escient favorisent le processus de vieillissement des diffĂ©rentes structures du dos.

Entretien et hygiĂšne de vie[7]

Se prĂ©munir des douleurs du dos est controversĂ©. Il a longtemps Ă©tĂ© admis que les exercices et un mode de vie sain empĂȘchaient la survenue d’un mal de dos. Ceci n’est pas nĂ©cessairement vrai. En fait, de nombreuses Ă©tudes ont rĂ©vĂ©lĂ© que les activitĂ©s engendrant de forts impacts pouvaient augmenter les chances de souffrir d’un mal de dos. Cependant, l’exercice physique est important pour la santĂ© et ne doit pas ĂȘtre Ă©vitĂ©. Des activitĂ©s « douces » telles que la natation, la marche, la bicyclette, amĂ©liorent la forme physique sans contraindre le dos.

En ce qui concerne des exercices plus spĂ©cifiques, il est important que le patient en rĂ©fĂšre Ă  son mĂ©decin afin de les pratiquer correctement. Les abdominaux, s’ils sont bien faits, renforcent la ceinture abdominale et permettent de diminuer la tendance Ă  souffrir du dos. Bien qu’ils ne soient pas spĂ©cialement indiquĂ©s pour traiter le mal de dos, les Ă©tirements sont Ă  mĂȘme de soulager les muscles tendus, de mĂȘme que les exercices d’inclinaison du bassin.

Les ceintures lombaires sont conseillĂ©es aux travailleurs portant des objets lourds. Bien que ce produit amĂ©liore les douleurs dorsales dans 61% des cas[15], il convient tout de mĂȘme de rester prudent car ce type de ceinture n’empĂȘche pas les blessures du dos. Lors de la posture debout, il convient de garder la tĂȘte droite et l’estomac rentrĂ©. Pour les longues pĂ©riodes de station debout, un tabouret permet de reposer un pied Ă  la fois. Il est dĂ©conseillĂ© de porter de hauts talons.

Les chaises d’une hauteur appropriĂ©e au type de tĂąche avec un dossier correctement rĂ©glĂ© sont prĂ©fĂ©rables. Celles-ci doivent pivoter afin d’éviter les contraintes dans le bas du dos. Dans les automobiles, les siĂšges doivent fournir un bon support au niveau du bas dos. Si ce n’est pas le cas, un coussin ou une serviette enroulĂ©e et positionnĂ©(e) au niveau des lombaires est utile.

Pour le sommeil, les besoins varient d’un individu Ă  l’autre : chacun doit faire des essais afin de savoir si un matelas plus ou moins dur lui convient mieux. Un morceau de contreplaquĂ© placĂ© entre le sommier et le matelas durcit un lit trop « mou » tandis qu’un morceau de mousse peut agir contre un matelas trop dur.

En fonction de la force et de la corpulence de chacun, il ne faut pas soulever des objets trop lourds. Pour soulever un objet, il convient de garder le dos bien droit, la tĂȘte droite et de soulever en poussant avec les talons et en redressant le dos. Il faut garder l’objet Ă  soulever prĂšs de soi, se baisser en mettant les fesses en arriĂšre sans mettre les genoux en avant et ne surtout pas courber le dos pour ne pas faire subir le poids Ă  la colonne vertĂ©brale. La bonne image Ă  garder en tĂȘte est celle d’un haltĂ©rophile rompu Ă  cet effort. Le soulevĂ© de terre, s'il est exĂ©cutĂ© correctement et avec de faibles charges pour les dĂ©butants, est un exercice trĂšs utile pour renforcer les muscles du bas du dos et ainsi prĂ©venir les douleurs futures.

Maladies du rachis

Dégénératives

Les personnes ĂągĂ©es sont les premiĂšres touchĂ©es par les maladies dĂ©gĂ©nĂ©ratives. Cependant, comme nous l’avons dĂ©jĂ  vu, certains facteurs « Ă  risque » tels que l’obĂ©sitĂ© peuvent accĂ©lĂ©rer le processus d’usure.

Hernie discale

Selon le stade de la dégénérescence, on peut observer deux types de hernies discales cervicales :

  • La hernie discale cervicale « molle » Ă  un stade prĂ©coce de dĂ©gĂ©nĂ©rescence.
  • La hernie discale cervicale « dure » Ă  un stade avancĂ©[5].

Le premier stade de la dĂ©gĂ©nĂ©rescence est peut-ĂȘtre liĂ© Ă  l’apparition de dĂ©chirures au sein de l’annulus en consĂ©quence de l’usure normale du disque ou d’une blessure soudaine, due Ă  une torsion ou Ă  dĂ©formation exagĂ©rĂ©e du disque, surpassant ainsi la rĂ©sistance de l’annulus. Les douleurs suscitĂ©es au niveau du dos subsistent jusqu’à la cicatrisation des dĂ©chirures. NĂ©anmoins, de multiples dĂ©chirures affaiblissent de maniĂšre non nĂ©gligeable le disque, qui entame alors sa dĂ©gĂ©nĂ©rescence. L’effondrement du disque provoque une compression des vertĂšbres ; celui-ci n’assure plus sa fonction d’absorbeur de choc entre les vertĂšbres. Cette sorte de problĂšme cause tout d’abord un mal de dos mĂ©canique. Le disque affaibli peut alors dĂ©clencher une hernie discale. Si l’annulus se dĂ©chire, la matiĂšre prĂ©sente dans le nuclĂ©us peut s’échapper du disque, causant la compression d’un nerf rachidien en plus de l’inflammation de la racine nerveuse. La douleur touche alors les zones traversĂ©es par le nerf jusqu’à la jambe. Il s’agit d’une sciatique[6].

Spondylose

L’arthrite, l’usure des cartilages, peut affecter n’importe quel os du corps humain. Dans le cas du rachis on parle plus spĂ©cifiquement de spondylose ou encore d’ostĂ©oarthrite lorsque celle-ci induit une perte de cartilage, une excroissance osseuse et la formation d’ostĂ©ophytes au niveau des articulaires postĂ©rieures. GĂ©nĂ©ralement, les disques intervertĂ©braux sont la premiĂšre partie du rachis Ă  s’user, c’est pourquoi les personnes souffrant de spondylose connaissent Ă©galement des problĂšmes de dĂ©gĂ©nĂ©rescence au niveau de leurs disques intervertĂ©braux[9].

Sténose[6]

  • StĂ©nose spinale
    La stĂ©nose rachidienne se rapporte Ă  la diminution de section du canal rachidien lombaire dans lequel passe la moelle Ă©piniĂšre. La moelle Ă©piniĂšre prend fin au niveau de L2. En dessous, le canal rachidien contient uniquement les nerfs rachidiens qui traversent le bassin et les jambes. Quand la stĂ©nose rĂ©duit le canal rachidien, les nerfs rachidiens sont alors comprimĂ©s Ă  l’intĂ©rieur de celui-ci. Il en rĂ©sulte une douleur et un engourdissement au niveau des fesses et des jambes et une faiblesse des muscles approvisionnĂ©s par les nerfs concernĂ©s. Étant donnĂ© que les nerfs traversent la vessie et le rectum, des problĂšmes de contrĂŽle de la vessie et des intestins peuvent survenir : il s’agit d’une urgence. Si la pression n’est pas dissipĂ©e, il peut s’ensuivre une paralysie de la vessie et des intestins. Les mĂ©decins recommandent le recours immĂ©diat Ă  la chirurgie afin de soulager les nerfs comprimĂ©s.
  • StĂ©nose foraminale
    On parle de stĂ©nose foraminale lorsque le foramen intervertĂ©bral se rĂ©trĂ©cit Ă  la suite de l’effondrement d’un disque.

Spondylolisthésis

Le spondylolisthĂ©sis est un glissement vers l'avant d'une vertĂšbre par rapport Ă  celle placĂ©e juste en dessous. Cette maladie concerne le plus souvent la L4 (4e vertĂšbre lombaire) par rapport Ă  L5, ou L5 par rapport Ă  S1, premiĂšre vertĂšbre du sacrum. Il en rĂ©sulte des douleurs qui peuvent ĂȘtre extrĂȘmement aiguĂ«s, dites en ceinture, qui sont augmentĂ©es par l'effort et ne diminuent qu'au repos, en position allongĂ©e. Le traitement vise d'abord Ă  rĂ©duire la douleur, puis Ă  renforcer la musculature pĂ©rivertĂ©brale. La neurochirurgie n'est utilisĂ©e qu'Ă  titre exceptionnel[16].

Arthrose

L'arthrose (ex : uncarthrose stĂ©nosante) est une maladie qui touche les articulations, on l'appelle aussi arthropathie chronique dĂ©gĂ©nĂ©rative. Elle est caractĂ©risĂ©e par la douleur, mĂ©canique et diurne et la difficultĂ© Ă  effectuer des mouvements articulaires. Au niveau de l'articulation, la surface du cartilage se fissure, s'effrite et finit par disparaĂźtre. Ensuite, des excroissances osseuses se forment et nuisent aux mouvements. L'arthrose est une dĂ©gĂ©nĂ©rescence du cartilage des articulations sans infection ni inflammation particuliĂšre. Cette dĂ©gĂ©nĂ©rescence conduit Ă  une destruction plus ou moins rapide du cartilage qui enrobe l'extrĂ©mitĂ© des os. Anatomiquement, cette destruction s'accompagne d'une prolifĂ©ration osseuse sous le cartilage (voir Arthrose). Au niveau de la colonne vertĂ©brale, c’est surtout Ă  l’étage cervical (cervicarthrose) et Ă  l’étage lombaire (lombarthrose) qu’elle est la plus gĂȘnante. Au niveau du cou, la mobilitĂ© est affectĂ©e tandis qu’au niveau des lombaires, la mobilitĂ© est conservĂ©e : ce sont les douleurs qui sont au premier plan[17].

Traumatismes

Les fractures d’origine traumatique peuvent avoir deux origines bien distinctes. Elles peuvent se produire :

  • Si une charge trop violente est appliquĂ©e Ă  la colonne. En cas de surpression au niveau du rachis, les vertĂšbres peuvent casser sous l’effet d’une force qu’elles ne peuvent supporter. C’est le cas notamment lors d’un accident automobile, d’une chute ou d’un accident de sport ;
  • En cas de charge normale et d’une fragilisation de l’os due Ă  des maladies mĂ©taboliques telles que l’ostĂ©opĂ©nie, l’ostĂ©oporose ou encore l’ostĂ©omalacie.

L’ostĂ©opĂ©nie est la diminution de la masse osseuse. Bien que considĂ©rĂ©e comme assez peu sĂ©vĂšre, l’ostĂ©opĂ©nie constitue nĂ©anmoins une prĂ©disposition sĂ©rieuse Ă  l’ostĂ©oporose. L’ostĂ©oporose est une maladie dĂ©licate en ce qu’elle peut rester invisible jusqu’à ce qu’un os soit fracturĂ©, ce qui est le signe que la maladie est dĂ©jĂ  bien avancĂ©e. Elle touche en premier lieu les personnes ĂągĂ©es, mais peut aussi affecter les personnes plus jeunes. Les femmes, et plus encore les femmes mĂ©nopausĂ©es, sont les plus susceptibles de dĂ©velopper cette maladie. Les personnes Ă  risques peuvent suivre quelques recommandations afin de prĂ©venir la survenue de l’ostĂ©oporose : par exemple consulter un diĂ©tĂ©ticien qui leur garantira un apport suffisant en calcium et en vitamine D, effectuer des exercices de renforcement musculaire, arrĂȘter de fumer et rĂ©duire sa consommation d’alcool... L’ostĂ©omalacie est quant Ă  elle une dĂ©calcification osseuse induite par un dĂ©faut de minĂ©ralisation. Il s’agit d’une ostĂ©opathie gĂ©nĂ©ralisĂ©e essentiellement liĂ©e Ă  une carence en vitamine D. Outre un risque de fracture accru, les symptĂŽmes sont une fatigue musculaire et des douleurs osseuses, notamment dans le bassin mais aussi dorsales, thoraciques, pelviennes[9].

Maladies inflammatoires

  • Spondylite

La spondylite se caractérise par une lésion inflammatoire d'une ou plusieurs vertÚbres et de leurs disques intervertébraux. La spondylite infectieuse est fréquente ; elle affecte essentiellement les vertÚbres lombaires et apparaßt aprÚs la brucellose ou fiÚvre de Malte, une tuberculose (maladie de Pott), une syphilis, une fiÚvre typhoïde, entre autres. Il existe une autre forme de spondylite dite ankylosante, qui se manifeste par une fusion progressive des vertÚbres. Il en résulte une douleur qui débute au niveau des fesses et qui peut se propager jusqu'aux genoux et au thorax[7].

  • Spondylodiscite

La spondylodiscite est l'inflammation simultanée d'une ou plusieurs vertÚbres, ainsi que des disques intervertébraux sus ou sous-jacents. Les causes sont fréquemment des facteurs infectieux, souvent bactériens (Brucella, Pseudomonas...) ou alors des infections dues à des sondes (pacemakers par exemple). Le traitement est donc d'abord une antibiothérapie, puis orthopédique, dÚs que la fiÚvre a régressé[7].

  • Polyarthrite rhumatoĂŻde (PR)

La polyarthrite rhumatoĂŻde est une maladie rhumatismale (« poly » = plusieurs, « arthr » = articulations, « ite » = inflammation) assez frĂ©quente. Le mot rhumatoĂŻde signifie qui ressemble Ă  un rhumatisme. Pour les mĂ©decins, le mot rhumatisme dĂ©signe l'ensemble des maladies qui touchent les articulations, les os, les tendons et les muscles. La polyarthrite, comme son nom l'indique est un rhumatisme inflammatoire qui atteint plusieurs articulations. C'est une maladie chronique, qui Ă©volue par poussĂ©es, c'est-Ă -dire qu'elle dure plusieurs annĂ©es. Le terme inflammatoire signifie que l'articulation, et ce qui l'entoure, est atteint par une inflammation. L'inflammation provient ici de la membrane synoviale, qui tapisse l'intĂ©rieur de l'articulation. Pour les mĂ©decins c'est une synovite. Cette membrane s'Ă©paissit, prolifĂšre de façon anormale et envahit l'articulation. Cette anomalie est appelĂ©e pannus synovial. La membrane sĂ©crĂšte des substances qui peuvent dĂ©truire le cartilage de l'articulation, les os et les tendons autour de l'articulation (pour l'atteinte des ligaments, les mĂ©decins emploient le terme de tĂ©nosynovite, « tĂ©no » = tendon). Cette destruction aboutit Ă  des dĂ©formations qui peuvent ĂȘtre largement Ă©vitĂ©es si la maladie est diagnostiquĂ©e Ă  son tout dĂ©but. Chaque malade a une maladie qui lui est propre, certaines polyarthrites sont bĂ©nignes, d'autres le sont moins, tandis que certaines sont trĂšs sĂ©vĂšres. La PR est une maladie qui n'est pas localisĂ©e uniquement aux articulations, c'est en rĂ©alitĂ© une maladie gĂ©nĂ©ralisĂ©e (les mĂ©decins parlent de maladie de systĂšme). La PR atteint majoritairement les femmes Ă  raison de trois malades sur quatre.

  • Spondylarthrite ankylosante (SA)

La spondylarthrite est, aprĂšs la polyarthrite rhumatoĂŻde, le rhumatisme inflammatoire chronique le plus frĂ©quent : 0,2 Ă  0,3 % de la population est concernĂ©e, soit environ 250 000 personnes en France. Cette maladie insidieuse se dĂ©clare le plus souvent entre 15 et 40 ans, les hommes Ă©tant plus touchĂ©s que les femmes.

Le diagnostic est fait en moyenne, aprĂšs six Ă  huit ans d’évolution. Plusieurs Ă©tudes publiĂ©es fin 2009 Ă©tablissent une sĂ©rie de nouveaux critĂšres permettant d’établir un diagnostic trĂšs prĂ©coce des lĂ©sions articulaires. Auparavant, le diagnostic devait ĂȘtre confirmĂ© par radiographie, qui ne permet de visualiser que des lĂ©sions Ă©voluant dĂ©jĂ  depuis plusieurs annĂ©es. Les nouveaux critĂšres acceptent l’IRM qui permet de visualiser les lĂ©sions plus tĂŽt, mais autorisent Ă©galement un diagnostic sans aucune image, ce qui reprĂ©sente un immense progrĂšs. La SA reprĂ©sente la moitiĂ© des spondylarthropathies. Cette prĂ©valence, Ă©quivalente Ă  celle de la PR, ne suffit pourtant pas Ă  la rendre aussi cĂ©lĂšbre car elle est le plus souvent invisible. La spondylarthrite affecte en effet surtout la colonne vertĂ©brale et les douleurs qu’elle provoque ne sont confirmĂ©es par des dĂ©formations osseuses qu’aprĂšs de nombreuses annĂ©es de nuits sans sommeil. La maladie affecte d’abord les articulations qui relient la colonne vertĂ©brale au bassin, la jonction sacro-iliaque. Elle provoque une inflammation, dĂ©clenchant l’apparition de tissus cicatriciels qui peuvent conduire Ă  une ossification de l’articulation. Si l’ossification s’étend, elle conduit Ă  l’immobilisation de l’articulation, ce qui limite la mobilitĂ© des malades.

Ce processus s’accompagne de douleurs croissantes, notamment la nuit, qui apparaissent le plus souvent par poussĂ©es lors des Ă©pisodes inflammatoires et qui, trop violentes ou trop frĂ©quentes pour ĂȘtre un simple mal de dos, finissent par persuader les patients de voir un mĂ©decin. Les douleurs, souvent vives, surviennent typiquement en deuxiĂšme partie de nuit. Elles siĂšgent le plus souvent au niveau de la colonne vertĂ©brale et du bassin. D’autres articulations telles que les pieds, les genoux ou les hanches peuvent ĂȘtre touchĂ©es. Les douleurs correspondent Ă  une inflammation des zones d’insertion des tendons et des ligaments dans l’os. Elles s’accompagnent d’une raideur matinale, qui peut durer plusieurs heures et de fatigue. À terme, l’ankylose devient permanente. La spondylarthrite peut se rĂ©vĂ©ler sous d’autres formes, regroupĂ©es sous le terme de spondylarthropathie, et atteindre les membres, la peau, l’Ɠil ou encore l’appareil digestif.

Les causes sont encore mal connues, mĂȘme si la prĂ©sence de certaines infections semble jouer un rĂŽle, ainsi qu’une prĂ©disposition gĂ©nĂ©tique. L’arrivĂ©e des nouveaux critĂšres devrait faciliter et accĂ©lĂ©rer le diagnostic et permettre de proposer plus vite des biothĂ©rapies dont les effets sont d’autant plus spectaculaires qu’ils sont appliquĂ©s tĂŽt. À l’heure actuelle ces mĂ©dicaments (Ă©galement utilisĂ©s dans la PR) ne peuvent cependant ĂȘtre officiellement prescrits sans un diagnostic confirmĂ© par imagerie. Les biothĂ©rapies utilisent les anti-TNF alpha, des molĂ©cules capables d’inhiber la rĂ©ponse inflammatoire de l’organisme. Les rĂ©sultats sont spectaculaires mais peuvent avoir des effets secondaires importants tels que l’affaiblissement des dĂ©fenses immunitaires de l’organisme. Les biothĂ©rapies sont proposĂ©es aux patients ne rĂ©pondant pas Ă  un traitement initial reposant avant tout sur les anti-inflammatoires non stĂ©roĂŻdiens, capables de soulager plus de 60 % des patients. Il est possible d’y associer des exercices de physiothĂ©rapie, car dĂšs que la souffrance s’attĂ©nue, l’activitĂ© physique peut reprendre, ce qui permet d’amĂ©liorer la mobilitĂ©, de ralentir l’ossification des articulations et de rĂ©duire encore plus la douleur. BiothĂ©rapies et anti-inflammatoires permettent aujourd’hui d’apporter une rĂ©ponse satisfaisante Ă  la trĂšs grande majoritĂ© des malades[18].

Autres maladies du dos

L’ostĂ©omyĂ©lite est une infection des os de la colonne vertĂ©brale, usuellement causĂ©e par une bactĂ©rie. Elle touche en premier lieu les jeunes enfants et les personnes ĂągĂ©es mais peut survenir Ă  tout Ăąge[7] - [9]. L’inflammation des nerfs rachidiens peut conduire Ă  un zona au niveau du thorax et des lombaires, et provoquer des douleurs dorsales dans ces rĂ©gions.

Les tumeurs, cancĂ©reuses ou non peuvent ĂȘtre une source de douleur dorsale. Elles peuvent Ă©galement provoquer l’affaiblissement des os de la colonne et ĂȘtre Ă  l’origine de fractures.

Le syndrome de la queue de cheval regroupe un ensemble de symptĂŽmes dus Ă  la compression des nerfs constituant la queue de cheval, au niveau des lombaires et du sacrum. Elle peut ĂȘtre produite par une hernie discale situĂ©e entre deux vertĂšbres lombaires, gĂ©nĂ©ralement la quatriĂšme (L4) et la cinquiĂšme lombaire (L5), une tumeur nerveuse, une stĂ©nose ou encore de l’arthrose. Ce syndrome constitue une urgence mĂ©dicale dans le sens oĂč la moelle Ă©piniĂšre est directement compressĂ©e. Les personnes touchĂ©es par ce syndrome ressentent de la douleur, une possible perte de sensation, et des dysfonctionnements au niveau de la vessie et des intestins. Cela peut aller jusqu’à l’incontinence ou une impossibilitĂ© Ă  uriner.

Déviations rachidiennes et déformations[9]

  • Scoliose

La scoliose affecte 2 % de la population. On la retrouve plus chez les jeunes filles mais les garçons et les adultes peuvent aussi ĂȘtre touchĂ©s. Vue de derriĂšre, la colonne vertĂ©brale ne doit prĂ©senter aucune courbure. Une courbure oblique indique la prĂ©sence de scoliose. Cette courbure est en forme de ‘S’ ou de ‘C’. Si la scoliose est dĂ©tectĂ©e au cours de l’enfance, le port d’une ceinture permet le plus souvent de remĂ©dier Ă  ce problĂšme. Dans certains cas extrĂȘmes, la chirurgie peut ĂȘtre envisagĂ©e.

  • Hypercyphose

Certains individus peuvent dĂ©velopper une courbure trop importante notamment au niveau de la cyphose thoracique oĂč une bosse apparaĂźt. À l’origine de ce problĂšme, une mauvaise posture (cyphose posturale) ou encore des dĂ©fauts au niveau du rachis (cyphose structurale primaire ou secondaire). Un exemple de cyphose structurale primaire est la maladie de Scheuermann qui affecte les adolescents et se dĂ©veloppe lorsque le devant des vertĂšbres ne grandit pas aussi vite que le derriĂšre. La cyphose structurale secondaire fait suite Ă  un autre problĂšme, l’ostĂ©oporose par exemple.

  • Hyperlordose

L’hyperlordose est une courbure excessive de la colonne. Elle concerne parfois la rĂ©gion cervicale mais surtout la rĂ©gion lombaire, auquel cas le patient a une posture exagĂ©rĂ©e avec le ventre en avant et les fesses en arriĂšre. L’hyperlordose, est non seulement douloureuse mais elle peut Ă©galement affecter le mouvement. À l’origine de l’hyperlordose, on retrouve la discite (inflammation de l’espace intervertĂ©bral), l’hypercyphose, l’obĂ©sitĂ© et le spondylolisthĂ©sis.

Tendances

Selon une Ă©tude menĂ©e aux États-Unis sur une pĂ©riode de dix ans entre 1990 et 2000, le nombre de hernies discales au niveau cervical diagnostiquĂ©es est restĂ© stable alors que celles au niveau lombaire ont chutĂ© de 36 %. NĂ©anmoins les lombaires sont toujours plus touchĂ©es par le phĂ©nomĂšne de hernie discale que les cervicales. Contre toute attente, la hernie discale lombaire touche en premier lieu la tranche des 15-44 ans loin devant celle des 45-64 ans et enfin celle des plus de 65 ans. Logiquement la mĂȘme tendance est remarquĂ©e en ce qui concerne la discectomie[19].

MĂ©thodes de diagnostic des atteintes du dos[6]

Face Ă  un patient souffrant d’un mal de dos, la question est « de quelle façon le mĂ©decin va en dĂ©duire la cause exacte ? ».

Questionnaire

Pour Ă©tablir son diagnostic, le mĂ©decin commence par Ă©tudier minutieusement l’historique de l’état gĂ©nĂ©ral de son patient, en lui faisant remplir un questionnaire dĂ©crivant ses problĂšmes de dos, en balayant les champs suivants : le dĂ©but des problĂšmes, ce qui amĂ©liore ou au contraire aggrave les symptĂŽmes, et la façon dont les symptĂŽmes affectent la vie quotidienne. Les rĂ©ponses Ă  ces questions vont aider le mĂ©decin Ă  procĂ©der Ă  un examen physique plus adaptĂ©.

Dans un premier temps, le questionnaire consiste Ă  explorer les reprĂ©sentations et les connaissances du patient quant Ă  son mal de dos et Ă  sa prise en charge au moyen des questions suivantes : « Que savez-vous de votre mal de dos ? », « Quelle est l’histoire de votre mal de dos ? », « Comment celui-ci a-t-il Ă©tĂ© pris en charge jusqu’à maintenant ? » 

La suite consiste Ă  Ă©valuer la douleur ressentie afin de la prendre en charge Ă  l’aide d’une Échelle Visuelle Analogique (EVA) permettant de mesurer l’intensitĂ© de la douleur ressentie et d’en suivre l’évolution au fil des consultations. Le patient doit positionner un curseur sur une ligne de 10 cm graduĂ©e de 0 Ă  10, 0 reprĂ©sentant l’absence de douleur et 10 la douleur maximale imaginable.

Le mĂ©decin peut Ă©galement demander au patient s’il a remarquĂ© que son travail ou le fait de pratiquer une activitĂ© physique avaient une influence sur celui-ci[1].

Examen physique

Le mĂ©decin va ensuite pratiquer un examen physique des muscles et des articulations du bas dos du patient. Il est important que le mĂ©decin voie comment le dos est alignĂ©, comment il bouge et l’endroit exact oĂč s’exerce la douleur. Le mĂ©decin peut avoir recours Ă  quelques tests simples pour vĂ©rifier la fonction des nerfs. Ces tests ont pour vocation de mesurer la force des membres infĂ©rieurs, de vĂ©rifier les rĂ©flexes et de dĂ©terminer si le patient ressent un fourmillement dans les jambes et les pieds. Cet examen, complĂ©tĂ© par le questionnaire, va guider le mĂ©decin pour le choix des tests supplĂ©mentaires Ă  mettre en Ɠuvre ou non. Ces tests fournissent en effet diffĂ©rents types d’information.

Imagerie

L’imagerie[6] - [7] permet au mĂ©decin de voir l’anatomie du rachis de son patient. Plusieurs procĂ©dĂ©s sont utilisĂ©s de façon courante.

Radiographie

La radiographie utilise le principe des rayons X. Les rayons X sont plus ou moins absorbĂ©s et diffusĂ©s en fonction de la masse atomique de la matiĂšre qu’ils traversent. Ils impressionnent ensuite une plaque radiographique : le clichĂ© obtenu, la radiographie, traduit l’opacitĂ© plus ou moins marquĂ©e des tissus ou organes par une teinte plus ou moins claire.

Les radiographies rĂ©vĂšlent les problĂšmes affectant les os, telles que les infections, les tumeurs osseuses, ou encore les fractures. Ce procĂ©dĂ© informe Ă©galement le mĂ©decin du degrĂ© de dĂ©gĂ©nĂ©rescence induite dans le rachis, en visionnant la taille du foramen intervertĂ©bral ou l’espace entre les disques. Il s’agit habituellement du premier test mis en Ɠuvre avant de passer Ă  des procĂ©dĂ©s plus spĂ©cifiques. Des radiographies spĂ©cifiques, appelĂ©es radiographies en flexion-extension peuvent aider le mĂ©decin Ă  dĂ©terminer si une instabilitĂ© existe entre les vertĂšbres. L’examen est pratiquĂ© alors que le patient se penche le plus possible en avant, puis le plus possible en arriĂšre. En comparant les deux prises, le mĂ©decin peut voir comment se passe le mouvement entre chaque segment rachidien. Les radiographies ne sont pas considĂ©rĂ©es comme trĂšs efficaces pour la dĂ©tection des douleurs aiguĂ«s, notamment les trente premiers jours. Elles sont conseillĂ©es en cas de traumatisme, surtout chez les personnes de plus de 50 ans, aux personnes souffrant d’ostĂ©oporose et Ă  celles suivant un traitement Ă  base de stĂ©roĂŻdes depuis un certain temps.

IRM

L’Imagerie par RĂ©sonance MagnĂ©tique utilise le principe des ondes pour crĂ©er des images du rachis lombaire en tranches. L’IRM permet de voir les os du rachis lombaire ainsi que les tissus et structures mous tels que les disques, les articulations et les nerfs. Les IRM sont sans douleur et ne nĂ©cessitent pas d’aiguille ou de produit de contraste. Il s’agit du test le plus couramment utilisĂ© pour observer le rachis lombaire, aprĂšs la radiographie. L’IRM a un coĂ»t relativement Ă©levĂ© et n’est utilisĂ©e que dans les cas nĂ©cessitant le recours Ă  la chirurgie immĂ©diate, par exemple en cas de syndrome de la queue de cheval, d’infection osseuse, de tumeur ou encore de fracture. Cependant, l’IRM peut ĂȘtre indiquĂ©e lorsque les douleurs sont prĂ©sentes depuis plus d’un mois pour exclure tout problĂšme sous-jacent plus sĂ©rieux. Enfin l’IRM n’est pas infaillible en ce qu’elle ne permet pas toujours de dĂ©tecter certains problĂšmes tels que la rupture d’un disque.

CT Scan

La tomodensitomĂ©trie (ou CT scan) utilise le principe des rayons X. Cette technique permet au mĂ©decin d’observer des tranches de tissu osseux. L’appareil utilise un ordinateur couplĂ© au scanner Ă  rayons X pour crĂ©er ces tranches. Cette technologie, plus usitĂ©e que l’IRM, est utilisĂ©e quand des problĂšmes sont suspectĂ©s dans les os.

Myélographie

La myĂ©lographie est un type de radiographie utilisant un produit de contraste iodĂ© rĂ©vĂ©lĂ© par les rayons X. La procĂ©dure consiste en l'injection de produit de contraste dans les vertĂšbres cervicales et les vertĂšbres lombaires Ă  l'aide d'une aiguille pour ponction lombaire, suivie par diffĂ©rents clichĂ©s radiologiques. Ce procĂ©dĂ© permet au mĂ©decin de dĂ©tecter la prĂ©sence d’une hernie discale ou d’une tumeur rachidienne, ou encore de voir si la moelle Ă©piniĂšre ou les nerfs rachidiens sont soumis Ă  une pression. La myĂ©lographie est souvent combinĂ©e Ă  la tomodensitomĂ©trie pour fournir de plus amples dĂ©tails. Cette technique tend Ă  ĂȘtre remplacĂ©e par l’IRM mais reste toujours utilisĂ©e en cas de contre-indications telles qu’une obĂ©sitĂ© sĂ©vĂšre.

Discogramme

Le discogramme constitue un autre test dont le principe se base sur l’utilisation des rayons X. Il comporte deux parties. PremiĂšrement, une aiguille permet d’injecter du fluide et de crĂ©er une pression dans le disque que le mĂ©decin soupçonne d’ĂȘtre Ă  l’origine du problĂšme. La prĂ©sence de douleur permet alors de confirmer cette hypothĂšse. DeuxiĂšmement, un produit de contraste, visible aux rayons X, est injectĂ© dans le disque. En utilisant la tomodensitomĂ©trie et les rayons X, l’intĂ©rieur du disque est visualisĂ© : ceci permet de dĂ©tecter les anomalies touchant le nuclĂ©us, telles que les dĂ©chirures et les fissures.

Scanner osseux

Il s’agit d’un examen qui consiste Ă  injecter des traceurs radioactifs dans le rĂ©seau sanguin du patient, qui sont par la suite rĂ©vĂ©lĂ©s par des rayons X projetĂ©s au niveau du dos du patient. Les traceurs s’accumulent dans les rĂ©gions oĂč l’os subit un processus rapide de rĂ©paration, telle qu’une fracture ou encore une infection ou une tumeur. Habituellement le scanner osseux est utilisĂ© pour localiser le problĂšme ; il est gĂ©nĂ©ralement complĂ©tĂ© par d’autres examens tels que la tomodensitomĂ©trie ou l’IRM afin d’observer la zone plus en dĂ©tail.

Ultrasons

Les ultrasons peuvent ĂȘtre utiles si le diagnostic diffĂ©rentiel comprend des maladies telles que l’appendicite, une anomalie pelvienne ou encore un anĂ©vrisme abdominal[20].

Électromyogramme

Un Ă©lectromyogramme (EMG) est un examen utilisĂ© pour dĂ©terminer si les nerfs allant jusqu’aux membres infĂ©rieurs sont touchĂ©s. Les EMGs sont effectuĂ©s pour voir si les racines nerveuses sont coincĂ©es par une hernie discale. Lors de l’examen, de petites aiguilles sont placĂ©es dans certains muscles qui sont alimentĂ©s par chaque racine nerveuse. Si une modification de la fonction du nerf s’est produite, le muscle envoie diffĂ©rents types de signaux Ă©lectriques. L’EMG lit et dĂ©crypte ces signaux afin de savoir quelle racine nerveuse est concernĂ©e. Cet examen est habituellement rĂ©servĂ© aux douleurs chroniques et dans le but de prĂ©dire le niveau d’endommagement des racines nerveuses. Il permet Ă©galement au mĂ©decin de savoir si son patient est atteint d’une maladie touchant les racines nerveuses ou bien d’une maladie musculaire.

Tests de laboratoire

Les douleurs ressenties dans le bas dos ne dĂ©coulent pas forcĂ©ment d’un Ă©tat de dĂ©gĂ©nĂ©rescence. Les mĂ©decins font subir des tests sanguins Ă  leurs patients dans le but d’identifier les autres maladies, telles qu’un phĂ©nomĂšne d’arthrite ou une infection. De plus, le mal de dos peut ĂȘtre dĂ» Ă  des problĂšmes qui n’impliquent pas le rachis, Ă  l’instar des ulcĂšres d’estomac, de problĂšmes touchant le foie ou encore d’anĂ©vrismes de l’aorte. D’autres examens peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires pour exclure tout problĂšme liĂ© au rachis.

Différents traitements[6] - [7]

La prise en charge a fait l'objet de la publication de recommandations. Celles de l'« Amercian College of physicians » datent de 2017[21].

La plupart des personnes faisant face Ă  un mal de dos pour la premiĂšre fois voient leur Ă©tat s’amĂ©liorer dans un dĂ©lai de deux Ă  six semaines sans l’aide d’aucun traitement. La rĂ©mission des patients s’effectue d’autant plus vite qu’ils restent actifs et qu’ils reprennent le plus vite possible leurs activitĂ©s physiques, mĂȘme si la douleur se fait encore sentir. La douleur peut ne pas disparaĂźtre complĂštement. Un des objectifs des traitements est d’aider le patient Ă  trouver des moyens de contrĂŽler la douleur afin qu’il puisse continuer Ă  exercer ses activitĂ©s de façon normale.

Traitement conservateur

DĂšs que cela est possible, les mĂ©decins prĂ©fĂšrent avoir recours Ă  des traitements autres que la chirurgie. Ces traitements dits conservatifs ont pour but d’attĂ©nuer la douleur et les autres symptĂŽmes.

Lorsqu’un mal de dos apparaĂźt, il est conseillĂ©, en premier lieu, de suivre quelques recommandations simples Ă  la maison, qui permettent dans 90 % des cas un retour des choses Ă  la normale au bout d’un mois :

  • Dormir avec un oreiller entre les genoux et s’allonger sur le cĂŽtĂ© amĂ©liorent le confort. Certains docteurs prĂ©conisent de s’allonger sur le dos et de mettre un oreiller sous les genoux.
  • Il n’existe pas d’exercice spĂ©cifique contre le mal de dos permettant d’amĂ©liorer l’état des personnes souffrant de douleurs aiguĂ«s. NĂ©anmoins, cela peut ĂȘtre utile aux personnes souffrant de douleurs chroniques et les aider Ă  retourner Ă  leurs activitĂ©s et Ă  leur travail.
  • Des mĂ©dicaments sans besoin de prescription, tels que l’ibuprofĂšne et le paracĂ©tamol sont excellents pour le traitement Ă  court terme des douleurs du bas dos.
  • L’utilisation de glace ou de compresses chaudes peut soulager certaines personnes, bien que leur efficacitĂ© n’ait pas Ă©tĂ© prouvĂ©e.
  • La plupart des experts sont d’accord sur le fait que le repos au lit est associĂ© Ă  une pĂ©riode de rĂ©tablissement plus longue. De plus, les personnes ont plus de chances de dĂ©velopper une dĂ©pression, des caillots sanguins dans les jambes et une diminution de la tonicitĂ© musculaire.

Repos au lit

En cas de douleurs sĂ©vĂšres, le mĂ©decin peut suggĂ©rer Ă  son patient une courte pĂ©riode de repos au lit, en gĂ©nĂ©ral pour une pĂ©riode n’excĂ©dant pas deux jours. S’allonger sur le dos permet en effet de rĂ©duire la pression sur les disques et les nerfs. Cependant la plupart des mĂ©decins dĂ©conseillent un repos strict : ils prĂ©fĂšrent que le patient conserve une activitĂ© normale en utilisant la douleur comme jauge.

Ceinture dorsale

Une ceinture dorsale peut ĂȘtre recommandĂ©e lorsque le mal de dos se fait ressentir pour la premiĂšre fois. La ceinture agit en fournissant un soutien et rĂ©duit ainsi la pression sur les disques. Le patient est encouragĂ© Ă  porter la ceinture de moins en moins souvent sur une pĂ©riode de deux Ă  trois jours, de façon que les muscles du dos ne s’atrophient pas.

Cependant, des études électromyographiques comparant les effets du port de ceintures lombaires chez des personnes saines et des personnes souffrant de lombalgies ne donnent aucune différence dans les enregistrements de la tonicité musculaire. L'idée d'une perte de tonus musculaire semble plus émaner du port d'un corset rigide que du port d'une simple ceinture à baleines souples. D'ailleurs le corset se porte pour corriger les scolioses sans trop de risque musculaire pour les adolescents...

MĂ©dicaments

Il existe de nombreuses sortes de mĂ©dicaments usuellement prescrits pour tenter de contrĂŽler le mal de dos. Cependant, aucun n’est capable de guĂ©rir le mal de dos. Les mĂ©dicaments ont pour principal objectif de diminuer les troubles du sommeil et de contrĂŽler la douleur, l’inflammation et les spasmes musculaires.

  • Antalgiques de niveau 1

Il s’agit du paracĂ©tamol et des anti-inflammatoires non stĂ©roĂŻdiens tels que l’ibuprofĂšne. L’utilisation Ă  long terme peut ĂȘtre associĂ©e Ă  des irritations gastriques, des problĂšmes rĂ©naux.

  • Relaxants musculaires

Les spasmes musculaires ne sont pas considĂ©rĂ©s comme une cause de douleur dorsale et la plupart des relaxants musculaires n’ont pas d’effet sur les spasmes musculaires et ne sont pas plus efficaces que les antalgiques. Ils causent un Ă©tat de somnolence dans 30 % des cas et leur utilisation rĂ©guliĂšre est dĂ©conseillĂ©e.

  • AnalgĂ©siques

Ces mĂ©dicaments sont considĂ©rĂ©s comme une option pour le contrĂŽle des douleurs aiguĂ«s et sont associĂ©s Ă  de sĂ©rieux effets secondaires, tels que la dĂ©pendance, un temps de rĂ©action diminuĂ©, des nausĂ©es et un jugement confus, chez un large pourcentage de la population les prenant plus de quelques jours, le plus remarquĂ© Ă©tant la constipation. Quelques Ă©tudes rapportent leur efficacitĂ© Ă  court terme pour soulager la douleur. Cependant leur utilisation n’accĂ©lĂšre pas le rĂ©tablissement.

  • StĂ©roĂŻdes

Sous forme orale, ils peuvent ĂȘtre bĂ©nĂ©fiques pour le traitement des sciatiques aiguĂ«s. Sous forme d’injections Ă©pidurales, il n’a pas Ă©tĂ© avĂ©rĂ© que cette substance ait le pouvoir de diminuer la durĂ©e des symptĂŽmes ni d’amĂ©liorer l’état du patient et ne sont pas conseillĂ©s pour le traitement des douleurs aiguĂ«s sans sciatique. Les bĂ©nĂ©fices ressentis en cas de douleurs chroniques avec sciatique restent controversĂ©s. Les injections dans les espaces articulaires, les facettes articulaires peuvent ĂȘtre bĂ©nĂ©fiques aux personnes souffrant de sciatique. Il n’a jamais Ă©tĂ© prouvĂ© que les « trigger point injections » Ă©taient efficaces en cas de douleur aiguĂ« mais la combinaison d’un stĂ©roĂŻde et d’un anesthĂ©sique local peut ĂȘtre utile en cas de douleur chronique. Leur utilisation reste controversĂ©e.

Exercice et physiothérapie

Souvent, le mĂ©decin conseille Ă  son patient de travailler avec un kinĂ©sithĂ©rapeute. Les traitements thĂ©rapeutiques s’appliquent Ă  soulager la douleur, amĂ©liorer les mouvements du dos et encourager une posture saine. Le kinĂ©sithĂ©rapeute peut mettre au point un programme de rĂ©Ă©ducation afin d’aider le patient Ă  Ă©viter de futurs problĂšmes. Il existe de nombreuses preuves scientifiques dĂ©montrant que l’exercice ainsi qu’une bonne condition physique rĂ©duisent le risque de dĂ©veloppement du mal de dos et peuvent amĂ©liorer les symptĂŽmes dans le cas oĂč celui-ci a dĂ©jĂ  commencĂ©[22].

Infiltrations

Les infiltrations rachidiennes sont Ă  la fois utilisĂ©es en tant que traitement et moyen de diagnostic. Il en existe diffĂ©rentes sortes. Ces infiltrations sont habituellement composĂ©es d’un anesthĂ©sique et d’une prĂ©paration Ă  base de cortisone. L’anesthĂ©sique permet d’insensibiliser la zone oĂč il est injectĂ© : dans le cas oĂč la douleur disparaĂźt, cela indique au mĂ©decin que la zone ayant reçu l’infiltration est bien la source du mal. La cortisone rĂ©duit l’inflammation et diminue la douleur provenant d’un nerf enflammĂ© ou d’une articulation pour une pĂ©riode prolongĂ©e. Certaines infiltrations sont assez difficiles Ă  rĂ©aliser et requiĂšrent l’utilisation d’un « fluoroscope », un appareil de radiologie qui retranscrit les images en direct sur un Ă©cran. Cet appareil sert Ă  guider le geste du praticien afin que celui-ci insĂšre l’aiguille Ă  la bonne place avant de procĂ©der Ă  l’infiltration.

  • Infiltrations Ă©pidurales de stĂ©roĂŻdes

Une infiltration Ă©pidurale de stĂ©roĂŻdes peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique aux douleurs dues Ă  une inflammation des racines nerveuses et des facettes articulaires. Le mĂ©lange est injectĂ© dans l’espace Ă©pidural autour des racines nerveuses. Ce traitement est gĂ©nĂ©ralement administrĂ© au patient seulement dans le cas oĂč les autres se sont rĂ©vĂ©lĂ©s inefficaces et ne permet pas toujours de soulager la douleur. D’autre part, dans le cas positif, le soulagement n’est que temporaire. Le mĂ©decin peut Ă©galement utiliser un fluoroscope afin d’atteindre directement le nerf blessĂ© : on parle alors d’infiltration « avec sĂ©lection de la racine nerveuse ». Certains mĂ©decins pensent que cette technique permet une distribution optimale de stĂ©roĂŻdes Ă  l’endroit douloureux ; dans les cas difficiles, cela les aide Ă  dĂ©terminer quelle racine nerveuse pose problĂšme avant d’envisager la chirurgie.

  • Infiltrations dans les facettes articulaires

Quand le mĂ©decin pense que le problĂšme rĂ©side dans les facettes articulaires, une infiltration dans une ou plusieurs facettes articulaires peut aider Ă  identifier quelle articulation pose problĂšme et attĂ©nuer la douleur. Les stĂ©roĂŻdes ont le pouvoir de rĂ©duire l’inflammation dans l’articulation sur une pĂ©riode de quelques jours et peuvent attĂ©nuer voire Ă©liminer le mal de dos.

  • Trigger point infiltrations

L’infiltration d’anesthĂ©siques associĂ©s Ă  de la cortisone est parfois effectuĂ©e dans les muscles, les ligaments ou d’autres tissus proches du rachis. Ces infiltrations peuvent aider Ă  soulager le mal de dos, attĂ©nuer les spasmes musculaires ainsi que les points de tension dans les muscles du dos.

Écoles du dos

Les écoles du dos apprennent à éviter les mauvaises postures qui favorisent l'usure mécanique des disques vertébraux. Elles enseignent aussi des exercices faciles pour entretenir son dos.

Autres

L’ostĂ©opathie ou la chiropractie semblent bĂ©nĂ©fiques au cours du premier mois des symptĂŽmes[23]. Les Ă©tudes Ă  ce sujet rapportent des rĂ©sultats contradictoires. Cependant ces manipulations n’ont pas d’effet sur les personnes dont les problĂšmes de dos sont en rapport avec les racines nerveuses. Il n’existe pas de preuve scientifique quant Ă  l’efficacitĂ© de l’acupuncture. La stimulation nerveuse Ă©lectrique transcutanĂ©e provoque des impulsions Ă©lectriques Ă  travers des Ă©lectrodes de contact. Les rĂ©els avantages de cette technique restent controversĂ©s aussi bien en cas de douleurs aiguĂ«s que chroniques. En cas de douleurs aiguĂ«s, il n’y a actuellement aucune preuve rapportant que les exercices contre le mal de dos sont plus efficaces pour diminuer la douleur et amĂ©liorer l’état gĂ©nĂ©ral que les autres traitements conservateurs. Cependant, pour les douleurs chroniques, des Ă©tudes ont montrĂ© le bĂ©nĂ©fice des exercices de renforcement musculaire.

Chirurgie[6]

Il est trĂšs rare que le mĂ©decin dĂ©cide de programmer une opĂ©ration du rachis lombaire de façon immĂ©diate. Cependant cela peut se produire en cas de perte de contrĂŽle des intestins ou de la vessie du patient ou encore si ses muscles commencent Ă  s’affaiblir trĂšs rapidement. En gĂ©nĂ©ral si les douleurs persistent plus de trois Ă  six mois aprĂšs les traitements prĂ©cĂ©dents, l’intervention chirurgicale peut ĂȘtre une voie Ă  envisager.

Ainsi, avant de penser Ă  la chirurgie le mĂ©decin prĂ©fĂšre tenter les mĂ©thodes dĂ©crites auparavant (traitement conservateur) sur une pĂ©riode minimale de trois mois. La plupart des personnes, mĂȘme celles qui connaissent des problĂšmes de dĂ©gĂ©nĂ©rescence du rachis ont tendance Ă  aller progressivement mieux. Seulement 1 Ă  3 % des patients ayant des problĂšmes lombaires dĂ©gĂ©nĂ©ratifs nĂ©cessitent un traitement chirurgical. La chirurgie est suggĂ©rĂ©e en cas de douleur intense qui ne s’amĂ©liore pas. DiffĂ©rentes sortes d’opĂ©rations du dos existent. L’objectif commun est de supprimer la pression exercĂ©e sur les nerfs rachidiens et/ou de stopper une mobilitĂ© excessive entre deux vertĂšbres ou plus. Le type de chirurgie appliquĂ©e dĂ©pend de l’état du patient et de ses symptĂŽmes.

La durĂ©e de ce type d’intervention est en gĂ©nĂ©ral de l’ordre d’une heure et le temps d’hospitalisation de quatre jours. Ils peuvent marcher dĂšs le lendemain mais doivent tout de mĂȘme passer par une pĂ©riode de rĂ©Ă©ducation et de repos[5].

Laminectomie

La lame vertĂ©brale est la partie latĂ©rale et postĂ©rieure d’une vertĂšbre. Lorsque les nerfs du canal rachidien sont pressĂ©s par une hernie discale ou par des ostĂ©ophytes, la laminectomie consiste Ă  supprimer une ou plusieurs lames vertĂ©brales afin de relĂącher la pression exercĂ©e sur les nerfs rachidiens.

Discectomie

La partie fracturĂ©e d’un disque intervertĂ©bral dans le canal rachidien peut exercer une pression sur les racines nerveuses. Les consĂ©quences peuvent ĂȘtre multiples : douleur, faiblesse ou engourdissement irradiant une jambe, voire les deux. L’opĂ©ration consistant Ă  ĂŽter tout ou partie du disque endommagĂ© est la discectomie ; elle est pratiquĂ©e au moyen d’une incision dans le bas dos, juste au-dessus du disque en question. De nombreux chirurgiens pratiquent dĂ©sormais la discectomie par le biais de trĂšs petites incisions : les muscles environnants sont de ce fait moins mis Ă  mal et le rĂ©tablissement est plus prompt.

Fusion

Une prothĂšse cervicale
Une prothĂšse cervicale

En cas de mobilitĂ© excessive entre deux vertĂšbres ou plus, il peut ĂȘtre recommandĂ© de les forcer Ă  fusionner : il s’agit de la fusion. L’ostĂ©osynthĂšse permet d’immobiliser un ou plusieurs segments vertĂ©braux dans une position la plus anatomique possible afin que l’ensemble fusionne par greffe osseuse (l’os nĂ©oformĂ© prenant le relais de l’instrumentation implantĂ©e). L’arthrodĂšse correspond Ă  la fusion osseuse de deux ou plusieurs articulations immobilisĂ©es, associĂ©e Ă  des complĂ©ments de greffe (os prĂ©levĂ© sur la crĂȘte iliaque). La douleur est moindre car la fusion rĂ©duit l’irritation constante et l’inflammation des racines nerveuses.

Il existe différents types de fusions :

  • Fusion postĂ©rieure (niveau cervical et niveau lombaire)

Par le passĂ©, la fusion consistait Ă  rĂ©curer la surface postĂ©rieure des vertĂšbres afin de crĂ©er un saignement Ă  la surface de l’os. Par la suite, un greffon osseux est prĂ©levĂ© au niveau du pelvis puis appliquĂ© sur les surfaces. La rĂ©action du corps est de guĂ©rir cette zone : le greffon et les vertĂšbres croissent ensemble, fusionnent pour crĂ©er un seul et unique os. Dans 20 % des cas les vertĂšbres ne parvenaient pas Ă  fusionner via cette technique, c’est pourquoi les chirurgiens ont cherchĂ© des moyens d’augmenter le taux de rĂ©ussite en employant des plaques mĂ©talliques et des vis afin de maintenir les vertĂšbres concernĂ©es en place, le plus rigidement possible.

  • Fusion postĂ©rieure instrumentĂ©e (niveau cervical et niveau lombaire)
Un systÚme de vis pédiculaires polyaxiales
Un systÚme de vis pédiculaires polyaxiales

Il s’est ensuivi le dĂ©veloppement de tiges, plaques mĂ©talliques et de vis spĂ©cialement conçues pour maintenir ensemble les vertĂšbres lors de la fusion. Il s’agit de fusion instrumentĂ©e : Ă  ce jour la plus commune consiste Ă  utiliser les vis pĂ©diculaires qui sont insĂ©rĂ©es dans chaque vertĂšbre et connectĂ©es via une plaque ou une tige mĂ©tallique en arriĂšre de la colonne. Les vertĂšbres sont toujours rĂ©curĂ©es et le greffon utilisĂ© pour encourager les vertĂšbres Ă  fusionner.

  • Fusion antĂ©rieure (niveau cervical et niveau lombaire)

La fusion antĂ©rieure consiste Ă  aborder le rachis par le devant : l’incision est alors pratiquĂ©e au niveau du cou ou sur le cĂŽtĂ© de l’abdomen selon la rĂ©gion considĂ©rĂ©e, afin que le chirurgien puisse voir le devant de la colonne. Le disque intervertĂ©bral est ĂŽtĂ© puis le greffon insĂ©rĂ© entre les deux vertĂšbres qui peuvent alors fusionner.

  • Fusion intersomatique au moyen de cages

La dĂ©gĂ©nĂ©rescence du disque intervertĂ©bral permet aux vertĂšbres de bouger en Ă©tant de plus en plus proches ce qui a pour effet de rĂ©trĂ©cir le foramen intervertĂ©bral par lequel les racines nerveuses quittent le canal rachidien. Restaurer l’espace normal entre les deux vertĂšbres permet de pallier cette situation. Des cages intersomatiques sont placĂ©es entre les vertĂšbres afin de maintenir l’écart lors de la fusion. Ces cages, en titane, composite Ă  base de carbone, ou en polymĂšre biorĂ©sorbable tel que le PEEK (PolyĂ©therĂ©thercĂ©tone) ou le PEK, ont pour vocation de remplacer le disque malade. Elles permettent de conserver ou de restituer la hauteur intervertĂ©brale ainsi que la lordose et sont essentiellement indiquĂ©es en cas de spondylolisthĂ©sis. Les cages antĂ©rieures permettent aussi de traiter les discopathies avec lombalgies, les discopathies pures, les hernies discales ne nĂ©cessitant pas toujours d’arthrodĂšse.

Au niveau cervical, une cage intersomatique peut ĂȘtre placĂ©e par abord antĂ©rieur avec la possibilitĂ© d’une plaque vissĂ©e en complĂ©ment.

Au niveau lombaire, deux cages PLIF ou une cage TLIF peuvent ĂȘtre posĂ©es par abord postĂ©rieur, avec un systĂšme de vis pĂ©diculaires en complĂ©ment, ou bien une cage antĂ©rieure peut ĂȘtre posĂ©e seule par abord antĂ©rieur. D’autre part, l'arthrodĂšse lombaire circonfĂ©rentielle consiste Ă  poser une cage antĂ©rieure en complĂ©ment d’un systĂšme de vis pĂ©diculaires positionnĂ© par abord postĂ©rieur.

  • Une cage cervicale
    Une cage cervicale
  • Une cage lombaire
    Une cage lombaire

Arthroplastie ou non-fusion

L’arthroplastie consiste Ă  placer une prothĂšse discale Ă  la place du disque abĂźmĂ©. Les prothĂšses discales permettent de rĂ©tablir l’équilibre du rachis, de restituer la lordose et de redonner au segment inter vertĂ©bral traitĂ© son fonctionnement physiologique, c’est-Ă -dire sa mobilitĂ©, ce qui constitue l’avantage majeur par rapport Ă  la fusion. Les indications en non-fusion sont le traitement de discopathies avec lombalgie chronique, les rĂ©cidives de hernies discales, l’absence d’arthrose au niveau des articulaires postĂ©rieures. La pose de prothĂšses discales est gĂ©nĂ©ralement rĂ©servĂ©e aux sujets jeunes. Les contre-indications de la non-fusion sont des os de mauvaise qualitĂ©, des phĂ©nomĂšnes d’ostĂ©oporose ou d’arthrose articulaire, un spondylolisthĂ©sis, une dĂ©formation de type scoliose, un accident vasculaire, l’obĂ©sitĂ©...

Sans chirurgie

Pour des douleurs de dos aiguĂ«s, deux Ă  quatre semaines de physiothĂ©rapie peuvent ĂȘtre requises. En ce qui concerne les douleurs chroniques, le traitement peut ĂȘtre prolongĂ© de deux Ă  quatre mois. L’objectif est d’attĂ©nuer la douleur, d’amĂ©liorer la mobilitĂ©, la force et la posture et d’apprendre au patient Ă  contrĂŽler les symptĂŽmes et Ă  protĂ©ger sa colonne pour les annĂ©es Ă  venir. En premier lieu, le thĂ©rapeute applique divers types de traitements afin d’amĂ©liorer le confort du patient en lui montrant les positions capables de soulager la colonne lors des mouvements quotidiens. Il peut Ă©galement appliquer des compresses chaudes ou bien de la glace, avoir recours Ă  la stimulation Ă©lectrique et aux ultrasons pour calmer la douleur et les spasmes musculaires. Pour des douleurs sĂ©vĂšres, les exercices en piscine sont conseillĂ©s.

D’autre part, les massages et manipulations sont bĂ©nĂ©fiques, Ă  court terme chez les personnes souffrant de douleurs aiguĂ«s ou chroniques. Il est dĂ©conseillĂ© au patient de limiter son activitĂ© physique. Au contraire, le thĂ©rapeute apprend au patient Ă  mieux bouger et Ă  muscler le bas de son dos. En complĂ©ment, des exercices d’aĂ©robic sont prĂ©conisĂ©s pour amĂ©liorer la forme physique gĂ©nĂ©rale et l’endurance. Ces activitĂ©s soulagent le bas dos des contraintes et provoquent la libĂ©ration d’endorphines, des analgĂ©siques naturels, dans le rĂ©seau sanguin. L’exercice accĂ©lĂšre le rĂ©tablissement et rĂ©duit la possibilitĂ© que le mal se transforme en douleur chronique et permet une nouvelle approche des activitĂ©s quotidiennes en prenant soin de sa colonne vertĂ©brale.

Si besoin est, le patient est encouragĂ© Ă  entreprendre certaines actions pour amĂ©liorer la santĂ© de son dos. Par exemple, arrĂȘter de fumer. En effet fumer limite l’apport en sang dans les tissus du bas dos, accĂ©lĂšre le processus de dĂ©gĂ©nĂ©rescence et limite la guĂ©rison. De mĂȘme il est conseillĂ© Ă  une personne en surpoids de perdre du poids afin de diminuer la probabilitĂ© que la douleur rĂ©apparaisse.

Le thĂ©rapeute travaille en Ă©troite collaboration avec le mĂ©decin du patient ainsi qu’avec son employeur. Le but est que le patient retourne Ă  son travail aussi vite que possible, en exerçant des tĂąches Ă  la mesure de son Ă©tat.

AprĂšs chirurgie

La rĂ©Ă©ducation aprĂšs une intervention chirurgicale est beaucoup plus complexe. Certaines procĂ©dures, telles que la fusion, exigent un temps d’hospitalisation de quelques jours. Le thĂ©rapeute peut alors mettre en place des sessions afin d’aider le patient Ă  reprendre une activitĂ© physique normale tout en prĂ©servant son dos. Lors du rĂ©tablissement, le chirurgien peut conseiller au patient le port d’une attelle ou d’une ceinture lombaire. De plus, il convient au patient de laisser passer un dĂ©lai de six semaines Ă  trois mois avant d’entreprendre la physiothĂ©rapie.

Une fois commencĂ©e, celle-ci durera entre un et trois mois en fonction des progrĂšs et du type de chirurgie. Au dĂ©but, il s’agira de traitements tels que des compresses chaudes ou de la glace, la stimulation Ă©lectrique, les massages et les ultrasons. Les exercices en piscine sont souvent recommandĂ©s. Les exercices doivent amĂ©liorer la flexibilitĂ© du tronc et des membres infĂ©rieurs ; le renforcement musculaire des abdominaux et du dos en font partie. IdĂ©alement, le patient peut retourner Ă  ses anciennes activitĂ©s mais peut se voire contraint de les effectuer d’une maniĂšre plus correcte, afin d’éviter de futurs problĂšmes.

Glossaire

  • Arthrite : inflammation des articulations dont l'origine est rhumatismale ou infectieuse. Elle est le signe clinique d'une des nombreuses maladies articulaires, Ă  la diffĂ©rence de l’arthrose qui se rĂ©fĂšre Ă  la pathologie gĂ©nĂ©rale.
  • ArthrodĂšse : l’arthrodĂšse a pour but de supprimer la douleur en bloquant le mouvement de l’unitĂ© mobile intervertĂ©brale, et en opĂ©rant un gain de hauteur du disque. Cette arthrodĂšse peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e soit par voie antĂ©rieure, soit par voie postĂ©rieure, Ă  l’aide d’implants aidant Ă  restaurer l’architecture globale du segment rachidien des vertĂšbres entre elles, telles les cages intersomatiques, et/ou les matĂ©riels d’ostĂ©osynthĂšse postĂ©rieure. Cette technique peut s’accompagner d’une prise de greffe osseuse autologue (issue de la crĂȘte iliaque) qui, mise en place au niveau de l’unitĂ© mobile, assure une fusion osseuse dĂ©finitive.
  • Arthroplastie : l’arthroplastie discale consiste Ă  remplacer le disque intervertĂ©bral malade par une prothĂšse articulaire qui assure la mobilitĂ© de l’unitĂ© intervertĂ©brale. L’objectif de l’arthroplastie discale est de permettre le retour Ă  une situation anatomique et dynamique compatible avec l’arrĂȘt de l’évolution arthrosique de l’unitĂ© intervertĂ©brale pathologique. La restauration de la hauteur intervertĂ©brale et de la mobilitĂ© de l’unitĂ© vertĂ©brale doivent, thĂ©oriquement, freiner le processus dĂ©gĂ©nĂ©ratif des facettes articulaires postĂ©rieures, et laisser le systĂšme musculoligamentaire retrouver sa fonction. Enfin, la remobilisation de l’espace discal doit permettre la rĂ©cupĂ©ration de courbures rachidiennes physiologiques et de l’équilibre rachidien dans le plan sagittal.
  • Autogreffe : c'est la greffe d'un tissu du donneur sur le donneur lui-mĂȘme. L'exemple le plus courant est le prĂ©lĂšvement sanguin chez un patient avant son opĂ©ration et transfusion de son propre sang, si nĂ©cessaire pendant ou aprĂšs l'intervention. C'est une autogreffe Ă  compatibilitĂ© parfaite.
  • Cage : les cages intersomatiques, antĂ©rieures ou postĂ©rieures ont pour vocation de remplacer le disque malade. Elles permettent de conserver ou de restituer la hauteur intervertĂ©brale ainsi que la lordose et sont essentiellement indiquĂ©es en cas de spondylolisthĂ©sis.
  • Discectomie : ablation chirurgicale d’un disque intervertĂ©bral, Ă©galement appelĂ©e dĂ©compression chirurgicale.
  • Discogramme : procĂ©dure de diagnostic qui permet d’identifier le disque Ă  l’origine des douleurs. Il permet de visualiser la structure et l’intĂ©gritĂ© du disque.
  • Disque intervertĂ©bral : le disque intervertĂ©bral est situĂ© entre chaque vertĂšbre dans la colonne vertĂ©brale. Il est constituĂ© d’un anneau de cartilage fibreux (annulus fibrosus) ayant en son centre un noyau gĂ©latineux (nucleus pulposus). Les disques sont plutĂŽt Ă©lastiques et contribuent Ă  l’amortissement des chocs.
  • Electromyogramme ou EMG : enregistrement obtenu Ă  l'aide d'un Ă©lectromyographe. Cet examen appelĂ© Ă©lectromyographie, est une technique d'exploration des muscles, basĂ©e sur l'Ă©tude et le recueil des potentiels de repos et d'action des unitĂ©s motrices (muscles et nerfs affĂ©rents). On utilise des Ă©lectrodes autocollantes posĂ©es sur la peau ou de fines aiguilles insĂ©rĂ©es dans le muscle.
  • Facettes articulaires : petites articulations situĂ©es en arriĂšre des vertĂšbres, leur permettant de s’articuler entre elles.
  • Fusion : la fusion permet de rĂ©duire une mobilitĂ© excessive entre deux vertĂšbres ou plus. L’arthrodĂšse correspond Ă  la fusion osseuse de deux ou plusieurs articulations immobilisĂ©es, associĂ©e Ă  des complĂ©ments de greffe (os prĂ©levĂ© sur la crĂȘte iliaque).
  • Hernie discale : saillie que fait un disque intervertĂ©bral dans le canal rachidien. Ce phĂ©nomĂšne fait suite Ă  l’expulsion du noyau du disque qui vient alors comprimer les racines nerveuses.
  • Laminectomie : en cas de stĂ©nose, intervention chirurgicale consistant Ă  rendre au canal rachidien son diamĂštre initial.
  • Lombalgie : douleur de la rĂ©gion lombaire pouvant s'accompagner d'irradiations diverses. L'expression "mal aux reins" est synonyme de lombalgie, mais les reins proprement dits ne sont que rarement en cause et il s'agit le plus souvent de lombarthrose ou de lumbago.
  • MĂ©dullaire : tout ce qui se rapporte Ă  la moelle Ă©piniĂšre.
  • Moelle Ă©piniĂšre : partie du systĂšme nerveux central contenue dans le foramen vertĂ©bral ou canal mĂ©dullaire.
  • MyĂ©lographie : examen de la moelle Ă©piniĂšre obtenu aprĂšs injection d’un produit (liquide radio-opaque) dans l’espace situĂ© entre l’os et la 2e mĂ©ninge (l’arachnoĂŻde). C’est une radiographie de la moelle Ă©piniĂšre.
  • OstĂ©osynthĂšse : l’ostĂ©osynthĂšse permet d’immobiliser un ou plusieurs segments vertĂ©braux dans une position la plus anatomique possible afin que l’ensemble fusionne par greffe osseuse ; l’os nĂ©oformĂ© prend ainsi le relais de l’instrumentation implantĂ©e.
  • Pelvis : le pelvis est formĂ© par le sacrum et les crĂȘtes iliaques et est situĂ© sous l’abdomen ; il contient entre autres la vessie et le rectum.
  • Rachialgie : douleur siĂ©geant au niveau de la colonne vertĂ©brale.
  • Rachis : le rachis dĂ©signe la colonne vertĂ©brale, constituĂ© d’élĂ©ments osseux que sont les vertĂšbres, au nombre de 32 ou 34 selon les individus.
  • Radiculaire : de rapporte aux racines nerveuses des 31 paires de nerfs rachidiens et des 12 paires de nerfs crĂąniens. En neurologie, le syndrome lĂ©sionnel radiculaire est l'ensemble des signes cliniques qui tĂ©moignent d'une compression d'une ou plusieurs racines nerveuses : douleur cervicale, dorsale ou lombaire plus ou moins aiguĂ«, hypoesthĂ©sie (perte plus ou moins importante de la sensibilitĂ© en aval de la zone concernĂ©e) et diminution de la motricitĂ©, notamment des rĂ©flexes.
  • Rhumatisme : le rhumatisme est un terme utilisĂ© dans le langage courant pour dĂ©crire des douleurs du dos, des articulations, du genou, de la hanche. Le rhumatisme est une maladie inflammatoire qui affecte les articulations et les tissus conjonctifs et qui apparaĂźt frĂ©quemment chez les adultes avec des troubles douloureux affectant les articulations, les muscles, les tissus conjonctifs, les tissus mous autour des articulations et des os.
  • Sciatique : douleur suivant le territoire du nerf S1 ou L5 atteint au niveau du rachis lombaire ou Ă  sa proximitĂ© immĂ©diate.
  • Spondylarthropathie : terme gĂ©nĂ©rique dĂ©signant toutes les affections des articulations de la colonne vertĂ©brale. Une spondylarthropathie dĂ©signe aussi bien une douleur articulaire due Ă  l’arthrite ou Ă  l’usure des cartilages articulaires, qu’une douleur rĂ©sultant de la prĂ©sence d’ostĂ©ophytes ou becs de perroquet, d’une tumeur ...
  • Uncarthrose stĂ©nosante : arthrose des articulations entre les vertĂšbres.

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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