Accueil🇫🇷Chercher

Main basse sur la langue

Main basse sur la langue : idéologie et interventionnisme linguistique au Québec est une étude sociolinguistique écrite par le linguiste Lionel Meney. Le livre est une critique des théories linguistiques endogénistes québécoises et d'un certain nombre d'ouvrages écrits dans cette optique. Il se compose de quatre parties.

Main basse sur la langue
Idéologie et interventionnisme linguistique au Québec.
Auteur Lionel Meney
Pays Drapeau du Canada Canada
Genre Ă©tude sociolinguistique
Éditeur Liber
Lieu de parution Montréal
Date de parution 2010
Nombre de pages 510
ISBN 978-2-89578-198-1

Première partie

La première partie décrit le cadre géopolitique et linguistique québécois.

  • Le chapitre I est consacrĂ© au cadre gĂ©opolitique, Ă©conomique et social du QuĂ©bec francophone au sein de l’AmĂ©rique du Nord anglophone.
  • Le chapitre II, au cadre dĂ©molinguistique, qui rĂ©vèle une minorisation de plus en plus grande des francophones au sein du Canada.
  • Le chapitre III, au poids dĂ©mographique, Ă©conomique et linguistique du QuĂ©bec dans son environnement anglophone immĂ©diat et dans la Francophonie.
  • Le chapitre V prĂ©sente une description des anglicismes en français quĂ©bĂ©cois.
  • Le chapitre VI dĂ©veloppe l’idĂ©e selon laquelle le marchĂ© linguistique quĂ©bĂ©cois se caractĂ©rise par une situation non seulement de bilinguisme anglais-français, mais aussi de diglossie français vernaculaire quĂ©bĂ©cois-français standard international et montre que le français standard international a fait des progrès au cours des dernières dĂ©cennies par rapport au français vernaculaire quĂ©bĂ©cois.
  • Le chapitre VII Ă©tudie la concurrence des termes locaux (quĂ©bĂ©cois) et français internationaux sur le marchĂ© linguistique quĂ©bĂ©cois. Ce chapitre contient une critique du livre de Marie-Éva De Villers, Le vif dĂ©sir de durer [1]

Seconde partie

La seconde partie décrit certaines représentations linguistiques au Québec.

  • Le chapitre VIII analyse certains traits caractĂ©ristiques de l’identitĂ© ou des identitĂ©s quĂ©bĂ©coises.
  • Le chapitre IX Ă©tudie l’ambivalence de bien des QuĂ©bĂ©cois, que ce soit dans le domaine politique, hĂ©sitant entre souverainisme et fĂ©dĂ©ralisme, privilĂ©giant au fond d’eux-mĂŞmes « un QuĂ©bec indĂ©pendant dans un Canada uni », ou dans le domaine linguistique, hĂ©sitant entre la valorisation d’un « français quĂ©bĂ©cois standard » ou l’adoption d’un « français standard international ».
  • Le chapitre X montre que le choix idĂ©al des QuĂ©bĂ©cois dans le domaine de la langue est peut-ĂŞtre « un français quĂ©bĂ©cois indĂ©pendant dans un français international uni », mĂŞme si un sondage [2] dĂ©montre la prĂ©fĂ©rence des QuĂ©bĂ©cois pour le français standard international comme langue d’enseignement.
  • Le chapitre XI dĂ©crit « les griefs et les ressentiments » de certains QuĂ©bĂ©cois vis-Ă -vis de la France et des Français.
  • Le chapitre XII dĂ©crypte l’image du « maudit Français », rĂ©vĂ©latrice des griefs et des ressentiments de certains QuĂ©bĂ©cois vis-Ă -vis des citoyens de l’ancienne mĂ©tropole.

Troisième partie

Le troisième partie est une critique des théories endogénistes.

  • Le chapitre XIII est consacrĂ© au dĂ©bat rĂ©current au QuĂ©bec sur la « qualitĂ© de la langue » avec, en arrière-plan, un dĂ©bat sur le choix d’une norme linguistique.
  • Le chapitre XIV est une critique de certains organismes officiels comme l’Office quĂ©bĂ©cois de la langue française Ă  la recherche de critères objectifs afin d’épurer le vocabulaire quĂ©bĂ©cois, en particulier de ses anglicismes. Une recherche vaine et pleine de contradictions insurmontables aux yeux de l’auteur.
  • Le chapitre XV est une critique du rapport Larose [3], vu comme le point de rencontre d’un certain nationalisme politique et de l’endogĂ©nisme linguistique, reprĂ©sentant une facette du nationalisme.
  • Le chapitre XVI analyse la (mauvaise) qualitĂ© de la langue du rapport Larose, pourtant prĂ©conisant lui-mĂŞme des actions d’envergure pour amĂ©liorer la qualitĂ© de la langue non seulement dans l’administration publique, mais aussi dans l’enseignement, dans les mĂ©dias, etc.
  • Le chapitre XVII analyse la manière dont on crĂ©e artificiellement une norme quĂ©bĂ©coise.
  • Le chapitre XVIII est une critique de la langue de deux des principaux promoteurs d’un « français quĂ©bĂ©cois standard », langue non exempte de reproches aux yeux de l’auteur.

Quatrième partie

La quatrième partie est consacrée à l’étude de trois productions lexicographiques endogénistes.

  • Le chapitre XIX est une analyse critique du Dictionnaire quĂ©bĂ©cois d’aujourd’hui [4]
  • Le chapitre XX, une analyse critique du Dictionnaire historique du français quĂ©bĂ©cois[5].
  • Le chapitre XXI, une analyse critique du Grand Dictionnaire terminologique [6] de l’Office quĂ©bĂ©cois de la langue française.

Dans la conclusion, l’auteur fait une série de propositions dans le but de faire avancer le débat en proposant de dépasser l’antagonisme entre les partisans d’une norme nationale - les endogénistes - et les partisans d’une norme internationale par la reconnaissance de la situation de diglossie. Cela permettrait, selon lui, d’accorder toute leur place, chacun à la sienne, aux deux dialectes français qui coexistent et se font concurrence sur le marché linguistique québécois, le français vernaculaire québécois et le français standard international.

Distinction

Main basse sur la langue a été finaliste du prix Victor Barbeau de l’Académie des lettres du Québec (2011).

Références

  1. Marie-Éva De Villers, Le vif désir de durer. Illustration de la norme réelle du québécois, Québec Amérique, Montréal, 2005, 347 p.
  2. Jacques Maurais, Les Québécois et la norme : l’évaluation par les Québécois de leurs usages linguistiques, Office québécois de la langue française, Montréal, 2008, p. 19.
  3. Commission des États généraux sur la situation et l'avenir de la langue française au Québec sous la direction de Gérald Larose, Le français, une langue pour tout le monde : une nouvelle approche stratégique et citoyenne, La Commission, Québec, 2001.
  4. Dictionnaire québécois d’aujourd’hui : langue française, histoire, géographie, culture générale, rédaction dirigée par Jean-Claude Boulanger, supervisée par Alain Rey, Dicorobert, Saint-Laurent, 1992. 1269 p.
  5. Dictionnaire historique du français québécois : monographies lexicographiques de québécismes sous la direction de Claude Poirier, Presses de l'Université Laval, Sainte-Foy,1998, 640 p.
  6. « La Vitrine linguistique de l’Office québécois de la langue française », sur gouv.qc.ca (consulté le ).

Bibliographie

Lionel Meney, Main basse sur la langue : idéologie et interventionnisme linguistique au Québec, Liber, Montréal, 2011, 510 p. (ISBN 978-2-89578-198-1).

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.