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Mahakashyapa

Mahakashyapa (sanskrit, IAST Mahā Kāƛyapa) ou Mahā Kassapa, Mahakassapa (pali) est l’un des dix plus importants disciples du Bouddha Shakyamuni[1], reconnu comme le plus avancĂ© dans les pratiques ascĂ©tiques et sa connaissance des rĂšgles dans les dĂ©tails (dhutavādānam). Il devient gardien de l’ordre de la CommunautĂ© en l’absence du bouddha Gautama et aprĂšs sa mort. C’est lui qui aurait convoquĂ© et prĂ©sidĂ© le premier concile. Il est considĂ©rĂ© comme le premier patriarche du chan / zen. Le sixiĂšme chapitre du SĆ«tra du Lotus prĂ©dit qu’il deviendra un bouddha du nom de Raƛmiprabhāsa[2].

Mahākāshyapa
Mahakashyapa en partiarche du chan
Fonction
Patriarche du zen (d)
Biographie
Nom dans la langue maternelle
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Activité

En Chine, il est connu sous le nom de Mohejiashe æ‘©èš¶èżŠè‘‰, traduction phonĂ©tique de Mahā Kāƛyapa ou Dajiashe ć€§èżŠè‘‰, grand Kāƛyapa, son nom au Japon est Makakaso.

Dans les monastĂšres bouddhiques, d'une façon gĂ©nĂ©rale, les statues de Mahā Kāƛyapa et d'Ananda debout se trouvent aux cĂŽtĂ©s de la statue du Bouddha Shakyamuni assis.

Divers historiens actuels, parmi de nombreuses chronologies, datent les événements : -563 le Bouddha naßt, -483 à la mort du Bouddha Mahakashyapa devient le chef de la Communauté bouddhique, -482 il organise le premier concile bouddhique[3].

Jeunesse

Il serait nĂ© dans le village de Mahatittha Ă  Magadha, d’un riche brahmane nommĂ© Kapila et de sa femme Sumanadevi ; son prĂ©nom Ă©tait Pippali et son gotta Kosiya ou Kassapa. ArrivĂ© Ă  l’ñge du mariage, il dĂ©clara vouloir rester cĂ©libataire. Devant l’insistance de ses parents, il fit savoir qu’il n’accepterait qu’une femme en tout point identique Ă  une statue en or qu’il avait fait fabriquer. Or on trouva dans le village de Sagala la perle rare, Bhadda Kapilani. Bhadda et Pippali avaient en fait Ă©tĂ© mari et femme durant plusieurs existences antĂ©rieures, et prononcĂ© ensemble devant Padumuttara le vƓu d’ĂȘtre disciples d’un bouddha. Ils dĂ©cidĂšrent d’un commun accord de ne pas consommer le mariage et prirent soin ensemble des parents de Pippali jusqu'Ă  leur mort. Quelque temps aprĂšs, ils rĂ©alisĂšrent tous deux l’impermanence de la vie dans la mĂȘme journĂ©e, alors qu’ils vaquaient chacun Ă  ses occupations. Ils quittĂšrent la maison ensemble, et pour ne pas laisser de doute sur la fermetĂ© de leur rĂ©solution, prirent immĂ©diatement des chemins sĂ©parĂ©s. Bhadda s’en alla Ă  Titthiyarama prĂšs de Jetavana oĂč elle vĂ©cut en ascĂšte pendant cinq ans, jusqu’à ce que l’ordre fĂ©minin soit fondĂ©. Le Bouddha, averti de l’évĂšnement grĂące Ă  sa prescience, attendait la venue de Pippali qu’il ordonna. Maha Kassapa Ă©tait une recrue de choix car il possĂ©dait sept des marques qui caractĂ©risent un bouddha. À partir de ce moment, il n’apparait plus dans les sources que sous le nom de « Kassapa le grand », pour le distinguer en particulier de Kumara Kassapa, « Kassapa le jeune ».

Gautama l'emmena Ă  Rajagaha, capitale de Maghada. En chemin, ils s’arrĂȘtĂšrent sous un arbre ; Maha Kassapa offrit sa robe de dessus au Bouddha en guise de coussin, et ce dernier lui donna en Ă©change la robe qu’il portait, un haillon abandonnĂ© un jour dans un cimetiĂšre par une esclave. La terre trembla lorsque l'ancien brahmane enfila l'habit, manifestant l'aspect extraordinaire de cet instant, car il est le seul Ă  avoir reçu un tel don. Il fit vƓu d’observer les treize prĂ©ceptes austĂšres (dhutanga) et devint arahant huit jours plus tard.

Moine

Place dans le sangha

Comme tous les disciples importants du Bouddha, Maha Kassapa avait les pouvoirs d’idhi, mais Ă  un degrĂ© infĂ©rieur Ă  d’autres, et le canon le reprĂ©sente parfois dans l’ignorance de certaines choses. Il se distinguait par contre en ce qui concerne la connaissance des rĂšgles monastiques et sa capacitĂ© Ă  maintenir la discipline dans la CommunautĂ© ; le Bouddha lui-mĂȘme reconnaissait qu’il Ă©tait son Ă©gal dans ce domaine. Ses efforts n’étaient pas toujours bien reçus : le moine Thullananda, par exemple, lui reprocha de blĂąmer Ananda et lui rappela publiquement son passĂ© d’ « hĂ©rĂ©tique ». Un jour qu’Ananda l’avait emmenĂ© prĂȘcher auprĂšs des nonnes, la moniale Thullatissa lui fit remarquer sans amĂ©nitĂ© qu’il aurait dĂ» laisser Ananda se charger du prĂȘche car il ne lui arrivait pas Ă  la cheville. Le Kutidusaka Jataka raconte mĂȘme qu’Ulunka Saddaka, un de ses disciples, enragĂ© par ses reproches, mit un jour le feu Ă  sa hutte en son absence. Il observait lui-mĂȘme les rĂšgles scrupuleusement, rejetant mĂȘme Ă  un Ăąge avancĂ© toutes les propositions qu’on lui faisait d’allĂ©ger son ascĂšse. Hommes et dieux, le reconnaissant comme un moine exemplaire, se pressaient pour lui faire des offrandes de nourriture. Il arriva mĂȘme qu’un jour qu’il marchait en compagnie du Bouddha, des femmes nĂ©gligĂšrent ce dernier pour ne donner qu’à Maha Kassapa.

Dans la tradition mahayana du chan et du zen, on lui attribue un don particulier d’intuition, car il serait selon le Lankavatara SĆ«tra (version, page?) le seul Ă  avoir compris l’enseignement sans paroles dispensĂ© par le Bouddha sur le mont des Vautours : ce dernier prit une fleur Udumbara entre ses doigts (fleurissant tous les trois mille ans, d'aprĂšs la lĂ©gende), et la fit tourner sans mot dire. Maha Kassapa, Ă  ce moment, fut le seul disciple Ă  comprendre l'essence de l'esprit du Bouddha, et rĂ©pondit par un sourire, qui manifesta sa comprĂ©hension profonde, que le Bouddha reconnut alors. Cette histoire, dans les traditions du chan, puis du zen, exprime la transmission du Dharma directement d'esprit Ă  esprit (en japonais : i shin den shin ä»„ćżƒć‚łćżƒ).

Il apprit le parinirvana de Gautama sept jours aprĂšs l’évĂ©nement alors qu’il se rendait de Pava Ă  Kusinagar, en croisant sur la route un membre de la secte ajivaka tenant dans sa main une fleur de mandara (l’un des arbres du paradis) tombĂ©e du ciel lors de sa mort. Il fit alors le vƓu de pouvoir arriver Ă  temps avec ses compagnons et, en effet, les Mallas de Kusinagar n’arrivĂšrent par aucun moyen Ă  allumer le bĂ»cher funĂ©raire. À l’arrivĂ©e de Maha Kassapa Ă  la tĂȘte de l’ensemble des disciples, les pieds du Bouddha apparurent pour qu’ils puissent lui rendre hommage une derniĂšre fois, ce aprĂšs quoi le bĂ»cher s’alluma seul. Maha Kassapa porta au roi Ajatasattu la part des reliques qui lui Ă©tait dĂ©volue.

Concile

Peu aprĂšs la mort de Gautama, Maha Kassapa entendit Subhadda, un moine qui avait rejoint l'ordre alors qu'il Ă©tait dĂ©jĂ  ĂągĂ©, conseiller Ă  ses compagnons de se rĂ©jouir de la mort du grand ascĂšte, qui les libĂ©rait. Il entreprit alors de rĂ©unir Ă  Rajagaha durant la prochaine saison des pluies les moines dĂ©jĂ  arhats, afin de procĂ©der Ă  une rĂ©citation solennelle des enseignements du Bouddha et des rĂšgles de la CommunautĂ© ; ceux qui n’étaient pas encore arhats furent priĂ©s d’aller passer leur retraite dans un autre lieu. Une crise se produisit : la prĂ©sence d’Ananda Ă©tait considĂ©rĂ©e comme indispensable car, assistant personnel du Bouddha, il Ă©tait celui qui avait retenu le plus de ses paroles ; or il n’était pas encore arhat. EncouragĂ© par Maha Kassapa, il mit les bouchĂ©es doubles et atteignit l’illumination juste Ă  temps pour faire son entrĂ©e au dernier moment sur les lieux de la rĂ©citation, recevant la chaude approbation de Maha Kassapa. Cela n’empĂȘcha toutefois pas ce dernier de le morigĂ©ner publiquement pour ses critĂšres trop larges vis-Ă -vis des candidats Ă  la vie monastique, et son rĂŽle actif dans l’entrĂ©e des femmes dans le sangha. Il prĂ©sida la rĂ©citation, plus connue sous le nom de premier concile, ou de therasangiti dans le courant theravada. Upali fut chargĂ© de la rĂ©citation du vinaya et Ananda de celle des sutras.

Disparition

Maha Kassapa serait mort Ă  120 ans. Une de ses dents serait incluse dans une dagoba (stupa) du Bhimatittha Vihara prĂšs de Bentota Ă  Sri Lanka.

Mais selon la tradition nordique, sans ĂȘtre mort il est entrĂ© en profond samadhi dans le mont Kukkutagiri (Deccan), en attendant l’avĂšnement de Maitreya afin de lui transmettre la robe (KāáčŁÄya) de Bouddha.

Références

  1. (en) The Princeton dictionary of buddhism par Robert E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr aux Ă©ditions Princeton University Press, (ISBN 0691157863), page 497
  2. (en) « Rashmiprabhasa, Raƛmiprabhāsa: 2 definitions », sur www.wisdomlib.org, (consultĂ© le )
  3. Hans Wolfgang Schumann, Le bouddha historique (1982), trad., Sully, 2011.

Voir aussi

Sources de l'article

Articles connexes

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