Madeleine Rives-Mörch
Madeleine Rives, née en 1890 à Mazamet et décédée en 1978, est diplômée de la Maison de santé protestante de Bordeaux, directrice de la Maison maternelle de Châlons-sur-Marne et organisatrice d’un service de soins à domicile dans le Queyras.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Madeleine Rives |
Activités | |
Parentèle |
Albert Monod (d) (cousin germain) |
Bibliographie
Fille d’Émile Rives, propriétaire terrien à Mazamet, et d’Emma Bonnes, cousine germaine d'Albert Monod, elle perd ses parents quand elle est au collège.
Études
Madeleine obtient son brevet supérieur[1], elle a une bonne connaissance de l’anglais. Elle décide de faire des études de garde-malade à la Maison de santé protestante de Bordeaux (MSP), où elle se lie d’amitié avec Eva Durrleman et Thérèse Matter. Élève du Dr Anna Hamilton, elle sort diplômée de l'école de la MSP en [2].
Affectations pendant la Grande Guerre
À la suite de la mobilisation[3], elle est affectée dans des hôpitaux militaires : à Moulins ( - ), à Vittel ( - ), à Châlons-sur-Marne ( - ), à Bar-le-Duc ( - )[4].
Engagements et amitiés protestantes
Tout en passant son diplôme de sage-femme, elle dirige la Maison maternelle de Châlons-sur-Marne, financée par le Comité américain pour les régions dévastées (CARD)[5], de à , où elle travaille avec Léa Ménard et Andréa Bonnardel, diplômées de la MSP. Cette Maison maternelle a été créée en 1916 par Gabrielle Alphen-Salvador et l’Association d’aide aux malades (ADAM) conjointement avec la Société des amis (des quakers anglais). À leur départ, c’est le CARD qui supplée au financement de cette institution. À son départ, la direction en est confiée à une cousine d’Alice Bianquis Escande, Jacqueline Merle, fille du pasteur Gaston Merle[6].
Revenue à Paris, Madeleine loge rue Lamarck dans le XVIIIe, avec Eva Durrleman et Thérèse Matter, tout en suivant des études de sage-femme à l’Assistance publique de Paris. Elle est présente au mariage d’Alice Bianquis et d’Alfred Escande à la Maison des missions, boulevard Arago, à Paris dans le XIVe, le . À son retour à Châlons-sur-Marne, elle participe à la fondation d’une école de sages-femmes pour fournir du personnel à la Maison maternelle. Madeleine est présente le à Lille à la réunion constitutive de l’Association de l’hôpital-école Ambroise-Paré de Lille (MAP). Elle se tiendra toujours au courant de la vie de la MAP[7].
Vie matrimoniale
Elle se marie en 1923 avec Maurice Mörch (1890-1977)[8], courtier maritime, veuf de Suzanne Meyer, déjà père de cinq enfants, ils habitent Marseille, où naît une fille, Nicole. En 1936, ils s’installent dans le presbytère de Pierre Grosse à Molines-en-Queyras, dans la vallée de Saint-Véran, la plus haute de France. Maurice est maire du village jusque dans les années 1950 et décoré de la Légion d'honneur. Là , elle organise un service de soins à domicile qu’elle assume souvent seule : bénévolement, elle donne des soins infirmiers et pratique des accouchements à domicile. De temps en temps, quand c’est nécessaire, ils remplacent le pasteur. Pendant la seconde guerre mondiale, ils accueillent des personnes qui ont besoin de se cacher[9].
Archives
- Archives de la Maison de santé protestante de Bordeaux.
- Archives de la Maison de santé Ambroise-Paré de Lille.
- Archives de l’Association Anne Morgan, Soissons (Aisne) : archives de l’Association d’hygiène sociale de l’Aisne, 1923-1952.
- Archives du Comité américain des régions dévastées (CARD), musée national de la coopération franco-américaine, Blérancourt (Aisne).
- Archives privées de la famille Rives-Mörch.
Bibliographie
- Évelyne Diebolt, « Femmes protestantes faces aux politiques de santé publique 1900-1939 », Bulletin de la société de l’histoire du protestantisme français (BHSP), , tome 146, p. 91-132
- Évelyne Diebolt, Les Femmes dans l’action sanitaire, sociale et culturelle, 1901-2001 ; Les associations face aux institutions, Paris, Femmes et associations, 2001
- Évelyne Diebolt, « La philanthropie féminine américaine face à la guerre. L’exemple du CARD », Des Américaines en Picardie au service de la France dévastée 1917-1924, Historial de la Grande Guerre, Péronne (Somme), Publications de la Réunion des musées nationaux, 2002
- Lucie Vernier-Escande, Eva Durrleman et Thérèse Matter, deux vies, une œuvre, Grenoble, éditions Alzieu, 2000.
- Évelyne Diebolt (dir.), Militer au XXe siècle. Femmes, féminismes, Eglises et société, Dictionnaire biographique, Paris, Michel Houdiard éditions, 2009.
- Geneviève Poujol, Un féminisme sous tutelle, les protestantes françaises (1810-1960), Paris, Les éditions de Paris, 2003.
- Roger-Henri Guerrand et Marie-Antoinette Rupp, Brève histoire du service social en France, 1896-1976, Toulouse, éditions Privat, 1978.
- Pierre Caspard, Jean-Noël Luc, Rebecca Rogers (sous la direction de), L’éducation des filles XVIIIe – XXIe siècle, hommage à Françoise Mayeur. Numéro spécial de la revue Histoire de l’éducation,
Articles connexes
Notes et références
- Pierre Caspard, Jean-Noël Luc, Rebecca Rogers (sous la direction de), L’éducation des filles XVIIIe – XXIe siècle, hommage à Françoise Mayeur. Numéro spécial de la revue Histoire de l’éducation, septembre 2007
- Archives de la Maison de santé protestante de Bordeaux
- Françoise Thébaud, Michelle Perrot (Préface), ((Les femmes au temps de la guerre de 14((, Payot, Paris, 2013
- Archives privées de Madeleine Rives: livret militaire
- Évelyne Diebolt, « La philanthropie féminine américaine face à la guerre. L’exemple du CARD », Des Américaines en Picardie au service de la France dévastée 1917-1924, Historial de la Grande Guerre, Péronne (Somme), Publications de la Réunion des musées nationaux, 2002
- Évelyne Diebolt (dir.), Militer au XXe siècle. Femmes, féminismes, Eglises et société, Dictionnaire biographique, Paris, Michel Houdiard éditions, 2009
- Lucie Vernier-Escande, Eva Durrleman et Thérèse Matter, deux vies, une œuvre, Grenoble, éditions Alzieu, 2000
- d'origine norvégienne, neveu de Pierre-Armand-Wladimir Mörch (1832-1894), président de la Chambre de commerce de La Rochelle
- Archives privées de la famille Rives-Mörch