Madame Simone
Pauline Benda, dite Madame Simone ou simplement Simone, est une comédienne et femme de lettres française, née le à Paris 8e et morte le à Montgeron[1].
Surnom |
Simone Le Bargy Simone François-Porché |
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Nom de naissance | Pauline Benda |
Naissance |
Paris 8e |
Décès |
Montgeron (Essonne) |
Activité principale |
actrice femme de lettres |
Maîtres | Charles Le Bargy |
Enseignement | Conservatoire national supérieur d'art dramatique |
Conjoint |
Charles Le Bargy Claude Casimir-Perier François Porché |
Scènes principales
Biographie
Née dans une famille de la bourgeoisie juive, alliée par sa grand-mère paternelle, née Emden, à la famille Reinach mais minée par la mésalliance de son père avec une danseuse, Pauline Benda est la petite-fille de Sigmund Benda et la cousine germaine de l’écrivain Julien Benda.
En 1898, elle épouse à l'église Saint-Philippe-du-Roule le comédien Charles Le Bargy (1858-1936), son professeur de diction au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, de presque vingt ans son aîné. Ce premier mariage malheureux avec Le Bargy semble avoir servi de modèle à Jean Cocteau pour son monologue Le Bel indifférent (1940).
Elle fait ses débuts au théâtre en 1902 sous le nom de Simone Le Bargy dans une pièce d'Henry Bernstein, dont elle créera plusieurs autres œuvres. Elle succède à Sarah Bernhardt dans le rôle de L'Aiglon d’Edmond Rostand puis participe à la création de Chantecler en 1910 dans le rôle de la Faisane[2].
Ayant adopté après son divorce le pseudonyme de Madame Simone, elle se remarie en 1909 avec l'écrivain Claude Casimir-Perier (1880-1915), fils de l'ancien président de la République, Jean Casimir-Perier. Amie de nombreuses célébrités de son temps, elle reçoit à partir de cette époque les grandes personnalités littéraires de l'époque comme Charles Péguy ou encore Jean Cocteau au château de Trie-la-Ville.
Le fait le plus marquant de sa vie personnelle reste sa liaison brève et passionnée entamée le avec Alain-Fournier, qu’elle avait rencontré alors qu’il était secrétaire de son second mari. Alain-Fournier meurt à la tête de sa compagnie le , lors d'une reconnaissance dans les lignes allemandes, et Claude Casimir-Perier le sur le front de l'Aisne.
Veuve, elle épouse en 1923 l’auteur François Porché (1877-1944), mariage dont elle dit dans ses mémoires qu’il faisait suite, pour chacun d'eux, à une passion brutalement interrompue et reposait sur ce point commun.
C’est en femme de lettres qu’elle continuera sa très longue existence : membre du jury du prix Femina de 1935 à 1985, salon littéraire, amitiés et influences parisiennes, écriture de romans, mémoires (Grand prix de littérature de l’Académie en 1960).
Jean Cocteau écrit dans son Journal, le 2 décembre 1960 : « On demeure confondu par l'indifférence avec laquelle Simone accepte l'oubli total où est tombée sa vie d'actrice célèbre. C'était une femme de lettres, un bas-bleu qui s'était trompé de route. Et jamais ses livres ne remportent le succès qu'elle remportait sur les planches. »
Théâtre
- 1902 : Le Détour d'Henri Bernstein, théâtre du Gymnase
- 1903 : Le Retour de Jérusalem de Maurice Donnay, théâtre du Gymnase
- 1905 : La Rafale d'Henri Bernstein, théâtre du Gymnase
- 1906 : Le Voleur d'Henri Bernstein, théâtre de la Renaissance
- 1907 : Samson d'Henri Bernstein, théâtre de la Renaissance
- 1910 : Chantecler d'Edmond Rostand, Théâtre de la Porte-Saint-Martin[3].
- 1911 : Le Vieil Homme de Georges de Porto-Riche, théâtre de la Renaissance
- 1913 : Le Secret d'Henri Bernstein, théâtre des Bouffes-Parisiens
- 1916 : L'Amazone de Henry Bataille, théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1919 : La Jeune Fille aux joues roses de François Porché, théâtre Sarah-Bernhardt
- 1921 : Le Passé de Georges de Porto-Riche, Comédie-Française
- 1922 : Judith d'Henri Bernstein, théâtre du Gymnase
- 1923 : La Gardienne de Pierre Frondaie, théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1925 : La Vierge au grand cœur de François Porché, mise en scène Simone Le Bargy, théâtre de la Renaissance
- 1934 : Un roi, deux dames et un valet de François Porché, Comédie des Champs-Élysées
Publications
- Le DĂ©sordre (roman), Paris, Plon, 1930.
- Jours de colère (roman), Paris, Plon, 1935.
- Le Paradis terrestre (roman), Paris, Gallimard, 1939.
- Québéfi (roman), Genève, éd. du Milieu du monde, 1943.
- Emily Brontë (théâtre), Paris, Nagel, 1945.
- Le Bal des ardents (roman), Paris, Plon, 1951.
- L'Autre roman (souvenirs), Paris, Plon, 1954.
- Sous de nouveaux soleils (souvenirs), Paris, Gallimard, 1957.
- Ce qui restait Ă dire (souvenirs), Paris, Gallimard, 1967.
- Mon nouveau testament (souvenirs), Paris, Gallimard, 1970.
- Correspondance 1912-1914, avec Alain-Fournier, édité par Claude Sicard, Paris, Fayard, 1992.
Citations
« J’eusse refusé de naître à un monde où le mot « toujours », le seul qui satisfasse les cœurs exigeants, est menteur pour tout ce qui respire. »
Notes et références
- Acte no 504 (vue 29/31), registre des naissances de l'année 1877 pour le 8e arrondissement, des Archives numérisées de la Ville de Paris (avec mention marginale du décès et des unions).
- « Simone François-Porché » [archive], sur Académie d'Angoumois (consulté le )
- Edmond Rostand, Chantecler, Paris, Charpentier et Fasquelle, , 244 p. (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Denise Bourdet, « Madame Simone », Visages d'aujourd'hui, Paris, Plon, 1960.
- Alain Denizot et Jean Louis, L'Énigme Alain-Fournier, Paris, Nouvelles Éditions Latines, , 112 p. (ISBN 978-2-7233-2018-4, lire en ligne), p. 13.
- Michel Forrier, Madame Simone, éd. Le Croît vif, Paris, 2008 (ISBN 978-2-916104-39-3)
- Christophe-Luc Robin, Épisodes joyeux et tragiques d’une Parisienne dans le Sud-Ouest : Madame Simone entre la Gironde et les Pyrénées, actes du 69e colloque de la F.H.S.O. : Les écrivains en Aquitaine, Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord, tome CXLIV, 2e livraison 2017.
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative au spectacle :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :