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Machine to machine

Le concept de machine to machine (terme issu de l'anglais), parfois abrégé par le signe M2M, utilise les télécommunications et l'informatique pour permettre des communications entre machines, et ceci sans intervention humaine.

En français, le M2M se traduit par « la communication de machine à machine », « la communication entre machines » ou encore « la communication intermachines ».

Une définition plus générale de « la communication machine à machine » est l'association des technologies de l'information et de la communication (abréviation TIC), avec des objets dits intelligents et communicants et cela dans le but de fournir à ces derniers les moyens d'interagir sans intervention humaine avec le système d'information. Ce dernier peut appartenir indifféremment à une organisation ou à une entreprise.

Comme toutes les technologies qui émergent, sa définition continue d'évoluer mais elle se réfère généralement à la télémétrie ou à la télématique. Cette technologie fonctionne en utilisant des réseaux et plus particulièrement les réseaux mobiles publics (comme le GPRS ou l'UMTS), ou des liaisons sans fil à courte distance, comme le Wi-Fi, le bluetooth ou le RFID. Apparaît alors la notion d'appareils connectés sur une boucle locale, cette dernière étant connectée à un concentrateur de données qui fait office de passerelle vers les bases de données des gros serveurs centraux ou vers le cloud.

Exemples de réseaux sans fils et leurs caractéristiques

Technologies
Caractéristique IEEE 802.11b IEEE 802.11a IEEE 802.11g IEEE 802.11ac HiperLAN 1 Bluetooth ZigBee
FrĂ©quence Bande 2,4 GHz ISM Bande GHz ISM Bande 2,4 GHz ISM Bande GHz ISM Bande 2,4 GHz ISM Bande 2,4 GHz ISM Bande 2,4 GHz ISM + Bande 868+902-928 MHz
Consommation ? ? ? ? ? ? ?
Technologies DSSS OFDM OFDM OFDMA Narrowband FHSS DSSS
DĂ©bit Maximal 11 Mbit/s 54 Mbit/s 54 Mbit/s 1,3 Gbit/s[1] 23,5 Mbit/s 1 Ă  3 Mbit/s 20 kbit/s Ă  250 kbit/s
DĂ©bit effectif ~6 Mbit/s ~30 Mbit/s ~16 Mbit/s ~500 Mbit/s ~16 Mbit/s 0,7 Ă  2 Mbit/s 250 kbit/s
PortĂ©e Maximum 50 m au dĂ©bit maximal 150 m dĂ©bit rĂ©duit Maximum 30 m au dĂ©bit maximal 150 m dĂ©bit rĂ©duit Maximum 30 m au dĂ©bit maximal 150 m dĂ©bit rĂ©duit Maximum 30 m au dĂ©bit maximal 150 m dĂ©bit rĂ©duit Maximum 150 m 10 Ă  100 m 10 Ă  100 m
Disponibilité mondiale mondiale mondiale mondiale européenne mondiale mondiale

La communication entre machines tend à devenir une communication d'une machine ou d'un réseau de machines vers un serveur centralisant les données remontées par ces machines et assurant également le pilotage à distance de ces machines. On parle alors de gestion à distance d'un parc de machines (remote devices management).

Le déploiement, l'opération et la maintenance de larges réseaux de machines constitue une nouvelle activité d'opérateurs télécoms spécialisés sur les machines, les opérateurs M2M.

Les principaux éléments d'un système de type M2M comprennent :

  • un appareil ou un groupe de dispositifs capables de rĂ©pondre aux demandes de donnĂ©es contenues dans ces appareils ou capables de transmettre des donnĂ©es contenues dans ces dispositifs autonomes ;
  • un lien de communication pour connecter l'appareil, voire un groupe de pĂ©riphĂ©riques Ă  un ordinateur serveur ou un autre appareil ;
  • un logiciel, processus, ou interface par laquelle les donnĂ©es peuvent ĂŞtre analysĂ©es, dĂ©clarĂ©es et/ou mises en Ĺ“uvre.

Le plus souvent, les systèmes M2M ont une tâche bien spécifique, c'est-à-dire que ce sont des systèmes conçus pour un périphérique spécifique, ou une catégorie très restreinte de dispositifs d'une industrie.

Avenir des technologies M2M

Le M2M est encore un domaine en émergence qui connait d’importantes évolutions. Ces technologies peuvent évoluer :

  • La miniaturisation des dispositifs, puces, capteurs et actionneurs, avec la possibilitĂ© de les programmer de manière Ă©conomique (rapidement et de façon fiable : usage des technologies issues du monde du PC)
  • Des capacitĂ©s de communication plus riches : communication de proximitĂ© ou distante, rĂ©seaux auto-organisĂ©s
  • Une autonomie Ă©nergĂ©tique (durĂ©e d'utilisation des dispositifs plus longue)
  • CapacitĂ© de stockage d'informations plus importante
  • L’administration de grands rĂ©seaux d’objets, leur sĂ©curisation, le traitement temps rĂ©el des donnĂ©es qu’ils produisent
  • La mise Ă  disposition pour les industriels d'infrastructures logicielles "matĂ©rielles-agnostiques" permettant Ă  des appareils de fournisseurs diffĂ©rents de recevoir un mĂŞme logiciel ou service. Par exemple, Oracle, MicroEJ[2], STMicroelectronics proposent de telles infrastructures basĂ©es sur des technologies de virtualisation Java dans les appareils Ă©lectroniques ainsi que dans les passerelles ou data-concentrateurs.

Le marchĂ© potentiel du M2M se compte en milliards de machines et en centaines de milliards d’objets pouvant devenir communicants. En 2004, le nombre de modules M2M Ă©tait de 92 millions d'unitĂ©s, toutes technologies rĂ©seaux confondues. Ce nombre pourrait dĂ©passer 500 millions dans les annĂ©es 2010.

De plus, le fait d'utiliser les réseaux mobiles (GPRS, UMTS ou LTE) représente un nouveau marché pour les opérateurs de téléphonie mobile. Les usages des réseaux sont relativement réduits, aussi bien en voix qu’en données, n’impliquant pas le plus souvent de besoin en débits élevés. Ils sont notamment utilisés pour accéder à des compteurs communicants (eau, électricité) répartis sur l'ensemble d'un pays, ou pour connecter des dispositifs mobiles, tels que des GPS ou des avertisseurs de radar.

Exemples M2M

Le M2M existe aujourd’hui, il peut répondre à des besoins très concrets des entreprises. Cette technologie s’insère peu à peu dans les machines, les appareils, les véhicules, les emballages, les objets quotidiens, les équipements, les espaces publics… mais aussi les arbres, les zones inondables, les forêts incendiables, les animaux domestiques ou sauvages et finalement, les corps humains.

Dans l'automobile

  • Une entreprise suisse (laquelle ?) a conçu un dĂ©tecteur pour places de stationnement sur voirie qui informe en temps rĂ©el de la disponibilitĂ© de celles-ci. Ceci permet de ne pas se retrouver sans places de stationnement pour se garer. Le M2M peut amĂ©liorer la mobilitĂ© en informant l'automobiliste en quĂŞte de place et apporter les statistiques qui font dĂ©faut aux dĂ©cideurs.
  • Un fabricant de pompes Ă  injection pour puits utilise le M2M pour donner Ă  ses clients un moyen d'ajuster le fonctionnement de la pompe Ă  distance, en fonction des conditions mĂ©tĂ©orologiques. Ce qui permet d'Ă©viter l'ajustement sur le site.
  • L’automobile de demain communiquera avec les autres vĂ©hicules et avec les infrastructures routières pour Ă©viter ou dĂ©tecter des accidents, ou encore pour faire afficher en projection sur le pare-brise les panneaux indicateurs, les services Ă  proximitĂ©, le prix du carburant dans la prochaine station-service, pour rĂ©agir automatiquement en cas d’incident… Les chercheurs — notamment français — travaillent sur des vĂ©hicules capables de conduite autonome, ou encore de nouveaux concepts de voitures partagĂ©es et automatisĂ©es, Ă  mi-chemin entre transports individuels et transports en commun.

Dans l'industrie

  • Un fabricant d'instruments pour la production de pĂ©trole et de gaz, utilise le M2M pour permettre Ă  ses clients de recueillir Ă  distance des donnĂ©es sur les dĂ©bits, les pressions, tempĂ©ratures, niveaux de rĂ©servoir et de l'Ă©quipement.
  • Ces capteurs peuvent ĂŞtre utiles dans diffĂ©rents cas, les plus rĂ©pandus sont la vĂ©rification des variations de tempĂ©rature ou de l'humiditĂ© ambiante. Par exemple, dans une usine de traitement des dĂ©chets, ou de fabrication de produits dangereux ou inflammables, il est important de toujours vĂ©rifier la tempĂ©rature et le taux de CO2 ambiant. Toute variation incontrĂ´lĂ©e pourrait provoquer des dĂ©gâts importants, voire dans certains cas extrĂŞmes, irrĂ©mĂ©diables.
  • Il existe Ă©galement des capteurs de donnĂ©es dans l'industrie agro-alimentaire. Dans les abattoirs et les usines de conditionnement de viande par exemple, les capteurs connectĂ©s permettent de surveiller divers paramètres, tels que la tempĂ©rature, la pression diffĂ©rentielle de l'air, l'humiditĂ© ambiante ou mĂŞme le taux de CO2. Cette surveillance, au degrĂ© près, permet bien souvent de gagner de prĂ©cieuses minutes lors de problèmes ou de variations subites. Elle permet, entre autres, de prĂ©server la chaĂ®ne du froid, un des facteurs les plus importants en termes de qualitĂ© sanitaire[3].

En entreprise

  • Dans l’entreprise, la gestion de chaines de valeur et de processus complexes, inter-entreprises, en constant ajustement : oĂą est qui et quoi ? Pour qui travaille telle machine et comment organise-t-elle sa propre chaine d’approvisionnement ?

Dans le médical

  • Dans la vie quotidienne, la santĂ© et l’assistance Ă  domicile, particulièrement importants dans des pays vieillissants, auront besoin du M2M : tĂ©lĂ©diagnostic, mĂ©dicaments intelligents, robots-nurses ou planchers capables de dĂ©tecter un accident ou un malaise, dispositifs d’alerte permettant de mobiliser du personnel para-mĂ©dical en cas de besoin.
  • Le M2M-santĂ© permettra de mieux traiter les donnĂ©es mĂ©dicales. Pour accompagner toutes les applications standard dans les services de tĂ©lĂ©mĂ©decine, constituer et rĂ©pertorier des dossiers de santĂ© afin de pouvoir accĂ©der aux donnĂ©es et Ă  l'Ă©tat de santĂ© d'un patient. Le phĂ©nomène machine to machine commence Ă  faire ses preuves dans le domaine de la santĂ© et de l’assistance mĂ©dicale Ă  distance. Cela comprendra le suivi mĂ©dical Ă  distance, la possibilitĂ© d'une assistance Ă  domicile rapide grâce Ă  des Ă©quipements mĂ©dicaux connectĂ©s[4]. En France toutefois, le dĂ©veloppement se cantonne encore Ă  des projets pilotes[5] - [6].

Dans le quotidien

  • Dans la ville, qui est dĂ©jĂ  peuplĂ©e de capteurs de toutes sortes, le M2M sera utilisĂ© pour gĂ©rer les grandes infrastructures urbaines, les transports en commun, les pĂ©ages urbains comme celui de Londres…
  • Le M2M sera de plus en plus utilisĂ© dans l’habitat, non pas dans le sens d’une automatisation totale, mais pour le rendre plus facile Ă  gĂ©rer, Ă  vivre et Ă  adapter Ă  chacun (voir le projet OpenTheBox des investissements d'avenir).
  • En matière de surveillance environnementale et de dĂ©veloppement durable, le M2M permettra par exemple de surveiller en continu des zones de risque incendie, de rĂ©guler automatiquement l’arrosage et l’utilisation de produits chimiques dans l’agriculture, de mieux tracer les chaines alimentaires…
  • En matière de gestion des relevĂ©s de nos consommations d'eau, d'Ă©lectricitĂ© et de gaz qui se feront automatiquement Ă  distance.

Notes et références

  1. (en) 802.11ac - The Fifth Generation of Wi-Fi, table 2 – Wave 1 cisco.com, consulté en septembre 2014
  2. MicroEJ
  3. « OCEASOFT lance le premier capteur connecté à usage unique pour la chaîne du froid | Oceasoft », sur www.oceasoft.fr (consulté le )
  4. « La télémédecine », sur solidarites-sante.gouv.fr, (consulté le )
  5. « Télémédecine. 660.000€ pour 17 projets bretons », sur letelegramme.fr, (consulté le )
  6. « Télémédecine : Santé Landes a inventé un modèle », sur sudouest.fr, (consulté le )

Bibliographie

  • Geoffrey Zbinden (prĂ©f. Corinne Lepage), L'Internet des objets : Une rĂ©ponse au rĂ©chauffement climatique, Paris, Éditions du Cygne, coll. « Essai », , 126 p. (ISBN 978-2-84924-169-1)

Voir aussi

Articles connexes

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