Maïrbek Vatchagaev
Maïrbek Vatchagaev (en tchétchène : Вачаг-хьаьжин Момин кIант Майрбек, en russe : Майрбек Вачагаев), né le au village Avtoury, en Tchétchénie, est un historien tchétchène et un analyste politique du Caucase du Nord auprès de la Jamestown Foundation[1] - [2] surtout connu pour avoir été le porte-parole du président tchétchène Aslan Maskhadov et le représentant plénipotentiaire de la République tchétchène d'Itchkérie en Russie.
Naissance | Avtoury, district de Chali, Tchétchénie |
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Biographie
Diplômé de la Faculté d’histoire de l'Université d'État de la Tchétchéno-Ingouchie, Vatchagaev travaille en 1989-1992 à cette même université, ainsi qu’à l’Institut de recherche en sciences humaines à Grozny, étudiant l'histoire de la guerre du Caucase du XIXe siècle.
Il passe les années 1991-1994 à Moscou en faisant un stage à l’Institut d’histoire russe de l’Académie des sciences de Russie[3]. Après y avoir soutenu sa thèse portant sur la place qu’occupa la Tchétchénie dans la guerre du Caucase, Vatchagaev rentre en Tchétchénie et devient en directeur de l’information de l’État-major tchétchène dirigé par Aslan Maskhadov[4].
Après la fin de la guerre, il continue à être un proche collaborateur de Maskhadov, d’abord en tant que membre de son équipe pour la campagne présidentielle, ensuite, après sa victoire aux élections, en qualité de son porte-parole et de son premier assistant[3].
À l’été 1999, à la suite de sa démission du poste de porte-parole, Vatchagaev est nommé représentant plénipotentiaire de la République tchétchène d'Itchkérie à Moscou[5].
Lorsqu’à l’automne 1999 éclate la nouvelle guerre entre la Russie et la Tchétchénie, la police moscovite arrête Vatchagaev pour « possession illégale d’arme ». Détenu depuis son arrestation le à la prison de Boutyrka, il est condamné neuf mois plus tard à trois ans de prison ferme mais libéré sur-le-champ grâce à l’amnistie décrétée à l’occasion du 55e anniversaire de la victoire sur les nazis.
Après quatre mois passés en Turquie, le seul pays à recevoir les ressortissants russes sans visa, Vatchagaev obtient un visa pour la France à l’aide d’André Glucksmann. Depuis le , il vit ainsi à Paris en tant que réfugié[1].
À l’exil, Vatchagaev quitte la vie politique et se consacre entièrement à l’histoire et au journalisme. Néanmoins, son invitation en 2006 à une conférence sur le Caucase du Nord organisée par la Jamestown Foundation à Washington suscite la colère de Moscou qui convoque l’ambassadeur des États-Unis pour lui remettre une note de protestation et lui exprimer sa « perplexité » sur le fait que sur le territoire américain se déroulent des événements « faisant la propagande terroriste » alors même que le « partenariat anti-terroriste » entre les deux pays va en s’intensifiant[6].
Publications
Vatchagaev est co-auteur, avec Aude Merlin, de L’aigle et le loup. La Tchétchénie dans la guerre du Caucase au XIXe siècle paru en 2008 aux Éditions Buchet/Chastel à Paris.
Références
- Martin Quenehen et Yvon Croizier, « Grozny-sur-Seine », sur France Culture, (consulté le ).
- (en) « Mairbek Vatchagaev », sur Jamestown Foundation (consulté le ).
- (ru) Музаев Т. М. Чеченский кризис – 99. Политическое противостояние в Ичкерии: расстановка сил, хроника, факты. – М.: ООО «Панорама», 1999. Сс. 18-19.
- (ru) Сергей Дмитриев, « "Хасавюртовские соглашения стали для всех сюрпризом" », sur RFI, (consulté le ).
- (ru) Илья Максаков, « "Я благодарен судьбе за этот урок" », article du quotidien russe Независимая газета repris par Memorial, sur Мемориал, (consulté le ).
- (ru) « МИД РФ выразил протест в связи с приглашением эмиссара Масхадова в США », sur Lenta.ru, (consulté le ).