M'Bamou
L’île M’Bamou, ou Mbamu, est l'île principale du Pool Malebo. Sa superficie environne 180 km². Située au Congo-Brazzaville, elle est juste en amont des capitales Brazzaville et Kinshasa au Congo-Kinshasa.
M’Bamou | |||
Image satellite du Pool Malebo avec l’île M’Bamou, Kinshasa et Brazzaville, prise par la NASA. | |||
Géographie | |||
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Pays | République du Congo | ||
Localisation | Congo Pool Malebo |
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Coordonnées | 4° 13′ S, 15° 25′ E | ||
Superficie | 180 km2 | ||
Administration | |||
Autres informations | |||
Découverte | 1654 (par les Européens) | ||
Géolocalisation sur la carte : République du Congo
Géolocalisation sur la carte : République démocratique du Congo
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Toponymie
Nbamu est un terme d'origine bantoue
Histoire
Premier peuplement et découverte européenne
Il semblerait que le premier site des deux capitales congolaises ait été l'île Mbamu ; à l'époque, la petite agglomération était un campement de pêcheurs teke. C'est à la suite de guerres que la population se disperse et s'établit, soit en rive droite, sur le site de l'actuelle Brazzaville, soit en rive gauche, sur le site de l'actuelle Kinshasa[1].
Aux débuts de l'exploration européenne du bassin du Congo, en 1654, la vaste superficie de l'île la fait considérer comme une presqu'île rattachée à la rive droite par les capucins[2].
Le , une déclaration franco-belge attribue à la France l'île Mbamu ; en vertu de cet acte, c'est la république du Congo qui exerce sa souveraineté sur l'île à la décolonisation[3].
Lieu « interdit »
Durant longtemps, l'absence de peuplement pérenne de l'île en fait le lieu de réunion des sorciers, venus de l'une ou l'autre rive, qui pratiquent durant la journée le métier de pêcheurs. Symboliquement, ce lieu devient aussi le lieu de la résistance au colon, qu'il soit français (rive droite) ou belge (rive gauche)[4].
La population fit également de cette île le lieu où les crocodiles emportent leur proie, humaine ou animale ; ce qui peut correspondre à une réalité, mais aussi à une métaphore exprimant l'enlèvement par un groupe de sorciers[5].
Projets
En 1997, un projet transfrontalier est lancé par l'Association nationale des armateurs des boats et baleinières en bois (ANABBA), qui le proposent aux deux maires des capitales riveraines. Il s'agit d'implanter sur l'île Mbamu un marché commun provisoire ; la guerre, au lieu de freiner le projet, est un catalyseur de celui-ci, car dans la république du Congo en guerre, l'approvisionnement est particulièrement difficile et la création d'un marché ravitaillé par le sud ouvrirait un débouché à l'ANABBA. La première guerre du Congo met un coup d'arrêt à ce projet, qui n'est relancé qu'en [6].
Notes et références
- Sylvestre Ngoma, Macaire Munzele et Norbert Mputu, Sur les sentiers de la culture congolaise, Lulu.com, , 366 p. (ISBN 978-2-8011-1128-4, OCLC 924991615, lire en ligne), p. 80.
- Manda Tchebwa, Terre de la chanson : la musique zaïroise, hier et aujourd'hui, Louvain-la-Neuve, Duculot, , 352 p. (ISBN 978-0-578-01459-3, lire en ligne), chap. I (« Aux origines mythiques de ... Nshasa — 1. Bienvenus à Mpumbu »), p. 21.
- F. Bontinck, « Entre Brazzaville et Kinshasa : l'île de Mbamu », Zaïre-Afrique: économie, culture, vie sociale, vol. 30, nos 247-248,‎ , p. 383-408 (lire en ligne).
- Jean-François Eck, Pierre Tilly et Béatrice Touchelay (dir.), Espaces portuaires : l'Europe du Nord à l'interface des économies et des cultures, XIXe – XXe siècles, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations » (no 1569), , 253 p. (ISBN 978-2-7574-0904-6, OCLC 912280575, lire en ligne), « Vues du fleuve Congo », p. 183.
- Kadima Nzuji Mukala, La littérature zaïroise de langue française : 1945-1965, Paris, Éditions Karthala, coll. « Littératures nationales », , 342 p. (ISBN 978-2-86537-100-6, OCLC 11356218, lire en ligne), « La foire coloniale de Bruxelles », p. 233.
- Véron K., « L’île Mbamu pourrait abriter un marché bilatéral », Le Potentiel,‎ (lire en ligne).
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abréviations : Kinshasa (Kin.), Kasa-Vubu (K.-V.), Lingwala (Ling.), Ngiri-Ngiri (Ng.-Ng.) |