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MĂ©thode de Bigourdan

La méthode de Bigourdan est une méthode de mise en station d'une monture de télescope inventée par l'astronome Guillaume Bigourdan. Son avantage est de permettre une mise en station même lorsqu'on ne peut pas repérer le pôle céleste et qu'on ne connaît pas la latitude du lieu. Elle permet également d'obtenir une meilleure précision qu'avec un pointage direct de α Ursae Minoris (l'étoile polaire). Cependant, elle requiert beaucoup de temps pour obtenir une précision suffisante pour l'astrophotographie.

Description de la méthode

Cette méthode nécessite l'emploi d'un oculaire réticulé, et de focale aussi courte que possible. L'utilisation d'une boussole peut également faciliter l'opération. La monture doit être placée sur un support bien horizontal.

Note : l'image fournie par une lunette astronomique est renversée (haut-bas), tandis que les télescopes dérivés du Cassegrain restituent une image droite. En revanche, les télescopes de type Newton renvoient une image de symétrie axiale, donc renversée (haut-bas) (l'axe optique de l'oculaire étant normalement horizontal). Par ailleurs, l'utilisation d'un coude pour renvoyer l'image à 90° génère une inversion (droite-gauche) de l'image de symétrie axiale.

RĂ©glage de l'axe de longitude

  • Faire pivoter le tube du tĂ©lescope pour qu'il soit perpendiculaire Ă  l'axe horaire de la monture
  • Bloquer les freins des axes horaires et de dĂ©clinaison, et dĂ©visser lĂ©gèrement les vis de serrage des axes de latitude et de longitude pour qu'ils soient mobiles mais stables
  • Pointer le tube du tĂ©lescope vers une Ă©toile facile Ă  reconnaĂ®tre et situĂ©e le plus près possible de l'Ă©quateur cĂ©leste et du mĂ©ridien Sud
  • Tourner l'oculaire rĂ©ticulĂ© du tĂ©lescope afin que les croisillons soient horizontaux et verticaux, puis amener l'Ă©toile repĂ©rĂ©e au centre du rĂ©ticule
  • Attendre quelques minutes, la durĂ©e d'attente dĂ©pend du grossissement de l'oculaire et doit mettre en Ă©vidence la rotation de la sphère cĂ©leste
  • Si l'Ă©toile a dĂ©rivĂ© vers l'horizon (c'est-Ă -dire sous le fil horizontal pour une image non renversĂ©e haut-bas), pivoter lĂ©gèrement l'axe de longitude vers l'Ouest, c’est-Ă -dire vers la droite puisqu'on regarde le sud, d'autant plus que la dĂ©rive verticale est importante ; et inversement, si l'Ă©toile a dĂ©rivĂ© vers le zĂ©nith (au-dessus du fil horizontal), pivoter l'axe de longitude vers la gauche
  • L'opĂ©ration doit ĂŞtre rĂ©pĂ©tĂ©e car le rĂ©glage se fait par tâtonnement, il peut ĂŞtre nĂ©cessaire de changer l'Ă©toile repère car elle doit toujours ĂŞtre la plus proche possible du mĂ©ridien sud ; le rĂ©glage de l'axe de longitude est satisfaisant lorsque la dĂ©rive verticale est nĂ©gligeable
  • resserrer la vis de l'axe de longitude

RĂ©glage de l'axe de latitude

  • La vis de l'axe de longitude est serrĂ©e et le frein de l'axe de dĂ©clinaison est Ă©galement bloquĂ©, l'inclinaison du rĂ©ticule de l'oculaire ne doit pas ĂŞtre changĂ©e
  • DĂ©bloquer le frein de l'axe d'ascension droite et tourner le tube de 90° vers l'est, c'est-Ă -dire vers la gauche puisqu'on regarde toujours le sud
  • Pointer une Ă©toile facilement reconnaissable le plus proche possible du mĂ©ridien est et de l'Ă©quateur cĂ©leste, et amener cette Ă©toile au centre du rĂ©ticule de l'oculaire
  • Resserrer le frein de l'axe d'ascension droite
  • Attendre Ă  nouveau quelques minutes
  • Si l'Ă©toile a dĂ©rivĂ© vers l'horizon (c'est-Ă -dire sous le fil horizontal pour une image non renversĂ©e haut-bas), relever l'axe horaire autour de son axe de latitude jusqu'Ă  ramener l'Ă©toile sur le fil ; et inversement si l'Ă©toile a dĂ©rivĂ© vers le zĂ©nith
  • L'opĂ©ration peut ĂŞtre rĂ©pĂ©tĂ©e, lorsque le rĂ©glage est satisfaisant, resserrer la vis de latitude

Les freins des axes d'ascension droite et de déclinaison peuvent être débloqués, l'axe horaire est maintenant parallèle à l'axe de rotation de la Terre et pointe vers le pôle céleste de l'hémisphère observé.

Précision

La précision de la méthode Bigourdan est très bonne si on y passe beaucoup de temps, en répétant les deux étapes avec des durées de plus en plus longues. Au mieux on peut atteindre quelques secondes d'arc, la limite étant l'effet conjugué de la réfraction de la lumière par l'air, de la turbulence atmosphérique, de la flexion mécanique de la monture et du télescope et surtout de l'erreur périodique du mécanisme de suivi. Cette méthode est donc très adaptée à la mise en station des postes fixes.

Si l'on y consacre un temps raisonnable (30 à 45 minutes) et de la minutie, on peut espérer une précision de quelques minutes d'arc ce qui est largement suffisant pour la mise en station d'une monture itinérante.

Voir aussi

Autres méthodes de mise en station :

Articles connexes :

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