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MĂ©moire de l'eau

« MĂ©moire de l’eau » est le nom, donnĂ© en 1988[1], Ă  une hypothĂšse Ă©mise par le chercheur, mĂ©decin et immunologue, Jacques Benveniste, selon laquelle l’eau qui a Ă©tĂ© en contact avec certaines substances conserverait une empreinte de certaines propriĂ©tĂ©s de celles-ci alors mĂȘme qu'elles ne s’y trouvent statistiquement plus[Note 1]. Le sujet apparaĂźt tout d'abord comme une simple controverse mĂ©diatico-scientifique[2], avant des accusations de fraude[3]. Jacques Benveniste Ă©tait alors sous contrat avec les laboratoires d'homĂ©opathie Boiron.

Les expériences de Jacques Benveniste sont présentées par des tenants de l'homéopathie (qui pratique une dilution trÚs importante des principes actifs) comme une validation expérimentale de celle-ci. Cependant, une reproduction de l'expérience, menée par des chercheurs anglais, donna des résultats inverses[4], et invalident l'hypothÚse de Jacques Benveniste : l'eau liquide ne retient pas de réseaux ordonnés de molécules pendant plus d'une fraction de nanoseconde[5]. Les résultats des expériences originales sur la mémoire de l'eau peuvent découler d'un artéfact expérimental, d'une interprétation abusive[6], ou d'une fraude scientifique. L'hypothÚse de la « mémoire de l'eau » est désormais considérée comme invalidée scientifiquement.

En dĂ©pit de ce discrĂ©dit, l'hypothĂšse de la « mĂ©moire de l'eau » continue d'ĂȘtre utilisĂ©e par certains auteurs, associations et cercles regroupant des personnes s'intĂ©ressant aux phĂ©nomĂšnes inexpliquĂ©s et thĂ©ories pseudoscientifiques[7]. D'autres ont continuĂ© Ă  l'Ă©tudier[8], en particulier le professeur Luc Montagnier, laurĂ©at du Prix Nobel de mĂ©decine en 2008[9] - [10] mais depuis marginalisĂ© de la communautĂ© scientifique du fait de ses prises de positions dĂ©pourvues de tout fondement scientifique[11] - [12]. Ami de Benveniste, il estime que ce dernier avait globalement raison, malgrĂ© des rĂ©sultats qui « n'Ă©taient pas reproductibles Ă  100 % »[13]. Luc Montagnier est devenu « Ă©ligible au prix IgNobel » en Ă©voquant avoir rĂ©ussi Ă  tĂ©lĂ©porter l'information de l'ADN sur plusieurs centaines de kilomĂštres de distance[14] - [15].

Publication dans Nature

La controverse est initiĂ©e par un article publiĂ© dans la revue Nature de [16] cosignĂ© par l’équipe du Dr Benveniste et par quatre autres Ă©quipes, dont deux en IsraĂ«l, une au Canada et une autre en Italie. Cet article dĂ©crit la rĂ©action de globules blancs au contact d’un anticorps et conclut que les globules blancs continuent de prĂ©senter des rĂ©actions alors que l’anticorps est diluĂ© au point d’éliminer statistiquement toute molĂ©cule d’anti-IgE dans la solution.

ImmĂ©diatement, cette Ă©tude a un retentissement important dans les mĂ©dias Ă  grand public. En France, le , le journal Le Monde consacre sa une au rĂ©sultat surprenant annoncĂ© par Jacques Benveniste. Mais, dĂšs le mois suivant, la validitĂ© des travaux est mise en doute. Aux critiques d’ordre scientifique (mise en cause du protocole et des conditions de rĂ©alisation de l’expĂ©rience) s’ajoutent des arguments sur les circonstances de publication (soupçon de conflits d’intĂ©rĂȘts, mise en cause des critĂšres d’acceptabilitĂ© d’un travail par la revue Nature).

Si la revue Nature a acceptĂ© de publier l’article, il Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ© d’une mention prĂ©cisant que la rĂ©daction avait acceptĂ© la publication des rĂ©sultats par ouverture d’esprit, mais les estimait douteux[16]. Le directeur de la revue dĂ©clare qu'il aurait acceptĂ© de publier ces travaux pour que Benveniste « ne se fasse pas passer pour un GalilĂ©e moderne, victime d’une nouvelle Inquisition[17] ». Selon Luc Montagnier, c'est effectivement ce qui se passa : en , il affirma dans le journal Science qu'il s'exilait en Chine pour « Ă©chapper Ă  la terreur intellectuelle » entourant Jacques Benveniste, un « GalilĂ©e des temps modernes », et la mĂ©moire de l'eau. À l'Institut Montagnier de Shanghai[10], il poursuivra ses recherches sur les modifications dans la structure de l'eau causĂ©es par l'ADN et persistant Ă  de trĂšs hautes dilutions[9].

Protocole expérimental controversé

La reproductibilité éventuelle d'une telle expérience nécessite un respect strict du protocole expérimental, préalable incontournable à la critique positive ou négative d'un travail.

En 1993, une Ă©quipe utilise le mĂȘme protocole expĂ©rimental et ne parvient pas Ă  reproduire les rĂ©sultats[4]. Benveniste conteste toutefois le sĂ©rieux de cette expĂ©rience, notamment le fait que le protocole utilisĂ© soit identique Ă  celui de 1988[18]. Il semble Ă©galement que les donnĂ©es brutes de la contre-expĂ©rience de 1993 ne soient pas disponibles publiquement contrairement Ă  celle de 1988[18]. La difficultĂ© Ă  reproduire systĂ©matiquement les expĂ©riences constitue le principal reproche adressĂ© Ă  cette Ă©tude par la communautĂ© scientifique. Pour cette raison, les expĂ©riences sur la mĂ©moire de l’eau sont classĂ©es par certains observateurs dans la catĂ©gorie des pseudo-sciences.

Le test utilisĂ© dans l'expĂ©rience initiale — comptage du nombre de leucocytes ayant une rĂ©action de dĂ©granulation — n’aurait pas Ă©tĂ© suffisamment fiable car donnant lieu Ă  trop de « faux positifs ». L’utilisation d’une mĂ©thode de comptage donnant moins de faux positifs et Ă©liminant l’influence de l’expĂ©rimentateur (cytomĂ©trie en flux) a permis au groupe de scientifiques dirigĂ©s par le Dr Madeleine Ennis de publier un article en 2001 dans lequel les rĂ©sultats sont conformes Ă  ceux obtenus par Jacques Benveniste[19] - [20]. Alors que Madeleine Ennis s’était dĂ©clarĂ©e « trĂšs sceptique quant au travail de Benveniste », elle dĂ©clara le dans The Guardian : « Les rĂ©sultats m’obligent Ă  remettre en question mon incrĂ©dulitĂ© et Ă  chercher une explication logique Ă  ce que nous avons trouvĂ©. » Plus tard, Madeleine Ennis, assistĂ©e de Jacques Benveniste, ne rĂ©ussira pas Ă  reproduire ce rĂ©sultat selon le protocole expĂ©rimental proposĂ© lors d’une Ă©mission de la BBC[21] oĂč la James Randi Educational Foundation offre un million de dollars Ă  toute preuve d’un phĂ©nomĂšne paranormal.

Le Dr Bernard Poitevin, qui a cosignĂ© toutes ses publications avec Jacques Benveniste, a refusĂ© de participer Ă  cette expĂ©rience, considĂ©rant qu’elle ne respectait pas le protocole expĂ©rimental qui avait conduit aux rĂ©sultats prĂ©citĂ©s. En 2008, il apporte dans un article dĂ©taillĂ©[22] des prĂ©cisions sur l’histoire de la mĂ©moire de l’eau : dĂ©buts des travaux sur les hautes dilutions en homĂ©opathie en 1980, contrats officiels entre l’industrie homĂ©opathique et l’INSERM U 200 en 1982, premiĂšres publications scientifiques sur l’action de produits homĂ©opathiques (Apis mellifica et Silicea en 1984, 1987 et 1988), publication dans Nature en 1988, et nouvelle publication avec l’équipe de statisticiens d'Alfred Spira en 1991. Par la suite, devant l’absurditĂ© des conflits entre Benveniste et l’industrie homĂ©opathique, il cessa sa collaboration sans renier aucunement le travail fait et les rĂ©sultats obtenus, mais en reconnaissant l’insuffisance de certaines publications, en particulier de celle qui aurait dĂ» ĂȘtre dĂ©cisive, mais aboutit au rĂ©sultat inverse de celui escomptĂ© : la publication dans Nature en 1988.

Accusations de conflits d’intĂ©rĂȘts

Les recherches de Jacques Benveniste sont financĂ©es en partie par les Laboratoires Boiron (jusqu’en 1989), spĂ©cialisĂ©s dans la production de produits homĂ©opathiques. Certains y voient un conflit d’intĂ©rĂȘts[23]. La subvention de recherches mĂ©dicales par des laboratoires et firmes pharmaceutiques privĂ©s est chose courante dans la recherche en biologie et mĂ©decine, et ne cause en gĂ©nĂ©ral pas de problĂšmes. Les auteurs d’articles scientifiques doivent, au moment de la soumission d’un travail, soit dĂ©clarer sur l’honneur ne pas avoir de « conflits d’intĂ©rĂȘts », soit, dans le cas oĂč ils en dĂ©clareraient un, l'Ă©noncer clairement.

Benveniste rappelle, dans son ouvrage posthume sur l'affaire, que les partenariats de ce type sont chose courante, et que l'INSERM avait cosigné toutes les ententes avec Boiron (avant l'affaire Nature)[24].

Publications de travaux insuffisamment validés

La publication des travaux de Benveniste dans les Proceedings of Molecular Biology provoqua une polĂ©mique plus gĂ©nĂ©rale sur les critĂšres d’acceptabilitĂ© de la revue Nature, ses dĂ©tracteurs l’accusant d’avoir publiĂ© un article sur une expĂ©rience non reproductible oĂč la volontĂ© de faire apparaĂźtre un rĂ©sultat semblait prendre le pas sur la rigueur scientifique.

En outre, tant la revue que de nombreux scientifiques, sans discuter la validitĂ© ou l’invaliditĂ© de cette hypothĂšse particuliĂšre, firent valoir qu’il arrive trĂšs souvent qu’une hypothĂšse publiĂ©e dans une revue de haut niveau soit par la suite rĂ©futĂ©e, qu’il s’agit mĂȘme du fonctionnement normal de la science et que la publication dans une revue scientifique constitue une proposition de nouvelle thĂ©orie qui doit dans tous les cas ĂȘtre vĂ©rifiĂ©e ensuite par d’autres Ă©quipes de recherche.

De plus, les tests utilisĂ©s par Benveniste avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© critiquĂ©s comme non fiables pour d’autres usages[25]. DĂšs lors, il paraissait plus qu’osĂ© de s’en servir pour contester les bases mĂȘmes de la physique.

Autres publications

L’article de Nature n’est pas la premiĂšre publication de Benveniste sur la mĂ©moire de l’eau et les hautes dilutions.

En 1987, des rĂ©sultats similaires avaient Ă©tĂ© publiĂ©s dans l'European Journal of pharmacology (revue de pharmacologie ayant un facteur d'impact de 2,376[26]) [27]. Une autre publication a lieu en 1988 dans le British Journal of Clinical Pharmacology [28] (facteur d’impact de 3,767[29]). Les facteurs d’impact en question signifient que ces revues sont rĂ©putĂ©es dans leur domaine, sans bien sĂ»r avoir la visibilitĂ© inĂ©galĂ©e de Nature. Ces articles ont provoquĂ© bien moins de rĂ©actions (respectivement 42 et 24 citations, en grande partie de publications concernant l’homĂ©opathie). Il faut noter que Nature publie dans toutes les disciplines, et a donc exposĂ© ces travaux Ă  un public Ă©tendu, et que c’est aux yeux des chimistes et physiciens, plus que des mĂ©decins, que le rĂ©sultat revendiquĂ© Ă©tait choquant.

Une étude du journal Homeopathy sur la répétition des protocoles de recherche dans le cadre des hautes dilutions, a identifié 24 modÚles de recherches parmi 107 études, 22 modÚles ont été reproduits avec des résultats comparables, 6 modÚles ont eu des résultats différents et 15 répétitions de modÚles n'ont pas donné de résultat. En tout, 7 modÚles ont été reproduits par des sources indépendantes (résultats identiques ou différents). Les auteurs notent une grande amélioration par rapport à l'étude de Vickers, qui n'avait recensé aucune reproduction indépendante en 1999[30].

MĂ©moire de l'eau Ă  la une du Monde

Cet emballement mĂ©diatique est attribuĂ© par certains Ă  une manƓuvre de Benveniste. Le , le journal Le Monde a annoncĂ© la dĂ©couverte de Benveniste en Une. Le reste de la presse gĂ©nĂ©raliste s’est Ă©galement emparĂ© du sujet, pour ne pas laisser l’exclusivitĂ© d’un tel scoop au Monde[25]. Comme l’article de Benveniste est alors la seule publication existante, la presse commente une question scientifique sur laquelle le dĂ©bat scientifique n’a pas encore eu lieu. À titre de comparaison en 2008, la supraconductivitĂ© Ă  haute tempĂ©rature engendre plus de dix prĂ©publications par jour, montrant un dĂ©bat approfondi entre les chercheurs.

Le défi de Science et Vie

En 1989, la revue de vulgarisation scientifique Science et Vie lancera Ă  Benveniste un dĂ©fi (avec un million de francs Ă  la clef) pour prouver l’existence de la mĂ©moire de l’eau[31] ; Benveniste ne relĂšvera jamais le dĂ©fi . Dans le numĂ©ro d’, ce mĂȘme magazine Ă©crira : « le magicien amĂ©ricain James Randi a plusieurs trophĂ©es de chasse au mur pour avoir dĂ©masquĂ© les mĂ©thodes de tricherie de Uri Geller, et la fraude de la mĂ©moire de l’eau ».

EnquĂȘte de Nature

Nature avait imposĂ© en condition de la publication que Benveniste accepte d’ĂȘtre visitĂ© par un groupe d’experts dĂ©signĂ©s par la revue de mener sa contre-enquĂȘte Ă  l’unitĂ©.

La composition de cette Ă©quipe a fortement surpris. Elle ne comportait aucun biologiste ; le directeur de la rĂ©daction, John Maddox, est lui-mĂȘme physicien. Il Ă©tait accompagnĂ© de Walter Stewart, un expert en fraude scientifique qui n’est lui-mĂȘme pas chercheur, et de James Randi, magicien spĂ©cialiste des trucages visant Ă  faire apparaĂźtre des phĂ©nomĂšnes paranormaux. Randi intervint Ă©galement lorsque Madeleine Ennis et Jacques Benveniste tenteront de prouver la rĂ©alitĂ© de la mĂ©moire de l’eau devant les camĂ©ras de la BBC.

L’enquĂȘte ne mit en Ă©vidence aucune fraude flagrante, et les tests suivant le protocole standard donnĂšrent effectivement des rĂ©sultats. Puis les examinateurs ont exigĂ© de faire une expĂ©rience, cette fois totalement en aveugle : les tubes Ă©taient mĂ©langĂ©s alĂ©atoirement, et le contenu rĂ©el indexĂ© dans une enveloppe collĂ©e au plafond du laboratoire, avec une camĂ©ra braquĂ©e dessus (lors de l’ouverture, Randi s’aperçut que le rabat de l'enveloppe Ă©tait dĂ©collĂ©, dĂ©tail qui sera relatĂ© dans l'article de Nature). Nature affirme que le rĂ©sultat est cette fois dĂ©favorable et relate les propos de Benveniste en ces termes : « Nous n'en avons jamais vu de semblable (d'expĂ©rience semblable) jusqu'Ă  maintenant ». Benveniste, au contraire, se souvient s'ĂȘtre exclamĂ© Ă  haute voix, pour dire Ă  quel point les rĂ©sultats Ă©taient « satisfaisants et conformes aux expĂ©rimentations les plus rĂ©ussies »[32].

En , la conclusion de la contre-enquĂȘte est donc[33] : « Le phĂ©nomĂšne dĂ©crit n’est pas reproductible au sens habituel du terme. Nous concluons qu’il n’existe pas d’arguments solides pour affirmer que l’anti-IgE Ă  haute dilution (Ă  une dilution aussi Ă©levĂ©e que 10120) garde une activitĂ© biologique, et que l’idĂ©e que l’on puisse imprimer dans l’eau la mĂ©moire de solutĂ©s y ayant transitĂ© est aussi inutile que fantaisiste ».

Benveniste réplique, dans Ma vérité sur la mémoire de l'eau :

« Maddox et ses amis se disent « surpris de constater que les expĂ©riences ne marchent pas toujours ». Pincez-moi, je rĂȘve. Comment des experts, autodĂ©signĂ©s il est vrai, peuvent-ils profĂ©rer une telle ineptie Ă  propos de la biologie ? Aucune expĂ©rience complexe de biologie ne fonctionne dans 100 % des cas, mĂȘme pas la grossesse. En ce qui concerne les hautes dilutions, j'ai toujours prĂ©cisĂ© publiquement que je ne pouvais garantir 100 % de rĂ©ussite, mais plutĂŽt des rĂ©sultats largement significatifs en tendance (p. 40). »

Benveniste affirme qu'Ă  la phase de la prĂ©publication de la contre-enquĂȘte, Maddox aurait proposĂ© la formulation suivante :

« Nous croyons que la plupart des expériences de Benveniste, dont les résultats sont considérés comme significatifs, sont des artefacts ou des erreurs statistiques. Mais cette remarque ne concerne manifestement pas toutes les données (comme la quatriÚme série d'observations). »

Benveniste aurait soulignĂ© Ă  Maddox que la deuxiĂšme phrase tendait Ă  contredire la premiĂšre et les conclusions nĂ©gatives de la contre-enquĂȘte de Nature. Selon lui, Maddox et ses collĂšgues auraient choisi de simplement supprimer cette seconde dĂ©claration : « On trouve donc dans ma rĂ©ponse »[34] un commentaire sur une phrase, essentielle, qui n'existe pas dans le rapport des "experts" (p. 41).

Critiques et défenses de la théorie

Pour l'immense majoritĂ© des physiciens et des chimistes, l'hypothĂšse de la mĂ©moire de l'eau formulĂ©e par Benveniste n'est pas compatible avec notre connaissance des propriĂ©tĂ©s de cette substance[35] - [36], mĂȘme en tenant compte des liaisons par pont hydrogĂšne entre les molĂ©cules, responsables par exemple de sa dilatation quand elle prend en glace.

En 2017, un article publié dans Science Magazine[37] met en évidence un second point critique de l'eau. Celle-ci se comporterait donc comme un mélange étroit de deux fluides, introduisant des degrés de liberté qui expliquent mieux le phénomÚne de surfusion (en d'autre termes, on sait pourquoi sa température seule ne suffit pas à décrire tout l'état d'une quantité d'eau), mais rien de plus pour le moment sinon quelques espoirs dans la presse économique[38].

Du point de vue de la physique de la matiĂšre condensĂ©e, l'hypothĂšse d'une mĂ©moire conservĂ©e Ă  des distances macroscopiques ou mĂ©soscopiques[39], et l'existence de nanoparticules Ă  base d'eau ou entiĂšrement composĂ©es d'eau n'est pas une impossibilitĂ©, et ce malgrĂ© la courte vie des liaisons hydrogĂšne entre molĂ©cules H2O et le fait qu'aucune molĂ©cule n'occupe un rĂŽle spĂ©cifique dans ces agrĂ©gats. Certains auteurs mentionnent parfois que la formation de clusters locaux quantiques[40] pourrait fournir un mĂ©canisme Ă  la mĂ©moire de l'eau, et les clusters d'eau sont Ă  l'Ă©tude in vitro et in silico car ils pourraient expliquer certaines des caractĂ©ristiques Ă©tonnantes de l'eau, la plus connue Ă©tant son expansion lors du refroidissement. D'autres auteurs affirment que de tels clusters n'ont jamais pu ĂȘtre observĂ©s et que cette idĂ©e a Ă©tĂ© abandonnĂ©e[36].

Un autre argument exprimĂ© par les critiques porte sur la difficultĂ© Ă  expliquer pourquoi l'eau qui a Ă©tĂ© en contact avec des milliers de substances diffĂ©rentes ne garde pas la mĂ©moire de toutes celles-ci. À cet argument, moins courant, Martin Chaplin, comme les homĂ©opathes, rĂ©plique que seules les eaux isolĂ©es pour le processus de dilution et de « dynamisation » (opĂ©ration du monde homĂ©opathique, consistant Ă  secouer fortement de l'eau au contact avec telle ou telle substance active appropriĂ©e) sont concernĂ©es par la thĂ©orie de la mĂ©moire de l'eau[41].

De façon gĂ©nĂ©rale, pour la majoritĂ© des chimistes et physiciens, la mĂ©moire de l’eau ne peut tout simplement pas ĂȘtre testĂ©e en l'absence de mĂ©canisme physico-chimique explicatif ou mĂȘme d'une dĂ©finition prĂ©cise des conditions dans lesquelles elle intervient[25]. Selon Josephson, Chaplin, Rustum Roy et d'autres chercheurs, ces arguments rĂ©vĂšlent une mĂ©connaissance de la science de l'eau comme matĂ©riau et comme milieu des opĂ©rations biologiques[41] et de la recherche scientifique, voire d'une forme de dogmatisme[39] ou de « rhĂ©torique non scientifique » profĂ©rĂ©e par des scientifiques s'exprimant hors de leur domaine d'expertise[42].

Travaux de Jacques Benveniste

CaractĂšre scientifique

Il peut sembler difficile de qualifier les travaux de Jacques Benveniste sur la mĂ©moire de l’eau comme scientifiques. À partir de 1988, il propose de nombreuses expĂ©riences dĂ©routantes et peu d’entre elles ont pu ĂȘtre reproduites par des laboratoires indĂ©pendants (Marcel-Francis Kahn estime que « [les recherches de Benveniste] ne satisfont pas aux critĂšres de reproductibilitĂ© qu’exige la biologie actuelle »[43]), la reproductibilitĂ© des expĂ©riences Ă©tant la base de la science moderne. Les avis divergent sur l'interprĂ©tation de cette non-reproductibilitĂ©. Le professeur Montagnier pense que c’est la nature mĂȘme des expĂ©riences qui les rendaient difficilement reproductibles, d’autres pensent que Benveniste ou un membre de son Ă©quipe (peut-ĂȘtre mĂȘme Ă  l’insu de Benveniste) trafiquaient ses expĂ©riences, consciemment ou non (c’est ce qu’on appelle l’effet expĂ©rimentateur)[44]. Certains chercheurs ont mĂȘme dĂ©clarĂ© que celui-ci Ă©tait fou[45].

Hautes dilutions

Jacques Benveniste commence sa carriĂšre de chercheur en 1965 Ă  l’Institut de recherche sur le cancer de Villejuif. Il travaille ensuite Ă  la Scripps Clinic and Research Foundation Ă  La Jolla en Californie. Il devient un chercheur internationalement reconnu grĂące entre autres Ă  la dĂ©couverte en 1971 d’un facteur activateur des plaquettes sanguines, le PAF-acether. En 1973, il revient en France et intĂšgre l’INSERM puis y crĂ©e l'unitĂ© 200 en 1980. Ce laboratoire est spĂ©cialisĂ© dans l’immunologie de l’allergie et de l’inflammation. En 1981-1982, Bernard Poitevin (qui est Ă©galement mĂ©decin homĂ©opathe) prĂ©pare sa thĂšse en biologie dans ce laboratoire et commence Ă  rĂ©aliser des expĂ©riences avec des produits Ă  haute dilution. Les rĂ©sultats obtenus intriguent Jacques Benveniste puisqu'ils ont l'impression que des produits hautement diluĂ©s continuent d’avoir un effet alors qu’ils ne contiennent plus aucune molĂ©cule de substance active. Des rĂ©sultats similaires sont obtenus par Elisabeth Davenas et Francis Beauvais[27] - [28].

Origine Ă©lectromagnĂ©tique de la mĂ©moire de l’eau

À partir de 1989, Alfred Spira, rejoint l’équipe de Benveniste et mĂšne des expĂ©riences, en partie en rĂ©ponse Ă  l’enquĂȘte de Nature. De nouvelles expĂ©riences d’activation et d’inhibition de la dĂ©granulation des basophiles sont menĂ©es en aveugles Ă  Clamart. Le rĂ©sultat de ces expĂ©riences est publiĂ© dans les comptes rendus de l’AcadĂ©mie des Sciences de Paris.

Ces rĂ©sultats sont toutefois contestĂ©s par Michel de Pracontal, journaliste scientifique français, dans son livre L’Imposture scientifique en 10 leçons[46]. La lecture critique de Michel de Pracontal souligne que les rĂ©sultats positifs se trouvent essentiellement dans les Ă©chantillons traitĂ©s par Élisabeth Davenas, alors que les autres sont non concluants. De plus, la diffĂ©rence relevĂ©e n’est pas dans la proportion de basophiles dans les tubes oĂč ils sont censĂ©s avoir Ă©tĂ© dĂ©granulĂ©s par l’effet, mais dans leur proportion sur les solutions tĂ©moin[25]. Bernard Poitevin considĂšre pour sa part qu’Élisabeth Davenas est meilleure que ses collĂšgues Ă  la lecture des solutions. Michel de Pracontal considĂšre d’une part que les rĂ©sultats obtenus restent peu vraisemblables mĂȘme dans ce cas, d’autre part que cela confirme que la mĂ©thode relĂšve d’une lecture trop subjective et sujette Ă  l’effet expĂ©rimentateur pour apporter des conclusions sur un effet majeur[25]. Le Dr Robinzon, chercheur Ă  la facultĂ© de Rehovot, qui a participĂ© Ă  la reproduction des expĂ©riences de Benveniste en IsraĂ«l, rĂ©fute toutefois ces accusations en dĂ©clarant : « Nous avons fait nos propres expĂ©riences, avant aussi bien qu’aprĂšs la visite d’Elisabeth Davenas avec essentiellement les mĂȘmes rĂ©sultats ».

En 1990 et 1991, Benveniste mena toute une sĂ©rie d’expĂ©riences montrant l’action de l’histamine Ă  haute dilution (concentration de 10−41) sur des cƓurs de cobayes. Les rĂ©sultats de ses expĂ©riences sont que des champs magnĂ©tiques basse frĂ©quence suppriment l’effet de l’histamine hautement diluĂ©e. Ces mĂȘmes champs magnĂ©tiques n’ont aucun effet sur l’histamine Ă  des dilutions classiques[47].

Transmission de propriĂ©tĂ©s biologiques de l’eau par circuit Ă©lectronique

À partir de 1992, Benveniste mĂšne des travaux sur la transmission Ă©lectromagnĂ©tique de l’activitĂ© biologique d’une solution active vers de l’eau. L’appareil qu’il a mis au point est composĂ© d’un premier tube dans lequel on met une substance active (de l’ovalbumine ou du lipopolysaccharide) et d’un second tube dans lequel il met de l’eau. Une « empreinte Ă©lectromagnĂ©tique » (dont la nature n’est pas prĂ©cisĂ©e, le terme Ă©tant inconnu en chimie) est censĂ©e ĂȘtre lue par un dispositif Ă©lectromagnĂ©tique rudimentaire et transmise au tube contenant de l’eau. Benveniste affirme que l’eau ainsi « imprĂ©gnĂ©e » aurait certaines propriĂ©tĂ©s biologiques identiques Ă  celles de la substance de dĂ©part.

Les solutions d’eau « imprĂ©gnĂ©e » sont testĂ©es sur un appareil de Langendorff contenant un cƓur de rat et permettant d’effectuer des mesures sur la rĂ©action du cƓur. Le , Benveniste prĂ©tend rĂ©aliser pour la premiĂšre fois une telle transmission d’une activitĂ© biologique par un circuit Ă©lectronique en prĂ©sence de quatre chercheurs Ă©trangers Ă  son laboratoire[48].

Transmission de propriĂ©tĂ©s biologiques Ă  de l’eau Ă  partir d’enregistrements informatiques

En , Benveniste, de la mĂȘme maniĂšre, enregistre un signal de substances actives (ovalbumine ou acĂ©tylcholine) sur ordinateur et prĂ©tend transmettre ce signal Ă  de l’eau Ă  partir des enregistrements[49].

PremiĂšre liaison transatlantique

En 1996, Benveniste et son Ă©quipe affirment avoir numĂ©risĂ© le signal molĂ©culaire d’une substance active Ă  Clamart (France) et puis l'avoir transmis Ă  Chicago (États-Unis). Le signal imprĂšgne de l’eau Ă  Chicago et fait rĂ©agir un systĂšme biologique comme l’aurait fait la substance active situĂ©e Ă  Clamart[50]. Cette annonce vaut Ă  son auteur l’obtention du prix Ig Nobel de chimie en 1998.

Expériences du National Institute of Health

À partir de , la sociĂ©tĂ© Digibio, crĂ©Ă©e par Benveniste, rĂ©alise une expĂ©rience au National Institute of Health Ă  Bethesda dans le Maryland. Afin de supprimer au maximum l’interfĂ©rence possible de l’expĂ©rimentateur, cette expĂ©rience est automatisĂ©e grĂące Ă  un robot analyseur. Ce robot permet de dĂ©tecter la transformation du fibrinogĂšne en fibrine sous l’action de la thrombine. Au dĂ©but de l’expĂ©rience, la thrombine est soumise Ă  un signal Ă©lectromagnĂ©tique numĂ©risĂ©. Ce signal est censĂ© inhiber l’action de la thrombine. Du au , Benveniste et deux de ses expĂ©rimentateurs rĂ©alisent des expĂ©riences concluantes montrant qu’un signal Ă©lectromagnĂ©tique issu d’un enregistrement numĂ©rique pourrait bloquer l’action de la thrombine[51]. L’équipe amĂ©ricaine fait toutefois une dĂ©couverte Ă©trange : quand un des expĂ©rimentateurs de l’équipe Benveniste (Jamal AĂŻssa) n’est pas physiquement prĂ©sent, l’expĂ©rience Ă©choue systĂ©matiquement. DĂšs le dĂ©part de l’équipe Benveniste, aucune action sur la thrombine n’est plus dĂ©tectĂ©e[52].

MĂ©moire de l’eau et paranormal

DĂšs 1988, des associations visant Ă  la promotion ou Ă  la dĂ©nonciation de phĂ©nomĂšnes paranormaux ou ufologiques vont s’intĂ©resser aux travaux de Benveniste.

Henri Broch et le ComitĂ© Français d’Étude des PhĂ©nomĂšnes Paranormaux

Henri Broch est membre du ComitĂ© Français d’Étude des PhĂ©nomĂšnes Paranormaux, association rationaliste. Le premier , il envoie deux tĂ©lex Ă  John Maddox de la revue Nature. Il explique qu’en qualitĂ© de reprĂ©sentant de cette association, il veut obtenir le plus rapidement possible une copie de l’article devant paraĂźtre dans Nature. Maddox ne rĂ©pondra pas. Le , le numĂ©ro de cette revue arrive Ă  la bibliothĂšque du campus Sciences de l’UniversitĂ© de Nice-Sophia Antipolis et il se met immĂ©diatement Ă  analyser l’article polĂ©mique. Dans son livre Au cƓur de l’extraordinaire, un chapitre sera consacrĂ© aux travaux de Benveniste sur la mĂ©moire de l’eau. Le , il fait parvenir un tĂ©lex Ă  l’Agence France Presse signalant la non-validitĂ© des rĂ©sultats publiĂ©s dans Nature et la disponibilitĂ© publique des explications[53].

Benveniste et la radionique

Selon Francis Beauvais, Jacques Benveniste a reçu en une personne venue lui prĂ©senter la radionique. Elle lui a prĂ©sentĂ© un Ă©trange appareil « magique » de la taille d’une boĂźte d’allumette qui permettrait de transformer de l’eau en acĂ©tylcholine en tournant un simple potentiomĂštre[54].

James Randi Educational Foundation

Benveniste participe à une émission télévisée de la BBC en 2001 organisée par James Randi, un illusionniste. Cette émission offre 1 million de dollars à quiconque prouverait un phénomÚne paranormal. Randi propose à Benveniste de reproduire ses expériences en double aveugle. Les expériences échouent et Benveniste ne gagne pas le prix.

7th Biennial European Meeting of the Society for Scientific Exploration

YolÚne Thomas, ancienne collaboratrice de Jacques Benveniste, participe en 2007 à la conférence 7th Biennial European Meeting of the Society for Scientific Exploration à Hessdalen. Elle y présente un exposé intitulé The physical nature of the biological signal, a puzzling phenomenon: the critical role of Jacques Benveniste[55].

Travaux d’autres laboratoires

Travaux de Endler

Les travaux de Endler (Ludwig Boltzman Institut fĂŒr Homöopathie-Graz-Autriche) semblent confirmer des points fondamentaux de la thĂ©orie de Benveniste sur la mĂ©moire de l’eau. Endler Ă©tudie l’action de la thyroxine (une hormone) sur la mĂ©tamorphose des grenouilles. Il Ă©tudie ensuite l’action de 3 mĂ©canismes (dont 2 ne sont pas biologiques mais Ă©lectroniques) sur cette mĂȘme mĂ©tamorphose.

Les procédés de Endler :

  1. Ultra-haute dilution de la thyroxine
  2. Transfert du signal biologique de la thyroxine Ă  de l’eau par une mĂ©thode Ă©lectronique proche de celle de Benveniste.
  3. Enregistrement du signal biologique de la thyroxine sur un CD-ROM puis transfert ultĂ©rieur Ă  de l’eau.

Dans les 3 cas, Endler arrive à la conclusion qu’il arrive à reproduire une action identique à celle de la thyroxine[56] - [57].

Travaux d'autres chercheurs

Un consortium de quatre laboratoires de recherche indĂ©pendants, en France, en Italie, en Belgique et aux Pays-Bas, dirigĂ© par le Pr M. Roberfroid de l’UniversitĂ© Catholique de Louvain, en Belgique, a utilisĂ© une version amĂ©liorĂ©e des expĂ©riences originales de Benveniste pour Ă©tudier un autre aspect de l’activation des basophiles. Trois des quatre laboratoires impliquĂ©s dans l’expĂ©rimentation concluent Ă  une inhibition statistiquement significative de la dĂ©granulation des basophiles par les solutions fantĂŽmes d’histamine par rapport aux solutions tĂ©moins. Ainsi le rĂ©sultat global des quatre laboratoires est en faveur des solutions fantĂŽmes d’histamine[58] - [59].

PĂ©riode post-Benveniste

Travaux de Bruno Robert

Bruno Robert, inventeur d'outils électromagnétiques, s'intéresse en 1997 au travail de Benveniste qui l'invite en 2004 à le rejoindre. AprÚs le décÚs du professeur, Robert met au point une méthode pour isoler les fréquences spécifiques des substances biologiques.

« Nous avons pu constater qu'un signal caractéristique était bien présent dans le sang de patients atteints du sida, de la maladie de Parkinson, d'Alzheimer, de la polyarthrite rhumatoïde, de la sclérose en plaques[60]. »

Fin mai 2005, Robert se rapproche de Luc Montagnier espĂ©rant que « celui-ci lui ouvre les portes de laboratoires de pointe, oĂč il pourrait tester son invention - notamment sur le virus du sida »[61]. Le 13 juin 2005, les deux hommes dĂ©limitent « leurs compĂ©tences respectives dans un accord de confidentialitĂ© », Luc Montagnier reconnaissant que les informations relatives aux signaux Ă©lectromagnĂ©tiques sont apportĂ©es par Bruno Robert.

Le 15 novembre 2005, Bruno Robert dĂ©pose une demande de brevet relatif Ă  un « procĂ©dĂ© de caractĂ©risation d'un Ă©lĂ©ment biochimique prĂ©sentant une activitĂ© biologique par analyse des signaux Ă©lectromagnĂ©tiques de basses frĂ©quences » Ă  l'Inpi (Institut national de la propriĂ©tĂ© industrielle) qui, le 14 dĂ©cembre 2005, reçoit « une demande de brevet de Luc Montagnier sous le mĂȘme intitulĂ© que celui de Bruno Robert ». En 2008 un procĂšs oppose les deux inventeurs que gagne Montagnier en 2009, le brevet portera dĂ©sormais leurs deux noms[62].

Travaux de Luc Montagnier

Le , Ă  la confĂ©rence de Lugano Nano-elements from pathogenic microorganisms, Luc Montagnier Ă©met l’hypothĂšse de l’existence dans l’eau de nanostructures relativement stables capables de mĂ©moriser au moins partiellement une information gĂ©nĂ©tique[63]. Cette hypothĂšse explique une expĂ©rience que Montagnier prĂ©sente comme parfaitement validĂ©e par son Ă©quipe : le plasma sanguin est capable d’émettre par rĂ©sonance des signaux Ă©lectromagnĂ©tiques caractĂ©ristiques indiquant que ce plasma a Ă©tĂ© mis en contact avec certains virus ou bactĂ©ries et ce en l’absence totale de ces virus ou bactĂ©ries, celles-ci ayant Ă©tĂ© totalement filtrĂ©es. La prĂ©sentation de ces travaux est accompagnĂ©e d’un soutien clair de la part de ce chercheur aux travaux de Jacques Benveniste sur la mĂ©moire de l’eau. Luc Montagnier indique Ă©galement au sujet des expĂ©riences sur la mĂ©moire de l’eau que Jacques Benveniste avait « des rĂ©sultats exacts mais qui Ă©taient difficilement reproductibles », tout en rejetant complĂštement l’idĂ©e d’une fraude de ce dernier.

En , Luc Montagnier publie un article avec Jamal AĂŻssa (ancien collaborateur de Jacques Benveniste), StĂ©phane Ferris, Jean-Luc Montagnier et Claude LavallĂ©e. Cet article intitulĂ© Electromagnetic Signals Are Produced by Aqueous Nanostructures[64] montre que certaines bactĂ©ries Ă©mettent dans des solutions aqueuses un signal Ă©lectromagnĂ©tique spĂ©cifique comparable Ă  ceux que Benveniste Ă©tudiait en 1996. Ces signaux restent prĂ©sents dans ces solutions Ă  haute dilution (10−13) alors qu'il n'existe plus la moindre molĂ©cule autre que de l'eau Ă  de telles dilutions. Toutefois Ă  des dilutions supĂ©rieures les rĂ©sultats se sont montrĂ©s nĂ©gatifs (« Positive signals were usually obtained at dilutions ranging from 10−5 to 10−8 or 10−12. Higher dilutions were again negative[64] »), confirmant la non-reproductibilitĂ© des travaux de Benveniste qui travaillait rĂ©guliĂšrement sur des dilutions entre 10−16 et 10−22, voire parfois plus de 10−40. Toutefois, l'article indique que dans une expĂ©rience, des rĂ©sultats positifs ont Ă©tĂ© obtenus Ă  des hautes dilutions entre 10−9 et 10−18 (« in one experience, some very high dilutions were found positive, ranging from 10−9 to 10−18 »).

Montagnier évoque les travaux de Benveniste dans un documentaire de France 5, On a retrouvé la mémoire de l'eau ![65], diffusé en , et réalise devant la caméra une expérience de téléportation de l'ADN avec la collaboration d'un laboratoire italien.

Travaux de Widom, de Valenzi et de Srivastava

Lors de la confĂ©rence Molecular Self-Organization in Micro-, Nano-, and Macro-Dimensions: From Molecules to Water, to Nanoparticles, DNA and Proteins Ă  l’institut Bogolyubov de physique thĂ©orique (Ukraine) organisĂ© par l’acadĂ©mie des sciences d’Ukraine du 8 au [66], trois chercheurs, Allan Widom (du dĂ©partement de physique de l’universitĂ© de Boston, États-Unis), Yogi Srivastava (du dĂ©partement de physique de l’universitĂ© de Perugia en Italie), Vincenzo Valenzi (du centre de recherche CIFA Ă  Rome, Italie) ont prĂ©sentĂ© un article intitulĂ© The Biophysical Basis of Water Memory (« les bases biophysiques de la mĂ©moire de l’eau »)[67]. Dans cet article, les auteurs affirment dans le rĂ©sumĂ© (donc sans rĂ©fĂ©rence) que certaines expĂ©riences de Benveniste ont Ă©tĂ© reproduites par trois laboratoires indĂ©pendants, et que des travaux ultĂ©rieurs ont montrĂ© que l’activitĂ© biochimique de plus de cinquante systĂšmes biochimiques et mĂȘme de bactĂ©ries peut ĂȘtre induite par des signaux Ă©lectromagnĂ©tiques transmis au travers de solutions aqueuses (ce qui exclut l’eau pure et les dilutions Ă©liminant statistiquement toute molĂ©cule). Les sources de ces signaux Ă©lectromagnĂ©tiques sont des « enregistrements » de ces activitĂ©s biologiques spĂ©cifiques. Les auteurs concluent que ces rĂ©sultats suggĂšrent que l’information biochimique pourrait ĂȘtre stockĂ©e dans les moments des dipĂŽles Ă©lectriques des molĂ©cules d’eau d’une maniĂšre totalement analogue Ă  l’enregistrement d’informations sur un disque dur sous la forme de moments magnĂ©tiques. Toutefois, il reste Ă  expliquer comment l’ordre de lecture demeure, puisque dans un disque dur les 0 et les 1 sont lus dans le bon ordre Ă  cause de l’impossibilitĂ© de dĂ©placement des micro-supports. Dans un liquide, les dĂ©placements des dipĂŽles transformeraient immĂ©diatement une telle information en bruit[68].

Travaux d'Auguste Meessen

En 2018, le physicien belge Auguste Meessen, professeur Ă©mĂ©rite de l’UniversitĂ© de Louvain, publie dans Journal of Modern Physics » une Ă©tude physique du phĂ©nomĂšne de la mĂ©moire de l’eau. Il a dĂ©couvert dans l'eau la prĂ©sence de chaĂźnes de nanoperles d'eau (chains of nanopearls) de taille Ă©gale :

« Les molĂ©cules biologiquement actives crĂ©ent des substituts dans l'eau liquide en formant des cristallites ferroĂ©lectriques Ă  domaine unique. Ces nanoparticules sont sphĂ©riques et constituent des chaĂźnes en croissance. Les dipĂŽles sont alignĂ©s, mais peuvent ĂȘtre mis en oscillation Ă  la frĂ©quence de vibration de la partie chargĂ©e des molĂ©cules actives. Ils sont ensuite automatiquement coupĂ©s et deviennent des supports d’information. De plus, ils produisent un champ Ă©lectrique oscillant, provoquant une multiplication auto catalytique de chaĂźnes identiques au cours de dilutions successives. Les molĂ©cules actives ne sont donc nĂ©cessaires que pour initier ce processus[69]. »

Travaux sur d'autres propriétés de l'eau

Les travaux suivants ont été traités par certains médias en utilisant l'expression « mémoire de l'eau », mais sans que leurs auteurs aient présenté des liens possibles avec les phénomÚnes annoncés par Benveniste.

Travaux de Philippe Vallée

IngĂ©nieur spĂ©cialisĂ© dans les phĂ©nomĂšnes d’osmose inverse, Philippe VallĂ©e a mis en Ă©vidence, d’une façon reproductible[70], que l’exposition Ă  des champs Ă©lectromagnĂ©tiques basse frĂ©quence peut avoir un effet sur les propriĂ©tĂ©s physiques de l’eau, uniquement en raison des impuretĂ©s qui s’y trouvent inĂ©vitablement. Cette modification dure plusieurs jours (jusqu’à douze jours).

Notes et références

Notes

  1. Cela signifie que le taux de dilution est, en puissances de 10, trĂšs supĂ©rieur au nombre de molĂ©cules initialement prĂ©sentes. On ne peut plus alors parler d’un nombre de molĂ©cules prĂ©sentes, mais d’une probabilitĂ© d’en trouver au moins une (rendue ici nĂ©gligeable).

Références

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    « Ai-je employĂ© les termes "mĂ©moire de l’eau" ? Je ne m’en souviens pas. Des journalistes, dont Jean-Yves Nau du Monde, assistent Ă  ma confĂ©rence et en rendent compte dans leurs journaux. C’est sous la plume de l’un d’entre eux que viendra pour la premiĂšre fois l’expression "mĂ©moire de l’eau". »
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Inhibition of human basophil degranulation by successive histamine dilutions: Results of a European multi-centre trial, P. Belon, J. Cumps, M. Ennis, P.F. Mannaioni, J. Sainte-Laudy, M. Roberfroid and F.A.C.Wiegant, Inflamm. res. 48, SupplĂ©ment 1, 1999, S17–S18 1023-3830/99/010S17-02
  • Au nom de la science, Philippe Alfonsi, Ă©d. Barrault-Taxi, 1989
  • Ma vĂ©ritĂ© sur la mĂ©moire de l’eau (publication posthume d’un essai de Jacques Benveniste), Jacques Benveniste, avec la collaboration de François Cote, Albin Michel, 2005 (ISBN 2-226-15877-4)
  • L’Âme des molĂ©cules - Une histoire de la mĂ©moire de l’eau, Francis Beauvais, coll. « Mille-Mondes », Ă©d. Lulu.com, 2007 (ISBN 978-1-4116-6875-1)
  • Water and its Memory, Prof. Dr Bernd Kröplin, Regine C. Henschel, 135 p., with over 150 drop images, eBook, GutesBuch Verlag (ISBN 978-3-9819203-0-7)

Articles connexes

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