Lucius Volusius Maecianus
Lucius Volusius Maecianus, autrefois francisé en Mécien, né vers 110 et mort après 166, est un juriste romain, chevalier puis sénateur romain et consul durant le règne de Marc Aurèle, empereur dont il avait été le professeur de droit.
Consul suffect | |
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à partir de | |
Préfet d'Égypte | |
Praefectus aerarii (d) | |
Préfet de l'annone | |
Sénateur romain |
Carrière et biographie
Volusius Maecianus était un Italien originaire de Rome ou de ses environs, peut-être plus précisément d'Ostie[1]. Comme beaucoup de chevaliers de son époque, Volusius Maecianus commence sa carrière en tant que préfet des ouvriers. Ensuite il exécute un service militaire plus court qu'à l'ordinaire puisqu'il ne compte qu'une milice, la préfecture de la cohorte I Aelia Classica en Bretagne[2]. Puis il est nommé assistant du curateur des travaux publics à Rome (adiutor operum publicorum).
Cependant il était devenu expert en droit romain, s'étant sans doute formé auprès de Salvius Iulianus[3] et Marcus Vindius Verus[4] - [5]. À l'extrême fin du règne d'Hadrien, entre février et juillet 138, il est nommé secrétaire a libellis d'Antonin, alors héritier de l'empire. Durant le règne de ce dernier il est préfet des véhicules, puis a studiis et dans le même temps procurateur chargé des bibliothèques, charge qui lui vaut un salaire de deux cent mille sesterces. Il est nommé ensuite a libellis et censibus. Volusius Maecianus est une autorité particulièrement appréciée d'Antonin le Pieux. Sa carrière est rapide et se déroule à Rome. Il figure parmi les juristes dont cet empereur s'entoure[6]. Il est jurisconsulte et participe au conseil de l'empereur. On lui confie aussi la charge d'enseigner le droit au jeune Marc Aurèle, héritier de l'empire[7]. C'est à l'occasion de cet enseignement qu'il rédige, à l'intention de Marc Aurèle, un traité de métrologie sur les divisions de l'as[8].
Après avoir reçu une prêtrise, le pontificat mineur, Volusius atteint les sommets de la carrière équestre, la préfecture de l'annone dans les années 150, puis la préfecture d'Égypte en 160-161[9] - [10]. De retour d'Égypte il bénéficie de l'honneur de l'adlectio et entre au sénat grâce à Marc Aurèle avec rang d'ancien préteur. Il continue à être consulté pour ses compétences juridiques et reçoit l'appellation d'ami des empereurs : celle-ci souligne son attention et son scrupule qui « viennent s'ajouter à une expérience du droit civil ancienne et solide »[11]. Il est nommé préfet du trésor de Saturne puis consul suffect vers 166. En conséquence peut-être de sa préfecture de l'annone, ou de ses origines, il avait noué des liens important avec Ostie dont il fut le patron, il y fut aussi patron de collège. Il est possible qu'une de ses filles ait épousé Avidius Cassius dont l'un des fils se nommait Maecianus[12] - [13].
Outre son traité de métrologie — la Distributio —, Maecianus avait laissé plusieurs œuvres juridiques dont de longs extraits nous ont été conservés par le Digeste. Il avait composé un traité en seize livres sur les fidéicommis (De fideicommissionibus ou Quaestiones de fideicommissis)[14] - [15], un traité en grec sur la loi de Rhodes (ex lege Rhodia)[16] - [17] et un traité de Judiciis publicis en quatorze livres[18]. L'œuvre de Maecianus est citée par Ulpien à de nombreuses reprises[19] - [18].
Notes
- Corbier, 1974, p. 252
- Devijver, 1976
- Dig., 35, 1, 86
- Dig., 35, 2, 32, §4
- Krueger, 1894, p. 239 et 242
- HA, Vita Pii, XII, 1
- HA, Vita Marci, III, 6
- Cuomo, 2007
- Bastianini, 1975, p. 295
- Serfass, 2001
- Dig. 37, 14, 17, pr. tr. fr. Christol, 2007, p. 37
- HA, Vita Marci, XXV, 4 et Vita Avidii Cassii, VII, 4. Ces passages sont cependant difficiles cf. Chastagnol, 1994, p. 153 n.4. Les travaux anciens assimilent parfois ce Maecianus à Volusius
- Pflaum, 1970, p. 221
- Dig., 7, 1, 72 ; 35, 1, 86 et 91 ; 35, 2, 30 et 32
- Krueger, 1894, p. 242
- Dig. 14, 2, 9
- Krüger, 1894, p. 242
- Krueger, 1894, p. 243
- Par exemple Dig., 36, 1, 17 ; 48, 9, 6
Sources
Sources papyrologiques
- SB, 7744,1.
- PRoss. Georg.II, 27, 2.
- BGU, 613, 9 = M, 89.
- P. Oxy., 1032, l. 5.
- P. Merton, 18, l. 30.
- P. Gen., 35, l. 3-4 et 16.
- RHDFE, 1971, 49, p. 161.
- P. Oxy., 653.
- P. Leit. 6, 254 = SB 10198
- ZPE, 2001, p. 183-190.
Sources littéraires
- Lucius Volusius Maecianus, Distributio item uocabula ac notae partium in rebus quae constant pondere numero mensura. (éd. Hultsch, 1866, II, p. 17-22 et 61-71 ; Seckel et Kübler, 1908, p. 408-418).
- Fronton, Ad M. Caes., IV, 2, 5
- Histoire Auguste, Vita Antonini Pii, XII, 1 ; Vita Marci, III, 6.
Bibliographie
- André Chastagnol éd., Histoire Auguste, Paris, 1994.
- P. Bastianini, « Lista dei Prefeetti d'Egitto dal 30a al 299p », ZPE, 17, 1975, p. 295.
- Michel Christol, « Le conseil impérial, rouage de la monarchie administrative sous les Antonins et les Sévères », dans R. Haensch et J. Heinrichs éd., Herrschen und Verwalten. Der Alltag der römischen Admninistration in der Hohen Kaiserzeit, Cologne, 2007, p. 31-59.
- Mireille Corbier, L'aerarium Saturni et l'aerarium militare. Administration et prosopographie sénatoriale, Rome, 1974, no 52, p. 247-253.
- S. Cuomo, « Measures for an emperor: Volusius Maecianus’monetary pamphlet for Marcus Aurelius », dans J. König, T. Whitmarsh, Ordering Knowledge in the Roman Empire, Cambridge, 2007, p. 206-228.
- H. Devijver, Prosopographia militiarum equestrium quae fuerunt ab Augusto ad Gallienum, Louvain, 1976-, V, 133.
- Julien Guey, « Une inscription latine d'Égypte mentionnant L. Volusius Maecianus, préfet d'Égypte, lors de la mort d'Antonin le Pieux », BSAF, 1967, p. 30-44.
- F. Hultsch éd., Metrologicorum scriptorum reliquiae, Leipzig, 1866.
- P. Krueger, Histoire des sources du droit romain, Paris, 1894, p. 239-243.
- H Pavis-d'Escurac, La Préfecture de l'annone, Paris, 1976, p. 346-347.
- Hans-Georg Pflaum, Les Carrières procuratoriennes équestres, Paris, 1960-1961, no 141.
- Hans-Georg Pflaum, « La valeur de la source inspiratrice de la vita Hadriani et de la vita Marci Antonini à la lumière des personnalités contemporaines nommément citées », Bonner Historia Augusta colloquium 1968-69, Bonn, 1970, p. 173-232.
- E. Seckel et B. Kübler éd., Iurisprudentiae anteiustinianae religuiae, Leipzig, 1908.
- A. Serfass, « Petition to the Epistrategos Vedius Faustus », ZPE, 134, 2001, p. 183-190.