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Avidius Cassius

Avidius Cassius (Caius Avidius Cassius) (v./aut. 130 - juillet 175) est un sénateur, consul et général romain de l’empereur Marc Aurèle.

Avidius Cassius
Usurpateur romain
Règne
avril 175 - juillet 175 (~3 mois)
Syrie / Égypte
Empereur Marc Aurèle
Biographie
Nom de naissance Caius Avidius Cassius
Naissance c.130 - Cyrrhus (Syrie)
Décès (~45 ans) - Égypte
Père Caius Avidius Heliodorus
Mère Julia Cassia

Biographie

Pont romain sur le Saboun près de Cyrrhus en 2009.
Monnaie parthe de Vologèse IV, v. 105-147.
Paysans et crocodile, scène des marais du Delta du Nil; fresque de la maison de l’Éphèbe à Pompéi, Ier s.

Fils de Caius Avidius Heliodorus, un haut fonctionnaire d'Hadrien, et de sa femme Julia Cassia, né à Cyrrhus[1] et donc d'origine syrienne, il appartient à l'une de ces grandes familles de notables syriens entrées dans l'ordre équestre et l'ordre sénatorial.

Il commence une brillante carrière militaire dont les débuts sont mal connus. Il fut consul suffect entre 161/163.

Il est envoyé en 162 avec Statius Priscus, sous les ordres de Lucius Verus, combattre les Parthes qui en 161 ont envahi les provinces orientales de l’empire. Très vite Lucius Verus abandonne la réalité des opérations militaires à Avidius Cassius, légat de la IIIe Légion Gallica, qui vainquit en tant que commandant de l'armée Vologèse IV en 164 et s'empare de Séleucie du Tigre, puis de Ctésiphon, la capitale parthe, en 165. Il fut accusé, plus tard, d'avoir ramené, avec son armée, l'épidémie de peste antonine. En 166, Avidius Cassius se voit attribuer le gouvernement de la Syrie.

Selon Maurice Sartre qui s'appuie sur les sources antiques[2], il reçoit à partir de 169 un commandement plus large sur l'Orient romain, mais les limites exactes de sa juridiction ne sont guère précises. Pour Edward Dabrowa la date de 169 ne représente pas un tournant dans la carrière d'Avidius Cassius. Selon lui Xiphilin et Philostrate donnent une formulation générale à la situation particulière d'Avidius Cassius qui avait reçu le pouvoir d'intervenir militairement dans les provinces proches de la Syrie, en particulier l'Égypte[3].

À partir de 172 il fut bien aussi gouverneur d'Asie. En 172, il entre en Égypte à la tête de ses légions pour mettre fin à la révolte des Boukôloi, bergers du Delta du Nil, qui menacent Alexandrie. Selon le même auteur[2], il est issu de la dynastie des rois de Commagène. Il est donc un lointain descendant des Séleucides. Son origine et son lieu de naissance semblent pouvoir expliquer son prestige dans les provinces orientales de l'Empire, autrefois domaine de ses ancêtres.

Il croit sa chance venue en 175, quand la rumeur de la mort de Marc Aurèle parvient jusqu’à lui, et se fait proclamer empereur grâce à une vaste conjuration qui s’étend en Égypte et en Syrie[4]. En revanche Publius Martius Verus, le gouverneur de Cappadoce, reste fidèle à Marc Aurèle[4], ce qui permet à l'empereur de rassembler les légions danubiennes qui viennent de vaincre les Quades et les Marcomans.

Le Sénat déclare Avidius Cassius ennemi public, quoique Marc Aurèle exprime sa volonté de pardon. Au moment où l’empereur se prépare à marcher sur les troupes d'Avidius Cassius, ce dernier est assassiné en juillet 175[4] par un centurion de ses propres soldats révoltés, après 3 mois et 6 jours de règne. Sa tête est envoyée à l’empereur qui refuse de la voir et exige qu’elle soit enterrée.

Sa femme Volusia Maecina, fille de Lucius Volusius Maecianus, lui survivait. Ils ont eu pour fils Avidius Heliodorus, banni par ordre de l'empereur et Avidius Maecianus, tué après la révolte, et pour filles Avidia Alexandra, femme de Tiberius Claudius Dryantianus Antoninus, qui a été autorisée à conserver sa liberté, bien que ses mouvements eussent été limités, et Volusia Laodice, femme de Quintus Tineius Sacerdos.

Articles connexes

Notes et références

  1. On peut estimer, d'après la lettre 42 de Théodoret de Cyr qu'Avidius Cassius aurait possédé en Cyrrhestique de vastes domaines qui furent confisqués après 175 et représentaient 16 % du territoire civique : cf. CAH, vol. 11, p. 644-645.
  2. Maurice Sartre, L'Orient romain Seuil, 1991, p. 51 ; Dion Cassius, LXXII, 3, 1 et Philostrate d'Athènes, Vie des sophistes, II, 1, 563.
  3. E. Dabrowa, The governors of Roman Syria from Augustus to Septimius Severus, Bonn, 1998, p. 115-117.
  4. Catherine Virlouvet (dir.), Nicolas Tran et Patrice Faure, Rome, cité universelle : De César à Caracalla 70 av J.-C.-212 apr. J.-C, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 880 p. (ISBN 978-2-7011-6496-0, présentation en ligne), chap. 5 (« L'équilibre précaire de l'"âge d'Or antonin" »), p. 347-348.

Bibliographie

  • PIR², A, 1402
  • M.L. Astarita, Avidio Cassio, Rome, 1983 (compte-rendu par F. Millar, The Classical Review, 35-2, 1985, p. 412).
  • E. Dabrowa, The governors of Roman Syria from Augustus to Septimius Severus, Bonn, 1998, p. 112-117.
  • H. Halfmann, Die Senatoren aus des östlichen Teil des Imperium Romanum bis zum Ende des 2 Jahrhunderts n. Chr., Göttingen, 1979, p. 177-180, n° 100.
  • R. Syme, « Avidius Cassius : His Rank, Age and Quality », Roman Papers V, Oxford, 1988, p. 689-701.
  • F. J. Vervaet, « The Reappearance of the Supra-provincial Commands in the Late Second and Early Third Centuries C.E. : Constitutional and Historical Considerations », dans O. Hekster, G. de Kleijn et D. Slootjes, Crises and the Roman Empire. Proceedings of the Seventh Workshop of the International Network Impact of Empire (Nijmegen, June 20-24, 2006), Leiden, 2007, p. 125-139.
  • Christian Settipani, ContinuitĂ© gentilice et ContinuitĂ© familiale dans les familles sĂ©natoriales romaines Ă  l'Ă©poque impĂ©riale, Linacre College, Oxford University, coll. « Prosopographica & Genealogica », , 597 p. (ISBN 1-900934-02-7)

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