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Lucie Randoin

Lucie Randoin, née le à Bœurs-en-Othe et décédée le à Paris[1], était une biologiste et hygiéniste française. Elle fut la première femme biologiste médicale à l'Académie de médecine.

Lucie Randoin
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Gabrielle Lucie Fandard
Nationalité
Formation
Activité

Les travaux de cette scientifique oubliée au parcours atypique permettent de développer les filières du territoire entre terre et mer[2]. Ainsi, ses travaux en nutrition aident les acteurs de la filière avicole, car les œufs sont beaucoup plus résistants pour les transports et les ventes[3].

Son héritage scientifique a contribué à établir l'importance primordiale d'une alimentation naturelle et équilibrée sur notre santé[4].

Biographie

Famille

Lucie Randoin est la fille d'Arthur Fandard, propriétaire domicilié au hameau des Guesney (Bœurs-en-Othe), et d'Estelle Augustine Ernestine Gauvin.

Elle se marie le 28 juillet 1914 avec Arthur Randoin[5].

Formation

Agrégée de sciences naturelles (1911)[6], Lucie Randoin est la deuxième femme à passer le concours avec succès après Marie Robert[5].

Sa thèse, dirigée par Albert Dastre, sur le « Sucre libre et sucre protéidique du sang », est soutenue avec succès le à la faculté des sciences de Paris[5].

Elle est la première femme à avoir enseigné à la faculté de médecine de Paris[7].

Lucie Randoin est directrice du laboratoire de physiologie à l'Institut national de la recherche agronomique de 1922 à 1953[7].

Carrière scientifique

De 1910 à 1957, elle comptabilise près de 500 publications scientifiques, notes à l'Académie des sciences, à la Société de biologie, communications à la Société de chimie biologique, à l'Académie de médecine, à la Société de pharmacie de Paris, à la Société des experts chimistes de France, à l'Association des physiologistes, à la Société de chimie industrielle. Elle a fait un très grand nombre d'interventions à la radio et participa à plusieurs émissions de télévision. En 1956, elle a été chargée d'organiser pour la radio et de faire elle-même, sous le nom de Tribune de la Santé, un enseignement public qui dura 3 mois et qui eut un grand succès. Elle a publié, outre plusieurs centaines de brochures, une quinzaine d'ouvrages scientifiques, notamment : Les données et les inconnues du problème alimentaire (1927, 900 pages), Les vitamines (en collab. avec H. Simonnet, 1932), Vues actuelles sur le problème de l'Alimentation (1937), L'alimentation et la vie (1941), Régimes, vitamines et équilibre alimentaire. Vers une thérapeutique nouvelle (1942), Les rations alimentaires équilibrées, Guide pratique de l'alimentation (1951), ou encore Causeries faites à la Tribune de la Santé. Lucie Randoin a contribué fortement à établir définitivement l'influence primordiale d'une alimentation complète et correctement équilibrée sur la santé physique et morale des individus. Elle a formulé des règles d'équilibre alimentaire. Elle a insisté sur le rôle thérapeutique des rations constituées selon des règles, sur les rapports entre le problème de l'alimentation et celui de l'alcoolisme, etc. Lucie Randoin est l'une des plus grandes spécialistes françaises des questions de nutrition. Ses travaux ont porté essentiellement sur les vitamines, en montrant le rôle tenu par ces substances dans l'alimentation quotidienne. Elle s'est non seulement intéressée à la recherche, mais aussi à l'application de ses découvertes à la vie pratique, en particulier lors des périodes de restriction pendant la Seconde Guerre mondiale[8].

Membre titulaire de la Société de biologie élue le 21 mars 1931, elle fut présidente de la Société de chimie biologique en 1945, secrétaire générale de la Société scientifique d'hygiène alimentaire, Lucie Randoin est élue membre libre de l'Académie de médecine le 21 mai 1946. Elle fut secrétaire générale de la Société scientifique d'hygiène alimentaire dès 1942. Elle a représenté la France, comme déléguée française, aux Conférences internationale pour la standardisation des vitamines (juin 1931 - juin 1934, Londres, Société des Nations). Elle a également participé à des congrès scientifiques : à la fois français et étrangers (Boston en 1929, Rome en 1932, Madrid en 1934, Bruxelles en 1935, Constantza en 1936, Bâle, Berne et Lausanne en 1950, Rome en 1955 et de nouveau Lausanne en 1955[8].

Engagement durant la Première et la Seconde guerre mondiale

Pendant la guerre de 1914-1918, Lucie Randoin a assuré, à titre bénévole, la direction des travaux pratiques au Laboratoire de physiologie de la Sorbonne, en l'absence du chef de travaux et des préparateurs, tous mobilisés, d'octobre 1914 à janvier 1918.

En 1944, elle a conservé des sérums et vaccins de l'Institut Pasteur dans des sous-sols pour la Résistance. Avec la grande bascule de la pharmacie de la recherche chimique vers la biotechnologie, l’essentiel des nouveaux médicaments est issu en tout ou partie de travaux académiques[8].

Dans un courrier adressé au directeur du CNRS en octobre 1944, elle fait également mention d'autres faits de résistance au sein de son service durant l'Occupation allemande[9]. En effet, le Laboratoire de physiologie de la nutrition qu'elle dirigeait a hébergé temporairement un prisonnier évadé qui fit partie des Forces françaises de l'intérieur, un membre du Comité directeur de l'OCM, une traductrice-bibliographe d'origine russe, naturalisée française et de confession juive, ainsi que quelques jeunes hommes affiliés au Laboratoire et réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). De même, en vue du maintien de la santé publique, Lucie Randoin n'a cessé de faire, plus ou moins clandestinement, des conférences sur l'alimentation », en zone libre et zone occupée[8].

Décorations

Elle est élevée au rang de commandeur de la Légion d'honneur en juillet 1958, par décret rendu sur le rapport du ministère de l'Éducation nationale, après avoir été officier le 15 décembre 1948 et chevalier le 26 juillet 1933. Elle a obtenu le rang de chevalier puis d'officier du Mérite agricole (1930 puis 13 avril 1957), d'officier de l'ordre de la Santé publique (21 janvier 1956), de commandeur de l'ordre des Palmes académiques (19 février 1957), d'officier du Mérite sanitaire de Roumanie[8].

Pionnière du monde médical

Elle est l'auteure de nombreux ouvrages sur la diététique[5] et ses travaux sur le sel de Guérande pour augmenter l'apport en calcium des oeufs et les rendre plus solides sont importants.

Entre le décès de Marie Curie en 1934 et l’arrivée de Lucie Randoin en 1946, aucune femme n'est admise à l'Académie de médecine[10].

Valorisation éducative dans l'Yonne

Le conseil départemental de l'Yonne a inauguré une salle Lucie-Randoin à Auxerre, lieu de rassemblement de 30 étudiants en première année de médecine (en visioconférence).

Sources bibliographiques

  • René Fabre, Éloge, vol. 27, t. 144, Bulletin de l'Académie nationale de médecine, , p. 638-643.
  • Lucie Randoin figure dans le Dictionnaire universel des créatrices[11].

Références

Articles connexes

Liens externes

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