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Louise Willy

Ida Jeanne Émilie Sesquès dite Louise Willy, née le dans le 6e arrondissement de Paris[1] - [2] - [3] et morte le à l'Hôtel-Dieu dans le 4e arrondissement[4], est une artiste de cabaret, de théâtre et de cinéma muet française.

Louise Willy
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Ida Jeanne Émilie Sesquès
Nationalité
Activités
Artiste de cabaret, actrice
Période d'activité
1892-1913
Autres informations
Cheveux

Elle reste surtout connue à l'écran pour avoir tourné en 1896 dans le premier film à caractère érotique de l'histoire du cinéma et au théâtre pour avoir inspiré à Jean Giraudoux le personnage principal de sa pièce La Folle de Chaillot[5] - [6].

Biographie

Élève du mime Charles Aubert[7], Louise Willy, fait ses débuts au théâtre des Nouveautés en 1892, dans un petit rôle de La Bonne de chez Duval d'Antony Mars et Hippolyte Raymond[8], puis au Théâtre Moderne dans Tous à la scène de Victor de Cottens et Paul Gavault[9].

Elle rejoint les Folies-Bergères en 1894, dans Fleur de Lotus, une pantomime d'Armand Silvestre et Hugues Delorme[10] - [11]. Elle est ensuite engagée à l'Olympia[12] et tourne à Cabourg[13] et à Lyon où elle remplace Blanche Cavelli, au théâtre de l'Eldorado, dans un tableau extrait de la pièce Le Coucher d'Yvette, appelé aussi Le Coucher de la mariée, pantomime lyrique de Francisque Verdellet, musique d'Eugène Arnaud[14] - [15]. Elle est engagée au Jardin de Paris où elle joue Le Suicide de Pierrot[16], puis le rôle de la Fée dans La Fée des poupées, un ballet-pantomime viennois de Josef Hassreiter et Franz Gaul créé à l'Olympia en octobre 1894[17].

En 1895, elle passe dans la revue Les Turlutaines de l'année et la pantomime Mauvais Rêve de Max Maurey, musique de Rodolphe Berger[18], et triomphe à l'Olympia dans Le Coucher de la mariée, pantomime de Gaston Pollonnais et Oscar de Lagoanére[19], où l'on voit tomber un à un ses vêtements[20], et dans le Bain de la Parisienne[21].

En 1896, elle tourne dans le film érotique, Le Coucher de la mariée[22] - [23], d'après la pièce du même nom, film exploité par Eugène Pirou.

En 1897, elle crée le rôle d’Églantine dans le ballet-pantomime Le Chevalier aux fleurs d'Armand Silvestre, musique d'André Messager et Raoul Pugno, au théâtre Marigny[24].

De retour à l'Olympia, en 1898, elle joue dans une reprise du Coucher de la mariée ; dans Pierrot cambrioleur[25] ; dans Vision !, ballet-pantomime de Léon Roger-Millès sur la musique d'Edmond Missa[26] ; dans Folles Amours[27] ; dans Néron avec Émilienne d'Alençon ; le rôle de Pierrette dans Les Sept Péchés capitaux de Maurice de Marsan sur la musique d'Henri Hirschman[28] - [29] ainsi que dans le ballet-féerie Les Mille et Une Nuits de Max Maurey et A. Thierry en 1899[30].

Elle passe au Parisiana en 1900 dans une reprise de Mauvais Rêve[31] ; à l'Olympia dans La Belle aux cheveux d'or, ballet-pantomime de Jean Lorrain, sur une musique d'Edmond Diet, le 2 mai[32] - [33] - [34]. Elle crée le rôle de Julie dans Moins cinq !, une pièce de Paul Gavault et Georges Berr, au Palais-Royal, le 22 novembre[35]. En avril 1901, elle crée le rôle de Gabrielle Vernis dans la comédie Sacré Léonce ! de Pierre Wolff[36] - [37].

Elle quitte le théâtre pour retourner au music-hall avec des rôles dans Paris-Cascades, ballet d'Auguste Germain sur la musique de Louis Varney à l'Olympia en septembre 1901[38] - [39], et dans Cendrillon, féerie-ballet de Alphonse Lemonnier et Gardel Hervé sur une musique de Victor Rogeren en 1902[40] - [41].

Ă€ la Scala, elle joue Cambriolage de Jacques Lemaire et Paul Fauchey en octobre 1902[42].

En 1903, elle est engagée au théâtre des Mathurins. Elle y joue La Momie, une pantomime d'Henry Ferrare et Louis Aubert[43] ; le rôle de Laurida dans Cœur jaloux, une pantomime d'Henri Reine, musique de Chantrier[44]. En 1904, elle incarne le prince Aurore dans la revue des Folies-Bergères de Victor de Cottens[45], Praxitèle dans Phrygné avec Cléo de Mérode à l'Olympia[46]. En 1905, elle joue dans Pris au piège, une pièce de Théo, musique de H. Rosès au théâtre des Capucines[47]. En 1906, Josiane Eymard, pièce de Jean Lorrain à la Nouvelle-Comédie[48]. René Debrenne l'engage pour la tournée en province pour jouer le rôle de Cléo de Garches dans Amour et Cie de Louis Forest[49]. En 1907, elle crée le rôle de Delphine dans La Lime, mimodrame d'Henry Ferrare[Note 1], musique d'André Fijan, au Moulin-Rouge le 23 avril[50] qu'elle reprend au palais des Beaux-Arts de Monte-Carlo en 1909[51].

Après la sortie de son dernier film L'Homme nu en 1913, sa carrière s'interrompt avec la déclaration de guerre et la fermeture des théâtres. Elle avait alors 39 ans.

Après la fin du conflit, Louise Willy, totalement oubliée, sans travail et sans ressources, sombre dans la misère et l'alcoolisme. Elle réapparait dans les années 1920 à Montmartre sous le nom de la Môme Bijou. Immortalisée par le photographe Brassaï au Bar de la Lune à Pigalle en 1932, elle inspirera Jean Giraudoux pour le personnage de la Folle de Chaillot[52].

Logeant dans une soupente du quartier de Chaillot[53], elle vivait de charité et de chiromancie et était devenue une figure de Montparnasse et de Pigalle[54]. Atteinte progressivement de paralysie, elle est hébergée par une des rares amies qui lui reste, rue de Navarin. Elle meurt à la fin de l'année 1940 des suites de son amputation d'un bras à l'Hôtel-Dieu une semaine avant Noël. Elle est inhumée le 22 décembre suivant dans le carré des indigents du cimetière parisien de Thiais[55].

Théâtre (créations)

Cinéma

Iconographie

Louise Willy a fait l'objet de nombreux portraits photographiques, notamment par Édouard Stebbing, qui ont été largement diffusés en carte postale. Le rapprochement avec les diverses photographies de la Môme Bijou parues dans la presse des années 1930 et aussi le célèbre portrait pris en 1932 par le photographe Brassaï, confirme que Louise Willy et la Môme Bijou sont bien une seule et même personne.

Bibliographie

Sources

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Notes et références

Notes

  1. Alice Montigny, en littérature Henry Ferrare, fille de Caroline Montigny-Rémaury, pianiste, et nièce d’Ambroise Thomas.

Références

  1. Acte de naissance n° 392 bis (vue 9/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 6e arrondissement, registre des naissances de 1875.
  2. Acte de reconnaissance n° 2399 (vue 24/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 6e arrondissement, registre des naissances de 1875.
  3. Pierrot CĹ“ur d'Or. Mlle Louise Willy. Le Journal, 22 mars 1893, p. 3, Ă  lire en ligne sur Gallica.
  4. Acte de décès n° 1878 (vue 29/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 4e arrondissement, registre des décès de 1940. L'acte précise qu'elle était artiste et célibataire.
  5. Louis Jouvet cherche deux millions pour la Folle de Chaillot. France-Soir, 30 août 1945, p. 1, à lire en ligne sur Gallica.
  6. La répétition générale de "La Folle de Chaillot" fut un haut instant français. France-Soir, 21 décembre 1945, p. 1, à lire en ligne sur Gallica.
  7. Acteur et auteur dramatique, Charles Aubert (1851-19..) Ă©tait professeur de pantomime Ă  l'institut Masset.
  8. H. Williams, « Mlle Louise Willy », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Journal, (consulté le ), p. 3.
  9. Colin-Maillard, « Mlle Louise Willy », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Journal, (consulté le ), p. 4.
  10. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  11. Gutsche-Miller 2015, p. 99.
  12. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  13. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  14. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  15. « Le Mirliton », sur Gallica, (consulté le ).
  16. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  17. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  18. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  19. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  20. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  21. texte, « La Soierie de Lyon », sur Gallica, (consulté le ).
  22. (en) Phil De Semlyen, « Film Studies 101: The A-Z Of The Birth Of Cinema », sur Empire, .
  23. (en) Clifford Thurlow et Max Thurlow, Making Short Films : The Complete Guide from Script to Screen, A&C Black, , 3e Ă©d. (ISBN 9780857854322, lire en ligne), p. 395.
  24. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  25. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  26. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  27. « Le Monde artiste », sur Gallica, (consulté le ).
  28. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  29. « Le Monde artiste », sur Gallica, (consulté le ).
  30. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  31. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  32. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  33. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  34. « Le Journal », sur Gallica, (consulté le ).
  35. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  36. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  37. Édouard Noël et Edmond Stoullig, « Les Annales du théâtre et de la musique », sur Gallica, (consulté le ).
  38. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  39. « Le Monde artiste », sur Gallica, (consulté le ).
  40. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  41. « Le Monde artiste », sur Gallica, (consulté le ).
  42. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  43. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  44. Édouard Noël et Edmond Stoullig, « Les Annales du théâtre et de la musique », sur Gallica, (consulté le ).
  45. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  46. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  47. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  48. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  49. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  50. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
  51. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le ).
  52. Le théâtre. La Folle de Chaillot. Les Nouvelles littéraires, 27 décembre 1945, p. 10, à lire en ligne sur Gallica.
  53. De la MĂ´me Bijou Ă  la Folle de Chaillot. La Presse, 1er janvier 1946, p. 2, Ă  lire en ligne sur Gallica.
  54. Tous les officiers français sont tatoués ! L'Œuvre, 19 février 1939, p. 2, à lire en ligne sur Gallica.
  55. La "Môme Bijou" - elle avait 65 ans - a quitté Montmartre pour le cimetière de Thiais. Le Petit Parisien, 23 décembre 1940, p. 1, à lire en ligne sur Gallica.
  56. « Affiche : Le Chevalier aux fleurs », sur www.parismuseescollections.paris.fr (consulté le ).
  57. « Le Ménestrel », sur Gallica, (consulté le ).
  58. Édouard Noël et Edmond Stoullig, « Les Annales du théâtre et de la musique », sur Gallica, (consulté le ).
  59. « Sacré Léonce - Spectacle - 1901 », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  60. Fondation Jérôme Seydoux Pathé.

Articles connexes

Liens externes

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