Louise Erdrich
Karen Louise Erdrich, née le à Little Falls dans le Minnesota, est une écrivaine américaine, auteure de romans, de poésies et de littérature d'enfance et de jeunesse. Elle est une des figures les plus emblématiques de la jeune littérature indienne et appartient au mouvement de la Renaissance amérindienne.
Nom de naissance | Karen Louise Erdrich |
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Naissance |
Little Falls, Minnesota, États-Unis |
Activité principale | |
Distinctions |
National Book Critics Circle Award (1984 et 2016) National Book Award (2012) Prix World Fantasy du meilleur roman (1999) |
Langue d’écriture | Anglais américain |
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Genres |
Œuvres principales
- Love Medecine (1984)
- Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse (1999)
- Ce qui a dévoré nos cœurs (2005)
- La Malédiction des colombes (2008)
- Dans le silence du vent (2012)
Biographie
Louise Erdrich est la fille de Rita Gourneau Erdrich, une amérindienne Ojibwa (famille des Chippewa) et de Ralph Erdrich un germano-américain. Parmi ses grands-parents, on relève Patrick Gourneau[1] et Aza Erdrich. Elle grandit dans le Dakota du Nord[2], où ses parents travaillaient au Bureau des affaires indiennes[3]. Elle est l'aînée de sept enfants[3], dont deux sont également écrivaines : Lise Erdrich[4] et Heid E. Erdrich (en)[5].
Vie privée
Elle rencontre Michael Dorris, un autre auteur de la Renaissance amérindienne, au Dartmouth College, où ils enseignent tous les deux, et ils se marient en 1981. Elle adopte les trois enfants de Michael, Reynold Abel, Jeffrey Sava et Madeline Hannah, et le couple donne naissance à trois filles: Persi Andromeda, Pallas Antigone et Aza Marion. Ce couple est aussi uni dans le travail et chacun contribue à la recherche de l'autre. Ils écrivent ensemble sous le pseudonyme de Milou North.
Controverses
Bien que la presse montre un couple littéraire fort, la famille de Louise Erdrich fait face à des difficultés, notamment avec la mort d'Abel dans un accident de voiture en 1992. Puis leur fils Sava est accusé d'avoir essayé d'extorquer 15 000$ à ses parents en 1994, mais ne sera pas condamné. Il sera par contre envoyé en prison pour tentative de meurtre contre sa petite amie mais sera acquitté[6].
Le couple se détériore en 1995 quand Louise loue un appartement pour y travailler au calme et finit par y emménager définitivement. Cette situation pousse le couple à demander le divorce[7]. En 1996, une enquête pour abus sexuel sur leurs enfants est ouverte mettant en cause Michael Dorris. Louise Erdrich reste discrète devant la presse sur ces deux sujets[7].
Carrière
Le premier livre qu'elle publie est un recueil de poèmes intitulé Jacklight.
L'action de ses romans se déroule principalement dans une réserve du Dakota du Nord entre 1912 et l'époque présente. Ils relèvent en partie du courant réalisme magique, avec une figure de trickster (Fripon), et parfois du roman picaresque.
Écrivaine de talent, elle a reçu de nombreux prix et distinctions au cours de sa carrière.
Elle obtient plusieurs prix pour son roman Love Medecine (L'Amour sorcier), dont le prix du Meilleur roman décerné par le Los Angeles Times, le National Book Critics Circle Award et l'American Book Awards.
En 2012, son roman The Round House (Dans le silence du vent) obtient le prestigieux National Book Award aux États-Unis.
En 2021, Louise Erdrich obtient le Prix Pulitzer pour son livre Celui qui veille.
Œuvres
Romans
- Love Medecine (1984) Publié en français sous le titre L'Amour sorcier, traduction tronquée par Isabelle et Mimi Perrin, Paris, Robert Laffont, coll. « Pavillons », 1986 ; réédition, Paris, Seuil, coll. « Points.Romans » no 528, 1992Publié en français sous le titre Love Medecine, traduction intégrale par Isabelle Reinharez, Paris, Albin Michel, coll. « Terres d'Amérique », 2008 (ISBN 978-2-226-18870-0) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 32353, 2011 (ISBN 978-2-253-16032-8)
- The Beet Queen (1986) Publié en français sous le titre La Branche cassée, traduction tronquée par Marianne Véron, Paris, Robert Laffont, coll. « Pavillons », 1988Publié en français sous le titre Le Pique-nique des orphelins, traduction intégrale par Isabelle Reinharez, Paris, Albin Michel, 2016 (ISBN 978-2-226-31944-9)
- Tracks (1988) Publié en français sous le titre La Forêt suspendue, traduit par Mimi Perrin, Paris, Robert Laffont, coll. « Pavillons », 1990
- The Crown of Columbus (1988), écrit en collaboration avec Michael Dorris Publié en français sous le titre La Couronne perdue, traduit par Dora Pastré, Paris, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1990
- The Bingo Palace (1994) Publié en français sous le titre Bingo Palace, traduit par Marianne Véron, Paris, Robert Laffont, coll. « Pavillons », 1996
- Tales of Burning Love (1996)
- The Antelope Wife (1997) Publié en français sous le titre L'Épouse antilope, traduit par Isabelle Reinharez, Paris, Robert Laffont, 1996
- The Last Report on the Miracles at Little No Horse (2001)
- The Master Butcher's Singing Club (2003)
- Four Souls (2004)
- The Painted Drum (2005)
- The Plague of Doves (2008) Publié en français sous le titre La Malédiction des colombes, traduit par Isabelle Reinharez, Paris, Albin Michel, coll. « Terres d'Amérique » 2010 ; réédition, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 32488, 2012 (ISBN 978-2-253-16660-3)
- Shadow Tag (2010)
- The Round House (2012)
- LaRose (2016)
- Future Home of the Living God (2017)[11] - [12] Publié en français sous le titre L'Enfant de la prochaine aurore, traduit par Isabelle Reinharez, Paris, Albin Michel, coll. « Terres d'Amérique », 403 pages, 2021 (ISBN 978-2-2264-3890-4)
- The Night Watchman (2020)
- The Sentence (2021), HarperCollins, (ISBN 9780062671127)
Recueils de nouvelles
- The Red Convertible: Selected and New Stories (2009) Publié en français en deux volumes: La Décapotable rouge, Paris, Albin Michel, 2012 et Femme nue jouant Chopin, traduit par Isabelle Reinharez, Paris, Albin Michel, coll. « Terres d'Amérique » 2014 ; réédition, La Décapotable rouge, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 33318, 2014 (ISBN 978-2-253-19483-5) et Femme nue jouant Chopin, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 34369, 2017 (ISBN 978-2-253-07065-8)
Recueils de poésie
- Jacklight (1984)
- Baptism of Desire (1989)
- Original Fire: Selected and New Poems (2003)
Cycle Birchbark House
- The Birchbark House (1999) Publié en français sous le titre Omakayas, traduit par Frédérique Pressman, Paris, L'École des loisirs, coll. « Médium », 2002 (ISBN 2-211-05544-3)
- The Game of Silence (2005)
- The Porcupine Year (2008)
- Chickadee (2012)
- Makoons (2016)
Autres ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse
- Grandmother's Pigeon (1996)
- The Range Eternal (2002)
Autres publications
- Imagination (1982)
- Route Two (1990), écrit en collaboration avec Michael Dorris
- The Falcon (1995)
- The Blue Jay’s Dance: A Birthyear (1995)
- Books and Islands in Ojibwe Country (2003)
Récompenses notables
- National Book Critics Circle Award : 1984 : Love Medecine
- Los Angeles Times Book Prize : 1985 : Love Medecine
- American Book Awards : 1985 : Love Medecine
- O. Henry Award : 1987 : "Fleur”, Esquire magazine,
- Prix World Fantasy du meilleur roman : 1999 : L'Épouse antilope
- National Book Award : 2012 : Dans le silence du vent
- National Book Critics Circle Award : 2016 : LaRose
- Prix Pulitzer de la fiction : 2021 : Celui qui veille (en)[14] - [15]
Sur quelques livres
LaRose (2016)
Dakota du Nord, à la limite d'une réserve ojibwé, en 1999, un soir d'hiver, un homme piste un cerf. Landreaux Iron, Indien ojibwé, un peu kinésithérapeute, un peu homme à tout faire, est dans une zone incertaine, sur les terres (indiennes) de son voisin Peter Ravich, un fermier blanc. Leurs familles sont très proches. Emmaline Iron élève cinq enfants : Hollis (fils caché de Roméo), Neige, Josette, Willard Coochy et LaRose ; sa demi-sœur Nola Ravich peine à élever Maggie et Dusty.
Quelque chose passe sur le trajet de la balle de fusil, Dusty (cinq ans) tombant d'un arbre bas, d'où il observait le cerf. Après la fin de l'incarcération de Landreaux et l'enterrement de Dusty, Landreaux et Emmaline remettent le petit LaRose (cinq ans) aux bons soins des Ravich : « Notre fils sera votre fils ».
En 1839, une petite LaRose est confiée par sa mère Vison à Wolfred, employé du magasin Mackinnon.
Le père Travis Wozniak gère comme il peut les demandes de ses paroissiens. L'esprit protecteur Kwiinqwa'aage veille aussi, peut-être... Et quelques traditions anichinaabées (en)[16] - [17] sont évoquées.
Notes et références
- Laëtitia Favro, « Au nom des siens », Lire Magazine, no 504, , p. 74-75 (ISSN 2728-6762)
- Florence Noiville, « « Celui qui veille », de Louise Erdrich : une liberté trompeuse », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Josyanne Savigneau, « « Ce qui a dévoré nos cœurs » : Louise Erdrich et la mémoire de l’Amérique indienne », Le Monde.fr, (lire en ligne , consulté le )
- http://coffeehousepress.org/authors/lise-erdrich/
- (en) « Heid E. Erdrich / Poetry Foundation », sur Poetry Foundation (consulté le ).
- (en-US) David Streitfeld, « WRITER WAS SUSPECTED OF CHILD ABUSE », Washington Post, (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le ).
- (en-US) David Streitfeld, « SAD STORY », Washington Post, (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )
- Anaïs Fouilleul, Les voix des femmes amérindiennes dans les littératures des Amériques (Mémoire de master 2), , 106 p. (lire en ligne), pages 23-28
- Mary Gordon, « ‘LaRose,’ by Louise Erdrich », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
- « LaRose by Louise Erdrich review – reverberations of an accidental killing », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
- « Rentrée littéraire 2021 : « L’Enfant de la prochaine aurore » de Louise Erdrich (Albin-Michel et sa collection « Terres d’Amérique ») », sur La Culture Dans Tous Ses Etats, (consulté le ).
- « L'enfant de la prochaine aurore » [livre], sur Babelio (consulté le ).
- [compte rendu] Florence Noiville, « Louise Erdrich veille sur les siens », Le Monde, .
- (en) « The 2021 Pulitzer Prize Winner in Fiction : The Night Watchman, by Louise Erdrich », sur www.pulitzer.org (consulté le )
- (en-US) The New York Times, « Pulitzer Prize: 2021 Winners List », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/ojibwes/
- « Ojibwe Indians », sur msu.edu (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- Macha Séry, « “L’Enfant de la prochaine aurore” : Louise Erdrich ne cède pas au désespoir » (article), Le Monde, publié le 28 janvier 2021, site consulté le 14 avril 2021, [lire en ligne]
Articles connexes
- Féminisme
- Femmes dans les littératures de l'imaginaire
- Dystopie
- L'Enfant de la prochaine aurore
- Science-fiction féministe
- Heid E. Erdrich (en) (1963-), écrivaine ojibwe, sœur de Louise
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la littérature :
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- (de + en) Filmportal
- (en) IMDb
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Page officielle de Louise Erdrich