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Louise-Marie Danhaive

Louise-Marie Danhaive (Saint-Servais, - Namur, ) est une auteur, dramaturge, poète et journaliste belge. Ayant très peu quitté la région namuroise, Louise-Marie Danhaive a été très présente et active dans la vie culturelle de cette ville entre Sambre et Meuse.

Louise-Marie Danhaive
Naissance
Saint-Servais, Drapeau de la Belgique Belgique
Décès
Namur Drapeau de la Belgique, Belgique
Activité principale
Romancière, poétesse, dramaturge, journaliste
Distinctions

Prix Camille Engelmann (1951)

Prix du Théâtre d'Essai (1964)
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement Surréalisme

Ĺ’uvres principales

  • Heures Brèves (1938),
  • Il ne tient qu'Ă  un fil (1951),
  • Sangre (1963),
  • Isla (1966),
  • Jeu pour notre temps (1970),
  • SĂ©raphin, l'ange tombĂ© dans la rue (1971),
  • Par delĂ  la mort (1978)

Enfance

Fille de l'historien Fernand Danhaive et de Marie Pire, Louise-Marie Danhaive est née à Saint-Servais le . À cause de son asthme, elle ne fréquente pas l'école gardienne ni même les premières années de l'école primaire[1]. Cela ne l’empêche pas de nourrir dès son plus jeune âge une passion pour l'écriture, et particulièrement pour la poésie. Elle se tournera encore davantage vers l'écriture au décès de son père, en 1935, qui l'affecta particulièrement. 1938 marque son entrée dans la littérature avec le recueil en prose Heures Brèves. Celui-ci sera salué par de nombreuses personnalités, dont François Bovesse, Maurice Carême ou encore Georges Duhamel[2]. Elle rencontrera d'ailleurs ce dernier, ainsi que Jean Cocteau, trois ans plus tard à Paris[3].

Durant la Seconde Guerre mondiale

Dès 1941, et jusqu'en 1944, Louise-Marie Danhaive s'engage dans la résistance et fait partie du groupe du Mouvement national belge (M.N.B.). Elle offrira également ses services à la presse clandestine[3]. Pour ces engagements, elle recevra trois médailles[4] : la Médaille de la résistance armée, la Médaille commémorative de la guerre 1940-1945 et une Médaille du M.N.B., les deux premières étant des décorations d'État.

Romancière, poète, dramaturge

La guerre et son activité dans la résistance ne l'empêchera cependant pas de continuer son travail d'écriture : le recueil Voyage loin dans le temps est publié aux Éditions Messages par la Maison du Poète en 1941[5], et Lettres données au vent, recueil de poèmes surréalistes, est publié en 1943[6]. C'est également durant cette période qu'elle écrit Kerimore, un roman inédit.

Poète, romancière, mais également dramaturge : Louise-Marie Danhaive écrira de nombreuses pièces tout au long de sa vie, dont voici les principales :

  • Il ne tient qu'Ă  un fil (1951) : comĂ©die en trois actes primĂ©e par l'A.P.I.A.W[7]. en 1951
  • Sangre (1963) : a Ă©tĂ© composĂ© durant les grèves des mineurs asturiens de 1962-1963 et livre une analyse critique poignante sur la situation espagnole[8].
  • Pâques sans rameaux (1964) : pièce sur le drame du SoftĂ©non dont les bĂ©nĂ©fices ont Ă©tĂ© au profit des personnes handicapĂ©es (inĂ©dit - crĂ©ation le 1964/01/30)[1].
  • Isla (1965) : pièce en deux actes, rĂ©compensĂ©e par le prix du Théâtre d'Essai 1964.
  • Jeu pour notre temps (1970) : le titre Ă©voluera pour devenir Je tuerai le temps avec des gadgets qu'on colle au mur pour Ă©couter rĂŞver les voisins

Certaines de ses pièces témoignent donc de son engagement contre la pauvreté, l'injustice et pour la défense des plus faibles, mais cette révolte se retrouve également dès ses romans et poèmes : Séraphin, l'ange tombé dans la rue (Éditions de la Grisière, Paris, 1971) s'attaque à l'inhumanité du monde moderne, aux problèmes d'alcoolisme, de logement ou de médecine[9]. Les thèmes sociaux l'intéressent et la touchent, comme le prouve Comme un seul homme (1961) : ce récit romancé traite des grèves ouvrières belges.

Sa production théâtrale dépassera le cadre des salle et elle écrit également des pièces pour la radio, notamment :

  • Le Semeur de rĂŞves (1946) : crĂ©ation de la Radio Suisse pour le fĂŞte de l'Ascension.
  • Symphonie de l'Aube Ă©ternelle (1946) : crĂ©ation par la Radio Suisse, Ă  Lausanne.
  • Les Porteurs de Croix (1946) : crĂ©ation par Radio Namur.
  • La LĂ©gende des Dames de Marche (1950) : jeu moyenâgeux, inspirĂ© de la lĂ©gende de Marche-les-Dames, diffusĂ© sur Radio Namur.
  • Algone ou le visage de la folie (1954) : drame radiophonique, radiodiffusion française

Le journalisme

Louise-Marie Danhaive commence sa carrière journalistique en 1946 à l' Indépendance, qu'elle quitte un an plus tard pour entrer à La Meuse, où elle devient secrétaire de rédaction après deux ans. En 1954, elle quitte La Meuse pour revenir à l'Indépendance jusqu'en 1965. Parallèlement, elle est, de 1952 à 1958, correspondante au Pourquoi pas ?[1].

Elle assurera durant ces nombreuses années diverses chroniques : politique, littéraire, judiciaire.

Ă€ la Maison de la culture de Namur

1964 marque la naissance de la Maison de la Culture de Namur. Louise-Marie Danhaive quitte alors le journalisme pour rejoindre cette Maison de la Culture et devient attachée de presse[1]. Elle y rédigera des articles, de théâtre et littérature principalement, dans Les Carnets, le mensuel d'information de la Maison de la Culture.

De plus, elle sera à l'origine de la création du groupe Poésie et surtout à l'initiative des Créateurs d'art en namurois : le point de départ de ce groupe a été le lancement d'un appel par Louise-Marie Danhaive à tous les artistes du namurois, qu'ils soient poètes, musiciens, peintres, sculpteurs ou récitants, les invitant à se rencontrer et à collaborer[10]. Ils ont alors été nombreux à répondre à cette invitation qui les amènerait à de nombreuses représentations artistiques collaboratives.

Centre d'Études théâtrales de Louvain

Ayant soif de toujours approfondir ses connaissances, elle suivra dès 1970 les cours du Centre d'Études théâtrales de l'UniversitĂ© catholique de Louvain. Sa curiositĂ© et son assiduitĂ© seront remarquĂ©es par ses professeurs. Raymond Pouilliart, un de ses professeurs, dira d'ailleurs Ă  son sujet : J’ai rarement rencontrĂ© un Ă©tudiant que ses Ă©tudes, librement choisies, comblaient Ă  un tel point et en qui elles Ă©veillaient tant de joie intellectuelle, voire une telle fièvre. En elle l’âge n’avait pas Ă©moussĂ© la capacitĂ© de l’enthousiasme.

Elle obtient son diplôme en 1974 grâce à son mémoire Saint-Pol-Roux. Documents inédits[1].

C'est durant cette période, en 1971, que sa sœur, Anne-Marie, décède. Ce décès la marquera profondément et sa production littéraire sera pauvre les années qui le suivront. La Cassure est un roman, inédit, qu'elle écrit en sa mémoire en 1973.

Fin de vie

En 1977, Louise-Marie Danhaive est hospitalisée à la suite d'un infarctus du myocarde. Malgré le repos vivement conseillé par les médecins, l'auteur ne cessera jamais son activité d'écriture. En 1978, elle rédige Par delà la mort, qui sera publié post mortem.

Elle décède le , entourée de ses plus proches amis.

Les documents qu'elle a produit au cours de sa vie ont alors été conservés par Marie-Louise Damoiseau, une proche de la famille. À son décès, le fonds d'archives de Louise-Marie Danhaive a été légué au Centre de Ressources historiques namuroises (CeRHiN) (Belgique).

Notes et références

  1. •Gilles, Michel. Danhaive, Louise-Marie. In : Dictionnaire biographique namurois. Société royale Sambre et Meuse, 1999. p. 69-70.
  2. Sacchi, Valérie. Une exposition rend hommage à Louise-Marie Danhaive : portrait d'une femme de lettres namuroises. In : Le Soir en ligne. 1994/08/06, p. 15. ISSN 1186-4583.
  3. Purnôde, Georgette. À la rencontre de Louise-Marie Danhaive. Chez l'auteur, 1992. 176 p.
  4. Conservées au CeRHiN (Centre de ressources historiques namuroises)
  5. Cette publication sera possible grâce à Pierre-Louis Flouquet, fondateur du Journal de Poètes
  6. Razgonnikoff-Gerardy, Jacqueline. Lettres données au vent. In : Frickx, Robert et Trousson Raymond. Lettres françaises de Belgique : la poésie. Duculot, 1988. p. 288. (ISBN 2-8011-0785-9)
  7. Association pour le progrès intellectuel et artistique de la Wallonie
  8. Vandermeuse, J.P. Première à Beauraing : "Sangre" réhabilite le théâtre d'idées.
  9. Sarot, Louis. Les 1920 dans la poésie française de Belgique. Unimeuse, 1979. Louise-Marie Danhaive, p. 26-30. (ISBN 2-87022-016-2)
  10. Léonard, Yvette. Les Créateurs d'art. In : Au-delà du temps : quatre "Créateurs d'art" disparus. Magermans, 1997. p. 7-9

Bibliographie

  • Damoiseau, Marie-Louise. Louise-Marie Danhaive. In : Au-delĂ  du temps : quatre "CrĂ©ateurs d'art" disparus. Magermans, 1997. p. 11-24
  • Gilles, Michel. Danhaive, Louise-Marie. In : Dictionnaire biographique namurois. SociĂ©tĂ© royale Sambre et Meuse, 1999. p. 69-70
  • Hermans, Pierre. Ă€ La mĂ©moire de L.-M.Danhaive : souvenir d'une journaliste. In : Le Soir en ligne. 1992/10/06, p. 15. ISSN 1186-4583
  • PurnĂ´de, Georgette. Ă€ La rencontre de Louise-Marie Danhaive. Chez l'auteur, 1992. 176 p.
  • Razgonnikoff-Gerardy, Jacqueline. Heures Brèves. In : Frickx, Robert et Trousson, Raymond. Lettres françaises de Belgique : la poĂ©sie. Duculot, 1988. p. 245-246. (ISBN 2-8011-0785-9)
  • Razgonnikoff-Gerardy, Jacqueline. Lettres donnĂ©es au vent. In : Frickx, Robert et Trousson, Raymond. Lettres françaises de Belgique : la poĂ©sie. Duculot, 1988. p. 288. (ISBN 2-8011-0785-9)
  • Razgonnikoff-Gerardy, Jacqueline. SĂ©raphin, l'ange tombĂ© du ciel. In : Frickx, Robert et Trousson, Raymond. Lettres françaises de Belgique : la poĂ©sie. Duculot, 1988. p. 512-513. (ISBN 2-8011-0785-9)
  • Sacchi, ValĂ©rie. Une exposition rend hommage Ă  Louise-Marie Danhaive : portrait d'une femme de lettres namuroises. In : Le soir en ligne. 1994/08/06, p. 15. ISSN 1186-4583
  • Sarot, Louis. Les 1920 dans la poĂ©sie française de Belgique. Unimeuse, 1979. Louise-Marie Danhaive, p. 26-30. (ISBN 2-87022-016-2)

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