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Louis Van den Berghe

Louis Van den Berghe fut le 29e abbé de Parc, de 1543 à sa mort en 1558, l'abbaye de Parc étant un monastère prémontré situé dans le Brabant flamand, en Belgique, près de Louvain, fondé en 1129 et toujours en activité.

Louis Van den Berghe
Image illustrative de l’article Louis Van den Berghe
Portail Nord de l'abbaye de Parc.
Biographie
Nom de naissance Montanus, de Monte
Naissance
Louvain (Duché de Brabant)
Ordre religieux Ordre des Prémontrés
Ordination sacerdotale
Décès
Monastère du Val-des-Lys de Malines
Abbé de l'Église catholique
29e abbé de Parc
–
Autres fonctions
Fonction religieuse
Fonction laĂŻque

Blason
Ne quid nimis[note 1]

Dans les années 1540, l'abbé Louis Van den Berghe apporte des transformations aux refuges de l'abbaye de Parc à Bruxelles et à Nivelles, fait agrandir le quartier abbatial, l'entoure d'une clôture, embellit l'abbatiale de tapisseries, de stalles en bois, renouvelle l'horloge de la tour et le carillon. Il renouvelle les fondements de la vie religieuse, explique l'obligation des vœux et de la règle. Il met un terme au principe de division entre les biens abbatiaux et conventuels.

L'abbé Louis Van den Berghe est un ami intime de l'empereur Charles Quint, conseiller à sa cour et favorablement écouté.

Il a des relations avec toutes les institutions ecclésiastiques du pays de Brabant, les représentant notamment aux États généraux à Bruxelles pour discuter sur le bien public de tous les Pays-Bas espagnols avec les députés d'autres provinces. En 1551, il devient receveur général pour financer les députés des Pays-Bas espagnols qui se rendent au concile de Trente.

Parcours

Louis Van den Berghe naît à Louvain en 1495, d'une famille patricienne, de Godefroid, premier échevin, et de Catherine Vincke[1]. Au monastère du Val-des-Lys à Malines, il est successivement profès vers 1516, prêtre en 1519, circateur en 1520, sous-prieur puis prieur en 1524, prévôt en 1528, puis nommé à la prélature de l'abbaye de Parc par lettres patentes de l'empereur Charles Quint, cela le à l'âge de 50 ans[1] - [2] - [note 2].

Louis Van den Berghe meurt le au monastère du Val-des-Lys et est enterré dans le chœur de l'église de l'abbaye de Parc, du côté de l'épitre du maître-autel[1] - [3] - [note 3].

Abbatiat

Architecture

En 1545, l'abbé Louis Van den Berghe fait rebâtir partiellement le refuge de l'abbaye de Parc à Bruxelles[2] - [note 4].

En 1548, il fait reconstruire le refuge de Parc Ă  Nivelles[4] - [note 5].

Il fait agrandir par ailleurs le quartier abbatial et l'entoure d'une clôture en briques avec porte à créneaux[4] - [note 6].

L'abbatiale bénéficie en outre d'importants embellissements, en particulier son chœur voit s'ériger en 1546 une tour pyramidale en pierres d'Avennes pour servir de tabernacle au Saint-Sacrement[4]. En 1548, il enrichit le chœur de l'église de stalles en bois de chêne[note 7] - [4].

L'abbé Louis Van den Berghe enrichit l'abbatiale de tapisseries à personnages dont l'exécution est confiée à un brodeur bruxellois nommé Bloemen[4].

En 1545, il renouvelle entièrement l'horloge de la tour et le carillon[4].

Affaires religieuses

L'abbé Louis Van den Berghe a amené une réforme jugée a posteriori parfaite[1]. Il renouvelle ainsi les fondements de la vie religieuse, explique l'obligation des vœux et de la règle, donne aux religieux des précepts pour mener leur vie et leurs mœurs[1].

L'abbé Louis Van den Berghe met un terme au principe de division entre les biens abbatiaux et conventuels, principe ancien de plusieurs siècles et déjà pointé du doigt sous l'abbatiat du 22e abbé Henri van Overbeke, car des abus avaient été constatés[1]. Il abroge ainsi le pécule[1].

Affaires politiques

Portrait de Charles Quint.
RĂ©union du concile de Trente Ă  la basilique Sainte-Marie-Majeure.

L'abbé Louis Van den Berghe est un ami intime de l'empereur Charles Quint, et conseiller à sa cour, il est favorablement écouté, lui faisant plus d'une fois agréer ses conseils[1] - [2].

En 1551, il est nommé à la fonction de receveur général[note 8] des contributions ecclésiastiques pour l'entretien des théologiens des Pays-Bas espagnols au concile de Trente, qui poursuivent leurs travaux à la Basilique Sainte-Marie-Majeure[1] - [2]. Il a ainsi des relations avec les Pères de ces assises et avec toutes les institutions ecclésiastiques du pays, abbayes, monastères, chapîtres, etc, redevables de leurs quotes-parts dans les dépenses des députés[1] - [note 9] - [2].

L'abbé est choisi pour représenter l'État ecclésiastique du pays quand les États du Brabant ont député, à la demande du roi, en , certains membres de leur assemblée, afin de se réunir aux États généraux à Bruxelles, avec les députés d'autres provinces, pour discuter sur le bien public de toute la Belgique[1].

Postérité

Indication posthume

Dans son ouvrage cité plus bas, J.E. Jansen[note 10] accompagne la chronologie de l'abbé Louis Van den Berghe d'une indication en latin le concernant et qu'un outil informatique traduit par : « Cher aux princes des Pays-Bas, la seule raison de sa prudence singulière est qu'il converse la plupart du temps à la cour de Bruxelles. »[1] - [note 11].

Portrait

Du fait des travaux de Pierre Boels, le portrait de l'abbé Louis Van den Berghe figurait sur plusieurs verrières : en l'église Sainte-Gertrude de Louvain accompagné de saint Jean dans l'île de Pathos, au chœur des églises des Augustins à Louvain, en l'église Notre-Dame du Val des Lys de Malines (Leliëndale), à Humbeek et à Winghe-Saint-Georges[1] - [3].

Armes de l'abbé

Le blason de l'abbé Louis Van den Berghe est emprunté à sa famille, blason reposant sur la cheminée du 1er salon de l'abbaye ainsi que sur le tableau des armes des abbés de Parc qui existe à l'abbaye. Le blasonnement correspondant est : « d'or à trois pals d'azur chargé en chef d'un lion naissant d'argent, la queue fourchue et passée en sautoir, armé, lampassé et couronné d'or. », avec une devise associée identique à celle de l'abbaye de Parc : « Ne quid nimis »[1] - [note 1].

Les ornements extérieurs des armes de cet abbé auraient pu être ceux des Prémontrés, mais il s'avère que les abbés flamands d'avant la Révolution française utilisaient des ornements extérieurs spécifiques accompagnant leur blason.

Les armes de l'abbé Louis Van den Berghe peuvent être comparées directement à celles des autres abbés en consultant l'armorial des abbés de Parc.

  • Église Notre-Dame du Val des Lys.
    Église Notre-Dame du Val des Lys.
  • Blason de l'abbĂ© Louis Van den Berghe, Ă  droite sur la cheminĂ©e de la salle des prĂ©lats.
    Blason de l'abbé Louis Van den Berghe, à droite sur la cheminée de la salle des prélats.
  • Tableau des armes des abbĂ©s de Parc (1724).
    Tableau des armes des abbés de Parc (1724).
  • Ornements extĂ©rieurs des abbĂ©s flamands d'avant la RĂ©volution française.
    Ornements extérieurs des abbés flamands d'avant la Révolution française.

Notes

  1. La devise de l'abbé Louis Van den Berghe est aussi celle de l'abbaye. Elle est en latin et signifie : « modération en toutes choses. »
  2. Le sacre de l'abbé Louis Van den Berghe se fait au couvent de Leliendael par le suffragant de Cambrai assisté des abbés de l'abbaye Saint-Michel d'Anvers et de l'abbaye de Tongerloo le .
  3. L'abbé Louis Van den Berghe a gouverné l'abbaye de Parc pendant 15 ans et 5 mois, mais sa santé est devenue de plus en plus précaire, si bien qu'il succombe au couvent de Leliendael où il s'est rendu pour changer d'air.
  4. Pour rebâtir ce refuge, on utilise une masse énorme de grès blanc extrait de la carrière de Berthem et transporté jusqu'à Bruxelles sous la forme de corniches, colonnes, chapiteaux, chambrales, etc, propre au luxe de la Renaissance. Jean Keldermans est un fournisseur de pierres blanches sculptées et vraisemblablement l'architecte de la nouvelle bâtisse. Les peintres-verriers Nicolas Coninxloo de Bruxelles et Pierre Boels de Louvain ont garni les fenêtres du refuge de médaillons historiques.
  5. L'entrepreneur des travaux est le maître-maçon François Boart de Bruxelles. Le maître-tailleur de pierres Antoine Gayt effectue la livraison de pierres bleues. Le plan des constructions est réalisé par Pierre Van Kessel, architecte et maître charpentier de la ville de Louvain.
  6. On relève l'existence de deux architectes anversois venus à l'abbaye de Parc dans le but de réaliser ces travaux.
  7. Ce travail est l'œuvre de l'artiste Romain Van den Plasch qui habitait alors Bruxelles. Les 52 stalles forment deux rangées de bancs adossés à une boiserie avec corniche, frise, colonnes, etc, décorés par un grand nombre de statuettes et d'ornements. Aux quatre angles siègent les statues des quatre docteurs de l'Eglise. Deux autels sont situés entre le chœur et la nef, au niveau d'une clôture à treillis, les retables représentent le martyre de saint Quirin. Pour l'ensemble de l'ouvrage, l'artiste reçu la somme de 402 florins du Rhin.
  8. C'est une fonction d'intendant général permettant de financer les députés qui se rendent au concile de Trente.
  9. De fait, par suite de cette nomination, l'abbé Van den Berghe entretient une correspondance très suivie avec les théologiens de Louvain, qui le mettent au courant de tout ce qui se passe au concile.
  10. J.E. Jansen est chanoine de l'abbaye de Parc, archiviste de la ville de Turnhout et membre titulaire de l'Académie royale d'Archéologie de Belgique.
  11. L'indication en latin apparaissant dans la chronologie de l'abbé Louis Van den Berghe écrite par Jansen est : Hic principibus Belgii ob singularem prudentiam unice charus, pro magna parte Bruxellis et in aula principis conversatus est.

Références

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • J.E. Jansen (chanoine et archiviste), L'abbaye norbertine de Parc-le-Duc - Huit siècles d'existence - 1129-1929, Malines, H. Dessain, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • F.J. Raymaekers (professeur et chronologiste), « Recherches historiques sur l'ancienne abbaye de Parc », Revue catholique - Recueil religieux, philosophique, scientifique, historique et littĂ©raire, Louvain, P.J. Verbiest, sixième, vol. premier,‎ annĂ©e 1858, p. 401-418, 481-490, 527-541, 588-598, 661-676 et 712-722. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

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