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Louis Roelandt

Louis Joseph Adrien Roelandt, né à Nieuport le et mort à Gand le , est un architecte belge qui joua un rôle important dans la diffusion des styles néoclassique et « éclectique ». En tant qu’architecte officiel de la municipalité de Gand, rôle qu’il assuma pendant près de 30 ans à partir de 1818, il détermina grandement non seulement l’aspect de l’architecture publique, mais concourut aussi, par toute une série de réalisations plus réduites, à modeler l’aspect général de cette ville au XIXe siècle. Il fut aussi à l’origine d’une multitude de bâtiments ailleurs en Belgique.

Louis Roelandt
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  78 ans)
Gand
SĂ©pulture
Campo Santo (en)
Nationalité
Activités
Parentèle
Autres informations
A travaillé pour
Archives conservées par
Universiteitsbibliotheek UGent (en)[1] - [2]
Ĺ’uvres principales
Église de Saint-Trond (d), maison du Cercle libéral (d), église Notre-Dame de Saint-Nicolas (d), église Sainte-Anne de Gand

Biographie et importance

Palais de justice de Gand, Ĺ“uvre de Louis Roelandt.
Église de Doel (Fl.-Orientale), vue intérieure depuis le collatéral droit en direction du chœur.
Arch. L. Roelandt : façade de l'église Sainte-Anne à Gand.

Après avoir fait des études à l’Académie des Beaux-Arts de Gand, Roelandt fut admis à suivre, à Paris, l'enseignement de Charles Percier et de Pierre-François-Léonard Fontaine, architectes de Napoléon Bonaparte. Nommé en 1818 architecte officiel de la municipalité de Gand, Roelandt se vit, à ce titre, confier une longue série de commandes de grands édifices monumentaux et de prestige, mais réalisa par ailleurs également, à titre de créateur privé, dans cette même ville de Gand, nombre de bâtiments plus modestes, lesquels, si on les remarque moins, contribuèrent néanmoins à façonner le nouveau visage de la ville. Parmi les édifices représentatifs, il convient de citer le grand amphithéâtre de l’université de Gand, le nouveau palais de justice, avec sa splendide 'salle des pas perdus', le Casino et l’Opéra.

Ses projets, qui puisaient des éléments dans les courants historiques du passé, tels que le baroque, la Renaissance et — dans une mesure moindre — le gothique, constituaient, par rapport au style Empire, des innovations importantes, et en font un des initiateurs des styles «néo» en Belgique. Par l’impériale grandeur de son architecture et par les innovations techniques qu’il sut y intégrer, il parvint à libérer la ville de Gand de son enfermement provincial et à couler dans un moule grandiose les nouveaux desseins et les nouveaux besoins de l’époque, qui étaient avant tous ceux de la bourgeoisie gantoise ascendante, née de la récente industrialisation. Malheureusement, au cours du XXe siècle, l'on mésestima plusieurs fois la valeur de ses réalisations, et quelques-unes de celles-ci furent malencontreusement détruites, notamment le bâtiment de la Société de la Concorde, démoli en 1969.

À côté de ses activités artistiques d’architecte et son travail d’enseignant à l’Académie des Beaux-Arts et à l’université, Roelandt apporta sa part au développement industriel par la construction, en 1820, et l’exploitation d’une usine à gaz, à Gand, sur le modèle anglais, dont c’est un des premiers exemples sur le continent européen. Il était membre de la Commission royale des Monuments et des Sites ainsi que de nombreuses associations culturelles.

Parmi ses élèves les plus connus, citons Louis de la Censerie, Louis van Overstraeten (son beau-fils), et Isidore Gérard.

Sa fille Adèle Sylvie était mariée à Joseph Geefs, sa fille Mathilde-Jeanne à Louis Van Overstraeten.

SĂ©lection de ses Ĺ“uvres

  • L'Aula de l’universitĂ© de Gand, Voldersstraat (ci-devant rue des Foulons) Ă  Gand (1819-1826) : ce complexe nĂ©oclassique, avec façade Ă  fronton et pĂ©ristyle, Ă©difiĂ© Ă  l’emplacement d’une ancienne Ă©glise de JĂ©suites, dĂ©molie entre 1798 et 1801, est la première Ĺ“uvre d’importance de Louis Roelandt. En font partie: un escalier monumental, ornĂ© de peintures murales, et une salle de promotion en forme d’amphithéâtre.
  • OpĂ©ra de Gand (1840), sur le Kouter (ci-devant place d'Armes) : ce somptueux complexe nĂ©oclassique, dont le plan, inhabituel, est en forme de L, fut Ă©difiĂ© Ă  l’initiative des riches industriels gantois. Il comprend trois salles de fĂŞtes (le Foyer, la salle des Redoutes, et la salle Lully) et une salle de spectacle (la salle d'opĂ©ra proprement dite, d’une capacitĂ©, Ă  l’origine, de 2 000 personnes). Louis Roelandt, chargĂ© de le concevoir, fera appel Ă  deux dĂ©corateurs parisiens renommĂ©s, HumanitĂ©-RenĂ© Philastre et Charles-Antoine Cambon, afin qu’ils rĂ©alisent les intĂ©rieurs. Le rĂ©sultat est une combinaison, foisonnante mais harmonieuse, d’architecture, de peinture et de sculpture, oĂą la dĂ©coration, exubĂ©rante, semble primer sur la fonctionnalitĂ©.
  • Église Sainte-Anne de Gand (nĂ©erl. Sint-Annakerk) : cet Ă©difice, dĂ©criĂ© par d’aucuns, fut conçu en collaboration avec J. Van Hoecke et Ă©rigĂ©e en style « Ă©clectique », en lieu et place d’une ancienne chapelle Sainte-Anne datant du milieu du XVIIe siècle et dĂ©molie en 1865. IntĂ©rieur: importantes fresques de Th. Canneel. Le clocher est restĂ© inachevĂ©.
  • Palais de justice de Gand (1836-1846)
  • Église Sainte-Aldegonde Ă  Deurle, près de Gand (1829)
  • Façade et aile nĂ©oclassique de l'hĂ´tel de ville d'Alost.
    Hôtel de ville d'Alost (1825-1830) : L. Roelandt est l’auteur de l’aile néoclassique, tournée vers la grand’place, de ce complexe de bâtiments (datant, pour le reste, du milieu du XVIIe siècle, certaines parties ayant cependant été remaniées ultérieurement en style rococo).
  • HĂ´tel de ville de Ninove (1836)
  • Église Sainte-Catherine de Sinaai (transformation et agrandissement d’un Ă©difice plus ancien, 1841-44)
  • Église Notre-Dame (nĂ©erl. Onze-Lieve-Vrouwkerk) de Saint-Nicolas (1844) : cette Ă©glise aujourd’hui classĂ©e, au clocher couronnĂ© d’une coupole dorĂ©e (la madone monumentale haute de 6 m. qui le surmonte est du sculpteur F. Van Havermaet), fut rĂ©alisĂ©e par L. Roelandt en collaboration avec son gendre Louis van Overstraeten. Le mobilier est dĂ» principalement Ă  Roelandt lui-mĂŞme : autels, jubĂ©, etc.
  • Église et Salle acadĂ©mique du Petit SĂ©minaire de Saint-Trond (1843-1846) : dans la dĂ©cennie 1840, Louis Roelandt Ă©tait très actif dans la ville de Saint-Trond. Il se vit confier la rĂ©novation de l’abbaye de BĂ©nĂ©dictins, sise au cĹ“ur mĂŞme de cette petite citĂ©, et vendue, puis dĂ©molie Ă  la suite de la RĂ©volution française. De la vaste Ă©glise abbatiale ne subsistait alors que le clocher (partie infĂ©rieure — le narthex — en style roman et gothique, partie supĂ©rieure nĂ©oclassique datant de 1779, et comble baroque), auquel Roelandt fit adjoindre en 1843, Ă  l’emplacement de la vaste nef disparue, une petite Ă©glise nĂ©oclassique (51m sur 27), la Seminariekerk. L’ensemble fut ravagĂ© par un incendie en 1975, mais le clocher a Ă©tĂ© entièrement restaurĂ© (Ă  l'exception de la flèche, remplacĂ©e par une plate-forme panoramique) par la municipalitĂ© trudonnaire. Entre 1843 en 1845, Roelandt construisit Ă©galement, sur le mĂŞme site, la Salle acadĂ©mique (nĂ©erl. Academiezaal) : de forme octogonale, elle se prĂŞte Ă  merveille, de par ses qualitĂ©s acoustiques, aux reprĂ©sentations de musique de chambre.
  • Église Notre-Dame de Saint-Trond : clocher nĂ©ogothique de Louis Roelandt.
    Clocher de l’église Notre-Dame de Saint-Trond (1847-1853) : Roelandt dirigea les travaux de restauration de cette église gothique (chœur du XIVe siècle, nef du XVe), et conçut en 1853, en style néogothique, un clocher occidental destiné à remplacer l’ancien clocher de la 1re moitié du XVIe siècle, écroulé en 1668.
  • Église Notre-Dame de l’Assomption (nĂ©erl. Onze-Lieve-Vrouw-Tenhemelopneming) Ă  Doel (1851-1854) : cet Ă©difice de style nĂ©oclassique, Ă  trois nefs, est l’église paroissiale de ce petit village de marais aujourd’hui menacĂ© de disparition, car gĂŞnant l’expansion du port d’Anvers. Le bâtiment cependant est classĂ©.

Références

P.Lootens, J.Decavele, L.De Clercq, B.Doucet, De Opera van Gent: het Grand Théâtre van Roelandt, Philastre en Cambon: architectuur, interieurs, restauratie, Tielt, Lannoo, 1993.

Liens externes

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