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Louis Rivier

Louis Rivier, né à Bienne le et mort à Lausanne le , est un peintre, auteur de vitraux et verrier suisse.

Louis Rivier
Louis Rivier, Jeune femme Ă  la robe bleue,
66 Ă— 50 cm, 1947, procĂ©dĂ© spĂ©cial,
collection privée.
Naissance
Décès
(Ă  77 ans)
Lausanne
Nationalité
Activités
Formation
Influencé par

Biographie

Fils de William Rivier, pasteur de l'Église libre vaudoise, Louis Rivier est tôt attiré vers la peinture par Eugène Burnand (1850-1921) et Paul Robert (1851-1923). Membre dès 1901 de la Société vaudoise des beaux-arts qu'il présidera entre 1929 et 1932, il s'installe en 1904 à Paris pour y apprendre à peindre et travaille dans l'atelier de Jean-Paul Laurens (1838-1921) à l'Académie Julian. Il voyage ensuite en Belgique et en Italie fasciné par les primitifs flamands et la renaissance italienne. Il expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts à Paris en 1914.

Membre de l'Église protestante et fortement soutenu par son Ă©lite, Louis Rivier parvient Ă  rompre la mĂ©fiance de son Église face aux images. D'inspiration religieuse, Ă©levĂ©e au rang « d'art missionnaire Â», sa peinture entre dans les temples protestants sous forme de fresques ou de vitraux, notamment Ă  Mex (peintures murales, 1908-1909)[1], Bercher (vitrail, 1910)[2], Denezy (dĂ©cor peint et vitrail, 1925)[3], Morrens (vitrail, 1925)[4] et Bottens (peintures, 1943)[5], ou dans les temples lausannois des Terreaux, de Villard ou de Saint-Jean de Cour. Il est l'auteur de 17 vitraux dans la cathĂ©drale de Lausanne (six vitraux dans le transept nord en collaboration avec François de Ribaupierre (1886-1981), et 11 verrières hautes dans le chĹ“ur). Il dĂ©core Ă©galement l'Ă©glise orthodoxe grecque de Lausanne Agios Gerassimos.

En 1910, alors que « les murs nus de l'aula sont d'une monotone grisaille », faute de moyens pour avoir pu rĂ©aliser avant 1906 les peintures prĂ©vues par l'architecte Gaspard AndrĂ© (1840-1896), Louis Rivier propose une dĂ©coration monumentale pour le palais de Rumine. En 1914, Jean-Jacques Mercier (1826-1903) offre de financer l'artiste pour la durĂ©e des travaux : Louis Rivier a participĂ© Ă  la dĂ©coration de son Château Mercier, Ă  Sierre en 1907. Les travaux de l'Aula commencent en 1915, ils dureront jusqu'en 1923 et reprĂ©sentent 1 000 mètres carrĂ©s de peinture. Le style choisi par Louis Rivier est en harmonie avec l'architecture historiciste du palais et la destination de l'aula. La fresque offre « l'image de l'union harmonieuse de la science, de l'art et de la religion, au service d'une Ă©lĂ©vation spirituelle de l'humanitĂ© », caractère religieux en accord avec l'universitĂ© issue de la RĂ©forme. Mais la lecture de l'Ĺ“uvre de Rivier exprime un sentiment ambivalent Ă  l'Ă©gard de la science dont Ă  certains dĂ©tails de l'Ĺ“uvre, on remarque qu'elle est plutĂ´t soumise Ă  la thĂ©ologie que son Ă©gale, dans une vision très mĂ©diĂ©vale de leurs rapports. Les cĂ´tĂ©s latĂ©raux oĂą sont reprĂ©sentĂ©es douze figures allĂ©goriques des facultĂ©s sont surplombĂ©s par une voĂ»te tout entière consacrĂ©e Ă  la religion. Le , l'aula ainsi transformĂ©e accueille la clĂ´ture de la ConfĂ©rence de Lausanne sur le Moyen-Orient.

La décoration de l'Aula du palais de Rumine rend l'artiste célèbre dans la région grâce aux recensions généralement élogieuses parues dans la presse ; elle vaudra à son auteur le titre de Dr honoris causa de l'université de Lausanne. En 1925, Rivier expose ses œuvres à la Grenette, en face du palais. Il fréquentera encore d'autres d'expositions nationales et internationales d'art sacré. Il est un peintre reconnu, membre des sociétés des beaux-arts de Paris, Londres, etc. Son activité de critique d'art se développe avec entre autres une biographie consacrée à son ami le peintre neuchâtelois Paul Robert (1927). Entre 1937 et 1939, Rivier abandonne la tempera et invente un "procédé spécial" combinant crayons de couleur, craie, diluant et fixatif. En 1940, son Autoportrait en polo rouge et béret basque entre dans la collection de la Galerie des Offices à Florence. Si la technique de Rivier évolue, ses sources d'inspiration classique ne changent guère. L'après-guerre le laissera marginalisé, alors même que sa production caractérisée par de la peinture de chevalet et des tableaux muraux de grande dimension continue à être appréciée en Suisse allemande et à l'étranger où il reçoit une médaille d'or au Salon de la Société des artistes français à Paris en 1949 ainsi qu'au Conseil supérieur des récompenses "Arts, Sciences, Lettres" également à Paris en 1958.

Une importante exposition personnelle lui est consacrée en 1952 à Rome. Il devient membre correspondant de l'Institut de France et membre de la Royal Society of Arts de Londres en 1948 et en 1952, respectivement.

Après son décès en 1963, différentes expositions sont organisées en Suisse, notamment au Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA) à Lausanne en 1985, au Kunsthaus à Aarau en 1986, à la Galerie Paul Vallotton à Lausanne en 1993, ainsi qu'au Musée historique de Lausanne (MHL) en 2013, à l'occasion du cinquantenaire de la mort de l'artiste. En 2022, une exposition intitulée "LOUIS RIVIER Derrière le paysage" est organisée à l'Espace Graffenried à Aigle (07.10.22 - 05.03.23).

Notes et références

  1. Société d'histoire de l'art en Suisse, Guide artistique de la Suisse : Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, t. 4a, Berne, Gesellschaft für Schweizerische Kunstgeschichte, 2005- (ISBN 3-906131-95-5, 978-3-906131-95-5 et 3-906131-96-3, OCLC 716479071, lire en ligne), p. 322
  2. Société d'histoire de l'art en Suisse, Guide artistique de la Suisse : Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, t. 4a, Berne, Gesellschaft für Schweizerische Kunstgeschichte, 2005- (ISBN 3-906131-95-5, 978-3-906131-95-5 et 3-906131-96-3, OCLC 716479071, lire en ligne), p. 345
  3. Société d'histoire de l'art en Suisse, Guide artistique de la Suisse : Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, t. 4a, Berne, Gesellschaft für Schweizerische Kunstgeschichte, 2005- (ISBN 3-906131-95-5, 978-3-906131-95-5 et 3-906131-96-3, OCLC 716479071, lire en ligne), p. 377
  4. Société d'histoire de l'art en Suisse, Guide artistique de la Suisse : Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, t. 4a, Berne, Gesellschaft für Schweizerische Kunstgeschichte, 2005- (ISBN 3-906131-95-5, 978-3-906131-95-5 et 3-906131-96-3, OCLC 716479071, lire en ligne), p. 340
  5. Société d'histoire de l'art en Suisse, Guide artistique de la Suisse : Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, t. 4a, Berne, Gesellschaft für Schweizerische Kunstgeschichte, 2005- (ISBN 3-906131-95-5, 978-3-906131-95-5 et 3-906131-96-3, OCLC 716479071, lire en ligne), p. 344

Bibliographie

Liens externes

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