Louis Milcent
Louis Milcent, né le à Paris où il est mort le , est un promoteur français du catholicisme social et l'un des fondateurs du syndicalisme agricole en France.
Conseiller général du Jura | |
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Maire de Vaux-sur-Poligny | |
Secrétaire général Union centrale des syndicats des agriculteurs de France (d) |
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(Ă 72 ans) 15e arrondissement de Paris |
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Alphonse Milcent (d) |
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Château de Vaux-sur-Poligny (d) |
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Biographie
Issu d'une famille normande engagée dans le catholicisme social, fils du Dr Alphonse Milcent (d) (1818-1873), qui eut à examiner les ossements de Louis XVII, frère de l'ingénieur centralien Charles Milcent, créateur de la première laiterie coopérative de Normandie (Benoitville) et propriétaire du château de Flamanville, et de l'industriel Ernest Milcent (1854-1909), Louis Milcent fait ses études au collège jésuite de Vaugirard dans les années 1850[1].
À peine ses études terminées, il s'est engagé dans les zouaves pontificaux qui défendaient la souveraineté temporelle du pape, puis rappelé en France, en 1870, par la guerre franco-prussienne de 1870, il a fait campagne avec les mobiles de la Manche[2].
Auditeur au Conseil d'État[3], il contribue à la création de l'Œuvre des cercles catholiques d'ouvriers, avec Albert de Mun et le René de La Tour du Pin.
Avec l'établissement de la république anticléricale, il démissionne du Conseil d'État en 1879 et s'installe à Vaux-sur-Poligny (Jura). Il est l'un des fondateurs du syndicalisme agricole en France. Il créa notamment le Syndicat agricole de Poligny (1884) et la caisse de crédit mutuel agricole (1885). Cette dernière structure est à l'origine de l'actuel Crédit agricole[4]. En 1890, il crée la caisse régionale de Bourgogne Franche-Comté du crédit mutuel agricole.
L'initiative de Louis Milcent, issue du syndicalisme catholique, de créer des structures locales indépendantes de l'État, a connu un essor très rapide. On comptait en 1898 plus de trois cents caisses agricoles du type de celle créée à Poligny[5].
Il était également secrétaire général de l'Union centrale des syndicats des agriculteurs de France et secrétaire-adjoint de la Société des agriculteurs de France[3].
En 1998, Dominique Voynet, alors ministre de l'Aménagement du Territoire et de l’Environnement, a rendu hommage à Louis Milcent lors d'une intervention au congrès du « Réseau d'économie alternative et solidaire » :
« (...) vous n’échapperez pas aux « Fruitières du Jura », coopératives de commercialisation de comté qui fonctionnent depuis le XIIe siècle, ni à Louis Milcent, créateur en 1884 du « Syndicat Agricole de l’arrondissement de Poligny », sorte d’association de crédit à vocation mutualiste[6] ! »
Chrétien engagé, Milcent fut l'un des promoteurs du catholicisme social en France au XIXe siècle[1]. À L’origine du cercle du faubourg Saint-Antoine, il participa aux réunions de l'Union de Fribourg, autour de Mgr Mermillod, dont les travaux fournirent à Léon XIII la base de réflexion pour l'élaboration de Rerum Novarum, l'encyclique fondatrice de la doctrine sociale moderne de l'Église catholique[7].
Louis Milcent a vécu entre Paris, la Normandie et le château de Vaux-sur-Poligny[1] - [8], ayant épousé la nièce de l'abbé Petit, supérieur du petit séminaire installé, dans le courant du XIXe siècle, dans l'abbaye bénédictine de Vaux-sur-Poligny[9].
Maire de Vaux-sur-Poligny et conseiller général du Jura (canton de Nozeroy) de 1901 à 1918, il tentera à plusieurs reprises d'être élu député, sans succès[10].
Il était par ailleurs membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon et de Franche-Comté.
Sa fille, mariée au fils du général Joseph Meyssonnier, sera secrétaire général de l'Union centrale des Associations rurales féminines.
Notes et références
- Matthieu Brejon de Lavergnée, Le Temps des cornettes, Paris, Fayard, coll. « Nouvelles Études Historiques », , 700 p. (ISBN 978-2-213-71110-2, lire en ligne), p. 92.
- René Caron, « Notice sur M. Louis Milcent », Procès-verbaux et mémoires de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon, P. Jacquin,‎ , p. 86 (lire en ligne, consulté le ).
- Le Mouvement social : revue catholique internationale, t. 31, Paris, G. Picquoin, , 723 p. (lire en ligne), p. 322.
- Histoire du Crédit Agricole
- David Vallat, « L’Émergence du crédit populaire en France au XIXe siècle », sur etika.lu (consulté le ).
- Intervention de D. Voynet au congrès du REAS
- Joseph Marie Joblin, Maitriser le devenir : réponse des chrétiens aux transformations du monde, t. 321 de Analecta Gregoriana, Rome, Gregorian Biblical BookShop, , 702 p. (ISBN 978-88-7839-258-8, lire en ligne), p. 499.
- « Le Château et son parc », sur guide-tourisme-france.com, (consulté le ).
- « Château de Vaux-sur-Poligny », sur Ministère de la Culture, (consulté le ).
- Pierre Jeambrun, Charles Dumont : un radical de la Belle Ă©poque, Paris, Tallandier, , 276 p. (ISBN 978-2-235-02134-0, lire en ligne), p. 67.
Bibliographie
- Antoine Girard Bloc, Les Banquiers : Splendeurs et misères de la finance, Paris, La Martinière, , 381 p., 22 cm (ISBN 978-2-7324-6448-0, OCLC 895158481, lire en ligne).
- Joceline Chabot, Les Débuts du syndicalisme féminin chrétien en France : 1899-1944, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 234 p., 24 cm (ISBN 978-2-7297-0730-9, OCLC 949081932, lire en ligne).
- Pascale Moulevrier, Le Mutualisme bancaire : le Crédit mutuel, de l'Église au marché, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 264 p. (ISBN 978-2-7535-3798-9, OCLC 929720265, lire en ligne).
- Georges Provost, Du ciel à la terre : clergé et agriculture, XVIe – XIXe siècle, 2015.
- M. Roche, La famille Milcent et le catholicisme social, 2000.
- Jean-Fraçois Sirenelli (dir.), Histoire des droites en France (Tome 1) - Politique.
- Pierre Pierrard, Les Laïcs dans l'Église de France : XIXe – XXe siècle, 1988.
- Henri Rollet, L'Action sociale des catholiques en France : 1871-1901, 1947.