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Louis Hackspill (homme politique)

Louis Hackspill (1871-1945) est un religieux catholique et un homme politique français, né le à Bouzonville en Lorraine et mort le à Craincourt (Moselle). Il fut député allemand au Landtag d'Alsace-Lorraine de 1911 à 1918, puis député français de 1919 à 1924.

Louis Hackspill
Fonctions
Député français
–
4 ans, 6 mois et 15 jours
Élection 16 novembre 1919
Circonscription Moselle
Groupe politique Entente républicaine démocratique
Prédécesseur Recréation
Député d'Alsace-Lorraine
–
Élection 22 octobre 1911
Circonscription Circonscription de St. Avold
Groupe politique Liberaldemokraten / ElsaĂź-Lothringische Zentrumspartei (de)
Successeur Disparition
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bouzonville, en Lorraine
Date de dĂ©cès (Ă  74 ans)
Lieu de décès Craincourt, en Lorraine
Nationalité Allemand puis Français
Parti politique ElsaĂź-Lothringische Zentrumspartei (de) (1911-1919)
Union Populaire Républicaine (décembre 1918-février 1919)
Union républicaine lorraine (mars 1919-)
Fédération républicaine 1923-)
Profession PrĂŞtre
Religion Catholicisme
RĂ©sidence Moselle

Biographie

Louis Hackspill voit le jour le à Bouzonville, en Moselle[1]. Après la défaite française de 1871, l'Alsace-Lorraine est annexée à l'Allemagne.

Attiré par les ordres, il étudie au grand séminaire de Metz, à Rome et à paris. Ordonné prêtre en 1895, il est reçu docteur en théologie en 1896. En 1897, Louis Hackspill est nommé vicaire à Thionville, alors ville allemande. Il est nommé professeur de littérature sémitique à l'institut catholique de Toulouse en 1902, poste qu'il occupe jusqu'en 1907[2]. Lié à Pierre Batiffol, dont l'une des œuvres fut mise à l'index, il fut sanctionné et retourna dans le Lorraine annexée en décembre 1907, l'abbé Hackspill est nommé curé de Saulny dans le diocèse de Metz[1].

Dans le paysage politique régional, on assiste à l’implantation progressive des partis politiques de type allemand, corrélativement à l’émergence d’une politique régionale propre au Reichsland et à ses enjeux[3]. Ces nouveaux enjeux le poussent, en 1911, à se présenter aux élections du Landtag d'Alsace-Lorraine, l'assemblée législative d'Alsace-Lorraine. Il est élu député, siégeant avec l’étiquette Liberaldemokraten (Elsaß-Lothringische Zentrumspartei (de)). Opposé aux socialistes allemands, il défend au Landtag une politique purement lorraine, ce qui le rend suspect aux yeux des autorités allemandes. Il travaille au rapprochement du Parti Lorrain Indépendant et de son parti le Centre alsacien-lorrain ( et participa à la Ligue de défense de l'Alsace-Lorraine en février 1914 après l'affaire de Saverne. Il est admis comme membre titulaire de l'Académie de Metz, réputée francophile. Durant la guerre, il est interné par les autorités allemandes après avoir enfreint son interdiction de séjour en Lorraine. En 1918, il devient directeur du journal Lothringer Volkszeitung, La libre Lorraine, un journal catholique[2].

Après le retour de la Moselle à la France, Louis Hackspill se présente aux élections législatives de 1919 où il est élu député de la Moselle. L'abbé Hackspill dirige aussi le journal "La libre Lorraine" et tente de reconstruire son ancien partie sous la forme de l'Union Populaire Républicaine sans y parvenir. Il rejoint alors ses anciens du PLI dans l'Union républicaine lorraine en mars 1919. Il rentre dans le parti de la Fédération républicaine en 1923 tout en restant dans l'URL. Il est membre du Conseil consultatif d'Alsace et de Lorraine pour régler les problèmes du rattachement des trois départements à la France. Régionaliste modéré, il est partisan d'une décentralisation globale en France et veut garder le bilinguisme et s'opposa à la méthode directe pour faire apprendre le français. Ces positions le mettent en porte-à-faux avec les francophones mais aussi avec germanophones car il est trop conciliant. Il démissionne de son poste de directeur politique de son journal en février 1923 car Hackspill prône une ligne autonomiste, sociale et plutôt contre les Français « nouveaux venus ». Trop contesté dans son camp, il ne se représente pas en 1924. Il est chargé de la paroisse de Craincourt en 1927[1]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il doit se réfugier, comme nombre de Mosellans, dans l'Ariège, dès 1939. La Moselle étant de nouveau annexée en 1940, Louis Hackspill ne peut rentrer en Lorraine. Il est cependant incarcéré, en , à la prison de Toulouse, pour des activités anti-allemandes[1] pendant quelques jours avant d'être relâché.

Louis Hackspill décéda le à Craincourt en Moselle[1], peu de temps après la libération de sa région natale.

Sources

  • « Louis Hackspill (homme politique) », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • Dir. Jean El Gammal, François Roth et Jean-Claude Delbreil, Dictionnaire des Parlementaires lorrains de la Troisième RĂ©publique, Metz, Serpenoise, (ISBN 2-87692-620-2, OCLC 85885906, lire en ligne), p. 286-288

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. Louis Hackspill sur assemblee-nationale.fr.
  2. François Roth: Le temps des journaux 1860-1940, Presses universitaires de France, 1983 (p. 263).
  3. François Roth :Le personnel politique de la Lorraine pendant l’annexion à l’empire Allemand, 1871–1918. De la France vers l’Allemagne – De l’Allemagne vers la France sur europa.clio-online.de.
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