Louis Boissonnet
Louis Boissonnet, nĂ© en 1838 Ă Saint-PĂ©tersbourg, est mort le dans un accident dâavalanche en Valais. IngĂ©nieur, il est bien malgrĂ© lui Ă lâorigine de la Fondation qui porte son nom Ă Lausanne[1].
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Biographie
Louis Boissonnet est fils de François, nĂ©gociant dâorigine française Ă©tabli en Russie, et d'Elisabeth, nĂ©e HeimbĂŒrger, d'origine allemande. Cette derniĂšre, trĂšs fortunĂ©e et devenue veuve, sâinstalle Ă Lausanne en 1851. Louis y Ă©tudie au collĂšge fondĂ© par Jean-Louis Galliard, se liant dâamitiĂ© avec Henry de GeymĂŒller. Ce dernier, orphelin Ă©galement, est reçu Ă bras ouverts par la mĂšre de Louis, tout comme par les sĆurs cĂ©libataires de cette derniĂšre, Nathalie et Bertha HeimbĂŒrger. En 1857-1860, Elisabeth Boissonnet sâinstalle Ă Paris avec Louis et Henry. Les deux jeunes gens sâinscrivent Ă lâĂcole centrale des arts et manufactures pour y suivre une formation dâingĂ©nieurs constructeurs. Ils y cĂŽtoient Philipp Gosset. DiplĂŽme en poche, Boissonnet et GeymĂŒller s'inscrivent en comme Ă©tudiants en architecture Ă la Berliner Bauakademie. BientĂŽt, toutefois, Boissonnet rentre en Suisse, oĂč il rejoint Gosset en Valais comme ingĂ©nieur de la Ligne d'Italie. Tous deux pratiquent lâalpinisme, un sport qui nâen est alors encore quâĂ ses dĂ©buts, et tentent lâascension hivernale du sommet du Haut de Cry. Une avalanche emporte toutefois leur cordĂ©e le , tuant Louis Boissonnet et le guide Johann Josef Bennen. Henry de GeymĂŒller, voulant disculper ce dernier, a publiĂ© un rĂ©cit dĂ©taillĂ© de cet accident dans le Alpine Journal[2].
Ă la suite de ce tragique accident, Elisabeth Boissonnet et ses sĆurs feront dâHenry de GeymĂŒller lâun de leurs hĂ©ritiers. Tous vivent alternativement Ă Hochfelden prĂšs dâAchern (Bade-Wurtemberg) et Ă Champittet, domaine Ă Pully acquis en 1864. Ă sa mort en 1873, Elisabeth Boissonnet lĂšgue 100'000 Fr pour la crĂ©ation Ă Lausanne dâun asile destinĂ© aux convalescents. Par ailleurs, la testataire crĂ©e deux prix « Louis Boissonnet de Saint-PĂ©tersbourg » pour Ă©tudiants mĂ©ritants, l'un Ă l'Ăcole centrale des arts et manufactures[3] et l'autre Ă la Berliner Bauakademie[4].
La Fondation Louis Boissonnet a Ă©tĂ© Ă©tablie en 1874 dans une demeure qui avait Ă©tĂ© acquise en 1785 par les tuiliers Laedermann, Ă©tablis Ă la fin du XVIIIe siĂšcle Ă Ăpalinges et qui reconstruisent, probablement vers 1793, l'Ă©difice Ă proximitĂ© du chemin menant des moulins de Sauvabelin Ă la route de Berne (act. chemin Boissonnet). Ce bĂątiment, conçu comme une maison paysanne avec l'habitation au sud, les Ă©curies et les granges Ă grande porte en anse de panier avec Ćils de bĆuf au nord, se caractĂ©rise par un imposant toit Mansart (aujourdâhui Ă©tablissement mĂ©dico-social)[5].
Toponymie
- Au voisinage de lâĂ©tablissement mĂ©dico-social 'Fondation Boissonnet', le chemin de Boissonnet, relie la route de Berne au chemin de la ChocolatiĂšre. Depuis 1994, sây Ă©lĂšve Ă©galement un « collĂšge de Boissonnet ».
Sources
- Centenaire de la fondation 1874-1974, Lausanne 1976.
- Louis Polla, Rues de Lausanne, Lausanne 1981, pp. 131-132.
- Georg Germann (ed.), Das Multitalent Philipp Gosset 1838-1911. Alpinist, Gletscherforscher, Ingenieur, LandschaftsgÀrtner, Topograf Baden 2014 (ISBN 978-3-03919-309-7).
- Georg Germann, « Heinrich von GeymĂŒller als Bauforscher und Denkmalpflege-Experte in der Schweiz und am Oberrhein, 1860-1890 », Revue suisse dâart et dâarchĂ©ologie, 2007/1/2, p. 83-105.
- Paul Bissegger, « Henri de GeymĂŒller versus E.-E. Viollet-le-Duc: le monument historique comme document et Ćuvre d'art. Avec un choix de textes relatifs Ă la conservation patrimoniale dans le canton de Vaud vers 1900 », Monuments vaudois 1/2010, p. 5-40.
Références
- Louis Polla, « Boissonnet, Louis » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- The Alpine Journal 1, 1863-1864, p. 288-294.
- Prix « Louis Boissonnet de Saint-PĂ©tersbourg » (Bulletin de lâassociation amicale des anciens Ă©lĂšves de lâĂcole centrale des arts et manufactures, 27 (1896), pp. 194 sq. citĂ© dâaprĂšs Josef Ploder, Heinrich von GeymĂŒller und die Architekturzeichnung: Werk, Wirkung und Nachlass eines Renaissance-Forschers. Vienne 1998, p. 463.
- Boissonnet-Preis, liĂ© Ă un voyage dâĂ©tude de trois mois, gagnĂ© en 1897 par Paul LehmgrĂŒbner (de). Par la suite, une Louis Boissonnet Stiftung de cette mĂȘme haute Ă©cole contribue Ă la publication de plusieurs ouvrages consacrĂ©s Ă lâarchitecture mĂ©diĂ©vale, dont celui de Paul LehmgrĂŒbner, Mittelalterliche Rathausbauten in Deutschland, mit einem ĂŒberblick ĂŒber die Entwicklung des deutschen StĂ€dtewesens... Technische Hochschule Berlin. Louis Boissonnet-Stiftung. Berlin, W. Ernst & Sohn, 1905.
- Marcel Grandjean, Les monuments dâart et dâhistoire du canton de Vaud IV. Lausanne, villages, hameaux et maisons de l'ancienne campagne lausannoise, vol. III, BĂąle, Ăditions BirkhĂ€user, coll. « Les monuments d'art et d'histoire de la Suisse, 71 », , 415 p. (ISBN 3-7643-1208-4), p. 197-198
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :