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Louis Blasi

Louis Blasi ( - ), est un résistant français fusillé par les Allemands le à Sainte-Radegonde près de Rodez, Aveyron. Il est commissaire principal de police à Carcassonne, Aude en 1939.

Louis Blasi
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  53 ans)
Aveyron
SĂ©pulture
Nationalité
Activités
Vue de la sépulture.

Biographie

Louis Blasi est né le à Torreilles, commune des Pyrénées-Orientales, près de Perpignan. Ses parents, François et Catherine Blasi, y sont agriculteurs.

La Première Guerre mondiale

Il s'engage dans la Marine à dix-huit ans en . Il obtient le brevet de canonnier pointeur et est nommé instructeur à l’école de canonnage de Toulon.

Ă€ la mobilisation, le , il est embarquĂ© comme maĂ®tre canonnier sur le cuirassĂ© Gaulois et y restera affectĂ© jusqu’au . Il prend part Ă  la Bataille des Dardanelles.  Le Gaulois fait partie de la flotte franco-anglaise qui bombarde les cĂ´tes de l’empire ottoman et qui participe Ă  la grande tentative d’attaque du contre les bastions de la Turquie dĂ©fendant le dĂ©troit des Dardanelles.  Le Gaulois subissant un feu nourri de l’artillerie cĂ´tière est gravement touchĂ© et s’enfonce par l’avant.  Il devra sortir du champ de bataille et aller s’échouer sur une Ă®le près de Drepano pour ne pas sombrer. RenflouĂ©, il reprendra la mer pour Toulon pour y ĂŞtre rĂ©parĂ©[1].

EnvoyĂ© en Serbie, Louis Blasi prend part aux combats et Ă  la retraite de Serbie dans l'ExpĂ©dition de Salonique du Front d’Orient[2].

Il quitte la Marine en .

 Médaille Commémorative "D'Orient" avec inscription "Dardanelles"
Certificat de la Médaille Commémorative D'Orient avec inscriptionDardanelle

Après la Guerre : carrière dans la Police.

Caricature de Louis Blasi offerte par un réfugié espagnol du Camp de Bram en 1939

Il passe le concours d’inspecteur de police en 1919 et est admis dans les cadres de la SĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale, il dĂ©bute Ă  Bordeaux dans la police mobile.  Il est bientĂ´t mutĂ© Ă  Narbonne, comme inspecteur principal de police spĂ©ciale puis comme officier de police judiciaire.

Reçu au concours de commissaire de police en 1930, il va exercer ses fonctions à Lunel pour revenir deux ans après en à Narbonne, comme commissaire central. Il reste à Narbonne jusqu’en .

Il est nommé commissaire spécial, chef de service à Carcassonne le . Il assure la bonne marche de son secteur et organise trois camps de réfugiés dans l’Aude: Bram[3], Montelieu et Couiza. Les réfugiés sont en majorité des espagnols, fuyant la guerre civile. Il est chargé du contrôle des entrées et sorties, des identifications et des renseignements.

Il reçoit la  LĂ©gion d’honneur le et il est nommĂ© commissaire principal chef du service dĂ©partemental des Renseignements gĂ©nĂ©raux de Carcassonne.

Parallèlement, il entre dans la franc-maçonnerie, Ă  Narbonne, il appartient Ă  la loge « La Libre pensĂ©e » du Grand Orient de France[4].

La révocation

Quand la guerre éclate, il est commissaire principal de police à Carcassonne mais en raison de son appartenance maçonnique, il est révoqué par le Préfet de Carcassonne, représentant du Gouvernement de Vichy. À la suite de la loi du sur les membres de la franc-maçonnerie, il est déclaré démissionnaire d'office le .

Le réseau Gallia

Il entre dans la résistance dans le réseau Gallia[5], au bureau central de renseignements et d'action BCRA, et rejoint le Maquis (résistance) dans la région de Rodez. Il est nommé chef du service Renseignements avec le grade de Lieutenant des F.F.C. Forces françaises combattantes.. Il accomplit de nombreuses missions secrètes sous le nom de « Fiat » et il est recherché et poursuivi par la Gestapo et par la Milice française. C’est pour lui et surtout pour sa famille une période extrêmement difficile, il doit se cacher pour échapper aux recherches tout en continuant ses missions. Il échappe plusieurs fois à l’arrestation[6].

L'arrestation à Rodez et l'exécution à Sainte Radegonde

Lors d’une mission, le , il est arrêté dans un café par la Gestapo à Rodez[7]. Bien qu’ayant des faux-papiers, il a probablement été dénoncé. Il est interné à la prison militaire de Rodez d’où il ne peut plus donner de nouvelles.

Il meurt le [7], veille de la libération de la ville, les Allemands se préparent au départ et décident d’exécuter les 30 prisonniers, la plupart ayant pris une part active à la Résistance. L’ordre est donné et ils sont conduits, attachés deux par deux, au champ de tir de Sainte-Radegonde près de Rodez où ils sont fusillés et sommairement enterrés. Dans la nuit les troupes d’occupation abandonnent Rodez. Le lendemain, au matin, les corps atrocement mutilés sont découverts par les habitants du voisinage[8].

Hommages et MĂ©moire

Le mémorial de Sainte Radegonde[9] est inauguré le et tous les ans, le , donne lieu à une commémoration solennelle.

Louis Blasi est inhumé dans le cimetière de la commune de Torreilles, son village natal, près du carré militaire où ont lieu les cérémonies commémoratives. La place principale au cœur du village porte son nom depuis 1945 et rend ainsi hommage à ce Torreillan, résistant et combattant des Forces françaises combattantes, « Mort pour la France »[10].

Le nom de Louis Blasi se trouve aussi sur les listes des monuments suivants[11]:

  • Monument aux morts de Torreilles devant la mairie.
  • MĂ©morial de l’HĂ´tel de Police Ă  Carcassonne.
  • Plaque commĂ©morative sur le parvis de la cathĂ©drale Saint-Michel Ă  Carcassonne.
  • Mur du souvenir du Grand Orient de France, 500 francs-maçons du Grand Orient de France victimes du nazisme et du rĂ©gime de Vichy.

La Grande Chancellerie de l�a href="Ordre_de_la_Lib%C3%A9ration.html" title="Ordre de la Libération">Ordre de la Libération a attribué à Louis Blasi la médaille de la Résistance française à titre posthume en .

DĂ©corations

Notes et références

  1. Phillipe Caresse 2012, p. 129-130.
  2. Voir certificat en image.
  3. « Un mémorial, à Bram, pour les Républicains espagnols », sur ladepeche.fr (consulté le )
  4. «_Mémoire_résiste_»2015">Association« Mémoire résiste », Antimaçonnisme, francs-maçons et résistance dans le midi toulousain : De la persécution à la reconstruction des loges (1940-1945), Paris, Books on Demand Editions, , 560 p. (ISBN 978-2-322-03988-3, lire en ligne), p. 497.
  5. Extrait du Mémoire d'histoire du XXe siècle de J-P Meyssonnier http://www.reseaugallia.org/pages/l-historique-de-gallia
  6. Lucien Maury, La résistance audoise (1940-1944), tome1, Carcassonne, Comité d´Histoire de la Résistance du département de l´Aude, , 451 p., p.136
  7. L'Indépendant, 11 janvier 2012 Un resistant exemplaire(http://www.lindependant.fr/2012/01/11/un-resistant-exemplaire,104809.php)
  8. Christian Font et Henri Moizet, Construire l´Histoire de la Résistance, Aveyron 1944, Rodez, Toulouse, CDDP Rodez-CDIHP Aveyron, CRDP Midi-Pyrénées, , 343 p. (ISBN 2-86565-182-7), p. 225-229, p.245
  9. Article du journal La DĂ©pĂŞche: Le massacre de Sainte Radegonde https://www.ladepeche.fr/article/2004/08/17/265690-le-massacre-de-sainte-radegonde.html
  10. « La place Louis Blasi », sur http://www.torreilles.fr (consulté le ).
  11. « BLASI Louis Pierre Gaëtan », sur http://www.memorialgenweb.org (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • (en) Phillippe Caresse, Warship 2012, Londres, Conway, , 208 p. (ISBN 978-1-84486-156-9), « The Battleship Gaulois »
  • Laurent Moreau, A bord du CuirassĂ© " Gaulois ", Dardanelles-Salonique 1915-1916, Payot, Paris, 1930

liens externes


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