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Louis Antoine Caraccioli

Louis-Antoine Caraccioli, né le [1] au Mans et mort le à Paris, est un écrivain français polygraphe, auteur d’ouvrages littéraires, historiques, politiques, théologiques, etc.

Louis Antoine Caraccioli
Titre de noblesse
Margrave
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  83 ans)
Paris (France)
Pseudonymes
Née plébéienne Duchesse de B***, Clément XIV, Giovanni Antonio Vincenzo Ganganelli
Nationalité
Activité
Autres informations
Ordre religieux

Issu d’une branche cadette de la maison napolitaine de ce nom, il entra en 1739 chez les Oratoriens qu’il quitta peu après, sĂ©journa quelque temps en Pologne, oĂą il fit l’éducation du prince Rzewuski, puis revint Ă  Paris, oĂą il se livra tout entier aux lettres et vĂ©cut du produit de sa plume. RuinĂ© par la RĂ©volution française, il reçut de la Convention, en 1795, une pension de 2 000 livres.

Biographie

Son père fut ruiné par le système de Law. Après avoir fait ses études au Mans, ville natale de sa mère, il entra en 1739 dans la congrégation de l'Oratoire au sein de laquelle il se distingua par sa facilité et son goût pour les belles-lettres, par la gaieté de son caractère, la vivacité de son esprit, et par le talent singulier pour imiter par la voix et le geste, toutes sortes de personnes, si bien qu’on s’imaginait converser avec les originaux. Après avoir rempli sa carrière classique avec succès dans le collège de Vendôme, son goût pour les voyages et le désir de connaître la patrie de ses ancêtres le conduisirent en Italie. Le nom qu’il portait, ses qualités, ses manières et ses connaissances littéraires, lui valurent un accueil distingué.

BenoĂ®t XIV, et ensuite ClĂ©ment XIII le reçurent avec honneur, et il conserva des relations Ă©pistolaires avec plusieurs membres du SacrĂ© collège. Étant passĂ© en Allemagne et de lĂ  en Pologne, il devint gouverneur des enfants du prince SĂ©verin Rzewuski, grand gĂ©nĂ©ral et premier sĂ©nateur du royaume. Il y fut pourvu d’un brevet de colonel, afin d’être admis Ă  ta table de ce gĂ©nĂ©ral. Cette place lui valut une pension viagère de 3 000 livres, qui lui fut rĂ©gulièrement payĂ©e jusqu’à la rĂ©volution de Pologne, et il tĂ©moigna sa reconnaissance envers son bienfaiteur, en rĂ©digeant la biographie du plus illustre membre de cette famille, Wenceslas Rzewuski. Sa mission terminĂ©e, Caraccioli rentra en France, rĂ©sida quelques annĂ©es Ă  Tours et, finalement, s’installa Ă  Paris oĂą il sut se rendre intĂ©ressant dans plusieurs sociĂ©tĂ©s par la gaietĂ© de sa conversation nourrie d’une foule d’anecdotes recueillies au cours de ses voyages, et qu’il racontait d’une manière piquante.

Sa modique fortune suffisant à peine à son entretien, Caraccioli chercha à y suppléer en composant un grand nombre d’ouvrages, presque tous publiés sous un nom de plume, qui se succédèrent rapidement sous sa plume féconde. Écrits dans un sincère respect de la religion et de la morale, à défaut de vues profondes ou style brillant, les ouvrages de cet auteur prolifique[2] ont eu surtout beaucoup de succès parmi les ecclésiastiques qui trouvaient dans plusieurs d’entre eux d’abondants matériaux pour leurs sermons, quelquefois même des sermons tout faits. La plupart furent traduits en italien, en allemand, quelques-uns en anglais.

Les troubles de la Pologne privèrent Caraccioli, qui n’avait jamais Ă©tĂ© dans l’aisance, de sa pension et il perdit, peu après, un autre traitement que lui avait laissĂ©e l’impĂ©ratrice Marie-ThĂ©rèse. La RĂ©volution française le priva Ă©galement de ressources du mĂŞme genre. La Convention nationale lui attribua, en 1793, un secours annuel de 2 000 livres et Ă  sa mort, dix ans plus tard, dans un Ă©tat proche de l’indigence, il ne laissa Ă  son fidèle domestique que 24 francs pour tout hĂ©ritage et la recommandation de ses amis.

Principaux Ă©crits

  • Caractère de l’amitiĂ©
  • Le vĂ©ritable Mentor ou l 'Ă©ducation de la noblesse ; première Ă©dition Ă  Breslau en 1756 .
  • Conversation avec soi-mĂŞme, Paris, 1758.
    Cet ouvrage, le meilleur sans doute de Caraccioli, offre une véritable leçon de conception. Bien avant Sigmund Freud, il développe le concept psychologique du moi et tente une typologie des devoirs de l’homme du monde. On y trouve des emprunts à Montaigne, Charron et surtout Sénèque.
  • Jouissance de soi-mĂŞme
  • De la grandeur d’âme
  • Tableau de la mort
  • De la gaietĂ©, Paris,Francfort 1762
  • Langage de la raison
  • Langage de la religion
  • Religion de l’honnĂŞte homme
  • Le ChrĂ©tien du temps
  • Diogène Ă  Paris
  • Le Livre Ă  la mode
  • Le Livre de quatre couleurs
  • Vraie manière d’élever les princes
  • Dictionnaire pittoresque et sententieux
  • Vie de ClĂ©ment XIV
  • Lettres intĂ©ressantes du pape ClĂ©ment XIV, prĂ©tendues trad. de l’italien et du latin, 4 vol. in-12, Paris, 1777.
  • Paris, le modèle des nations ou l’Europe françoise.

Sources

  • Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne: ou histoire, par ordre alphabĂ©tique, de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs Ă©crits, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, t. 6, Paris, C. Desplaces, 1854, p. 643.
  • Alexis-François Artaud de Montor, EncyclopĂ©die des gens du monde : rĂ©pertoire universel des sciences, des lettres et des arts : avec des notices sur les principales familles historiques et sur les personnages cĂ©lèbres, morts et vivans, t. 4, Paris, Treuttel et WĂĽrtz, 1834, p. 716.

Voir aussi

Bibliographie complémentaire

  • Didier Travier, « Louis-Antoine Caraccioli ou les amusements typographiques d’un moraliste mondain », dans Alain Riffaud, Ă©d., L'Ă©crivain et l'imprimeur, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne), p. 175-192
    Analyse du Livre de quatre couleurs et du Livre Ă  la mode
  • Martine Jacques, « Le Livre de Quatre Couleurs et Le Livre Ă  la mode de Louis-Antoine Caraccioli : spectre social et Ă©criture prismatique », Interfaces, no 9,‎ , p. 85-106
  • Martine Jacques, « L.-A. Caraccioli et son Ĺ“uvre : la mesure d'une avancĂ©e de la pensĂ©e chrĂ©tienne vers les Lumières », Dix-huitième Siècle, no 34 « Christianisme et Lumières »,‎ , p. 289-302 (lire en ligne)
  • Martine Jacques, « Louis-Antoine Caraccioli : une certaine vision de l'Europe française », Revue d'histoire littĂ©raire de la France, vol. 114, no 4,‎ , p. 829-842 (DOI 10.3917/rhlf.144.0829)
    Analyse de Paris, le modèle des nations ou l’Europe françoise. Version précédente de l'article : Martine Jacques, « Louis-Antoine Caraccioli : une certaine vision de l'Europe française », Revue française, no numéro spécial / numéro électronique « La culture des voyageurs à l'âge classique : regards, savoirs et discours »,‎ (lire en ligne)

Liens externes

Notes

  1. Michaud le fait naitre en 1721 et Cioranescu en 1723.
  2. « La liste des ouvrages de cet auteur, Ă©crit Desportes, remplit plusieurs pages de la France littĂ©raire ; ils sont presque tous oubliĂ©s aujourd’hui. »
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