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Louis-Numa Baragnon

Louis-Numa Baragnon, né le à Nîmes, où il est mort le , est un avocat et homme politique français.

Louis-Numa Baragnon
Portrait photographique de Baragnon par Carjat.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  56 ans)
Nîmes
Nom de naissance
Pierre-Joseph-Louis-Numa Baragnon
Nationalité
Activité
Père
Maxime Baragnon (d)
Enfant
Louis Baragnon (d)
Parentèle
Pierre Baragnon (cousin germain)
Autres informations
Membre de

Biographie

D’une famille catholique nîmoise dont la fortune, engagée dans la navigation du Rhône, aurait été compromise par la construction du chemin de fer[1], son père Maxime était un négociant légitimiste[2]. Neveu du député bonapartiste Numa Baragnon, après avoir terminé ses études chez les Augustins de l'Assomption sous le P. d'Alzon[3], il suivit les cours de droit et fut admis au barreau de sa ville natale, où il se fit une large place, grâce à une voix retentissante et à sa facilité de parole[4].

Conseiller municipal de NĂ®mes, il s’était dĂ©jĂ  signalĂ©, dans l’Opinion du Midi, le journaliste lĂ©gitimiste nimois, par l’ardeur de ses opinions lĂ©gitimistes[3] et l’IndĂ©pendance du Midi, feuille clĂ©ricale, oĂą la vivacitĂ© de ses polĂ©miques lui causa plusieurs mĂ©saventures[5]. RĂ©Ă©lu au Conseil municipal en 1870, il fut nommĂ© membre de la commission installĂ©e provisoirement Ă  NĂ®mes après la Proclamation de la RĂ©publique française du 4 septembre 1870[5]. Non seulement il ne croyait pas, Ă  cette Ă©poque, devoir refuser des fonctions qui Ă©tablissaient une certaine solidaritĂ© entre lui et le gouvernement rĂ©publicain, mais il signa le premier une proclamation affichĂ©e, le , sur les murs de NĂ®mes dĂ©clarant : « RĂ©publique et Patrie sont deux expressions insĂ©parables ; attaquer l’une serait perdre l’autre … la RĂ©publique, c’est-Ă -dire le gouvernement de tous, la France maitresse de ses destinĂ©es, la libertĂ© reconquise … La victoire est facile quand le drapeau qui va marcher au-devant de l’ennemi est celui de la RĂ©publique[5]. » De mĂŞme, il parlait des hommes du , de ce gouvernement qu’il devait plus tard qualifier Ă  la tribune de « gouvernement de hasard Â» comme « Des hommes qui ont combattu toute leur vie pour la libertĂ© demandent Ă  la libertĂ© la salut de la France. Nous serons avec eux[5]. » La proclamation qu’il signa avec ses collègues se terminait par ce cri : « Vive la RĂ©publique ! »[4]; Par la suite, lorsqu’il se prĂ©senta comme candidat rĂ©actionnaire dans le dĂ©partement du Gard, il expliqua cette exclamation comme un salut respectueux au drapeau en face de l’ennemi[4]. Élu, le , il siĂ©gea Ă  l’extrĂŞme-droite sur les bancs de la droite lĂ©gitimiste et clĂ©ricale et ne tarda pas Ă  se faire remarquer comme l’un des porte-parole du parti lĂ©gitimiste[3]. Accusant de jour en jour davantage son attitude monarchique, il fut, en 1872, dĂ©lĂ©guĂ© avec Ernoul, pour porter au comte de Chambord, qui l’attendait Ă  Anvers[4], le fameux manifeste qui fit tant de bruit l’engageant Ă  accepter le drapeau tricolore[3]. Dès lors, il s’associa Ă  toutes les tentatives faites pour rĂ©tablir la monarchie en France[4].

Il attaqua Thiers[4] et, après sa chute, fut sous-secrĂ©taire d'État Ă  la vice-prĂ©sidence du Conseil et Ă  l’IntĂ©rieur sous le deuxième gouvernement Albert de Broglie du au [3]. Ă€ ce titre, il eut Ă  dĂ©fendre devant la Chambre la loi des maires ; ce fut au cours de cette discussion qu’il aurait prononcĂ© ces mots presque historiques : « Il faut que la France marche. » Il est vrai que Baragnon a toujours protestĂ© contre le sens qu’on avait donnĂ© Ă  ces paroles ; il avait simplement dit que, malgrĂ© les dissentiments, il fallait que les affaires marchassent[4]. Il passa ensuite au sous-secrĂ©tariat de la Justice Ă  la Justice sous le gouvernement Ernest Courtot de Cissey du au . jusqu’à la formation du cabinet Dufaure[4].

Les électeurs du Gard ne paraissent pas avoir été très satisfaits de sa représentation, car la circonscription d’Uzès, où il posa sa candidature, après le vote de la Constitution, aux élections sénatoriales du , lui préféra le candidat républicain, Malet, élu à une très grande majorité[3]. Il se porta ensuite candidat en 1876 aux élections législatives dans l’arrondissement d’Uzès, il fut encore battu[4]. Après le et la dissolution de la Chambre, il fut élu, mais son élection fut invalidée et il ne fut pas réélu[4]. Il rentra dans la vie politique à la fin de 1878 comme sénateur inamovible, grâce à la droite, qui dominait encore dans le Sénat[4]. Dès qu’il fut entré au Luxembourg, le fougueux orateur monarchiste prit néanmoins une part de moins en moins active aux discussions et finit par se taire complètement[4].

On a dit que Numa Baragnon avait servi de modèle à Alphonse Daudet pour son Numa Roumestan, mais le romancier s’en est toujours défendu[4].

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Notes et références

  1. Jean Marie Mayeur, Alain Corbin et Arlette Schweitz, Les Immortels du Sénat, 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République, vol. 37, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles », , 512 p. (ISBN 978-2-85944-273-6, ISSN 1243-0269, lire en ligne), p. 209.
  2. Portraits de Kel - Kun, Paris, Michel Levy frères, , 360 p. (lire en ligne), p. 165.
  3. Adolphe Bitard, Dictionnaire de biographie contemporaine française et étrangère : contenant les noms, prénoms, pseudonymes de tous les personnages célèbres du temps présent, l’histoire de leur vie, de leurs actes et de leurs œuvres, la date de leur naissance et des principaux évènements de leur carrière, Paris, L. Vanier, , 1198 p. (lire en ligne), p. 75.
  4. Revue universelle : recueil documentaire universel et illustré, Paris, Larousse, (lire en ligne), p. 1214.
  5. Jules Clère, Biographie des députés : avec leurs principaux votes depuis le 8 février 1871 jusqu’au 15 juin 1875, Paris, Garnier frères, , 848 p. (lire en ligne), p. 63.

Sources

  • « Louis-Numa Baragnon », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
  • Revue universelle : recueil documentaire universel et illustrĂ©, Paris, Larousse, (lire en ligne), p. 1214.
  • Adolphe Bitard, Dictionnaire de biographie contemporaine française et Ă©trangère : contenant les noms, prĂ©noms, pseudonymes de tous les personnages cĂ©lèbres du temps prĂ©sent, l’histoire de leur vie, de leurs actes et de leurs Ĺ“uvres, la date de leur naissance et des principaux Ă©vènements de leur carrière, Paris, L. Vanier, , 1198 p. (lire en ligne), p. 75.
  • Jules Clère, Biographie des dĂ©putĂ©s : avec leurs principaux votes depuis le 8 fĂ©vrier 1871 jusqu’au 15 juin 1875, Paris, Garnier frères, , 848 p. (lire en ligne), p. 63.
  • « Baragnon (Louis-Numa) », dans Dictionnaire biographique du Gard, Paris, Flammarion, coll. « Dictionnaires biographiques dĂ©partementaux » (no 45), (BNF 35031733, lire en ligne), p. 55-57.
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