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Louis-Édouard Cestac

Louis-Édouard Cestac (Bayonne, - Anglet, ) est un prĂȘtre fondateur des Servantes de Marie d'Anglet et reconnu bienheureux par l'Église catholique. Il est fĂȘtĂ© le 27 mars.

Louis-Édouard Cestac
Image illustrative de l’article Louis-Édouard Cestac
Photographie de l'abbé Cestac vers 1867 par Harmand, faubourg Saint-Antoine à Paris
Bienheureux de l'Église catholique
Naissance 6 janvier 1801
Ă  Bayonne (France)
DĂ©cĂšs
Ă  Anglet (France)
Nationalité Drapeau de la France France
BĂ©atification Ă  Bayonne
par Card. Angelo Amato
FĂȘte 27 mars

Le prĂȘtre

Louis-Édouard naĂźt Ă  Bayonne le au numĂ©ro 45 de la rue Mayou (aujourd'hui 57 rue d'Espagne). Son pĂšre, Dominique Cestac, ancien « chirurgien de la marine », est devenu chirurgien de la ville et des prisons. Sa mĂšre, Jeanne Amitessarobe, est d'ascendance basque espagnole.

Il a une sƓur aĂźnĂ©e, Marianne, et une cadette, Élise (1811-1849) qui deviendra sa collaboratrice.

Vocation prĂ©coce, Louis-Édouard Cestac commence ses Ă©tudes Ă  l'Ă©cole Saint-LĂ©on de Bayonne, oĂč il cĂŽtoie Michel GaricoĂŻts, puis au petit sĂ©minaire d'Aire-sur-Adour, devient sĂ©minariste Ă  Bayonne et, enfin, au grand sĂ©minaire de Saint-Sulpice Ă  Paris, avant d'ĂȘtre renvoyĂ© dans le Sud-Ouest pour raisons de santĂ©. Il est nommĂ© au Petit SĂ©minaire de Larressore. Tout en poursuivant sa formation ecclĂ©siastique, il devient professeur. Il est ordonnĂ© diacre le et prĂȘtre le , Ă  l'Ăąge de 24 ans.

Le , l'abbé Cestac est nommé vicaire à la cathédrale de Bayonne, à l'ùge de 30 ans.

Inventif pour les pauvres

La nomination Ă  la cathĂ©drale est le tournant de la vie de l'abbĂ©, qui se voit confier « l'apostolat extĂ©rieur ». De son propre tĂ©moignage, le spectacle de la misĂšre des orphelines des faubourgs l'Ă©meut et le pousse Ă  soulager ces enfants. Il fonde pour elles un foyer d'accueil dĂšs 1836, dans une maison prĂȘtĂ©e par la ville de Bayonne et dĂ©nommĂ©e Le Grand Paradis.

DÚs l'année suivante, il se trouve engagé au service des jeunes femmes qui souhaitent quitter la prostitution. Pour elles, il achÚte le , et à crédit, un domaine agricole situé à Anglet : le domaine Chùteauneuf qu'il appellera Notre-Dame du Refuge. Avec quelques éducatrices bénévoles, il organise pour ces jeunes femmes, appelées à l'époque « pénitentes », un projet d'éducation fondé sur l'amour de Marie, la liberté et le travail.

Fondateur d'une congrégation

En 1842, les quatorze premiĂšres collaboratrices se consacrent Ă  Dieu par des vƓux religieux. L'abbĂ© Cestac leur donne une rĂšgle de vie qu'il a Ă©crit Ă  la Trappe de Melleray en 1839 et Ă  BĂ©tharram en 1841, chez le PĂšre Michel GaricoĂŻts son ami. La congrĂ©gation des Servantes de Marie est ainsi fondĂ©e le .

Parmi ces premiĂšres Servantes de Marie, retenons trois noms :

  • Élise Cestac, sƓur Marie-Madeleine, sƓur et filleule du fondateur, considĂ©rĂ©e comme cofondatrice ;
  • Gracieuse Bodin, sƓur Marie-François de Paule, qui, Ă  20 ans, accepta d'accompagner les premiĂšres prostituĂ©es accueillies. Elle sera la premiĂšre SupĂ©rieure gĂ©nĂ©rale de la congrĂ©gation ;
  • Marie Supervielle, sƓur Marie-François de Sales, qui organisa le travail dans la communautĂ© naissante de Notre-Dame du Refuge.

Le , naßt la branche contemplative des Solitaires de Saint Bernard ou Bernardines. Cette branche accueille les « pénitentes » désireuses d'une vie religieuse vouées à la priÚre et au travail dans la solitude. Elles tiennent leur nom de l'austérité de leur vie, qui évoque la rÚgle cistercienne.

À partir de 1852, aprĂšs la reconnaissance officielle de la congrĂ©gation par un dĂ©cret du , il envoie ses religieuses dans de nombreux villages ruraux pour ouvrir une Ă©cole (120 Ă©coles – 10 dĂ©partements). Pour ses jeunes institutrices, il invente une mĂ©thode de lecture.

L'impératrice Eugénie est venue prier à la chapelle de paille de Saint Bernard (à Anglet) pour demander un fils. L'abbé Cestac assura publiquement que sa priÚre serait exaucée.

Agronome

PressĂ© par le besoin de nourrir les jeunes accueillies Ă  Notre-Dame du Refuge et au Grand Paradis, l'abbĂ© Cestac cherche d'abord Ă  exploiter au mieux les terres dont il dispose. AprĂšs l'urgence, la perspective s'Ă©largit : en travaillant Ă  l'essor de l'agriculture, l'abbĂ© Cestac a conscience de coopĂ©rer aux intĂ©rĂȘts de la rĂ©gion. Il fait de Notre-Dame du Refuge un lieu d’expĂ©rimentation et d’innovation pour une agriculture plus prometteuse.

Élu prĂ©sident du comice agricole de Bayonne en 1857, le fondateur de Notre-Dame du Refuge est dĂ©corĂ© en 1865 de la LĂ©gion d'honneur par NapolĂ©on III, pour son action sociale et agricole. Il meurt en 1868.

Le tombeau du bienheureux Louis-Édouard Cestac se trouve à Notre-Dame du Refuge à Anglet.

BĂ©atification

Le , le Pape Pie X signe le décret d'introduction de la cause de l'abbé Cestac. Cette étape lui confÚre le titre de « serviteur de Dieu ».

Le , le Pape Paul VI promulgue le décret d'héroïcité des vertus qui lui donne le titre de vénérable.

Le , le Pape François promulgue un décret lui attribuant un miracle. Cette reconnaissance permet la béatification[1].

Louis-Édouard Cestac est bĂ©atifiĂ© Ă  la cathĂ©drale de Bayonne le par le cardinal Amato en prĂ©sence de l'ordinaire du diocĂšse, Mgr Marc Aillet, et d'une dizaine d'autres Ă©vĂȘques. Sa fĂȘte est fixĂ©e au selon le Martyrologe romain[2] - [1].

Citations

  • « Ma vie s'est passĂ©e au milieu des pauvres et des petits. Je les aime et je sens tout ce qu'on leur doit d'intĂ©rĂȘt et d'amour
 » (au Prince PrĂ©sident, le )
  • « La semence qui germe du jour au lendemain n'a qu'une durĂ©e de quelques jours ; celle qui semble dormir des annĂ©es dans la terre produit des arbres qui traversent des siĂšcles. » ()
  • « (L'enfant) est comme une plante prĂ©cieuse qui doit un jour porter de grands fruits, mais qu'il faut dĂ©velopper par une culture sage, intelligente et suivie. » ()
  • Aux sƓurs institutrices : « Dans vos classes, chacune de ces chĂšres petites, assises sur vos bancs, renferme tout un avenir et quelquefois un grand avenir. » ()
  • « Vous avez dans le ciel une mĂšre qui vous aime. Y pensez-vous ? L'aimez-vous ? »
  • « Un pĂšre, une mĂšre, des frĂšres, des sƓurs, l'ensemble d'une parentĂ© qui vous environne, exercent une influence secrĂšte mais puissante, qui touche au fond de l'existence morale... » ()
  • « Dieu nous a donnĂ© une mĂšre et lui a confiĂ© tous nos intĂ©rĂȘts. »
  • « Les discussions, quand elles se font avec l'excellent ton d'urbanitĂ© et les Ă©gards que les divers membres auront toujours les uns pour les autres, seront d'une grande utilitĂ©, car c'est du choc des opinions que souvent jaillit la lumiĂšre. » (À un membre du comice agricole, )
  • « De tous les liens qui retiennent les jeunes personnes dans le devoir, les plus forts, les plus puissants, sont ceux de la famille. » ()

Galerie

  • Tableau de famille de Louis-Édouard Cestac jeune.
    Tableau de famille de Louis-Édouard Cestac jeune.
  • Vitrail du couvent Saint-Bernard reprĂ©sentant le Louis-Édouard Cestac.
    Vitrail du couvent Saint-Bernard reprĂ©sentant le Louis-Édouard Cestac.
  • Louis-Édouard Cestac reprĂ©sentĂ© en 1868 par HĂ©lĂšne Feillet.
    Louis-Édouard Cestac reprĂ©sentĂ© en 1868 par HĂ©lĂšne Feillet.
  • Photograhie non datĂ©e de Louis-Édouard Cestac.
    Photograhie non datĂ©e de Louis-Édouard Cestac.
  • La visite du couple impĂ©rial Ă  la Solitude de Saint-Bernard le 17 aoĂ»t 1854.
    La visite du couple impérial à la Solitude de Saint-Bernard le .
  • Aux cĂŽtĂ©s de Louis-Édouard Cestac, un bernardine accueille le couple impĂ©rial.
    Aux cĂŽtĂ©s de Louis-Édouard Cestac, un bernardine accueille le couple impĂ©rial.
  • ReprĂ©sentation de Louis-Édouard Cestac dans un bas-relief de l'Ă©glise Sainte-EugĂ©nie de Biarritz.
    ReprĂ©sentation de Louis-Édouard Cestac dans un bas-relief de l'Ă©glise Sainte-EugĂ©nie de Biarritz.
  • DĂ©cret d'introduction de la cause de Louis-Édouard Cestac.
    DĂ©cret d'introduction de la cause de Louis-Édouard Cestac.
  • La tombe de Louis-Édouard Cestac Ă  Notre-Dame du Refuge.
    La tombe de Louis-Édouard Cestac à Notre-Dame du Refuge.
  • Gros plan de la tombe de Louis-Édouard Cestac Ă  Notre-Dame du Refuge.
    Gros plan de la tombe de Louis-Édouard Cestac à Notre-Dame du Refuge.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Louis-Édouard Cestac : Lettres Ă  sa famille et Ă  sa sƓur Élise – Tours 1897, Imprimerie A. MAME et Fils – Tome I. 2) Lettres Ă  ses filles spirituelles – Tome II. 3) Tome III. 4) Tome IV.
  • P. Bordarrampe aumĂŽnier de Notre-Dame du refuge : Le vĂ©nĂ©rable Louis-Édouard Cestac, Fondateur de Notre-Dame du Refuge, sa vie – son Ɠuvre – (Ă©dition abrĂ©gĂ©e) – Bayonne 1928, chez l'auteur (imprimerie PorchĂ©).
  • Auguste Etcheverry : Un prĂ©curseur de l'action sociale, le vĂ©nĂ©rable L.-É. Cestac – Toulouse 1929, Editions de l'Apostolat de la priĂšre.
  • E. G. : FrĂšre et sƓur, Élisa et Édouard Cestac – Bruges 1930, librairie de l'Ɠuvre de saint Charles de Grammont.
  • P. Bordarrampe : Le vĂ©nĂ©rable Louis-Édouard Cestac, fondateur de Notre-Dame-du-Refuge, sa vie son Ɠuvre – Pau 1936, imprimerie catholique (P. Lescher-MoutouĂ© imprimeurs) – 2Ăšme Ă©dition.
  • Vie et vertus du VĂ©nĂ©rable Louis-Édouard Cestac – Pau 1939, Lescher-MoutouĂ©, imprimeur.
  • GaĂ«tan Bernoville, Édouard et Élise Cestac ou l’émulation mystique – Toulouse 1951, Grasset.
  • F. Gabaix-Hiale et F. Marticorena : Un vicaire descend dans la rue – 1974, Mame – PrĂ©face de Mgr Jean-Paul Vincent, Ă©vĂȘque de Bayonne.
  • Servantes de Marie : Et il leur redonna le goĂ»t de vivre, Édouard Cestac – 1985, C2L.
  • BĂ©atrice Marticorena : Élise, ma sƓur – Biarritz 1994, J & D Ă©ditions – PrĂ©face de Pierre Moleres.
  • Yves Chiron, Louis-Édouard Cestac, biographie, Ă©ditions ArtĂšge, 2012.
  • Marc Aillet, Ne me demande que mon esprit ; Lettre pastorale, en vue de la bĂ©atification de l'abbĂ© Louis-Édouard Cestac, diocĂšse de Bayonne, Lescar et Oloron, 2015
  • AnnĂ©e Cestac: sociĂ©tĂ©, religion et charitĂ© au XIXe siĂšcle, Actes du colloque d'octobre 2015 Ă  Anglet sous la direction de Josette Pontet (P. Levillain, P. LoupĂšs, Sr Saba, J. Bouflet, M. Agostino, P. Fabas, N. Champ, Y. Chiron, J. AndrĂšs-Gallego, É. Rousseau-Plotto, A. Jusseaume, C. Sorrel, A. Pazos, S. Pacteau de Luze, A. Oukhemanou, H. Lanusse-CazalĂ©, C. Leglaive-Perani, A. Lenoble-Bart), SociĂ©tĂ© des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne & Ville d'Anglet, 2017, ISSN 2119-8241

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