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Lorraine-Escaut

Lorraine-Escaut était un groupe sidérurgique français créé en 1953 par la fusion de Escaut-et-Meuse, des Aciéries de Longwy, de Senelle-Maubeuge et leurs filiales des Tubes de Bessèges et des mines de Jarny. Il fut absorbé en 1967 par Usinor.

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Sociétés d'origine

Escaut-et-Meuse

L'entreprise Escaut-et-Meuse avait été fondée en 1882 à Anzin ; à sa première tuyauterie, implantée au bord de l'Escaut, elle adjoignit une aciérie en 1889. Elle connut une croissance rapide après l'acquisition en 1896 de la licence exclusive pour la France des tubes sans soudure inventée par les frères Mannesmann[1].

La société créa une nouvelle usine en 1920 à Bessèges [2]. En 1930, elle reprit l'usine de la Bonneville à Noisy-le-Sec[3].

En 1953, l'usine d'Anzin restait cependant sa principale implantation.

Senelle-Maubeuge

L'année 1844 voit le rachat du moulin de Senelle par Henri-Joseph d'Huart. La Société métallurgique de Senelle est créée par les frères Huart, qui fondent aussi les Aciéries de Longwy[4]. En 1846, ils procèdent à la mis à feu du haut-fourneau (appelé No 5 en 1914, au nord de la ligne Longwy - Villerupt), actionné au vent froid et au charbon de bois, sur l'emplacement du Moulin de Senelle, avec une production de 3 000 kilos par 24 heures en utilisant une tuyère de 50 mm de diamètre[5]. Une deuxième est ajoutée en 1852 pour doubler le débit, lors de la reconstruction du haut-fourneau (appelé No 5 en 1914) au vent chaud, mais toujours au charbon de bois, ce qui permet d'obtenir 200 degrés de fusion[5]. En 1864, nouvelle reconstruction du haut-fourneau (appelé No 5 en 1914) au vent chaud (350 °C) et au coke, afin de produire 750 t par mois, avec deux tuyères de 80 mm de diamètre. En 1879, le rachat de terrains miniers de la Côte-Rouge par Maubeuge et Denain-Anzin[5] permet d'envisager une montée en puissance de la métallurgie au coke. Hippolyte d'Huart et Fernand d'Huart, tous deux barons, prennent la succession en 1880[5]. La fusion de l'Usine de Senelle, Longwy-Bas avec l'Usine de Sous-le-Bois, Maubeuge donne naissance à la Société Métallurgique de Senelle-Maubeuge[5], qui obtient en 1886 la concession de Jarny pour Senelle-Maubeuge et Denain-Anzin[5].

Lucien Pasquier, promu ingénieur de la Société Métallurgique de Senelle-Maubeuge, devient en 1905 chef de la division des Aciéries de Senelle et de l'aciérie Talbot, qui acquiert un "four Martin scillant", du Procédé Martin-Siemens, de 160 tonnes à Herserange[5]. Henri Lallement prend lui la direction de l'usine de Longwy-Bas, rejoint par le gendre du propriétaire de Senelle Maubeuge, Auguste Dondelinger[5]. En 1899, la société Senelle-Maubeuge couvre ainsi ses besoins d'approvisionnement en coke :

Société des aciéries de Longwy

Une traverse en acier fabriquée par Lorraine-Escaut, sur la ligne ferroviaire de Tabia à Akid Abbes, en Algérie.
la création
Elle a été fondée en 1880[7].
l'absorption de la S.L.M.M.
En 1933, elle avait absorbé la S.L.M.M. (Société Lorraine Minière et Métallurgique) avec son usine de Thionville en Moselle et ses mines[8].
la fusion avec Lorraine-Escaut
Lors de la fusion, la Société des Acièries de Longwy possède des installations sidérurgiques dans le bassin de Longwy et à Thionville, ainsi que des mines de fer en Meurthe-et-Moselle et en Moselle.

Localisation des installations

les mines de fer en Lorraine [9].
les usines sidérurgiques
Dix usines sidérurgiques étaient situées à
  • Longwy (Meurthe et Moselle)Production:Fonte,Acier,Toles fortes,Rails,Fil,Profilés,Fonderie.
  • Brévilly (Ardennes)Production:Petits profilés.
  • Thionville (Moselle)Production:Fonte,Acier,Forge,Fonderie,Laminés.
  • Mont-Saint-Martin (Meurthe et Moselle)
  • Sedan:(Ardennes)Production:Toles moyennes et minces,Fonderie.
les usines à tubes
  • Anzin (Nord) spécialisée dans les tubes sans soudure
  • Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) : tubes soudés
  • Bessèges (Gard) : tubes soudés

Ces trois dernières formèrent le département tubes de Lorraine-Escaut[10].

Fusion avec Usinor

En 1967, Lorraine-Escaut fusionne avec Usinor.

La réaction des salariés à cette fusion est rapportée dans Laminage continu, un livre de Pierre Belleville.

Usinor décidera de fermer le haut-fourneau[11], les aciéries et les laminoirs de l'usine de Thionville en 1977, et ne conservera en activité que la forge.

Création de Vallourec

Un an après la fusion, Usinor filialisa les usines à tubes, en les cédant à la société Vallourec[12].

Sources

Liens externes

Notes et références

  1. Jean Lambert-Dansette, Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France : L'entreprise entre deux siècles (1880-1914), t. 5, p. 184-185
  2. « Monuments historiques et monuments protégés de Bessèges » (consulté le )
  3. « Inauguration de la rue Louis-Edouard Misselyn à Noisy-le-sec » (consulté le )
  4. "The Emergence of Modern Business Enterprise in France, 1800-1930", par Michael Stephen Smith - 2006
  5. Monographie, sur le site "Industrie luxembourgeoise"
  6. "Histoire sociale du Nord et de l'Europe du Nord-Ouesté, chapitre sur les "Charbonnages belges", par Marcel Gillet - 1984
  7. « Usine de Senelle, Longwy-Bas (France) », sur industrie.lu (consulté le ).
  8. « Usine de Thionville (France) », sur industrie.lu (consulté le ).
  9. Lorraine-Escaut, Reportage ORTF de Jean Faurez, 1958. Voir le film sur les archives INA
  10. Michel Freyssenet, La sidérurgie française 1945-1979. L'histoire d'une faillite, (lire en ligne), p. 24-26
  11. « Atelier Pierre Verny », sur pierre.verny.free.fr (consulté le ).
  12. Michel Freyssenet, La sidérurgie française 1945-1979. L'histoire d'une faillite, (lire en ligne), p. 80

Bibliographie

  • Michel Freyssenet, La sidérurgie française 1945-1979. L'histoire d'une faillite, (lire en ligne),
  • Où va la Sidérurgie ? J.Y. Rognant, C.Romain, F.Rosso - Éditions Syros, 1977,
  • Laminage Continu, crise d'une région, échec d'un régime. Pierre BELLEVILLE - Éditions JULLIARD - 1968.

Filmographie

  • Lorraine-Escaut, Reportage ORTF de Jean Faurez, 1958. Voir le film sur les archives INA
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