Accueil🇫🇷Chercher

Lorenzo Gambara

Lorenzo Gambara (nĂ© Ă  Brescia en 1495 ou 1496 et mort en 1586 Ă  Rome) est un poète et humaniste italien. Il est l'auteur d'un poème en latin sur la vie et l'expĂ©dition de Christophe Colomb : De navigatione Christophori Columbi, qui est son Ĺ“uvre la plus significative. PubliĂ© Ă  Rome en 1581, il sera rĂ©Ă©ditĂ© en 1583 et 1585. En 1574, il publie Ă  Naples, sous le titre Expositi, une traduction-adaptation en hexamètres latins du roman grec Daphnis et ChloĂ© de Longus. Les deux Ĺ“uvres sont dĂ©diĂ©es au cardinal Antoine de Granvelle.

Lorenzo Gambara
Description de cette image, également commentée ci-après
Lorenzo Gambara, Rerum sacrarum liber, Antverpiae, ex officina Christophori Plantini, 1577.
Naissance 1495 ou 1496
Brescia, Drapeau de la RĂ©publique de Venise RĂ©publique de Venise
Décès
Rome, États pontificaux
Activité principale
Poète
Auteur
Langue d’écriture latin

Ĺ’uvres principales

  • De navigatione Christophori Columbi
  • Expositi

Biographie

Né à Brescia dans la République de Venise, d’une famille distinguée, et qui donna à l’Église plusieurs cardinaux, il s’attacha au cardinal Farnese, fit partie de sa maison, et demeura longtemps à Rome avec lui. II habita aussi Padoue : enfin quelques hendécasyllabes, que lui adressa Marc-Antoine Flaminio, nous apprennent qu’il fit un voyage en Allemagne. Il était lié d’une amitié étroite avec Basilio Zanchi, lequel, ainsi que lui, cultivait les muses latines. Paul Manuce parle avec éloge de Gambara et de ses ouvrages. Il est également loué par Lilio Gregorio Giraldi, quoique ce savant, regardé comme un des hommes les plus éclairés d’Italie, fut, en général, assez peu favorablement disposé à l’égard des poètes brescians. Marc Antoine Muret, au contraire, met Gambara au nombre des mauvais poètes, et marque l’humiliant mépris qu’il faisait de ses vers, en inscrivant, à la tête de l’exemplaire qu’il en avait, un distique ignoble et grossier qui, peut-être, fait plus de tort au goût de son auteur, qu’il ne flétrit celui qui en est l’objet. Quelle qu’ait été la cause de l’humeur de Muret contre Gambara, et quoique quelques modernes aient adopté son opinion, le cardinal Querini observe, ce nous semble, assez judicieusement, qu’elle peut difficilement prévaloir sur celle de Paul Manuce, dont Muret reconnaissait les lumières, et auquel lui-même soumettait ses ouvrages. Cette remarque acquiert une nouvelle autorité, d’un suffrage qui ne laisse pas d’avoir du poids, celui de Juste Lipse, reconnu pour un bon critique, et qui parle avantageusement de Lorenzo Gambara.

Ĺ’uvres

Parmi les ouvrages que nous a laissés ce dernier, on compte six poèmes principaux, outre beaucoup d'autres pièces moins considérables, savoir :

  • Columbus, ou la dĂ©couverte du Nouveau-Monde, divisĂ© en quatre livres. Gambara l’entreprit Ă  la sollicitation du cardinal Granvelle. Le père de ce cardinal, tandis qu’il Ă©tait Ă  VĂ©rone, avait appris, de la bouche mĂŞme de Colomb, les dĂ©tails de son expĂ©dition, et avait eu ensuite occasion d’en faire le rĂ©cit Ă  Charles Quint, qui y avait pris grand plaisir.
  • Venitiæ, Venise, dont le poète raconte l’origine et donne la description.
  • Caprarola ; c’est le nom de la plus belle maison d’Italie Gambara dĂ©crit tout ce qu’elle a de remarquable.
  • Expositi, les ExposĂ©s ; poème ainsi intitulĂ©, parce qu’on y suppose que les deux personnages dont il y est question, LeucĂ© et Daphnis, sont restĂ©s exposĂ©s dans l’île de Lesbos : c’est une sorte d’imitation de Daphnis et ChloĂ© de Longus, mais fort au-dessous de son modèle.
  • Gigantomachia, ou combat des gĂ©ants.
  • Anguis : le poète y dĂ©plore la mort de Jean François de Gambara et de son fils MaffĂ©e.
  • Des ÉlĂ©gies, des Églogues, des Épigrammes, et d’autres pièces de vers, les unes religieuses, les autres profanes. Gambara condamna ces dernières au feu, quoiqu’elles formassent plus de dix mille vers, en regrettant le temps qu’il y avait perdu. Il fit plus ; il composa un TraitĂ© des moyens de perfectionner la poĂ©sie, et de la rendre plus utile en la consacrant Ă  la religion et Ă  des sujets moraux : il s’attache Ă  y prouver que ce bel art ne perdrait rien, en renonçant aux fables paĂŻennes, et qu’il lui resterait encore un champ assez vaste pour Ă©taler toutes ses magnificences, et une infinitĂ© de sujets assez fĂ©conds sur lesquels le gĂ©nie pourrait s’exercer. Selon Baillet, ce TraitĂ© aurait Ă©tĂ© imprimĂ© Ă  Rome, l’annĂ©e mĂŞme de la mort de l’auteur, arrivĂ©e en 1586, Ă  l’âge de quatre-vingt dix ans. Il y a trois Ă©ditions des Ĺ’uvres de Gambara : deux de Rome, en 1581 et 1586, et une de Bâle, en 1555, oĂą les vers de Lorenzo Gambara sont rĂ©unis avec ceux de son ami, Basilio Zanchi. La Gigantomachia manque dans les deux Ă©ditions de Rome, et ne se trouve que dans celle de Bâle ; et le poème intitulĂ© Anguis n’est dans aucune des trois : mais il fut imprimĂ© Ă  part Ă  Venise.

Publications

  • Poemata, Rome, Valerio et Luigi Dorico, 1551 ; rĂ©Ă©dition : Anvers, Christophe Plantin, 1569 lire en ligne.
  • Rerum sacrarum liber, imprimĂ© par Christophe Plantin Ă  Anvers en 1576.
  • De navigatione Christophori Columbi, Rome, 1581.
    • Édition critique : (es) Manuel Yruela Guerrero, « De navigatione Christophori Columbi libri quattuor », de Lorenzo Gambara de Brescia. Estudio introductorio, ediciĂłn crĂ­tica y traducciĂłn, Cadix, UniversitĂ© de Cadix, 1993 (ISBN 84-7786-127-7).
  • Expositi ad illustrissimum Antonium Perenotum Granvelanum, cardinalem, et in regno Neapolitano proregem, Naples, Giuseppe Cacchi, 1574 ; rĂ©Ă©ditions : Rome, Francesco Zanetti, 1581 ; Rome, Bartolomeo Bonfadino et Tito Diani, 1583.

Notes et références

    Annexes

    Bibliographie

    • « Gambara (Laurent) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition]
    • Pierre Bayle, Dictionnaire historique et critique, vol. II, Bâle, , p. 527.
    • (it) Angela Asor Rosa, « GAMBARA, Lorenzo in "Dizionario Biografico" », sur treccani.it, (consultĂ© le ).
    • (en) L. Laurencich Minelli, «  A minor source on the discovery of America : De Navigatione Christophori Columbi by Lorenzo Gambara », International Journal of Anthropology, vol. 2, no 3,‎ , p. 223–230.
    • Geneviève Demerson, « Le paysage dans l'Ă©popĂ©e colombienne de Lorenzo Gambara (De navigatione Ch. Columbi) », Le Paysage Ă  la Renaissance, Fribourg, Éditions universitaires, 1988, (ISBN 2-8271-0381-8), p. 169-180 lire en ligne.
    • (es) Manuel Yruela Guerrero, « Las Eglogas nauticas de Lorenzo Gambara », Excerpta philologica, no 2,‎ , p. 343-345 (lire en ligne).
    • Heinz Hofmann, «  The Expositi of Lorenzo Gambara di Brescia : A Sixteenth-Century Adaptation in Latin Hexameters of Longus' Daphnis and Chloe  », Fictional Traces : Receptions of the Ancient Novel, Groningen,‎ , p. 107-119 (ISBN 978-90-77922-97-2, lire en ligne).

    Articles connexes

    Liens externes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.