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Lo Boièr

Historique

Cette chanson traditionnelle polyphonique occitane est une chanson de style médiévale chrétienne, aux origines inconnues. En effet, les premiers témoignages de cette chanson remontent à la fin du XVIII, et sa première fixation à l'écrit se fait en 1749 dans un manuscrit francoprovençal de Philibert Le Duc (Chansons et lettres patoises bressanes, bugeysiennes et dombistes) [3]. Des versions avec effets d'échos acoustiques montagnards font référence à celui des hautes Pyrénées (à l'image entre autres de ceux des célèbres yodel et cor des Alpes des hautes Alpes autrichiennes et suisses...).

Reprise

Elle fait partie, avec le Si Canti, des chansons traditionnelles des pays occitans (notamment en Languedoc, Auvergne et Provence) les plus reprises par de nombreux interprètes et groupes de musique occitane, dont notamment Corou de Berra, Jean-Bernard Plantevin, André Ricros et Gacha Empega...

Hymne cathare

Elle est revendiquée (sans fondement historique[4]) comme « hymne cathare », entre autres par l'écrivain occitan Léon Cordes[5], ou par des milieux politisés indépendantistes occitans...

Paroles

Occitan (normalisé) Français

Quand lo boièr ven de laurar (bis)
Planta son agulhada
A, e, i, ò, u !
Planta son agulhada.

Trapa (Tròba) sa femna al pè del fuòc (bis)
Trista e (Tota) desconsolada...

Se siás (Se n'es) malauta diga z-o (bis)
Te farai un potatge (una alhada).

Amb una raba, amb un caulet (bis)
Una lauseta magra.

Quand serai mòrta enterratz-me (rebomb-me) (bis)
Al pus fons (Al prigond) de la cròta (cava)

Los pés virats (Met-me los pès) a la paret (bis)
La tèsta a la rajada (Lo cap jos la canela)

Los pelegrins (E los romius) que passarĂ n (bis)
PrendrĂ n d'aiga senhada.

E diràn « Qual es mòrt aicí ? » (bis)
Aquò es la paura Joana.

Se n'es anada al paradĂ­s (bis)
Al cèl ambe sas cabras.

Quand le laboureur revient de labourer (bis)
Il plante le soc de sa charrue (l'aiguille) / ou son aiguillon
A, e, i, o, u !
Il plante le soc de sa charrue / son aiguillon.

Il trouve sa femme auprès du feu (bis)
Triste et affligée...

Si tu es malade dis le moi (bis)
Je te ferai un potage.

Avec une rave, avec un chou (bis)
Une tranche de lard maigre ( 'lauseta' veut Ă©galement dire 'alouette' ).

Quand je serai morte enterrez-moi (bis)
Au plus profond de la cave

Les pieds tournés vers le mur (bis)
La tĂŞte sous le robinet (du tonneau)

Quand les pèlerins passeront (bis)
Ils prendront de l'eau bénite.

Et diront « Qui est mort ici ? » (bis)
C'est la pauvre Jeanne.

Elle est allée au paradis (bis)
Au ciel avec ses chèvres.

Littérature

Bibliographie sommaire

  • « Lo boièr : chanson identitaire occitane ? Â» dans "Actes du 6e congrès international de l'Association Internationale d'Études Occitanes (IEO) 12-, de Éliane GAUZIT ; p. 764 et 765 (Ed. Praesens, Wissenschaftsvertag, Wien, 2001)
  • « Chansons du pays d'Oc Â»; p. 62 et 100 (Ed. du Rouergue, 1996) (ISBN 2 84156 032 5)

Notes et références

  1. Selon les différents dialectes occitans la définition peut varier. C'est donc le bouvier en languedocien et en provençal ; le paysan, en auvergnat.
  2. [vidéo] Lo boièr - Le bouvier sur YouTube
  3. « La chanson du Boièr », sur www.occitanica.eu
  4. Claudette Peyrusse, « Cent ans de cinéma en Midi toulousain : représentation régionale ou création d’un imaginaire national ? », Annales du Midi, Toulouse, vol. 118 « Esquisse d’une comparaison entre Latium et Catalogne (Xe-XIe siècles) », no 256,‎ , p. 527-556 (ISSN 0003-4398 et 2496-7068, lire en ligne)
  5. Marie-Jeanne Verny, « Léon Cordes, passeur de langue et de culture », Revue des Langues Romanes, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. CXX « Leon Còrdas/Léon Cordes. Canti per los qu'an perdu la cançon », no 2,‎ , p. 379-402 (ISSN 2391-114X, lire en ligne)
  6. René-Victor Pilhes, Le Christi, Plon, 1998, p. 313-317

Voir aussi

Liens externes

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