Lo Boièr
Lo Boièr (soit le laboureur en occitan[1]) est une chanson traditionnelle polyphonique médiévale occitane, une des plus connues d'Occitanie, notamment en Languedoc, Auvergne, et Provence[2].
Sortie | Moyen Âge (présumé) |
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Durée | 5:23 |
Genre | Chanson traditionnelle en occitan, musique médiévale, polyphonie, chant chrétien |
Clip vidéo
[vidéo] Lo boièr - Le bouvier sur YouTube
Historique
Cette chanson traditionnelle polyphonique occitane est une chanson de style médiévale chrétienne, aux origines inconnues. En effet, les premiers témoignages de cette chanson remontent à la fin du XVIII, et sa première fixation à l'écrit se fait en 1749 dans un manuscrit francoprovençal de Philibert Le Duc (Chansons et lettres patoises bressanes, bugeysiennes et dombistes) [3]. Des versions avec effets d'échos acoustiques montagnards font référence à celui des hautes Pyrénées (à l'image entre autres de ceux des célèbres yodel et cor des Alpes des hautes Alpes autrichiennes et suisses...).
Reprise
Elle fait partie, avec le Si Canti, des chansons traditionnelles des pays occitans (notamment en Languedoc, Auvergne et Provence) les plus reprises par de nombreux interprètes et groupes de musique occitane, dont notamment Corou de Berra, Jean-Bernard Plantevin, André Ricros et Gacha Empega...
Hymne cathare
Elle est revendiquée (sans fondement historique[4]) comme « hymne cathare », entre autres par l'écrivain occitan Léon Cordes[5], ou par des milieux politisés indépendantistes occitans...
Paroles
Occitan (normalisé) | Français |
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Quand lo boièr ven de laurar (bis) Trapa (Tròba) sa femna al pè del fuòc (bis) Se siás (Se n'es) malauta diga z-o (bis) Amb una raba, amb un caulet (bis) Quand serai mòrta enterratz-me (rebomb-me) (bis) Los pĂ©s virats (Met-me los pès) a la paret (bis) Los pelegrins (E los romius) que passarĂ n (bis) E dirĂ n « Qual es mòrt aicĂ ? » (bis) Se n'es anada al paradĂs (bis) |
Quand le laboureur revient de labourer (bis) Il trouve sa femme auprès du feu (bis) Si tu es malade dis le moi (bis) Avec une rave, avec un chou (bis) Quand je serai morte enterrez-moi (bis) Les pieds tournés vers le mur (bis) Quand les pèlerins passeront (bis) Et diront « Qui est mort ici ? » (bis) |
Littérature
- 1999 : Le Christi[6], roman de René-Victor Pilhes. L'auteur donne dans ce roman une interprétation présumée historique du Chant du Bouvier (nom cité) comme l'hymne cathare. Le vers « A, e, i, ò, u » (onomatopées pour guider bœuf ou cheval de trait, à hue et à dia...) signifierait selon lui A.E.I.O.U. (Austriae est imperare orbi universo, La destinée de l'Autriche est de diriger le monde entier, en latin, monogramme et devise impérialiste des empereurs du Saint-Empire romain germanique, de la maison de Habsbourg et maison de Habsbourg en Espagne).
Bibliographie sommaire
- « Lo boièr : chanson identitaire occitane ? » dans "Actes du 6e congrès international de l'Association Internationale d'Études Occitanes (IEO) 12-, de Éliane GAUZIT ; p. 764 et 765 (Ed. Praesens, Wissenschaftsvertag, Wien, 2001)
- « Chansons du pays d'Oc »; p. 62 et 100 (Ed. du Rouergue, 1996) (ISBN 2 84156 032 5)
Notes et références
- Selon les différents dialectes occitans la définition peut varier. C'est donc le bouvier en languedocien et en provençal ; le paysan, en auvergnat.
- [vidéo] Lo boièr - Le bouvier sur YouTube
- « La chanson du Boièr », sur www.occitanica.eu
- Claudette Peyrusse, « Cent ans de cinéma en Midi toulousain : représentation régionale ou création d’un imaginaire national ? », Annales du Midi, Toulouse, vol. 118 « Esquisse d’une comparaison entre Latium et Catalogne (Xe-XIe siècles) », no 256,‎ , p. 527-556 (ISSN 0003-4398 et 2496-7068, lire en ligne)
- Marie-Jeanne Verny, « Léon Cordes, passeur de langue et de culture », Revue des Langues Romanes, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. CXX « Leon Còrdas/Léon Cordes. Canti per los qu'an perdu la cançon », no 2,‎ , p. 379-402 (ISSN 2391-114X, lire en ligne)
- René-Victor Pilhes, Le Christi, Plon, 1998, p. 313-317