Livia Vajda
LĂvia Vajda (ou Lilie Vadja[1]), nĂ©e le Ă NyĂregyháza en Hongrie et morte le Ă Paris, est un peintre expressionniste franco-hongrois.
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(Ă 81 ans) 19e arrondissement de Paris (France) |
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Biographie
NĂ©e en 1929 dans une famille juive hongroise, LĂvia est la quatrième d'une fratrie de 5 enfants[2]. Son père est marchand de textiles. Elle remporte le premier prix d'un concours de dessin de la ville Ă l'âge de 14 ans[3]. Ses parents envoient alors leur fille suivre des Ă©tudes de dessin Ă Budapest ; LĂvia y frĂ©quentĂ© l'Ă©cole Atelier oĂą elle noue des amitiĂ©s pour la vie avec le sculpteur PĂ©ter SzĂ©kely ou la dessinatrice (en) Zsuzsa Balkányi[3].
Toute jeune adolescente, elle est arrêtée à Budapest puis déportée au camp d'extermination d'Auschwitz II, à Birkenau[4], où 434 000 juifs hongrois ont été déportés, puis elle est envoyée au camp de Ravensbrück[5] - [6]. Sur le bras, on lui tatoue le matricule 80524[6]. Sa bonne connaissance de la langue allemande la sauve des griffes mortifères du docteur Mengele, où elle devient commis et s'applique à recopier la liste quotidienne des personnes assassinées (par le gaz, une balle...) en lettres gothiques[2] - [6] - [3]. Son camp est libéré le 9 mai 1945 par un colonel juif russe du Birobidjan qui en ouvre la porte en pleurant, tout comme les prisonniers[7]. Elle fait partie des déportés de la marche de la mort qui suit en 1945. Vajda taira ce passé durant plus de quatre décennies[7] - [4].
Après la Libération, elle s’installe à Paris en 1947 mais souffre sporadiquement de dépression, et durant de longues périodes, l'obligeant à être hospitalisée[2] - [7]. Elle est notamment soignée à l'institut psychiatrique d'Epinay-sur-Seine[3]. Pour gagner sa vie, elle exerce différents métiers. Elle se marie en 1948 avec un tapissier dont elle a un enfant unique, Monique Gehler, née le 27 janvier 1949[8], date anniversaire de la libération d'Auschwitz[9]. Elle divorcera dix ans plus tard[10]. Elle acquiert alors la nationalité française[2].
Elle entreprend un chemin de guérison et de libération en se mettant à peindre : « Si je peux vivre une vie normale aujourd'hui, je le dois à la peinture - cela m'a libérée », dit-elle[2] - [3]. Installée dans un atelier sous verrière près du Pont Neuf, elle rencontre des peintres, des sculpteurs, des écrivains et des poètes du Paris des années soixante[10].
Dès 1963, elle expose au Salon des Indépendants puis dans une première galerie, la galerie Chassaigne sur la rive gauche dans le VIe arrondissement de Paris, puis en Normandie et à Metz[10]. Elle dit alors que son inspiration est expressionniste et est fière d’appartenir à l’École de Paris d’après-guerre. Parallèlement, elle s'intéresse vivement à l’abstraction qui est à la mode à l’époque[2]. Elle déménage et s’installe rue des Plantes puis dans un duplex près du cinéma le Rex sur les Grands Boulevards[10]. En 1966, elle expose au Musée de l'Athénée à Genève[10].
À partir des années 1970, Vajda abandonne les métiers alimentaires et s'engage totalement dans l'art : sa peinture les fait vivre, elle et sa fille[2]. La Galerie des Orfèvres sur l’île de la Cité à Paris et la galerie Horizons à Bruxelles la soutiennent[2] - [11]. Par la suite, ses toiles se retrouvent en Australie, à New York. En 1972, l’État belge fait l’acquisition d’une de ses huiles[10]. En 1975, la ville de Malines en Belgique organise une rétrospective de ses œuvres suivie d'une autre sur la grand place de l’Hôtel de Ville à Bruxelles, en 1988[2].
Ses liens grandissant avec la Belgique, Livia Vajda s’installe dans un atelier Ă Bruxelles en 1991[3]. Son travail au couteau anime ses toiles de couleurs et de lumière[2] et figure « un kalĂ©idoscope aux mĂ©tamorphoses infinies », dit le critique JĂ©rĂ´me Garcin qui Ă©voque dans son travail « une poĂ©sie radieuse, lumineuse, Ă la frontière du rĂ©el et l’imaginaire »[12] - [6]. Ses thèmes de prĂ©dilection sur les moments joyeux de la vie et son jeu de couleurs riches cherchent Ă triompher des images d'horreur qu'elle a connues[3]. Elle peint des fĂŞtes et des villages de Hongrie ainsi que des paysages et des natures mortes[3], ce qui fait dire Ă l'auteur-compositeur belge Paul Louka, dans l'un de ses poèmes : «LĂvia, mère des couleurs, vous nous offrez un arc-en-ciel de la Hongrie… »[3].
Elle joue également du piano et anime des ateliers de peinture pour les enfants défavorisés ou immigrés et certains adultes[10] - [3].
Elle revient vivre à Paris près du bassin de la Villette en 2004, auprès de sa fille, et peint tous les matins dès l'aube[2].
En 2007, elle retourne momentanément en Hongrie pour exposer à Budapest et à Szentendre[2].
Livia Vajda meurt en 2011, renversée par un camion nacelle, près du canal de l'Ourq[2]. Quelque temps auparavant, elle avait cédé aux injonctions de sa fille unique, Monique Gehler - qui deviendra sa biographe -[4], en acceptant de lui raconter son passé de déportée juive qu'elle avait feint d'oublier[6].
Deux films du réalisateur belge Élie Rabinovitch retracent son parcours à travers notamment son portrait filmé intitulé Colors & Livia, en 1996[13] - [14] ainsi que deux monographies[2]. En 2012, une grande exposition lui est consacrée à la mairie du XIXe arrondissement[2].
Expositions Ă titre personnel
- 1967 : La Palette Bleue, Paris
- 1968 : Galerie Racines, Bruxelles
- 1969 : Galerie Racines, Bruxelles ; Galerie Gebo, Antwerpen (Belgique)
- 1970 : Galerie des Orfèvres, Paris ; Galerie de Eik, Antwerpen
- 1971 : Museum Leon de Smet, Deurle (Belgique) ; Galerie Racines, Bruxelles ; Galerie des Orfèvres, Paris ; If Galerij, Sint Niklaas (Belgique)
- 1972 : Museum Leon de Smet, Deurle
- 1973 : Galerie des Orfèvres, Paris
- 1974 : Galerie d’Art du Printemps, Paris
- 1975 : RĂ©trospective, Centre culturel de Malines (Belgique)
- 1977 : Galerie Horizons, Bruxelles
- 1978 : Galerie Ro, Malines
- 1979 : Galerie Horizons, Bruxelles
- 1981 : Galerie Horizons, Bruxelles
- 1982 : Galerie Gorosane, Paris
- 1983 : Galerie Hutse, Bruxelles ; Salle des fĂŞtes, MĂŞle-sur-Sarthe, France
- 1985 : Maison pour tous, Mortagne-au-Perche
- 1986 : Galerie des Orfèvres, Paris
- 1988 : Galerie Horizons, Bruxelles ; RĂ©trospective, HĂ´tel de Ville de Bruxelles
- 1989 : Maison pour tous, Mortagne-au-Perche
- 1990 : Galerie Horizons, Bruxelles
- 1992 : Banque Cera, Bruxelles
- 1994 : Club de l’Événement du Jeudi, Paris
- 2006 : Szentendre (Hongrie)
- 2012 : mairie du XIXe arrondissement
Bibliographie
Notes et références
- Insee, « Extrait de l'acte de décès de Lilie Vadja », sur MatchID
- « Livia VAJDA », sur Galerie Saphir (consulté le )
- (hu) « Vajda LĂvia », sur artportal.hu (consultĂ© le )
- Yann Plougastel, « Noces barbares », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Nyiregyháza Holocaust Memorial », sur www.memorialmuseums.org
- Jérôme Garcin, « Le secret de Livia Vajda », sur Bibliobs, (consulté le )
- JFB, « Beaux et amers », sur Le Journal Francophone de Budapest, (consulté le )
- Julia Cserba, « LĂvia Vajda vient de mourir », sur Blog des Mardis hongrois de Paris, (consultĂ© le )
- « UN 27 JANVIER Monique Gehler », sur mauconduit.com (consulté le )
- « biographie », sur Livia Vajda (consulté le )
- Paul Caso, « EXPO LIVIA VAJDA-ELY DENIES-LUCIENNE VANDERVINNEN », sur Le Soir, (consulté le )
- Jérôme Garcin, « L’Evénement du jeudi », 1990, Galerie Horizons, Bruxelles
- « Détail », sur www.cinematheque.cfwb.be, (consulté le )
- « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », sur www.film-documentaire.fr (consulté le )
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
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