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Lillian Schwartz

Lillian F. Schwartz, née le à Cincinnati, est une artiste américaine.

Lillian F. Schwartz
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance

Cincinnati
Nationalité
Américaine
Activité
Art par ordinateur, sculpture, peinture, collage
Formation
Mouvement
Art assisté par ordinateur
Archives conservées par
Site web

Lillian Schwartz est considérée comme une pionnière de l'art assisté par ordinateur. Elle est également l'une des premières artistes à avoir fondé la quasi-totalité de sa production artistique sur le médium numérique ainsi que l'art par ordinateur. La majorité de ses projets novateurs ont par ailleurs été réalisés au courant des années 1960 et 1970, soit bien avant la révolution de l'ordinateur de bureau ne rende le matériel informatique ainsi que les logiciels largement plus accessibles aux artistes.

Biographie

Enfance et débuts d'une formation artistique

Née d'une mère britannique et d'une père russe, Lillian Schwartz a grandi dans une grande famille faisant partie de la classe moyenne. Douzième enfant d'une famille de treize, elle a toujours été encouragée, surtout par sa mère, à exprimer sa créativité artistique. Jeune fille, pendant la Grande Dépression, elle a expérimenté avec l'ardoise, la boue, les bâtons et la craie comme matériaux libres pour exprimer sa créativité artistique[2].

Bien qu'elle ait Ă©tudiĂ© pour devenir infirmière dans le cadre d'un programme d'Ă©ducation de la Seconde Guerre mondiale, elle s'est vite rendue compte de son intĂ©rĂŞt plus marquĂ© pour les arts et le mĂ©tier d'artiste qui en dĂ©coulait. Avant que son intĂ©rĂŞt marquĂ© pour l'art computationnel ne dĂ©finisse ses crĂ©ations artistiques, Lillian Schwartz s'inspire de sa formation acadĂ©mique en anatomie et en biologie pour confectionner des sculptures en plâtre. Son Ă©ducation artistique dĂ©bute dès la fin de la Seconde Guerre mondiale au Japon. StationnĂ©e pendant l'occupation d'après-guerre dans une zone situĂ©e entre Hiroshima et Nagasaki, elle contracte cependant la polio. Cette maladie qui s’attaque gĂ©nĂ©ralement au système nerveux central affecte grandement les cellules nerveuses qui font fonctionner les muscles, ce qui peut entraĂ®ner, entre autres, la paralysie[3]. Pour se remettre de sa maladie, elle Ă©tudie la calligraphie avec Tshiro. Elle ne s'est pourtant jamais tout Ă  fait remise de son sĂ©jour au Japon et ses premières acryliques tĂ©moignent de cette pĂ©riode plus sombre de sa carrière artistique oĂą les fantĂ´mes de la guerre se sont joints Ă  la maladie favorisant un caractère souvent sombre et mornes dans ses premières acryliques. DĂ©laissant les huiles et les acryliques, Lillian Schwartz favorise alors la technique du collage dans laquelle elle regroupe son imagination, son intuition et ses Ă©motions[4]. Schwartz explique qu'elle a toujours favorisĂ© l'utilisation de matĂ©riaux de son temps[4] soit principalement des matĂ©riaux recyclĂ©s tel que le plastique. Artiste autodidacte, Lillian Schwartz travaille avec d'innombrable matĂ©riaux avant de se concentrer Ă  l'art computationnel.

Carrière

En 1966, Schwartz commence Ă  travailler avec des caissons lumineux et des dispositifs mĂ©caniques. Elle s'intĂ©resse alors Ă  la sculpture cinĂ©tique. Lors de l'exposition « The Machine as Seen at the End of the Mechanical Age », qui s'ouvre en 1968 au Museum of Modern Art de New York, Schwartz prĂ©sente une sculpture cinĂ©tique et interactive : Proxima Centauri. Elle fait alors partie des artistes sĂ©lectionnĂ©s par le collectif E.A.T. (Experiments in Art and Technology) et s’associe avec l’ingĂ©nieur danois Per Biorn[5]. Lors du vernissage de cette exposition, elle rencontre Leon Harmon qui l'invite aux Laboratoires Bell.

Elle Ă©tudie la programmation et l'informatique avec l'ingĂ©nieur John Vollaro les six premiers mois de son entrĂ©e aux laboratoires. Elle collabore Ă©troitement avec de nombreux scientifiques qui y travaillent dont Ken Knowlton[6]. Il dĂ©veloppe pour elle des langages de programmation lui permettant de crĂ©er des images numĂ©riques. De cette collaboration ressort une sĂ©rie de films animĂ©s par ordinateur, construit Ă  partir de la sortie d'algorithmes gĂ©nĂ©ratifs visuels Ă©crits par Knowlton et Ă©ditĂ©s par Schwartz. Bien qu'elle travaille principalement avec le mĂ©dium de l'ordinateur, elle fait Ă©galement des peintures et des films avec une combinaison de peinture manuelle, de collages numĂ©riques, de traitement d'images et de post-traitement optique, travaillant d'abord avec le langage graphique de Knowlton 1963, Beflix, puis avec Explor et Symbolics. En 1975, Schwartz collabore avec Knowlton et ils rĂ©alisent dix des premiers films animĂ©s numĂ©riquement Ă  ĂŞtre prĂ©sentĂ©s comme Ĺ“uvres d'art soit : Pixillation, Olympiad, UFO's, Enigma, Googolplex, Apotheosis, Affinities, Kinesis, Alae et Metamorphosis.

Alors que ces 10 films n'impliquaient pas encore l'Ă©dition numĂ©rique d'images ou de sĂ©quences d'images, puisque Schwartz les avait Ă©ditĂ©s comme des films physiques de façon conventionnelle, elle rĂ©ajuste ses mĂ©thodes dans son travail des pĂ©riodes suivantes. Le bricolage crĂ©atif qu'elle crĂ©e avec diffĂ©rentes techniques souvent dites technologies de pointe, prĂ©figure ce qui deviendra plus tard une pratique courante dans des programmes tels que Photoshop et Final Cut Pro.

Schwartz a contribué à la recherche scientifique sur la perception des couleurs et du son et, qui plus est, elle a été consultante aux Laboratoires AT & T Bell, au Laboratoire de recherche Thomas J. Watson d'IBM, au Centre de recherche Exxon et aux Bell Labs Innovations de Lucent Technologies.

Ĺ’uvres

Sculptures

  • Proxima Centauri se prĂ©sente comme une large boĂ®te noire qui sert de base Ă  un globe en verre de couleur laiteuse. MalgrĂ© son apparence Ă©purĂ©e, Proxima Centauri cache une ingĂ©nierie complexe, mobilisant des mĂ©canismes Ă©lectroniques. Ă€ l’intĂ©rieur de la base du globe se nichent un projecteur de diapositive, des ampoules de couleur et une cuve Ă  ondes. Ce dispositif est conçu pour projeter les images des diapositives sur le globe, celles-ci Ă©tant colorĂ©es par les ampoules et dĂ©formĂ©es par la cuve Ă  ondes. La projection des images se dĂ©clenche lorsqu'un spectateur s'approche, grâce au tapis sensitif reliĂ© aux mĂ©canismes internes de la sculpture.

Films d'animation

  • Pixillation (1969) illustre les prouesses faites en termes d’image numĂ©rique, rendues possibles avec les avancĂ©es technologiques dans la programmation. Il est dĂ©crit par Schwartz comme une « combinaison atypique de talents artistique et technologique ». Ce court film de trois minutes rassemble en effet des sĂ©quences « faites main » et d'autres animĂ©es par ordinateur, qui se rĂ©pondent entre elles. Les diffĂ©rentes sĂ©quences du film se rejoignent sur le mouvement de croissance.
  • U.F.O.’s (1971), le second film qu’elle rĂ©alise au sein des laboratoires Bell, tĂ©moigne d’une complexification de l’image conçue par ordinateur. Le film dĂ©bute par des motifs gĂ©nĂ©ratifs abstraits, dont les couleurs saturĂ©es changent progressivement. Puis, apparaissent des images de cercles qui donnent l’impression de se mouvoir les uns par rapport aux autres par un jeu optique. Ces images de cercles proviennent du chimiste George Gilmer, qui rĂ©alisait des films Ă  usage scientifique, mettant en scène des Ă©lĂ©ments constitutifs de la matière.
  • Schwartz rĂ©alise Enigma en 1972. Elle souhaite produire un film animĂ© par ordinateur qui mettrait en application la recherche expĂ©rimentale en optique et qui stimulerait les effets perceptifs de l'intensification chromatique. Le film Ă©tant composĂ© de flashs colorĂ©s, la constance chromatique est donc omniprĂ©sente et donne lieu Ă  une perception hallucinatoire.

Travaux notables en analyse numérique d'œuvres

Mona/Leo

Schwartz a largement utilisĂ© les travaux de LĂ©onard de Vinci dans des expĂ©riences avec des ordinateurs. Une des Ĺ“uvres remarquables qu'elle a crĂ©Ă© est Mona / Leo, pour lequel elle a comparĂ© l'image d'un autoportrait de LĂ©onard de Vinci avec la Joconde, assortissant les deux visages selon certaines caractĂ©ristiques pour montrer leur similaritĂ© structurelle sous-jacente. SpĂ©cifiquement, elle a remplacĂ© le cĂ´tĂ© droit de la Joconde avec le cĂ´tĂ© gauche renversĂ© d'un autoportrait Ă  la sanguine de LĂ©onardo de Vinci. Des lignes superposĂ©es dessinĂ©es sur l'image montrant les alignements Ă©troits du bas de l' Ĺ“il, du sourcil, du nez et du menton l'ont incitĂ©e Ă  soutenir que la Joconde est en partie un autoportrait cryptique de l'artiste. Dans des travaux similaires, elle a Ă©galement enlevĂ© les tons gris de l'autoportrait de LĂ©onard de Vinci et y a superposĂ© l'Ĺ“il de Mona Lisa[7]. Bien que la majoritĂ© ne soit pas convaincu par son argument en faveur de l'identitĂ© de LĂ©onard de Vinci et de la Joconde, un contre-argument commun est que les similitudes sont dues au fait que les deux portraits ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s par la mĂŞme personne et portent donc les marques d'un style caractĂ©ristique. De plus, bien que le dessin sur lequel Schwartz a basĂ© la comparaison soit considĂ©rĂ© comme un autoportrait, il n'y a aucune Ă©vidence historique ferme pour soutenir cette thĂ©orie.

Dans une expĂ©rience similaire, Schwartz a utilisĂ© un programme de ray-tracing personnalisĂ© pour Ă©tudier les anomalies de perspective dans le dessin de la fresque de LĂ©onardo de Vinci de la Cène . Son modèle 3D gĂ©nĂ©rĂ© par ordinateur a montrĂ© que les lignes de perspective de la Cène concordent avec l'architecture du rĂ©fectoire de Santa Maria delle Grazie Ă  Milan oĂą se trouve la fresque, mais seulement en raison de certaines modifications apportĂ©es par LĂ©onardo da Vinci Ă  la norme perspective linĂ©aire de l'Ă©poque.

RĂ©ception du travail 

Schwartz a Ă©tĂ© qualifiĂ© de pionnière dans « l'Ă©tablissement d'ordinateurs comme un moyen artistique valable et fructueux » par le physicien et prix Nobel Arno Penzias et une pionnière et virtuose par le philosophe-artiste Timothy Binkley[8]. Ses films ont participĂ© entre autres Ă  la Biennale de Venise et au Festival de Cannes, et ont reçu de nombreux prix. Parmi ceux-ci est un Oscar avec Ed Emshwiller en 1980 pour des effets spĂ©ciaux sur le film The Lathe of Heaven. Dans les annĂ©es 1980, un spot tĂ©lĂ©visĂ© gĂ©nĂ©rĂ© par ordinateur qu'elle a crĂ©Ă© pour le Museum of Modern Art rĂ©cemment rĂ©novĂ© Ă  New York a Ă©galement remportĂ© un Emmy Award.

Les Ĺ“uvres de Schwartz ont Ă©tĂ© exposĂ©es au Museum of Modern Art de New York, au Metropolitan Museum of Art, au Whitney Museum of Art, au Moderna Museet de Stockholm, au Centre Beaubourg de Paris et au Stedlijk Museum of Art d'Amsterdam. le musĂ©e du Grand Palais (Paris) et dans de nombreuses galeries et festivals du monde entier. Schwartz a Ă©tĂ© un membre visiteur du dĂ©partement d'informatique Ă  l'universitĂ© du Maryland; professeur adjoint au Kean College, DĂ©partement des beaux-arts; professeur adjoint au dĂ©partement des arts visuels de Rutger; professeur auxiliaire au dĂ©partement de psychologie de l'École des arts et des sciences de l'UniversitĂ© de New York; et un membre de la facultĂ© des Ă©tudes supĂ©rieures de l'Ă©cole des arts visuels, NYC. Elle a Ă©galement Ă©tĂ© artiste en rĂ©sidence Ă  Channel 13, WNET, New York. Elle est membre de l'AcadĂ©mie mondiale des sciences et des arts depuis 1988.

Prix et subventions

  • ACM Siggraph 2015 Distinguished Artist Award pour l'ensemble de ses rĂ©alisations en art numĂ©rique, 2015 
  • Prix Cindy des producteurs de films d'information de l'AmĂ©rique pour l'annonce d'intĂ©rĂŞt public du Museum of Modern Art, 1985
  • 27e Prix annuel du Festival du film amĂ©ricain pour l'annonce d'intĂ©rĂŞt public du MusĂ©e d'art moderne, 1985
  • 28e cĂ©rĂ©monie annuelle des New York Emmy Awards, Prix d'excellence de la fonction publique pour l'annonce d'intĂ©rĂŞt public du Museum of Modern Art, 1984 
  • Bourse nationale de dotation pour les arts, 1982
  • Pablo Neruda Prix du rĂ©alisateur et auteur pour Poète de son peuple, 1978
  • Prix du rĂ©alisateur et de l'achat, Sinking Creek Film Festival, pour L'Oiseau, 1978
  • AcadĂ©mie nationale de tĂ©lĂ©vision, des arts et des sciences, Prix spĂ©cial pour les effets spĂ©ciaux pour Enigma, 1972
  • Prix international du jury Icograda pour les ovnis, 1972
  • Prix d'Excellence au Festival International du CinĂ©ma en 16 mm. de MontrĂ©al, pour Enigma, 1972
  • Prix CINE Golden Eagle pour la Pixillation, 1971

Publications

  • Illusion AssistĂ©e par Ordinateur: AmbiguĂŻtĂ©, Perspective et MouvementVisual Computer, 
  • Ordinateurs et appropriation art: la transformation d'un travail ou d'une idĂ©e pour une nouvelle crĂ©ationLeonardo, 29: 1, 1996.
  • Restauration Ă©lectronique: PrĂ©server et restaurer de grandes Ĺ“uvres d'artScan '95 Actes , 1995.
  • L'ordinateur de l'historien de l'artScientific American, .
  • Le Morphing de MonaOrdinateurs et graphiques NumĂ©ro spĂ©cial, Ă©d. C. Machover, Pergamon Press, 1995.
  • Leçons de LĂ©onard de Vinci: Ajouts Ă  son traitĂ© sur les ordinateurs et l'artActes de l'AcadĂ©mie mondiale des arts et des sciences, .
  • Piero della Francesca et l'ordinateur: Analyse, Reconstruction, et HĂ©ritageVisual Computer, Springer-Verlag, 1993.
  • The Computer Artist's Handbook (avec Laurens R. Schwartz). Norton, 1992.
  • Le masque de ShakespearePixel - Journal of Scientific Visualization, 3: 3, mars / .
  • Les artistes informatiques comme interprètes interactifs: la première transmission numĂ©rique par satellite d'un dessin en temps rĂ©elScan: Actes du onzième symposium annuel sur les petits ordinateurs dans les arts, 15-.
  • Art en temps rĂ©el par ordinateurArt interactif et rĂ©alitĂ© artificielle, Ă©d. Gregory Garvey, ACM Siggraph, .
  • L'identification de Mona LisaL'ordinateur visuel, Springer-Verlag, 1988.
  • La mise en scène de la dernière Cène de LĂ©onardLeonardo (Supplemental Issue), Pergamon Press, 1988.
  • Des Ovnis Ă  Pablo NerudaScientific American / International Proceedings Art Expo - Hanovre, 1988.
  • La Joconde de LeonardoArt & Antiques, .
  • L'ordinateur et la crĂ©ativitĂ©Transactions de l'American Philosophical Society, vol. 75, partie 6, 1985.
  • ExpĂ©rimenter avec l'animation par ordinateurSiggraph '84: Les questions interdisciplinaires dans l'art et le design informatiques, 1984.
  • Filmmaking with Computer (avec CB Rubinstein), Interdisciplinary Science Reviews, 4: 4, 1979.
  • Art-Film-OrdinateurArtiste et l'ordinateur, ed. Ruth Leavitt, Harmony Books, 1976.
  • L'artiste et l'animation par ordinateurAnimation par ordinateur, ed. John Halas, Hastings House, 1974.

Notes et références

  1. « http://www.computerhistory.org/collections/catalog/102746737 » (consulté le )
  2. (en) « Lillian F. Schwartz Biography », sur site personnel de l'artiste (consulté le )
  3. (fr + et + en) « Polio (poliomyĂ©lite) », sur Gouvernement du Canada (consultĂ© le )
  4. (en) « Lillian Schwartz-The Artist and the Computer pt.1 », sur Youtube (consulté le )
  5. (en) Lillian et Laurens Schwartz, The computer artist’s handbook : concepts, techniques, and applications, New York, Norton,
  6. (en) Computer History Museum, « Oral History of Lillian F. Schwartz »,
  7. (en-US) « Art Analysis | Lillian F. Schwartz » (consulté le )
  8. (en-US) « Contributions by LS | Lillian F. Schwartz », sur lillian.com (consulté le )

Liens externes

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