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Liliane Dayot

Liliane Dayot, née le [1]à Villeneuve-Saint-Georges et morte le à Paris[2], est une enseignante-chercheuse[3], écrivain, photographe et personnalité politique française. Elle est connue d'une part pour ses travaux sur la pédagogie active menée à l'école Vitruve à Paris dans les années 1980 et d'autre part pour son reportage photographique de juin 1991 sur le bagne de Tazmamart au Maroc, publication à l'origine de la libération des détenus.

Liliane Dayot
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Biographie

École Vitruve

Elle est, en 1981-1982, une des animatrices de l'équipe pédagogique de l'école primaire Vitruve, dans le XXe arrondissement de Paris, connue pour ses expériences de pédagogie active en lien avec l'environnement de l'école menées au sein de l'enseignement public. En 1984, elle en tire, avec le cinéaste Jean-Michel Carré, le film On n'est pas des minus[4], et fait de son travail la base de sa thÚse de doctorat en sciences de l'éducation (Globalisation et projet social : Pratiques différentes à l'école élémentaire) soutenue en 1987[5] - [3]. Cette expérience pédagogique novatrice mettant en avant la méthode globale d'apprentissage de la lecture, est relatée, en 1986, dans Vitruve blouse, livre écrit en collaboration avec plusieurs autres instituteurs[6] - [7]. Selon Sandrine Garcia, « Ce livre expose certaines conséquences des positions les plus radicales adoptées, qui conduisent une partie de l'équipe à dévaloriser l'apprentissage scolaire, favorisant ainsi l'échec des enfants de milieu populaire. »[8].

Bagne de Tazmamart

AprÚs avoir vécu quatre années au Maroc, elle retourne y photographier le bagne de Tazmamart. Elle fait publier ses photos en France en 1991 dans le journal Libération, sous un nom d'emprunt, ce qui conduit les autorités marocaines à reconnaßtre l'existence d'un lieu qu'elles niaient jusqu'alors. Cette publication est suivie de la libération des prisonniers survivants.

Du PSU aux Verts

Militante du Parti socialiste unifié (PSU), puis membre du bureau national de l'Alternative rouge et verte (AREV) aprÚs la dissolution de celui-ci, Liliane Dayot est l'une de celles qui convainquent la minorité de ce parti de fusionner avec les Verts en 1998[9]. Elle participe alors à la construction d'un courant de gauche chez les Verts, avec Françoise Galland et Jean-Pierre Lemaire[10].

Elle devient membre du Conseil national inter-rĂ©gional (CNIR) des Verts dĂšs la premiĂšre assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale qui suit son adhĂ©sion jusqu'Ă  l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de Reims en 2004 et membre active du Conseil d'administration rĂ©gional des Verts d'Île-de-France.

Maroc, amnésie internationale

En , elle publie, en collaboration avec FrĂ©dĂ©ric Lasaygues, Maroc, amnĂ©sie internationale, un livre de photographies tĂ©moignant de la beautĂ© du pays mais aussi de la misĂšre de nombre d'habitants et des difficultĂ©s des militants des droits de l'homme[6]. « Les co-auteurs soulignent que, mĂȘme si la volontĂ© du nouveau monarque demeurait de vouloir changer les choses, les intĂ©rĂȘts en jeu sont tels qu’il faudra s’attendre Ă  des rĂ©sistances considĂ©rables de la part des fĂ©odaux, des grands bourgeois et de tous ceux qui, depuis des dĂ©cennies, ont profitĂ© de la corruption et des abus. »[11]. Le livre est refusĂ© au salon du livre de Bordeaux afin de ne pas indisposer les responsables marocains qui devaient participer Ă  cette manifestation[12].

Débats « TREMA »

Elle est l'organisatrice, avec les Amis de tribune socialiste (ATS - anciens du PSU), de dĂ©bats rĂ©guliers « TREMA Â» au cinĂ©ma La Clef dans le Ve arrondissement de Paris[6].

ConseillĂšre rĂ©gionale d'Île-de-France

En 2004, elle accepte de prendre un mandat politique et est Ă©lue conseillĂšre rĂ©gionale d'ÎIe-de-France (Les Verts)[13] - [3].

Disparition

Elle meurt le à Paris, des suites d'une longue maladie[3], en l'occurrence un cancer du sein contre lequel elle a lutté pendant vingt-cinq ans[14]. Ses obsÚques ont lieu le au cimetiÚre du PÚre-Lachaise.

Publications

  • Patricia Agostini, Michel Bonnard, Bernard Chneiweiss, Liliane Dayot et Laurent Gallice (prĂ©facĂ© par Claude Duneton), Vitruve-blouse, Paris, Ă©d. Syros, coll. « Contre-poisons », , 283 p. (ISBN 2-86738-140-1).
  • Liliane Dayot, Globalisation et projet social : Pratiques diffĂ©rentes Ă  l'Ă©cole Ă©lĂ©mentaire, Paris, thĂšse de doctorat UniversitĂ© Paris 8, .
  • (fr + en) Liliane Dayot (prĂ©f. Gilles Perrault, photogr. Liliane Dayot, textes Liliane Dayot et FrĂ©dĂ©ric Lasaygues), Maroc. AmnĂ©sie internationale (Morocco. International Amnesia), Paris, Ă©ditions Paris-MĂ©diterranĂ©e, , 176 p. (ISBN 2-84272-063-6 et 978-284272-063-6)

Notes et références

  1. « Liliane Dayot (1940-2005) - Auteur - Ressources de la BibliothÚque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. « matchID - Moteur de recherche des décÚs », sur deces.matchid.io (consulté le )
  3. DécÚs de Liliane Dayot, Le Parisien (Val-de-Marne), 6 août 2005 : « LILIANE DAYOT, élue du Val-de-Marne (Verts) au conseil régional d'Ile-de-France, est décédée mardi à Paris des suites d'une longue maladie. Agée de 64 ans, cette enseignante-chercheuse à la retraite était originaire de Villeneuve-Saint-Georges. Elle siégeait notamment à la commission des actions internationales et des affaires européennes et s'est opposée à l'extradition du réfugié italien Cesare Battisti en signant une lettre ouverte au président de la République. / Docteur en sciences de l'éducation, elle est coauteur de « Maroc, amnésie internationale », en collaboration avec Fréderic Lasaygues. Ses obsÚques ont eu lieu hier. »
  4. Les films Grain de sable - Jean-Michel Carré.
  5. Liliane Dayot, Globalisation et projet social : pratiques différentes à l'école élémentaire, Vitruve, Paris 20e, sous la direction de Guy Berger à l'université Paris-VIII.
  6. Guy Philippon, « Portrait d'une militante trĂšs regrettĂ©e Â», Du PSU aux Verts, 16 dĂ©cembre 2014.
  7. « Liliane Dayot », sur www.bibliomonde.com (consulté le ).
  8. Sandrine Garcia, À l'Ă©cole des dyslexiques : naturaliser ou combattre l'Ă©chec scolaire ?, La DĂ©couverte, 2013, livre Ă©lectronique Google, n. p., note 51.
  9. Tudi Kernalegenn, « Le PSU, laboratoire de l'Ă©cologie politique Â», in CASTAGNEZ (NoĂ«lline), JALABERT (Laurent), LAZAR (Marc), MORIN (Gilles), SIRINELLI (Jean-François) dir., Le Parti socialiste unifiĂ© : histoire et postĂ©ritĂ©, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2013, pp. 247-257, en part. p. 256 : « Les historiques enïŹn sont restĂ©s au PSU jusqu’aux annĂ©es 1980, et souvent jusqu’à la toute ïŹn du parti. [...] Ils participent pour une large part Ă  la crĂ©ation de l’AREV (Alternative rouge et verte). Ils n’adhĂšrent pour la plupart aux Verts qu’aprĂšs l’ancrage Ă  gauche de ce parti, leur annĂ©e moyenne d’adhĂ©sion Ă©tant 1996. Tous ont le sentiment d’avoir Ă©tĂ© Ă©cologistes tout en Ă©tant au PSU, et que l’adhĂ©sion aux Verts s’inscrit largement dans la continuitĂ© logique de leur parcours politique. Parmi les ïŹgures de cette trajectoire, nous pouvons mentionner Didier-Claude Rod [...], Liliane Dayot, Guy Philippon ou encore Bernard Delemotte. »
  10. Laurent de Boissieu, Europe Écologie - Les Verts (EELV), chronologie, sur france-politique.fr : « 28 mars 1998. CrĂ©ation du courant "La Gauche des Verts" puis "Autrement Les verts" (ALV) par la fusion de trois courants : - DiVertgences: Francine Bavay, Martin Grindorge, Karine Ansart, Dominique Liot ; - Verts et Ouverts: Didier Claude Rod, Philippe Boursier, Yves FrĂ©mion, Martine Billard ; - Alternative et Écologie: dissidents de AREV (Françoise Galland, Liliane Dayot, Jean-Pierre Lemaire). »
  11. Nancy Dolhem, « L'Afrique du Nord en mutation », Le Monde diplomatique, dĂ©cembre 1999, p. 13 (Les livres du mois) : « on lira aussi le livre de Liliane Dayot (avec la collaboration de FrĂ©dĂ©ric Lasaygues), Maroc, amnĂ©sie internationale (3), Ă©crit avant le dĂ©cĂšs du roi Hassan II, avec la louable intention de rappeler que, malgrĂ© l’alternance, le royaume chĂ©rifien reste le pays de l’arbitraire et des inĂ©galitĂ©s. A l’aide de photographies fort expressives, les auteurs soulignent que, mĂȘme si la volontĂ© du nouveau monarque demeurait de vouloir changer les choses, les intĂ©rĂȘts en jeu sont tels qu’il faudra s’attendre Ă  des rĂ©sistances considĂ©rables de la part des fĂ©odaux, des grands bourgeois et de tous ceux qui, depuis des dĂ©cennies, ont profitĂ© de la corruption et des abus ».
  12. « Présentation du livre Maroc, amnésie internationale », sur bibliomonde.com, BiblioMonde (consulté le ).
  13. RĂ©gionales 2004. 2Ăšme tour. RĂ©sultats. Ile-de-France, 29 mars 2004.
  14. Liliane Dayot, sur le blog d'Alain Lipietz, 5 aoĂ»t 2005 : « Le mal qui devait l’emporter l’attaqua il y a un quart de siĂšcle. Elle est morte Ă  64 ans, elle aura donc passĂ© plus du tiers de sa vie comme cancĂ©reuse, sans jamais dĂ©teler du combat politique mais sans cacher non plus son mal Ă  ses camarades de lutte. »

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