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Les Acteurs de la Comédie-Française

Les Acteurs de la Comédie-Française, ou La Mascarade, est une œuvre attribuée à Antoine Watteau conservée au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg.

Les Acteurs de la Comédie-Française
ou La Mascarade
Artiste
Date
entre 1711 et 1718
Type
Lieu de création
Dimensions (H × L)
20,2 × 25 cm
Propriétaire
No d’inventaire
Inv. no 1131
Localisation

Histoire

Ce tableau, autrefois partie de la collection Crozat à Paris[1], a été acquis par Catherine II pour le musée impérial de l'Ermitage en 1772. L'expert soviétique Inna Nemilova a daté cette œuvre de 1712, car elle présente des traits communs avec Le Bel âge (ou Le Concert), ou bien avec La Polonaise et La Polonaise assise, œuvres de jeunesse composées entre 1710 et 1712. De plus, le petit garçon noir du tableau figure également dans La Conversation, qui a pour date 1712[2] - Mlle_Desmares,_de_La_Thorillière_et_d'autres_comédiens;_nous_inclinons_à_en_retarder_l'exécution_jusque_vers_1714–1715.»_3-0">[3].

Titre

Cette œuvre a changé plusieurs fois de titre. Il était appelé successivement au XVIIIe siècle La Rentrée du bal, Personnages en masques se préparant au bal, La Mascarade et Les Coquettes. Au XIXe siècle, les costumes l'ont fait intituler Les Acteurs de la Comédie-Italienne. Ensuite, après l'étude de dessins de Watteau, les personnages du tableau ont pu être identifiés comme un groupe d'acteurs de la Comédie-Française, jouant Les Trois cousines (comédie de Dancourt[4]). Ce sont, de gauche à droite : Mlle Charlotte Desmares (dite la Desmares, ancienne maîtresse du futur Régent), Philippe Poisson[5] et Pierre Le Noir dit La Thorillière (1659-1731), beau-frère de Dancourt ; la jeune fille à la fraise demeure inconnue.

Conservation

Transféré au palais de Gatchina au milieu du XIXe siècle, le tableau a été ramené à l'Ermitage en 1920.

Expositions
  • 1908, Saint-Pétersbourg, exposition du journal Starye gody (Les Anciennes années), no 286[6][7][8]
  • 1922–1925, Petrograd, exposition de peinture française des XVIIe et XVIIIe siècles[9]:59[10]:172–173
  • 1955, Moscou, exposition d'art français du XVe au XXe siècle[11]
  • 1956, Léningrad, exposition d'art français du XIIe au XXe siècle[12]
  • 1965, Bordeaux, exposition Chefs-d'œuvre de la peinture française dans les musées de l'Ermitage et de Moscou, no 43[13]
  • 1965–1966, Paris, exposition Chefs-d'œuvre de la peinture française dans les musées de Léningrad et de Moscou, no 41[14]
  • 1972, Léningrad, exposition Watteau dans son époque, no 5[15]
  • 1980, Bordeaux, exposition Les arts du théâtre de Watteau à Fragonard, no 67[16]
  • 1984, Washington, Paris et Berlin, exposition Watteau 1684–1721, no P. 29[17]

Notes et références
  1. Le tableau a été acheté en 1713 à N. Bailly.
  2. I. S. Némilova, Peinture d'Europe occidentale des XIIIe – XVIIIe siècles, Musée de l'Ermitage, éditions d'art Aurore, Léningrad, 1977, p. 63.
  3. Mlle_Desmares,_de_La_Thorillière_et_d'autres_comédiens;_nous_inclinons_à_en_retarder_l'exécution_jusque_vers_1714–1715.»-3" class="mw-reference-text">Roland Michel 1984, p. 217.
    «Inna Namilova [sic] datait cette œuvre de 1710–1712, ce qui semble très tôt si l'on tient compte du traitement des personnages et surtout de l'étude psychologique des physionomies, dans lesquelles on a voulu reconnaître des portraits de Mlle Desmares, de La Thorillière et d'autres comédiens; nous inclinons à en retarder l'exécution jusque vers 1714–1715.»
  4. Némilova op. cit.
  5. Il interrompit ses rôles au cours de l'année 1711, jusqu'en 1715.
  6. Benois 1908, p. 729.
  7. Weiner 1909, p. 250.
    «Une autre oeuvre de lui, qui est remarquable, mais qui n’a pas la portée de la Sainte Famille, les Coquettes, fut jadis gravée par Thomassin et appartient également au palais de Gatchina.»
  8. Benois 1910, p. 114.
    «D'un tout autre genre est un petit tableau de Watteau connu dans la gravure sous le nom «Les Coquettes». Le coloris n'en est pas recherché, mais les characters d'Isabelle la rusée, du stupide Pantalon, de la gaie Rosaure et du fourbe Scapin sont rendus avec amour et une grande finessee.»
  9. (ru) Valentin Miller, « L'art français du XVII-ième et du XVIII-ième s.s. les nouvelles salles de l'Ermitage », dans Город: литература, искусство, Петербург, Графические мастерские Академического издательства,‎ , 112 p. (OCLC 32361994), p. 52–78
  10. Serge Ernst, « L’exposition de peinture française des XVIIe et XVIIIe siecles au musée de l’Ermitage, a Petrograd (1922–1925) », Gazette des Beaux-Arts, vol. 17, no 785,‎ , p. 163–182 (lire en ligne)
  11. (ru) Musée des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou (I. A. Antonova, V. N. Berezina, T. A. Borovaya (textes par); V. Prokofiev (ru) (introducion par)), Выставка французского искусства XV-XX вв. Каталог, Moscou, Iskusstvo,‎ , p. 24
  12. (ru) Musée de l'Ermitage, Leningrad, Выставка французского искусства XII-XX вв. (1956; Ленинград). Каталог, Moscou, Iskusstvo,‎ , p. 12
  13. Georges Charensol, « Les musées de Russie a Bordeaux », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 607–613 (ISSN 0035-1962, JSTOR 44590025) :
    « De la maturité date Le Retour du Bal, où, pense-t-on, Watteau a groupé autour d'un négrillon, quatre acteurs du Théâtre Français. »
  14. Georges Charensol, « L'Ermitage au Louvre », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 610–616 (ISSN 0035-1962, JSTOR 44591522) :
    « Une œuvre aussi médiocre n'avait certainement pas sa place à côté du Retour du Bal qui fut reproduit en gravure sous le titre Coquettes qui pour voir galants au Rendez-Vous, ce qui correspond assez mal au sujet qui montre deux ravissantes filles à mi-corps avec un petit nègre, un personnage de comédie et un père noble son vaste chapeau à la main. Watteau a soit peint des acteurs du Théâtre Français, soit déguisé les membres de la famille Bailly à qui il destinait le tableau. Acquis en 1755 par Crozat il fut acheté à la vente de 1772 par la Grande Catherine. »
  15. (en) Cailleux, Jean, « 'Watteau and his times' at the Hermitage », The Burlington Magazine, vol. 114, no 835,‎ , p. 733-734 (ISSN 0007-6287, JSTOR 877114) :
    « [...] His theatre scenes, including the French Comedians (No. 5) are also the theatre of the Court. »
  16. Les Arts du théâtre de Watteau à Fragonard, Bordeaux, La Galerie, , 219 p. (OCLC 606308317), p. 110; cat. no. 67
  17. (en) Hal Opperman, « Watteau 1684-1721 by Margaret Morgan Grasselli, Pierre Rosenberg and Nicole Parmentier », The Art Bulletin, vol. 70, no 2,‎ , p. 354–359 (ISSN 0004-3079, JSTOR 3051127) :
    « Watteau's approach to the theater changed with such works as Coquettes qui pour voir galants (no. 29) and Les habits sont italiens (lost) that represent, according to the best available but still unsatisfactory interpretation, portraits of his friends dressed up in theatrical costume to no particular end. »

Bibliographie
  • [Catalogue Crozat 1755] Catalogue des tableaux du cabinet de M. Crozat Baron de Thières à Paris, Paris, (lire en ligne), p. 65.
  • H. Adhémar et R. Huyghe, Watteau, sa vie, son œuvre, Paris, P. Tisné, (OCLC 853537), p. 119, 220; cat. 154, pl. 84
  • (ru) Y. N. Belova, « Аттрибуция изображенных лиц на картине Антуана Ватто "Актёры французского театра" », dans Экспертиза и атрибуция произведений изобразительного искусства: материалы X научной конференции, Moscou, Magnum Ars,‎ , p. 58–63
  • (ru) Alexandre Benois, « La peinture des époques Baroque et Rococo », Starye Gody,‎ novembre–décembre 1908, p. 720-734
  • Alexandre Benois, « La Peinture Française, Italienne et Anglaise aux xviie et xviiie siècles », dans Les Anciennes écoles de peinture dans les palais et collections privées russes, représentées à l'exposition organisée à St.- Pétersbourg en 1909 par la revue d'art ancien "Staryé gody", Bruxelles, G. van Oest, , 105–119 p. (lire en ligne)
  • (de) Helmut Börsch-Supan, Antoine Watteau, 1684–1721, Cologne, Könemann, coll. « Meister der französischen Kunst », , 140 p. (ISBN 3-8290-1630-1), p. 46–47
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  • Émile Dacier et Albert Vuaflart, Jean de Julienne et les graveurs de Watteau au XVIII-e siècle, t. III : Catalogue, Paris, M. Rousseau, , 152 p. (OCLC 1039156495, lire en ligne)
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  • Margaret Morgan Grasselli, Pierre Rosenberg et Nicole Paramantier, Watteau, 1684-1721 : National Gallery of Art, Washington, 17 juin-23 septembre 1984, Galeries nationales du Grand Palais, Paris, 23 octobre 1984-28 janvier 1985, Château de Charlottenbourg, Berlin, 22 février-26 mai 1985, Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, , 583 p. (ISBN 2-7118-0281-7, OCLC 489647778)
  • Pierre Hédouin, Mosaïque : Peintres, musiciens, littérateurs, artistes dramatiques à partir du 15e siècle jusqu'à nos jours, Paris, Heugel, , [V]-IX, 598 (OCLC 793616363, lire en ligne), p. 97
  • Virgile Josz, Watteau, Paris, Société du Mercure de France, , 495 p. (OCLC 900757508, lire en ligne)
  • Virgile Josz, Antoine Watteau, Paris, H. Piazza et cie, , XVII, 226 (OCLC 900757508, lire en ligne)
  • François-Bernard Lépicié, « Lettre sur la mort de M. Thomassin », Mercure de France,‎ , p. 568–570 (lire en ligne Accès libre)
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  • (ru) I. S. Nemilova, Французская живопись XVIII века, Moscou, Izobrazitel'noe iskusstvo, coll. « Государственный Эрмитаж. Собрание живописи »,‎
  • (ru) I. S. Nemilova, Загадки старых картин, Moscou, Izobrazitel'noe iskusstvo,‎ , 3e éd. (ISBN 5-85200-017-5, OCLC 909190011)
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  • (de) Ernst Henirich Zimmermann, Watteau, Stuttgart, Leipzig, Deutsche Verlags-Anstalt, coll. « Klassiker der Kunst in Gesamtausgaben » (no 21), , XXVI, 200 (OCLC 561124140), p. 122, 190–191
  • Youri Zolovov et al. (trad. Dominique Maliarevitch-Millot), Antoine Watteau : Peintures et dessins dans les musées sovetiques, Leningrad, Aurora, , 116 p.
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