Accueil🇫🇷Chercher

Leendert Viervant le Jeune

Leendert Viervant[1] le Jeune (en néerl. Leendert Viervant de Jonge) (Arnhem, 1752 – Amsterdam, 1801[2]) était un architecte (également d’intérieur) néo-classique néerlandais. Il est le concepteur de divers édifices épars à travers les Pays-Bas.

Leendert Viervant le Jeune
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  49 ans)
Amsterdam
Nationalité
Activité
Père
Hendrik Viervant (d)
Enfant
Hendrik Husly Viervant (d)
Tableau de 1800 représentant la célèbre Salle ovale du musée Teyler à Haarlem, où se voit en particulier la machine électrostatique construite par Martin van Marum, encore enveloppée ici de son boîtier néo-classique. Le tableau est l’œuvre de Wybrand Hendriks, lequel fut pendant de longues années curateur de la collection d’art dudit musée.

Ascendances et carrière

Viervant naquit au sein d’une famille d’architectes, de tailleurs de pierre et de constructeurs de cabinets de curiosités[3]. Son père, Hendrik Viervant, fils du constructeur de cabinet de curiosités et tailleur de pierre Leendert Viervant l’Ancien, épousa Catharina Maria Otten, sœur de l’architecte néo-classique Jacob Otten Husly. Le frère de Hendrik, Anthonie Viervant, était de même concepteur de cabinets de curiosités, et le fils d’Anthonie, Roelof Viervant, dessinait des plans de façades et de pavillons de jardin. Chacun des membres susmentionnés de la famille Viervant avait à son nom quelque édifice hollandais du XVIIIe siècle[4].

Aussi cet environnement familial offrit-il à Leendert Viervant les prémisses les plus favorables. Né et élevé à Arnhem, ville de province, c’est en effet par son oncle Husly qu’il fut instruit au métier d’architecte. En 1768, il fut admis à la corporation des tailleurs de pierre d’Amsterdam[2], ville dans laquelle il vint donc à vivre et travailler (plus exactement dans le quartier de l’Amstel, et en particulier, entre 1784 et 1790, à peu de distance du pont dit Hogesluis). Selon le témoignage de son oncle Husly, Leendert Viervant était incapable de gérer son argent et menait une vie assez déréglée[5], au point qu’en 1791, ne pouvant honorer ses engagements financiers, il fut contraint de liquider ses biens, même s’il finit par pouvoir trouver un arrangement avec ses créanciers. En 1798, mettant à profit que son prédécesseur eut été évincé pour ses opinions orangistes, il sut se faire nommer l’un des trois directeurs du Directoire des Travaux publics municipaux (néerl. Directorium Stadswerken) de la ville d’Amsterdam.

Ĺ’uvre

Plan en élévation de la Salle ovale du musée Teyler, par Leendert Viervant.
Hôtel de ville de Weesp, dont Leendert Viervant livra les plans au milieu des années 1770.

Il bĂ©nĂ©ficia de l’enseignement de son oncle Husly, et adopta le style nĂ©o-classique en vogue Ă  l’époque. Peu après son admission Ă  la corporation des tailleurs de pierre d’Amsterdam en 1768, il reçut une commande de la part du conseil de fabrique de l’église dite Oude Kerk (litt. Ă©glise vieille) de cette mĂŞme ville pour « un manteau de cheminĂ©e de marbre de type Bardiglio Ă  montants creux et avec ornementation au centre, pour la somme de 180 florins Â». Entre 1772 et 1776, il dessina les plans de l’hĂ´tel de ville de Weesp. En 1779, il se vit confier par la fondation Teyler la crĂ©ation de l’emblĂ©matique Salle ovale, – y compris l’ameublement de celle-ci et l’observatoire astronomique incorporĂ© dans la toiture –, dont les travaux de construction dĂ©butèrent en 1784. Viervant s’inspira des Ĺ“uvres des architectes François de Neufforge, Michel-Ange et Artus Quellinus, et se laissa guider par les règles en matière d’architecture et de dĂ©coration intĂ©rieure Ă©dictĂ©es par le critique d’art nĂ©o-classique italien Francesco Milizia, tandis que, d’autre part, le savoir-faire que lui avait communiquĂ© sa parentèle lui vint Ă  point nommĂ© dans la conception des boiseries, armoires encastrĂ©es et vitrines, et aussi de l’étui en bois d’allure nĂ©o-classique destinĂ© Ă  envelopper la grosse machine Ă©lectrostatique construite par Martin van Marum et installĂ©e dans la Salle ovale. Les 9 500 florins que Viervant se fit payer pour cette commande firent de lui probablement l’un des architectes les mieux rĂ©munĂ©rĂ©s des Pays-Bas. Son oncle Husly façonna les dĂ©corations en stuc qui ornent le plafond. C’est Ă  Viervant encore que les sociĂ©taires de la fondation Teyler firent appel pour plusieurs autres de leurs projets, dont en particulier le Teylers Hofje (litt. courette ou patio, en rĂ©alitĂ© ensemble de maisonnettes alignĂ©es autour d'une cour intĂ©rieure et, en l'espèce, destinĂ©es Ă  hĂ©berger des femmes âgĂ©es), tous situĂ©s Ă  Haarlem[6].

En 1787, il conçut l’actuelle maison sise au n° 8 de la Kalverstraat à Amsterdam pour le compte de la Société patriotique (néerl. Vaderlandsche Sociëteit) ; si les travaux de construction durent cependant être interrompus par la suite en raison de l’abolition de ladite société, ce fait semble dénoter l’engagement de Viervant dans les cercles dits patriotiques, engagement qui lui vaudra plus tard, en 1798, la fonction de directeur du Directoire des Travaux publics municipaux (Directorium Stadswerken) d’Amsterdam [3] - [7].

Notes et références

Portrait de groupe du comité directeur de la Fondation Teyler, par Wybrand Hendriks. L’homme qui se tient debout au second plan est Leendert Viervant.
  1. La prononciation est comme suit. En ce qui concerne le prénom : la combinaison ee représente toujours, sauf mots étrangers, un é long en néerlandais (se garder donc de prononcer à l’anglaise) ; la voyelle de la deuxième syllabe est un e muet ; le r en néerl. est en principe, et pour la plupart des locuteurs, un r apical, dit r roulé ; l’accent tonique doit reposer sur la première syllabe. En ce qui concerne le patronyme : la combinaison ie se prononce toujours en néerl. comme un i bref, hormis devant r, où il est long, comme c'est ici le cas ; le a est un a ouvert ; la dentale t finale se prononce comme telle ; l’accent tonique est également porté par la première syllabe. Soit, selon la transcription de l’API : /’le:ndǝrt ’vi:rvɑnt/.
    Du reste, Leendert n'est autre que la forme néerlandaise du prénom Léonard.
  2. Genealogieonline.nl Ascendances de Leendert Viervant.
  3. Institut néerlandais d'Architecture (Nederlands Architectuurinstituut) à propos de la famille Viervant.
  4. Arneym, site d'histoire consacré à la ville d'Arnhem, page traitant de la famille Viervant.
  5. Teylers Museum à propos de Leendert Viervant le Jeune (en néerl.)
  6. Teylers Museum Plan de la Salle ovale, numérisé par les soins du musée Teyler.
  7. Boezaard, A. / Zantkuyl, H., Oud Hoorn 1993 p.80-87: Het cultuur-historisch pand Grote Oost 22 en zijn bewoners.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.