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Le Fils des étoiles

Le Fils des étoiles est une musique de scène d'Erik Satie composée en 1892 pour accompagner la pièce homonyme, en trois actes, de Joséphin Peladan.

Le Fils des étoiles
couverture de la partition
Couverture de la première édition des Préludes.

Genre Musique de scène
Nb. de mouvements 3 actes
Musique Erik Satie
Création

Présentation

En 1891, Satie fait la connaissance de Joséphin Peladan, grand maître de la « Rose-Croix du Temple et du Graal »[1], et devient maître de chapelle attitré de l'ordre[2]. C'est dans ce cadre qu'il écrit plusieurs œuvres destinées à accompagner des cérémonies de la confrérie, dont une musique de scène pour une « pastorale kaldéenne » (ou « wagnérie kaldéenne ») en trois actes de Péladan, Le Fils des étoiles[2] - [3].

La partition originale de Satie est composée pour flûtes et harpes, mais seule une version pour piano subsiste aujourd'hui, de la main du compositeur, dont on retient plus particulièrement les préludes, publiés séparément dès 1896 chez E. Baudoux[4].

La création du Fils des étoiles est donnée le [5], lors d'une soirée du premier salon de la Rose-Croix à la galerie parisienne Durand-Ruel[6].

Structure

Programme de la première soirée du Salon de la Rose+Croix.

La musique de scène, d'une durée moyenne d'exécution d'une heure environ[7], comprend six mouvements[2] :

  1. Prélude du premier acte : la Vocation
  2. Thème décoratif : la nuit de Chaldée
  3. Prélude du deuxième acte : l'Initiation
  4. Thème décoratif : la salle basse du grand temple
  5. Prélude du troisième acte : l'Incantation
  6. Thème décoratif : la terrasse du palais du Patesi Goudea

Les Trois préludes seuls ont une durée moyenne d'exécution de dix minutes trente environ[8].

Analyse des Trois Préludes du Fils des étoiles

Comme le note Guy Sacre, les trois préludes « juxtaposent, dans la forme mosaïquée que Satie affectionne, sonneries d'accords et fragments mélodiques »[9].

Alfred Cortot leur attribue, avec d'autres œuvres de la période dite « mystique » de Satie, « une impression de secret et indéfinissable envoûtement »[10].

Les accords parallèles de quartes empilées qui ouvrent le Prélude du premier acte du Fils des étoiles.

Vincent Lajoinie souligne quant à lui l'extrême modernité des Préludes du Fils des étoiles, qui annoncent, « par une étrange faculté divinatoire », la plupart des innovations marquantes du XXe siècle musical : « ainsi y découvre-t-on avec surprise les agrégations de quartes dont Bartók et Scriabine ne feront usage qu'autour de 1910, tandis que certaines superpositions polytonales, voire polymodales, annoncent directement les recherches futures de personnalités aussi diverses que Stravinsky, Milhaud, Ravel ou Roussel[11] ». Il note également les progressions, autant d'ordre rythmique qu'harmonique, qui caractérisent la succession des trois préludes. Ainsi, on remarque l'apparition de nouvelles formules rythmiques, « croches dans la Vocation, triolets dans l'Initiation, double croches dans l'Incantation »[12]. De même, « l'harmonie devient de plus en plus diversifiée au fur et à mesure que l'on avance dans l’œuvre [12] ».

Postérité

Maurice Ravel interprète au piano le premier prélude lors d'un concert de la Société musicale indépendante le à la salle Gaveau[13].

Roland-Manuel a réalisé une orchestration des préludes[14].

Discographie

  • Erik Satie : Complete Piano Works, New Salabert Edition vol.2, Nicolas Horvath (piano), CD Naxos – Grand Piano Records, 2018
  • Satie: Complete Piano Music, Jeroen van Veen (piano), Brilliant Classics 95350, 2016.
  • Tout Satie ! Erik Satie Complete Edition[15], CD 6, Aldo Ciccolini (piano), Erato 0825646047963, 2015.

Bibliographie

Ouvrages généraux

Monographies

  • Vincent Lajoinie, Erik Satie, Lausanne, Éditions L'Âge d'Homme, (ISBN 978-2-8251-3228-9).
  • (en) Robert Orledge, Satie the composer, New York, Cambridge University Press, coll. « Music in the 20th Century », , 394 p. (ISBN 978-0-521-35037-2).
  • Anne Rey, Satie, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Solfèges », 1974, rééd. 1995, 192 p. (ISBN 978-2-02-023487-0 et 2-02-023487-4).
  • Ornella Volta, Satie et la danse, Paris, Éditions Plume, , 206 p. (ISBN 978-2-7021-2160-3)

Notes et références

  1. Adélaïde de Place 1987, p. 630.
  2. Christian Rebisse, « Érik Satie, maître de chapelle des Rose-Croix », sur Rose-Croix.org, (consulté le )
  3. Joséphin Peladan, Le fils des étoiles : pastorale kaldéenne en trois actes, (lire en ligne)
  4. Guy Sacre 1998, p. 2383.
  5. Vincent Lajoinie 1985, p. 66.
  6. (en) Mary E. Davis, Erik Satie, Reaktion Books, (ISBN 978-1-86189-321-5, lire en ligne), p. 49
  7. (en) « Le fils des étoiles, Chaldean… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  8. (en) Alexander Carpenter, « Le fils des étoiles, Chaldean… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  9. Guy Sacre 1998, p. 2384.
  10. Alfred Cortot 1981, p. 732.
  11. Vincent Lajoinie 1985, p. 67.
  12. Vincent Lajoinie 1985, p. 70.
  13. Michel Duchesneau, L'Avant-garde musicale et ses sociétés à Paris de 1871 à 1939, Mardaga, (ISBN 2-87009-634-8), p. 306
  14. Patrick Hala, «Colloque Roland-Manuel (novembre 2016) | Roland-Manuel et le spirituel», sur La revue du Conservatoire, (consulté le )
  15. Camille De Joyeuse, « Tout Satie !… en 10 cd », sur classiquenews.com, (consulté le )

Liens externes

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