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Le ChĂȘne et le Roseau

Le ChĂȘne et le Roseau est la vingt-deuxiĂšme et derniĂšre fable du livre I de Jean de La Fontaine situĂ© dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, Ă©ditĂ© pour la premiĂšre fois en 1668.

Le ChĂȘne et le Roseau
Image illustrative de l’article Le ChĂȘne et le Roseau
Illustration de Grandville.

Auteur Jean de La Fontaine
Pays Drapeau de la France France
Genre Fable
Éditeur Claude Barbin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1668
Chronologie

Texte

LE CHÊNE ET LE ROSEAU

[Ésope[1]]

Le chĂȘne un jour dit au roseau :
« Vous avez bien sujet d'accuser la nature ;
Un roitelet[2] pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent qui d'aventure
Fait rider la face[3] de l'eau
Vous oblige Ă  baisser la tĂȘte :
Cependant[4] que mon front, au Caucase[5] pareil,
Non content d'arrĂȘter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempĂȘte.
Tout vous est aquilon[6], tout me semble zéphyr[7].
Encor si vous naissiez Ă  l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant Ă  souffrir :
Je vous défendrais de l'orage.
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des royaumes du vent[8].
La nature envers vous me semble bien injuste.
— Votre compassion, lui rĂ©pondit l'arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'Ă  vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups Ă©pouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. »
Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'arbre tient bon ; le roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tĂȘte au ciel Ă©tait voisine[9],
Et dont les pieds touchaient Ă  l'empire des morts.

— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le ChĂȘne et le Roseau

Mise en musique

Illustrations

  • Illustration du XVIIe siĂšcle reprĂ©sentant le chĂȘne dĂ©racinĂ© par le vent contrairement au roseau qui « plie et ne rompt pas ».
    Illustration du XVIIe siĂšcle reprĂ©sentant le chĂȘne dĂ©racinĂ© par le vent contrairement au roseau qui « plie et ne rompt pas ».
  • Peinture, huile sur toile de Jules Coignet (1831).
    Peinture, huile sur toile de Jules Coignet (1831).
  • Illustration d'Auguste Vimar (1897).
    Illustration d'Auguste Vimar (1897).
  • Illustration de Benjamin Rabier (1906).
    Illustration de Benjamin Rabier (1906).
  • Illustration de AndrĂ© HellĂ© (1946).
    Illustration de André Hellé (1946).


Notes et références

  1. (fr + grk) Ésope (trad. Émile Chambry), « LE ROSEAU ET L'OLIVIER », sur archive.org,
  2. Petit passereau.
  3. Surface.
  4. Tandis que.
  5. ChaĂźne de montagne, limite entre l'Europe et l'Asie dont le plus haut sommet, l'Elbrous, culmine Ă  5 642 mĂštres.
  6. Vent du nord impétueux, violent et froid.
  7. Vent léger et agréable.
  8. Sur les marécages (expression emprunté à Virgile dans Géorgiques.
  9. Voir Virgile, GĂ©orgiques, II, vers 291-292.

Liens externes

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