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Larmes de joie

Larmes de joie (titre original : Risate di gioia) est un film italien, réalisé en 1960 par Mario Monicelli.

Larmes de joie
Description de cette image, également commentée ci-après
Titre original Risate di gioia
RĂ©alisation Mario Monicelli
Scénario Alberto Moravia (nouvelles)
Suso Cecchi d'Amico
Age et Scarpelli
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de l'Italie Italie
Durée 106 minutes
Sortie 1960

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Durant la nuit de la Saint-Sylvestre, deux hommes, le pickpocket Lello et le vieil acteur Fortunio, se promènent en ville : ils échouent d'un lieu à l'autre, d'une fête à une réception, sans pouvoir être admis et respectés. Ils n'en perdent pourtant pas leur optimisme et leur courage. Mais ils rencontrent Gioia Fabbricotti, surnommée Tortorella, une figurante de péplums à Cinecittà qui rêve de devenir une grande star du cinéma alors qu'elle s'échine dans des petits rôles. Abandonnée par ses amis, elle rejoint le duo et les trois vont tenter, toute la nuit, de voler des biens aux riches..

Fiche technique

Distribution

Autour du film

  • Tortorella (Anna Magnani) et Infortunio (Totò) fĂŞtent l'annĂ©e nouvelle : 1960, annĂ©e symbole. « Managgia al cinematografo ! (Maudit cinĂ©ma !), hurle la fausse blonde Gioia/Magnani au bord de la Fontaine de Trevi, en essayant d'empĂŞcher le touriste amĂ©ricain soĂ»l de s'y baigner Ă  l'instar de la vraie blonde Anita Ekberg dans La dolce vita », Ă©crit Lorenzo Codelli[1]. Ce dernier rappelle que le tournage de Risate di Gioia dĂ©bute le , c'est-Ă -dire presque trois mois après la sortie du film cĂ©lèbre de Fellini. « Les dĂ©cors romains inouĂŻs et les innombrables costumes originaux, pour les deux films, sont choisis et conçus par Piero Gherardi, un talent visionnaire », indique-t-il.
  • Le film avait Ă©tĂ© Ă©crit Ă  l'origine pour Luigi Comencini. Mario Monicelli, qui refusera de tourner pour Dino De Laurentiis une suite Ă  La Grande Guerre (Lion d'Or Ă  Venise, 1959), hĂ©ritera de ce scĂ©nario. De son cĂ´tĂ©, Comencini rĂ©alisera, de façon dĂ©tournĂ©e, le projet dont Monicelli ne voulait pas avec La Grande Pagaille (1960).
  • En 1960, l'Ĺ“uvre d'Alberto Moravia, dont s'inspire le film de Monicelli, est au faĂ®te de sa popularitĂ©. « Suso Cecchi d'Amico et ses collègues scĂ©naristes tirent Larmes de joie des nouvelles Ladri in chiesa et Lacrime di gioia, publiĂ©es dans les recueils Racconti romani, 1954, et Nuovi racconti romani 1959 (et non du seul premier tome comme le mentionne le gĂ©nĂ©rique). Les personnages des sfollati (sans-abri) et des borsari neri (trafiquants du marchĂ© noir) indiquent que ses rĂ©cits se dĂ©roulent peu après la guerre. [...]. »[2] Monicelli Ă©largit et actualise les histoires de Moravia, « en laissant ses crève-la-faim se dĂ©vorer l'un l'autre exactement comme avant le triomphe de l'industrialisation. »[3]
  • « Magnani ne voulait pas Totò comme partenaire puisque, selon elle, il dĂ©classait le film », rappelle Monicelli[4]. « La diva ne comprenait pas qu'en les faisant jouer ensemble, [...], le rĂ©alisateur obtenait un autre merveilleux effet de dĂ©calage », ajoute Lorenzo Codelli. Jacques Lourcelles pense, pour sa part, que « Totò sort ici du burlesque et de la farce (oĂą son talent n'est plus Ă  vanter) pour pĂ©nĂ©trer dans une comĂ©die de mĹ“urs de la meilleure eau. On y trouve un dosage spĂ©cifiquement italien et quasiment sublime entre l'ironie et la compassion vis-Ă -vis des personnages. »[5] « Les scènes oĂą Totò et Magnani Ă©voquent leur "expĂ©rience cinĂ©matographique" sont anthologiques », conclut Jacques Lourcelles. « Miracle ! Miracle ! Miracle ! », s'Ă©crie Magnani pour annoncer 1960. « Miracle ! Miracle ! Miracle ! Quelle foule de gĂ©nies. C'Ă©tait ça l'Ă©poque bĂ©nie du cinĂ©ma italien », estime pour finir Lorenzo Codelli[6].
  • De son cĂ´tĂ©, Vincent Malausa salue, dans Les Cahiers du cinĂ©ma d', la nouvelle diffusion du film en France. Mario Monicelli est alors au sommet de son art et ce « joyau est la chronique d'une nuit de la Saint-Sylvestre qui tourne au dĂ©sastre pour un trio de bras cassĂ©s pathĂ©tiques. [...] Cet Ă©tincelant marathon nocturne doit probablement beaucoup au Fellini de La Strada et au Visconti des Nuits blanches. Mais Monicelli sait se rappeler Ă  la meilleure tradition nĂ©orĂ©aliste en tirant de ces inutiles (le fameux trio Totò/Anna Magnani/Ben Gazzara) une dimension tragi-comique d'une grande acuitĂ© politique », affirme-t-il[7].

Notes et références

  1. in : Positif, no 626, avril 2013.
  2. L. Codelli in : Positif, n° cité.
  3. L. Codelli in : op. cité.
  4. Lorenzo Codelli in : Positif, n° cité.
  5. in Dictionnaire du cinéma - Les films, Robert Laffont, 1992.
  6. in : Positif, no 626, avril 2013.
  7. Monicelli dans la nuit blanche in Cahiers du cinéma, no 688, avril 2013.

Liens externes

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