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Langues kordofaniennes

Les langues kordofaniennes sont un regroupement géographique de cinq groupes de langues parlées situés dans la région de Kordofan au Soudan : les langues katla, rashad, lafofa, talodi-heiban et kadougliennes. Ce regroupement n'est que géographique et pas génétique. Les quatre premiers groupes seraient des branches de la famille des langues nigéro-congolaises, tandis que le groupe kadouglien est une branche de la famille de langues nilo-sahariennes.

Carte des trois groupes de langues katla, rachade et talodi heiban, qui montrent des liens entre eux, sans doute acquis, à la différence des langues kadougliennes.

Les langues kordofaniennes sont les langues résiduelles des populations diverses dites Noubas, agriculteurs qui, fuyant désertification, islam, esclavage et immigrants arabophones réunis en une sorte d'état pirate, le Kordofan, se sont réfugiées au XVIIIe siècle autour des monts Nouba et ont constitué un état qui a perdu son indépendance en 1884, le Tegali.

Les langues kadougliennes n'ont que trois classes nominales, réduites aux trois genres. Les langues katla (julud, kulharong, cakom et tima) n'en ont pas de traces, à la différence des langues talodi-heiban. Quatre des langues rachade (goy, umali, moreb, orig) semblent les avoirs empruntées à celles ci, deux (tingal-kajakja et gom) n'en ayant pas. Les langues latofa en ont aussi mais leurs étymologies n'ont rien de commun.

Histoire

En 1963, Joseph Greenberg a intĂ©grĂ© les langues kordofaniennes Ă  la famille de langues nigĂ©ro-congolaises, proposant la famille nigĂ©ro-kordofanienne. Il n'a pas Ă©tĂ© prouvĂ© que les langues kordofaniennes soient plus Ă©loignĂ©es que les autres branches de la famille nigĂ©ro-congolaise, cependant il n'a pas Ă©tĂ© prouvĂ© non plus qu'elles constituent une branche valide.

Roger Blench a constatĂ© que les langues talodi et heiban possèdent le système de noms caractĂ©ristique du noyau des langues atlantico-congolaises de la famille nigĂ©ro-congolaise, mais que les langues katla n'ont aucune trace d'un tel système, tandis que les langues kadougli et certaines langues rashad semblent avoir acquis ce système par contact prolongĂ© plutĂ´t que par hĂ©ritage. Il a conclu que les langues talodi et haiban appartiennent au noyau de la famille nigĂ©ro-congolaise et que les langues katla et rashad forment une branche pĂ©riphĂ©rique comme la branche mandĂ©e, et que les langues kadougliennes ne font pas partie des langues nigĂ©ro-congolaises.

Classification

Notes et références

    Bibliographie

    • (fr) Quint, Nicolas, Phonologie de la langue koalibe. Dialecte rĂ©rĂ© (Soudan), Paris, l'Harmattan, 2006 (ISBN 2-296-00491-1).
    • (en) Schadeberg, Thilo, Kordofanian, dans John Bendor-Samuel (dirigĂ© par), The Niger-Congo Languages: A Classification and Description of Africa's Largest Language Family, pp. 67-80, Lanham, University Press of America, 1989 (ISBN 978-0819173751).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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