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Langues en Égypte

La langue officielle de l'Égypte est l'arabe standard moderne[2] mais la principale langue parlée est l'arabe égyptien, qui ressemble à l'arabe classique, malgré quelques différences de prononciation de quelques lettres et la vocalisation de certains mots qui changent selon les provinces et les villages. Le siwi – tamazight (berbère) de l'ouest du pays – est toujours parlé à Siwa. Le copte, lui, survit en tant que langue liturgique des chrétiens d'Égypte. Quant au nubien, il demeure une langue parlée par les habitants de Haute-Égypte, dans la région d'Assouan, une région communément appelée Nubie.

Langues en Égypte
Langues officielles Arabe[1]
Langues principales Principales langues parlées (%) :
Langues des signes Langue des signes Ă©gyptienne

L'arabe fut adopté par les Égyptiens après l'invasion arabe de l'Égypte[3]. Les langues parlées sont l'arabe égyptien (68 %), l'arabe saʿïdi (29 %), l'arabe bédouin de l'Est de l'Égypte (en) (1,6 %), l'arabe soudanais (0,6 %), le domari (0,3 %), le nubien (0,3 %), le bedja (0,1 %), le berbère siwi et d'autres encore. Additionnellement, le grec, l'arménien et l'italien sont les principales langues des immigrants. À Alexandrie au XIXe siècle il y avait une large communauté d'Égyptiens Italiens et l'italien était la lingua franca de la ville. Vers 1950, le français deviendra la lingua franca des étrangers, suivi de très près par l'anglais. En 1954-1956, avec la nationalisation du canal de Suez, l'immense majorité des étrangers Européens partent, et l'anglais devint la première langue étrangère. L'arménien est aussi parlé par une petite communauté à Alexandrie, et au Caire.

Les principales langues enseignées à l'école sont donc, en ordre de popularité, l'anglais, le français, l'allemand et l'italien.

Plus récemment, le russe, le chinois, et le farsi (persan) sont aussi des langues étrangères très demandées.

Francophonie

L'Égypte est membre de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF).

De plus, les villes d'Alexandrie, du Caire et de Port-SaĂŻd sont membres de l'Association internationale des maires francophones[4].

Selon l'OIF, l’Égypte compte 2.800.000 francophones [5] . Selon certains, il y aurait 10 000 francophones rĂ©els (un grand nombre travaille dans le tourisme), et quelque 15 000 qui ont des notions de français, souvent très partielles. L'anglais est beaucoup plus important et a dĂ©trĂ´nĂ© le français dès les annĂ©es 1950[6]. Il y a sans doute quelque deux millions d'Égyptiens anglophones complets, surtout chez les plus jeunes, ainsi qu'un nombre Ă©quivalent d'Égyptiens qui ont des notions d'anglais. L'italien est parlĂ© par quelque 20 000 Ă‰gyptiens, ainsi que le grec, surtout Ă  Alexandrie et sa rĂ©gion. Dans l’AntiquitĂ©, le grec ancien cohabitait avec le dĂ©motique, la langues des anciens Égyptiens, Ă  Alexandrie et Naucratis.

Le turc, langue de l'ancien dominateur ottoman est encore parlĂ© par des personnes partiellement d'origine turque, ou des descendants de Turcs, surtout dans les grandes villes du delta du Nil et au Caire. Il reste moins de 20 000 locuteurs du turc dans le pays, des locuteurs souvent très partiels.

Globalement, environ 10 % des Égyptiens sont en mesure de parler ou comprendre une langue étrangère.

Historique

Depuis l'époque khedival, qui suivit la campagne d'Égypte de Napoléon, de nombreux militaires, ingénieurs et médecins s'installèrent en Egypte et fondèrent une communauté francophone influente, parmi eux Soliman Pacha futur généralisime des armées égyptiennes ou Antoine Barthélémy Clot fondateur de école de médecine du Caire et de l'hôpital Abouzabel. Les premieres journaux publiés en Égypte étaient publiés en français ("La Décade Égyptienne" et "Le Courrier d'Égypte")[7]. D'autres communautés étrangères existèrent au même moment, italienne, grecque, israélite, etc. Toutes avaient en commun une « lingua franca » qui était le français. L'élite égyptienne, puis la classe moyenne, envoya ses enfants apprendre le français. Le code napoléonien servit de base aux institutions égyptiennes modernes. Jusqu'en 1956, année de la crise du canal de Suez, la langue française joua un rôle important en Égypte, y compris sous le protectorat britannique.

  • Timbre-poste Ă©gyptien bilingue (arabe et français), Ă©mis en 1897.
    Timbre-poste égyptien bilingue (arabe et français), émis en 1897.
  • Timbre-poste Ă©gyptien bilingue (arabe et français), Ă©mis en 1938 Ă  l’occasion du mariage du roi Farouk et de Farida.
    Timbre-poste égyptien bilingue (arabe et français), émis en 1938 à l’occasion du mariage du roi Farouk et de Farida.

Avec le départ des communautés étrangères d'Égypte, le français ne disparut pas pour autant. Sur le plan international, l'Égypte fut un membre actif au sein de la communauté francophone. C'est l'Égypte qui imposa la langue française dans tous les traités internationaux concernant les crises du Proche-Orient, par l'action du haut diplomate égyptien, Boutros Boutros-Ghali (1922-2016), ancien secrétaire général des Nations unies, qui fut même secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie[8] (OIF).

Pour favoriser l'ouverture d'un dĂ©partement de littĂ©rature francophone, la Bibliothèque nationale de France (BNF) a de son cĂ´tĂ©, dans le cadre de ses actions de coopĂ©ration internationale, effectuĂ© le don Ă  la Bibliotheca Alexandrina de 500 000 ouvrages. Il s'agit de doubles d'ouvrages reçus au titre du dĂ©pĂ´t lĂ©gal, parus entre 1966 et 2006 et couvrant tous les domaines de l'Ă©dition française[9] - [10].

Enseignement du français

La caractéristique essentielle du paysage bilingue égypto-français est sa diversité. Les types d’établissements sont de statuts différents (écoles expérimentales, lycées Al Horreya, écoles d’investissement, écoles confessionnelles).

Soixante-douze Ă©coles dites « bilingues » enseignent le français renforcĂ© (LV1) Ă  45 000 Ă©lèves. Les cours sont assurĂ©s par environ 2 000 enseignants, dont une cinquantaine de Français.

ÉlĂ©ment phare d’un autre pan du bilinguisme en Égypte, le lycĂ©e français du Caire (LFC) scolarise, quant Ă  lui, plus de 1 600 Ă©lèves, parmi lesquels 47 % sont de nationalitĂ© française et 32,5 % de nationalitĂ© Ă©gyptienne.

Il faut y ajouter les 10 000 Ă©lèves supplĂ©mentaires rĂ©partis dans les cinq autres Ă©tablissements cairotes, ainsi que dans le lycĂ©e français d’Alexandrie, le lycĂ©e de Port-SaĂŻd, les petites Ă©coles françaises de Charm el-Cheikh, Hurghada et les nombreux instituts et Ă©coles Ă  cursus français qui poursuivent le mĂŞme objectif. NĂ©anmoins, il existe aujourd'hui des collèges privĂ©s catholiques, qui assurent un enseignement français, et cela dès la seconde. Les Ă©lèves passent aussi le baccalaurĂ©at français tout comme le lycĂ©e français du Caire. Les collèges du SacrĂ©-CĹ“ur de Ghamra, de la Mère de Dieu, de la Sainte Famille ainsi que le Collège de la Salle en sont des exemples.

Enfin, comme composante non nĂ©gligeable du paysage francophone Ă©ducatif Ă©gyptien, on Ă©value Ă  quelque 1,7 million le nombre d’élèves, encadrĂ©s par environ 10 000 enseignants, qui Ă©tudient le français en deuxième langue vivante (LV2)[11].

En ce qui concerne les écoles privées chrétiennes d'enseignement francophone (dont certaines très anciennes et prestigieuses comme le collège de la Sainte Famille du Caire (CSF, collège jésuite) ou bien le collège Saint-Marc à Alexandrie), elles accueillent aujourd'hui une majorité de jeunes musulmans et en minorité seulement les élites chrétiennes traditionnelles (Coptes mais aussi des Égyptiens chrétiens d'origine syro-libanaise ou arménienne). Un contrat passé avec l'État égyptien assure en théorie un contrôle du contenu pédagogique[12].

Voir aussi

Liens externes

  • FrĂ©dĂ©ric AbĂ©cassis, L'enseignement du français en Égypte dans les annĂ©es 1920[13]

Notes et références

  1. « Statistiques mondiales : Les chiffres de tous les pays du monde ! », sur Statistiques Mondiales (consulté le ).
  2. « Constitutional Declaration: A New Stage in the History of the Great Egyptian People », Egypt State Information Service, (consulté le )
  3. « Arab Invasions: The First Islamic Empire », historytoday.com
  4. aimf.asso.fr
  5. « Égypte », sur Francophonie.org (consulté le )
  6. Mme Doha Chiha, La francophonie en Égypte. Aperçu historique, Cahiers de l'Association internationale des études françaises, 2004, vol. 56, no 56, p. 67-73
  7. Luigi Dori Italiani in Africa: Tipografi e giornalisti italiani in Egitto - Africa: Rivista trimestrale di studi e documentazione dell'Istituto italiano per l'Africa e l'Oriente, Anno 14, No. 3 (MAGGIO - GIUGNO 1959), p. 146
  8. Message de Boutros Boutros-Ghali
  9. La Bibliothèque Nationale de France offre 500 000 livres Ă  la bibliothèque d’Alexandrie
  10. Un don exceptionnel de la Bnf à la Bibliothèque d'Alexandrie, Cultures no 111, p. 15
  11. Lettre no 37 - Billet du bilingue
  12. « Les écoles francophones d’Égypte »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  13. Abécassis, Frédéric, « L’enseignement du français en Egypte dans les années 1920 : une néb... », sur revues.org, Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde, SIHFLES (Société internationale pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde, (ISSN 0992-7654, consulté le ).
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