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Langue active

En grammaire et en typologie linguistique, une langue active, ou plus précisément une langue à structure d'actance de type actif-statif, est une langue dont la grammaire marque l'actant unique des verbes intransitifs tantôt comme le sujet tantôt comme l'objet des verbes transitifs. On trouve également les dénominations de langue duale[1] ou d'intransitivité scindée.

Principe

Dans de telles langues, le marquage de la fonction syntaxique tend à être étroitement corrélé au rôle sémantique de l'actant, quelle que soit la transitivité du verbe :

  • l'actant unique d'un verbe intransitif occupant un rĂ´le d'agent (actif) sera marquĂ© comme le sujet d'un verbe transitif ;
  • l'actant unique d'un verbe intransitif occupant un rĂ´le de patient (statif) sera marquĂ© comme l'objet d'un verbe transitif.

Selon les langues considérées, le locuteur peut avoir plus ou moins de latitude dans cette répartition. Cette variation oscille entre deux modèles :

  • dans le modèle « scindĂ© Â», le verbe intransitif impose le marquage actif ou statif de son actant, sans laisser de choix au locuteur : la rĂ©partition est donc lexicale. C'est par exemple le cas en lakota ;
  • dans le modèle « fluide Â», le locuteur peut choisir de marquer l'actant d'un verbe intransitif comme actif ou statif selon le contexte, typiquement selon son animĂ©itĂ© ou selon le degrĂ© de contrĂ´le ou de volition qu'il exerce sur le procès exprimĂ© par le verbe : la rĂ©partition est donc pragmatique. C'est par exemple le cas en guarani.

Les langues actives s'opposent ainsi :

  • aux langues accusatives, qui marquent systĂ©matiquement l'actant unique du verbe intransitif comme le sujet d'un verbe transitif ;
  • aux langues ergatives, qui marquent systĂ©matiquement l'actant unique du verbe intransitif comme l'objet d'un verbe transitif.

RĂ©partition

Les langues actives sont moins répandues que les langues accusatives ou ergatives[2]. Elles ne sont cependant pas rares parmi les langues amérindiennes.

Notes et références

  1. Terminologie proposée par Gilbert Lazard.
  2. World Atlas of Language Structures.

Bibliographie

Liens externes

(en) Martin Haspelmath (dir.), Matthew S. Dryer (dir.), David Gil (dir.) et Bernard Comrie (dir.), The World Atlas of Language Structures Online, Munich, Max Planck Digital Library, (ISBN 978-3-9813099-1-1)

  • Bernard Comrie, chapitre 98 « Alignment of Case Marking »
  • Anna Siewierska, chapitre 100 « Alignment of Verbal Person Marking »
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