Lances de Malissard
Les Lances de Malissard sont un sommet du massif de la Chartreuse, situé dans le département de l'Isère. Plus qu'un sommet à proprement parler, il s'agit d'une longue crête orientée nord / sud, que sépare le col de Bellefond et un long vallon d'alpage (ou combe) d'une autre crête, l'Aulp du Seuil, à l'est, moins élevée, et qui domine la vallée du Grésivaudan. La Lance sud de Malissard culmine à 2 045 m d'altitude et la Lance nord de Malissard à 2 036 m. D'autre part, le Guiers Vif prend sa source à l'extrémité nord de la crête des lances de Malissard.
Lances de Malissard | |
Les Lances de Malissard depuis le Pravouta | |
Géographie | |
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Altitude | 2 045 m[1] |
Massif | Massif de la Chartreuse (Alpes) |
Coordonnées | 45° 20′ 48″ nord, 5° 52′ 24″ est[1] |
Administration | |
Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Isère |
Ascension | |
Voie la plus facile | par le cirque de Saint-Même |
Géologie | |
Roches | Calcaire |
Géologie
Les lances de Malissard constituent un crêt calcaire c'est-à-dire une crête dont un versant est incliné parallèlement aux couches et dont l'autre plus abrupt tranche perpendiculairement les couches[2].
Histoire
Aux environs du Ier siècle, la famille Avei fit graver trois inscriptions dans la roche calcaire pour délimiter son territoire. Parmi celles-ci, une seule inscription romaine est aujourd'hui connue et visitable. Elle indique « HOCVSQVII AVIIORVM » dont la traduction communément admise est « Jusqu'ici s'étend le territoire des Avéiens »[3].
La graphie de la lettre E en II permet de dater cette première inscription gallo-romaine, qui a donné du grain à moudre à ceux qui essayaient de la traduire lorsqu'elle a été redécouverte au XVIIIe siècle dans un journal[4]. D'abord attribuée au Moyen Âge, plusieurs interprétations fantaisistes furent alors proposées, telles que « Je suis arrivé jusqu'à cette fente à oiseaux », « C'est le parc à l'usage des moutons » , ou bien encore « Lieu inaccessible aux brebis ».
Les deux autres inscriptions demeurent introuvables bien que mentionnées sur le cadastre de Saint-Bernard-du-Touvet[3]. Quant à la famille Avei propriétaire des terres, nul écrit ne permet de savoir qui ils sont[4].
Spéléologie
Un réseau spéléologique important se situe sous les Lances de Malissard et non au centre du synclinal de l'Aulp du Seuil.
La rivière de Malissard se développe selon un axe nord-sud et sort à l'exsurgence du Guiers Vif. Le réseau de Malissard est constitué de deux entrées sur le plateau : le trou des Flammes, à 1 535 mètres d'altitude et le gouffre Tasurinchi, à 1 445 mètres d'altitude, ainsi que de la grotte du Guiers Vif[N 1], à 1 140 m d'altitude dans le cirque de Saint-Même.
Son développement qui était de 17 793 m pour 415 m de profondeur en 2008[5], dépassait les 18 000 mètres fin 2016.
La plus ancienne signature trouvée dans la grotte du Guiers Vif[6] remonte à 1659, mais les explorations ont longtemps buté sur un siphon.
En 1992, des Britanniques le passent et font la jonction avec le trou des Flammes[N 2] découvert en 1973. En 1993 le gouffre Tasurinchi[N 3] est relié à l'entrée du Guiers Vif[7] - [8].
Deux autres gouffres, le Ténébreux[N 4] (−360 m)[N 5] et le Cavernicole[N 6] (−362 m), sont situés au-dessus du réseau mais ne sont pas reliés à la rivière de Malissard.
Protection environnementale
Les Lances de Malissard sont situées dans la réserve naturelle nationale des Hauts de Chartreuse.
Notes et références
Notes
- La grotte du Guiers Vif a pour coordonnées 45° 23′ 24″ N, 5° 53′ 28″ E.
- Le gouffre Trou des Flammes a pour coordonnées 45° 22′ 31″ N, 5° 53′ 33″ E.
- Le gouffre Tasurinchi a pour coordonnées 45° 23′ 25″ N, 5° 53′ 50″ E.
- Le gouffre Ténébreux a pour coordonnées 45° 22′ 43″ N, 5° 53′ 09″ E.
- En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude.
- Le gouffre Cavernicole a pour coordonnées 45° 23′ 01″ N, 5° 53′ 12″ E.
Références
- « Carte IGN classique » sur Géoportail.
- Maurice Gidon, « Géologie des Lances de Malissard », sur geol-alp.com (consulté le )
- « Le Guichet du Savoir - Consulter le sujet - Peuple Avéiens », sur www.guichetdusavoir.org (consulté le )
- Marcel Durry, « L'inscription de la crête de Malissard (Massif de la Chartreuse) », Revue des Études Anciennes, vol. 29, no 3, , p. 286–294 (DOI 10.3406/rea.1927.2453, lire en ligne, consulté le )
- Marc Galy, Fédération française de spéléologie, « Le trou des Flammes », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, no 37, , p. 61-66 (ISSN 0336-0326).
- [PDF] Bruno Talour, Quelques classiques spéléologiques en Chartreuse, Spéléo-club de Chartreuse, juin 1995, pages 9-10.
- Bernard Loiseleur, « Le massif du Seuil (Chartreuse, France) », Karstologia : revue de karstologie et de spéléologie physique de la Fédération française de spéléologie et de l'Association française de karstologie, Paris, Fédération française de spéléologie, no 24, , p. 13-28 (ISSN 0751-7688, lire en ligne, consulté le ).
- David Parrot et Estelle Grandsagne, « Tasurinchi - Guiers Vif, une traversée cartusienne », Spelunca, no 157, , p. 23-27 (ISSN 0991-0735, lire en ligne)