Lamour Desrances
Lamour Desrances[1] est un officier qui participa à la Révolution haïtienne.
Naissance |
---|
Biographie
Lamour Desrances naquit en Afrique. Arrivé sur l'île de Saint-Domingue, il finit par s'échapper de la plantation de l'habitation Desrances. Devenu un esclave marron, il constitue un groupe d'esclaves rebelles qui sème la terreur dans la plaine de l'Arcahaie entre Port-au-Prince et Saint-Marc.
En 1801, il réagit vivement aux exécutions ordonnées par Toussaint Louverture contre les rebelles qui sèment la terreur en massacrant les colons blancs. Lamour Desrances s'opposera à Toussaint. Le général français Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau le recrutera et le nommera chef de brigade[2].
Lors de la Guerre des couteaux, Lamour Desrances rejoint le chef mulâtre André Rigaud dans son opposition à Toussaint Louverture. D'origine africaine, Lamour Desrances est un des rares officiers noirs dans le camp des mulâtres. Après la défaite de Rigaud qui s'embarqua pour la France, les troupes armées de Toussaint Louverture et de Jean-Jacques Dessalines traquent Lamour Desrances qui voient en lui un chef rival. Les compagnons d'armes de Lamour Desrances se dispersent dans les forêts. Peu après les forces françaises du général Charles Victoire Emmanuel Leclerc le recrutent comme officier dans sa lutte contre l'armée indigène de Toussaint Louverture.
En 1803, Jean-Jacques Dessalines est reconnu comme général en chef de l'ensemble des troupes de l'armée indigène. Tandis que Dessalines assurait l'organisation militaire de la guerre, il devait aussi coordonner et uniformiser l'armée dans le Nord et l'Artibonite. Alexandre Pétion avait la même mission de coordination dans l'Ouest et Nicolas Geffrard dans le Sud. L'Ouest était dominé par Lamour Dérance, qui lui aussi se proclamait général en chef des départements de l'Ouest et du Sud. Bien qu'il eût donné à Pétion l'assurance du passage de Geffrard qui devait se rendre dans le Sud en , il avait refusé de reconnaître Dessalines en tant que général en chef de l'Armée Indigène. Ce refus se manifesta jusque dans les symboles, Dessalines arborrant le drapeau d'Haïti bleu et rouge alors que Lamour Desrances lui préférant les couleurs noire et rouge. Lamour Dérance avait aussi sous ses ordres Cangé (par contre, celui-ci secrètement reconnut l'autorité de Dessalines) et beaucoup d'anciens partisans de Rigaud, tels Lamarre, Marion, Sanglaou, Mimi Baude, réticents à reconnaître l'autorité de Dessalines, gardant en mémoire la Guerre du Sud[3].
Ce dernier envoie le général Nicolas Geffrard, mâter les derniers soulèvements des partisans de Lamour Desrances à Jacmel[4]. Les forces françaises sont alors définitivement chassées de la plaine du Cul-de-Sac. Lamour Derance est arrêté et son parti anéanti[5]. Jean-Jacques Dessalines devient ainsi maître de la situation avec 15 000 hommes de troupes[6].
Notes et références
- Parfois orthographié L'Amour Desrances ou Lamour Dérance
- Toussaint Louverture défie Bonaparte. p. 386.
- L'opposition de Lamour Desrances à Dessalines.
- La dynamique unitaire autour de Louverture et Dessalines.
- Thomas Madiou, Histoire d'Haïti: 1799-1803, éditions Henri Deschamps, Port-au-Prince, p. 537.
- Arrestation de Lamour Desrances.