Lagynidae

Le nom de la famille vient du genre type Lagynus, de lagyn-, « bouteille, flacon », et de la désinence latine -us « du, de la, comme », littéralement « comme une bouteille », en référence à la forme de l'organisme, quand il n'est pas contracté.

• 
  Lagynus crassicollis
  Lagynus elongatus
  (d'après Maupas).

Lagynus se distingue facilement de la plupart des autres espèces de l'ordre des Prorodontida par son corps en forme de bouteille ou fusiforme et son col annulaire[1].

Foissner en 1983 et Sola considètent que Lagynus diffère significativement de Lacrymaria par sa couronne de nématodesmes entourant la région buccale et une courte brosse qui n'est pas attachée aux kinés somatiques[1].

Maupas en 1883 déclare à propos de l'espèce Lagynus crassicollis : « J'ai rencontré plusieurs fois cet Infusoire dans mes petits aquariums marins, où je tenais des algues recueillies sur les rochers, près d'Alger. Il peut vivre dans l'eau déjà un peu putréfiée. On ne le trouve jamais en grand nombre »[2].

Dans leur étude morphologique et génétique de 2021, Jiang et ses collaborateurs se sont basés sur deux espèces Lagynus binucléatus et Foissnerophrys alveolata, découvertes respectivement dans une piscine d'eau douce et dans la zone intertidale d'une plage de sable, à Qingdao (Chine)[1].

Selon GBIF (9 janvier 2023)[3] :

• Lagynus Quennerstedt, 1867[4].
  • Espèce type : Lagynus elegans (Engelmann, 1862) Quennerstedt, 1867 (Synonyme : Lacrymaria elegans Engelmann, 1862)

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Lagynidae Sola et al., 1990[5].

Le Lagynus est un genre controversé[1]. Il fut établi par Quennerstedt en 1867 pour accueillir les espèces de Lacrymaria de Bory de Saint Vincent, 1824, qui ne sont que légèrement contractiles. Lagynus elegans [note 1] a été désignée comme l’espèce type.

Cependant Kahl, en 1930, n'a pas accepté cette classification et a réparti toutes les espèces de Lagynus dans quatre genres :

• Enchelys Müller, 1773,
• Enchelyodon Claparède et Lachmann, 1859,
• Lacrymaria Bory de Saint Vincent, 1824,
• Trachelocerca Ehrenberg, 1840.

Corliss en 1979 considérant donc Lagynus comme un nomen nudum, n'a pas inclus ce genre dans sa révision systématique des ciliés. En conséquence le nom a été considéré comme un nomen oblitum (un « nom oublié ») [6].

Cependant Foissner en 1983 et Sola et al. en 1990 ont confirmé le genre Lagynus, car différant significativement de Lacrymaria, pour justifier la création de la famille des Lagynidae ; Foissner et ses collaborateurs ont par la suite confirmé le statut taxonomique de ce genre[7].

Néanmoins le nom de famille Lagynidae est un nom. illeg. (nom illégitime) selon The Taxonomicon (9 janvier 2023)[5], car déjà utilisé pour désigner une famille de foraminifères[note 2].

En l'absence de décision concernant les Lagynidae au sens de Sola et al., les biologistes chinois Jiang et ses collaborateurs, utilisent les noms Lagynus et Lagynidae, et, en 2021, créée deux nouvelles espèces Lagynus binucleatus et Foissnerophrys alveolata[1].

• (en) Référence BioLib : Lagynidae Sola et al., 1990 (consulté le 9 janvier 2023)
• (en) Référence Catalogue of Life : Lagynidae (consulté le 9 janvier 2023)
• (fr+en) Référence GBIF : Lagynidae (consulté le 9 janvier 2023)
• (en) Référence The Taxonomicon : Lagynidae Sola et al., 1990, nom. illeg (consulté le 9 janvier 2023)

Images

• Lagynus elegans in Taxonomie et écologie des ciliés[8].
• Lagynus binucleatus in Limin Jiang et al.[1].