Lacanche
Lacanche est une commune française située dans le canton d'Arnay-le-Duc du département de la Côte-d'Or, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Lacanche | |||||
rue qui passe au travers de l'usine. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Côte-d'Or | ||||
Arrondissement | Beaune | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays Arnay Liernais | ||||
Maire Mandat |
Michel Libre 2020-2026 |
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Code postal | 21230 | ||||
Code commune | 21334 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
488 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 68 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 04′ 33″ nord, 4° 33′ 37″ est | ||||
Altitude | Min. 350 m Max. 447 m |
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Superficie | 7,16 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton d'Arnay-le-Duc | ||||
Législatives | Cinquième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Urbanisme
Typologie
Lacanche est une commune rurale[Note 1] - [1].car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2] - [3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (56,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (56,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (50,1 %), forêts (29,7 %), zones urbanisées (6,2 %), eaux continentales[Note 2] (4,8 %), terres arables (4,4 %), zones humides intérieures (3,2 %), zones agricoles hétérogènes (1,6 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire des Forges de Lacanche
Une tradition ancienne
Depuis longtemps des forges existaient à Lacanche, puisqu'il est fait état d’Oddo de Mâlain qui était fondeur du duc de Bourgogne, et qui fut anobli en 1443[8]. Les sires de Mâlain y étaient propriétaires au IXe siècle d'un château fort dont il ne reste pratiquement plus de vestiges actuellement, ses matériaux ayant été « recyclés » pour bâtir la chaussée du grand étang puis plus tard construire une fonderie (vers 1766), et près duquel une forge, la forge d'en bas, fonctionnait installée sur la rivière.
Au XVIIIe siècle
Par son mariage le avec Étiennette Lorenchet veuve de M. Perreney de Balleure, co-seigneur de Tailly (Côte d’Or), Jean-Baptiste de Richard de Curtil, mousquetaire, lieutenant des maréchaux de France, devint seigneur de Lacanche et propriétaire de terres situées à Lacanche, Serve et Bauraudin.
En 1760, Jean-Baptiste Richard de Curtil donne en bail à ferme pour neuf années à compter de 1762 à Antide Niellon, marchand, les revenus de la terre et seigneurie de Lacanche consistant en bâtiments, jardins, prés, terres, moulins, canaux, étangs, ainsi que tous les droits seigneuriaux dépendants des dits lieux : corvées, amendes, cens, redevances et rentes seigneuriales… Mais il se réserve cependant la liberté de faire édifier une forge et des fourneaux, et de faire tirer de la mine et de la castille aux endroits qu’il trouvera dans l’étendue de ses terres. En 1763, il acheta la seigneurie de Coraboeuf près d’Ivry-en-Montagne et par lettre patente en 1778 le fief devint marquisat et prit le nom de marquis de Richard d‘Ivry.
Dès 1763, il édifia une nouvelle forge dans les anciens moulins au bord de la rivière à proximité de l’ancien château de Lacanche dont il laissera en 1773 l’exploitation à ferme à Jean Finot son contremaître. Au décès de ce dernier en 1784, sa veuve cède ses droits, avec l’accord de Jean-Baptiste de Richard de Curtil, à Michel Gros et son neveu Pierre Gros, marchand de fers et banquiers à Châlon-sur-Saône. MM. Gros, riches et entreprenants, avaient l’habitude de gérer de grands domaines ; ils reprendront l’exploitation des forges moyennant un bail s’élevant à 12 500 livres et s’établiront à Lacanche. Ils s’acquitteront de cette rente jusqu’en 1791.
Période révolutionnaire
La Révolution apporta son lot de difficultés : tout d’abord Jean-Baptiste de Richard de Curtil mourut le et son épouse Etiennette Lorenchet dont le fils et le gendre étaient accusés d’émigration, fut condamnée elle aussi en qualité de mère d’émigrés. Leurs biens furent placés sous séquestre et confisqués comme biens nationaux.
MM. Gros ne furent également pas épargnés : l'administration réquisitionna leurs forges pour le service national et la fourniture de matériel et munitions, et sans tenir compte du bail en cours, fit mettre en vente les biens confisqués aux émigrés Richard de Curtil. Ils se sont donc portés adjudicataires des forges et de la ferme qu’ils exploitaient. Le tout fut adjugé au citoyen Caumartin le 27 frimaire an V ().
C’est ainsi que les forges de Lacanche devinrent la propriété des fermiers de Jean-Baptiste Richard de Curtil, et entrèrent dans le XIXe siècle.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[11].
En 2020, la commune comptait 488 habitants[Note 3], en diminution de 15,72 % par rapport à 2014 (Côte-d'Or : +0,7 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Économie
La SIL est une entreprise de fabrication de pianos de cuisine créée en 1982. Léoni est une entreprise d'équipements électriques et électroniques pour automobiles.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Au début du XIXe siècle, Lacanche n'avait pas d'église et dépendait de la paroisse d'Antigny-la-Ville, village situé à 3 km. Le chemin y conduisant se trouve impraticable toutes les fois qu'il y a surabondance d’eau. En 1840, madame veuve Étienne Caumartin, maîtresse de forges et propriétaire demeurant à Lacanche, a donc proposé au Conseil municipal de faire construire à ses frais, risques et périls, une église avec sa cure, de la meubler et de la remettre à la commune quand tout sera achevé… L'église de style néo-classique, achevée en 1843, fut consacrée en 1844 et dédiée à saint Étienne en hommage au défunt maître de forges. Son décor intérieur, composé de fresques en trompe-l'œil au plafond et sur les murs réalisées à la sanguine, en fait toute l'originalité[14]. Elle a été classée pour les décors intérieurs aux Monuments Historiques en 1994.
- Étang de Lacanche, au nord-est du bourg.
- Groupe scolaire Edgar-Drouhin
Construit face à l’église et derrière la mairie à l’initiative du maire Edgar Drouhin, il fut inauguré en 1954 et comporte 2 logements de 4 pièces chacun pour les instituteurs.
- Village fleuri : deux fleurs.
Personnalités liées à la commune
- Familles Caumartin et Coste, maîtres de forges dont Jacques Étienne Caumartin (1769-1825), député de la Côte-d'Or[15]. C'est la famille Coste qui lance les premiers modèles de fourneaux de cuisine au XIXe siècle et crée la marque de piano de cuisine Lacanche[16].
- Gauthier (né le 5 novembre 1940) et Vincent Malraux (né le 11 mars 1943), fils naturels d'André Malraux, se tuent dans un accident de voiture, près de Lacanche (Nationale 6), le 23 mai 1961. Gauthier Malraux meurt sur le coup. Son frère cadet Vincent meurt à la clinique d'Autun.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Beaune – Tome XXI
- Journal officiel de la République française. Lois et décrets, parution 24 mars 1943, (en ligne).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Lacanche – Des origines à l’an 2000 » de Bernard Leblanc - Édité par les Amis du Pays d’Arnay.
- Nicolas Renahy, « Une lignée patronale à la mairie Genèse et vieillissement d'une domination personnalisée (1850-1970) », Politix,‎ 2008/3 (n° 83), pages 75 à 103 (lire en ligne)
- "Lacanche, fabricant de piano sur mesure" de Quentin Domart, L'Expansion, juillet-août 2011, p. 73.