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Lac de saumure

Un bassin de saumure ou lac de saumure (Brine Pool pour les anglophones) est une étendue de saumure, plus ou moins vaste, située sur le fond d'une plaine abyssale océanique.

Cratères sur le fond marin abritant des eaux salées.
Quelques lacs de saumure dans des cratères.

Ces sortes de mares d'eau dense et très salée (3 à 5 fois plus que l'eau de mer) ne sont connues et explorées que depuis quelques années.

Description

Elles peuvent ĂŞtre groupĂ©es et correspondent Ă©ventuellement Ă  des zones de « suintements froids Â» (par opposition aux sources hydrothermales chaudes). Ce sont des Ă©tendues d'eau possĂ©dant une salinitĂ© de trois Ă  cinq fois plus Ă©levĂ©e que l'eau environnante.

GĂ©ographie

Les bassins de saumure seraient plus répandus sur le plateau de l'Antarctique, dans les zones sans ou à très faible courant. En effet, la saumure s'y forme plus abondamment avec le sel exclu par formation des glaces marines.

Écologie

Les saumures elles-mĂŞmes abritent des formes de vie extrĂ©mophiles, ainsi, dans le bassin de l'Atalante, trois espèces de loricifères ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes en 2010 dans les sĂ©diments, les premières formes de vie multicellulaires connues vivant entièrement sans oxygène. De plus, quand elles sont aussi des sources de mĂ©thane ou d'autres hydrocarbures (« suintements froids »), elles sont parfois entourĂ©e d'une riche ceinture de moules oĂą d'autres espèces des grands fonds vivent aussi.

Les bassins de saumure les plus denses sont toxiques pour les animaux marins. Les cadavres de ceux-ci ne s'y enfoncent pas et restent accessibles à des décomposeurs.

  • Carte indiquant le contexte d'un lac de saumure.
    Cartographie par la NOAA d'un bassin de saumure dans le golfe du Mexique : le bassin (« brine ») est au centre, entouré d'un tapis de moules (« mussel bed ») puis du fond marin classique (« normal mud bottom »).
  • Photographie d'un petit sous-marin sur les cĂ´tĂ©s d'un bassin de saumure. Un grand nombre de moules se distingue sur le fond.
    Exploration sous-marine des abords d'une mare d'eau salée, sur la plaine abyssale du golfe du Mexique, montrant un tapis de moules et d'autres organismes extrêmophiles.
  • Photographie du  fond Ă  proximitĂ© d'un bassin de saumure rĂ©vĂ©lant un tapis de moules et une chimère.
    Une chimère nage au-dessus d'un banc de moules des profondeurs, au bord d'un bassin de saumure.
  • Photographie ciblĂ©e sur un poisson allongĂ© localisĂ© au-dessus d'un lit de moules, près d'un bassin de saumure.
    Poisson anguilliforme sur lit de moules, en bordure d'un petit lac de saumure.

Origines

Ces bassins ont une origine géologique. Ils se forment par dissolution des dépôts de sel via la tectonique du sel. La saumure contient souvent également des concentrations élevées de méthane, ce qui attire les communautés bactériennes et animales aux métabolisme chimiosynthétiques ou vivant en association ou symbiose avec des organismes chimiosynthétiques. Ces animaux font partie des espèces dites extrêmophiles [1].

Intérêt scientifique

Des phénomènes de salinisation altèrent de nombreux environnements (sol) terrestres. Des lacs d'eau hypersalée pourraient exister sur Mars ou d'autres planètes. Le méthane est courant dans l'espace et sur d'autres planètes[2]. Comprendre comment des espèces peuvent vivre dans ces environnements ou à leurs abords intéresse donc les responsables de l'exploration spatiale, les exobiologistes et les écologues.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • J. Frederick Grassle, « The Ecology of Deep-Sea Hydrothermal Vent Communities », Advances in Marine Biology, Volume 23, 1987, pages 301-362 (RĂ©sumĂ©)
  • C. Mary R. Fowler, Verena Tunnicliffe, « Hydrothermal vent communities and plate tectonics Â», Endeavour, Volume 21, no 4, 1997, pages 164-168 (RĂ©sumĂ©)
  • P. A. Tyler, C. M. Young, « Reproduction and dispersal at vents and cold seeps », J. Mar. Biol. Assoc. UK, no 79, 1999, p. 193–208.
  • C. M. Young, E. Vazquez, A. Metaxas, P. A. Tyler, « Embryology of vestimentiferan tube worms from deep-sea methane/sulfide seeps », Nature, no 314, 1996, p. 514–516.

Liens internes

Notes et références

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