La Jeune Femme d'Amajac
La Jeune Femme d'Amajac (espagnol : La Joven de Amajac [aˈmaxak]) est une sculpture précolombienne représentant une femme indigène. La pièce est exposée au Musée national d'anthropologie de Mexico. Elle est découverte en janvier 2021 dans la région de Huasteca, dans l'est du Mexique. Une réplique est prévue pour remplacer le monument à Christophe Colomb le long du Paseo de la Reforma de Mexico[1].
La Joven de Amajac
Type |
Sculpture de la civilisation Huastèque |
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Fondation |
Période Postclassique (entre 1451–1521) |
Sculpteur |
inconnu |
Matériau |
Calcaire |
Hauteur |
2 m |
Largeur |
0,5 m |
Remplace |
Monument to Christopher Columbus (en) |
Pays | |
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ville |
Municipalité d'Álamo |
Etat |
Veracruz |
Commune |
Hidalgo Amajac |
Stationnement |
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Coordonnées |
20° 54′ 16″ N, 97° 37′ 42″ O |
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On estime que la sculpture date d'entre 1450 et 1521, pendant la période postclassique. Elle fait 2 mètres de haut, 60 centimètres de large et 25 centimères d'épaisseur. Cette œuvre d'art en calcaire épais représente une femme portant un chemisier et une jupe jusqu'à la cheville[2]. Ses yeux sont creux, ce qui indique qu'ils contenaient probablement des pierres[3]. A ses pieds nus[3], se trouve un pieu qui permettait de placer la sculpture debout dans le sol[4].
Découverte
Un groupe d'agriculteurs découvre la sculpture le 1er janvier 2021 alors qu'il se préparait à labourer la terre dans un champ d'agrumes dans la ville d'Hidalgo Amajac, dans la municipalité d'Álamo, dans l'Etat de Veracruz[5] - [6]. L'on ne sait pas qui c'est censé représenter[1]. L'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) le considère comme similaire à la déesse de la fertilité des Huastèques, mais ne l'écarte pas comme étant la représentation d'un membre de l'élite[1]. C'est la première sculpture de ce genre à être trouvée près de la rivière Tuxpan[5].
Selon Alejandra Frausto Guerrero, cheffe du Secrétariat à la Culture, la découverte est significative. Représentant probablement une femme dirigeante importante, il soutient l'idée de la participation des femmes à la vie politique des Huastèques[4].
Exposition
La Jeune Femme d'Amajac est présentée au Musée national d'anthropologie du Mexique (MNA) pour l'exposition La Grandeza de México (en français : La grandeur du Mexique)[7]. La statue quitte temporairement le musée car elle est renvoyée à Hidalgo Amajac, où elle reçoit un hommage lors d'un festival culturel organisé par ses habitants[8]. Dans le même temps, la sculpture inaugure symboliquement le Recinto Cultural de Hidalgo Amajac (Enceinte Culturelle d'Hidalgo Amajac), où elle sera exposée en permanence une fois l'exposition MNA terminée le 14 août 2022[9].
En novembre 2021, le Secrétariat à la Culture et l'INAH ont filmé et publié un documentaire intitulé La Joven de Amajac, una mujer entre el naranjal (en français : La jeune femme d'Amajac, une femme parmi les orangeraies)[10].
Réplique et controverse
Le 12 octobre 2021, il est annoncé qu'une réplique de La Jeune Femme d'Amajac remplacera le Monument à Christophe Colomb le long du Paseo de la Reforma de Mexico. La statue de Colomb est enlevée en octobre 2020 par le gouvernement local[11].
Elle remplace aussi la proposition d'installer Tlalli, une tête géante d'une indigène par l'artiste Pedro Reyes. La proposition de Reyes n'est pas bien accueillie et est annulée par la ville en septembre 2021 notamment car Pedro Reyes est mestizo et non indigène ainsi qu'un homme et non une femme[12] - [13]. De plus, selon la linguiste Yásnaya Aguilar, le nom de la statue qui est aussi de l'indigène ne provient pas de la langue parlée par les indigènes à l'époque[14].
La Jeune Femme d'Amajac fera environ 6 mètres de haut et se tiendra au sommet du piédestal néoclassique du 19e siècle créé pour la statue de Christophe Colomb[11] - [15]. La sculpture coûtera 7,5 millions de pesos (environ 376 000 dollars américains)[16]. La sculpture remplacera également le rond-point Women Who Fight, un espace approprié par les féministes quelques jours après l'annonce de Tlalli[17].
Références
- (en) « Mexico City to replace Columbus statue with pre-Hispanic sculpture of woman », sur the Guardian, (consulté le )
- (en) Laura Geggel published, « Statue of mysterious woman with 'Star Wars'-like headdress found in Mexico », sur livescience.com, (consulté le )
- « First pre-Colombian sculpture of the female form found in Veracruz », TecReview, Monterrey Institute of Technology and Higher Education, (consulté le )
- Geggel, « Statue of mysterious woman with 'Star Wars'-like headdress found in Mexico », Live Science, (consulté le )
- « A one-of-its-kind pre-Hispanic sculpture has been discovered in Veracruz », Rivera Maya News, Hidalgo Amajac, Veracruz, (consulté le )
- (es) Salazar, « ¿Cómo se encontró 'La joven de Amajac' en Veracruz y a quién representa? », Milenio, (consulté le )
- (es) Guillén, « ‘La joven de Amajac’: la historia detrás de la escultura hallada entre naranjos que sustituirá a Colón en Reforma », El País, (consulté le )
- (es) Salazar, « La 'joven gobernante' de Amajac regresa a Álamo tras exposición en el INAH », Milenio, (consulté le )
- (es) « Trasladan a escultura huasteca 'Joven de Amajac' al Museo Nacional de Antropología en CDMX », Elementos MX, Álamo, Veracruz, (consulté le )
- (es) « Documental sobre la joven de Amajac se estrena en medios públicos », El Economista, (consulté le )
- Agren, « Mexico City to replace Columbus statue with pre-Hispanic sculpture of woman », The Guardian, (consulté le )
- (es) « Rechazan a Pedro Reyes como creador de escultura indígena », sur El Economista (consulté le )
- (es) « “La joven de Amajac”, la escultura que representará a las mujeres indígenas y sustituirá a Cristóbal Colón en Reforma », Infobae, (consulté le )
- (es) « Critican escultura de mujer indígena que sustituirá a Colón; es una cabeza olmeca con nombre náhuatl », sur El Financiero (consulté le )
- (es) « 'La joven de Amajac' sustituirá finalmente a la estatua de Colón en la Ciudad de México », DW, (consulté le )
- (es) Paz Avendaño, « Se destinaron 7.5 mdp para realizar la escultura 'La Joven de Amajac' », La Crónica de Hoy, (consulté le )
- Sautto, « Ephemeral Monuments », Goethe-Institut, (consulté le )
Liens externes
- Jewell, « Cultural Commentary: Goodbye Columbus — Mexico City’s 'La Joven de Amajac' and 'Tlalli' Sculptures », The Arts Fuse, (en anglais)
- [vidéo] La Joven de Amajac, una mujer entre el naranjal sur YouTube (en espagnol)