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La France libre (1884)

La France libre est un quotidien politique français de gauche diffusé de 1884 à 1886.

La France libre
Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Quotidien
Format Grand folio
Genre Politique
Date de fondation
Date du dernier numéro
Ville d’édition Paris

RĂ©dacteur en chef Adolphe Maujan
ISSN 2648-4927

Histoire

Caricature d'Adolphe Maujan par Coll-Toc (1885).

Après une première tentative avortĂ©e sous la direction de Jean-Marguerite-Paul - dit « Camille Â» - Farcy (1840-1884) en 1883[1], La France libre voit le jour en , quand plusieurs journalistes quittent le quotidien La France, fondĂ© par Émile de Girardin et repris depuis 1881 par l'homme d'affaires Charles Lalou. Ce dernier est alors accusĂ© par une partie de la presse radicale d'avoir cĂ©dĂ© Ă  des pressions judiciaires et d'avoir voulu donner des gages au gouvernement opportuniste en interrompant une virulente campagne menĂ©e par Judet contre la politique menĂ©e en Corse (affaire Saint-Elme)[2]. Ce revirement politique brutal provoque la dĂ©mission de Judet et de plusieurs autres rĂ©dacteurs de La France, tels que FĂ©lix Granet, Charles-Marie Limousin et RaphaĂ«l ParĂ©.

Ces deux derniers s'associent Ă  Farcy et Ă  l'ex-capitaine Adolphe Maujan pour fonder un nouveau journal du soir[3] reprenant le titre de la feuille de Lalou, auquel Farcy a ajoutĂ© l'Ă©pithète « libre Â». Ses bureaux sont installĂ©s au no 12 de la rue du Croissant[4].

Directeur politique[3] et rédacteur en chef[5] de La France libre, Maujan est un ancien officier reconverti dans la politique radicale. Il est fermement opposé aux opportunistes (le général Campenon, ministre de Jules Ferry, étant responsable de sa récente démission de l'armée).

Le nouveau journal, qui a pour devise « Tout par le peuple et pour le peuple Â»[6], expose son programme dans son premier numĂ©ro, datĂ© du : vouĂ©e Ă  « la dĂ©fense de la RĂ©publique libĂ©rale et dĂ©mocratique », l'Ă©quipe de La France libre s'y dĂ©clare insensible au « marchandage des fonds secrets Â» et aux « trafics menaçants du pouvoir Â», faisant ainsi allusion au revirement de Lalou. La dĂ©termination des rĂ©dacteurs du nouveau quotidien est saluĂ©e par leurs confrères de La Justice[3], de La Lanterne[7] et du Radical[5], dont ils partagent la ligne radicale-socialiste.

Des changements ont lieu dans la rédaction au cours de l'année, avec la mort de Farcy en août puis le départ de Paré et Limousin, compensé par l'arrivée de Maurice Talmeyr, Gaston Labat et Populus à partir du mois de novembre[8].

Lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1885, La France libre ne parvient pas Ă  s'entendre avec les autres journaux radicaux, tels que La Justice de Clemenceau et Le Radical de Maret[9], qui forment une « Union de la presse radicale socialiste » (UP) avec Le Rappel, Le Petit Parisien, La Nation de Camille Dreyfus et quatre autres confrères. La France libre sert donc d'organe Ă  un « ComitĂ© central des groupes rĂ©publicains radicaux socialistes de la Seine Â» (CC), dit « comitĂ© Maujan Â»[10]. Le CC, dont la liste a rencontrĂ© beaucoup moins de succès au premier tour que celle de l'UP, se rallie ensuite Ă  cette dernière et Ă  d'autres comitĂ©s rĂ©publicains pour former l'« Union des comitĂ©s et des journaux rĂ©publicains Â»[11], dont la liste est Ă©lue en bloc au second tour. Lors des Ă©lections complĂ©mentaires du , seul Maillard est Ă©lu dĂ©putĂ© avec l'appui conjoint du comitĂ© Maujan et de l'UP, cette dernière ayant Ă©galement patronnĂ© les cinq autres Ă©lus. Les autres candidats du CC les moins mal placĂ©s, Gambon et Maujan, ne sont arrivĂ©s qu'en 32e et 33e positions au premier tour[12].

La France libre cesse de paraître au début du mois de . En 1889, quelques journaux évoquent une réapparition de La France libre sous la direction de Maujan et de Labat en vue des élections législatives[13], mais cette relance n'a finalement pas lieu.

Collaborateurs

Notes et références

  1. Le Radical, 2 mars 1883, p. 2.
  2. Camille Pelletan, « L'Ă©volution de La France Â» et « Le scandale Lalou Â», La Justice, 11 et 14 juin 1884, p. 1.
  3. La Justice, 19 juin 1884, p. 1.
  4. Le Radical, 12 juillet 1884, p. 4.
  5. Le Radical, 20 juin 1884, p. 2.
  6. Le Radical, 2 janvier 1909, p. 1.
  7. La Lanterne, 20 juin 1884, p. 3.
  8. Le Radical, 2 novembre 1884, p. 2.
  9. Le Gaulois, 20 août 1885, p. 3.
  10. Journal des débats, 12 septembre 1885, p. 2.
  11. Journal des débats, 12 octobre 1885, p. 1.
  12. Le Radical, 16 décembre 1885, p. 1.
  13. La Lanterne, 11 janvier 1889, p. 2.
  14. Le Radical, 13 février 1885, p. 4.
  15. La Justice, 16 octobre 1885, p. 2.
  16. Le Rappel, 1er décembre 1885, p. 2.
  17. La Justice, 30 septembre 1885, p. 1.
  18. Le Radical, 20 avril 1906, p. 2.
  19. La Justice, 1er septembre 1884, p. 4.
  20. Le Radical, 20 août 1884, p. 4.
  21. Le Radical, 19 mars 1906, p. 2.
  22. Georges d'Heylli, Dictionnaire des pseudonymes, Paris, Dentu, 1887, p. 411.
  23. Le XIXe siècle, 1er juillet 1885, p. 3.

Voir aussi

Bibliographie

  • Émile Mermet, Annuaire de la presse française, Paris, 1885, p. LXIV-LXV.

Liens externes

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