La Ferme, matin
La Ferme, matin, également nommée Les Bouilleurs de cru, est une peinture à l’huile sur toile de 65 × 92 cm[1] réalisée en 1893 par Henri-Edmond Cross (1856-1910).
Artiste | |
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Date | |
Type |
Scène de genre (en) |
Technique | |
Dimensions (H Ă— L) |
65 Ă— 92 cm |
Mouvements | |
No d’inventaire |
98.1.1 |
Localisation |
Histoire
Cette Ĺ“uvre provient de la collection Henri Matisse[2], puis celle de Jean Matisse. Cross donne Ă Matisse La Ferme, matin en 1904 et celui-ci lui offre en Ă©change une vue du jardin du Luxembourg et Tulipes Perroquet I[3].
La ville de Nancy acquiert le tableau pour 4 millions de francs[4] grâce à une souscription publique lancée par l'association Emmanuel Héré du FRAM et du fonds patrimoine en 1998[2]. Cet achat a été pensé lors de la rénovation du musée des Beaux-Arts de Nancy de 1996 à 1998, afin d'enrichir la partie des collections dédiée à la période charnière entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle caractérisée par l'Art nouveau, mouvement emblématique de la ville avec l'école de Nancy[2]. Il est alors décidé d'acquérir une œuvre pointilliste, afin de faire le lien entre le naturalisme de Jules Bastien-Lepage et Émile Friant, l'impressionnisme d'Édouard Manet et Claude Monet et le travail des peintres Albert Marquet, Pierre Bonnard et Félix Vallotton[2]. Le tableau est exposé en regard avec d'autres scènes de genre[5].
Description et style
La peinture représente, dans un style pointilliste des bouilleurs de cru dans la lumière matinale[2]. Les volutes de fumées et le tronc des arbres, stylisés dans des courbes géométriques sinueuses décoratives annoncent le style art nouveau, en particulier dans son inspiration du japonisme. L'aspect pointilliste de la peinture s'inscrit dans les travaux de Georges Seurat et du courant néo-impressionniste, en particulier dans sa composition, son travail de la couleur et sa touche ronde[2] - [6]. Le rendu s'éloigne de l'instantanéité des impressionnistes ou du vérisme des naturalistes pour figer la scène, lui apporter un aspect poétique et idéaliste, dans le style de Puvis de Chavannes[6].
Œuvres liées
Il existe un pendant à ce paysage et scène de genre La Ferme, matin, réalisée la même année et titrée La Ferme, soir, témoin du travail de Cross sur la lumière et ses jeux de couleur[6]. Les deux tableaux sont exposés ensemble au salon des indépendants de 1893 et au slaon de la Libre Esthétique de 1895[6]
Le musée du Louvre conserve un dessin préparatoire de ce tableau, à l'encre et au lavis sur papier calque[7].
Expositions
- Salon des artistes indépendants, n° 319, au au Pavillon de la ville de Paris aux Champs-Élysées, Paris[1].
- Les XX, La Libre esthétique, n° 118, au , 2ème exposition annuelle, Bruxelles[1].
- Cross. Aquarelles et crayons néo-impressionnistes, du au , Musée d'Art Moderne André Malraux Le Havre[1].
- Henri-Edmond Cross et le néo-impressionnisme, de Seurat à Matisse, du au , Musée Marmottan Monet, Paris ; en itinérance du au au Musée Matisse, Cateau-Cambrésis[1].
- Neo-impressionism, from Light to Color, du au , Abeno Arukas Art Museum[1].
- Le Post-impressionnisme et Rhône-Alpes (1886-1914), la couleur dans la lumière, du au au Musée Paul-Dini[1].
Références
- « La Ferme, matin », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- 20 ans! Dans les coulisses du Museé des Beaux-Arts de Nancy., Gand/Nancy, Snoeck Ducaju & Zoon, , 295 p. (ISBN 978-94-6161-526-8 et 9461615264, OCLC 1089218055, lire en ligne)
- Claudine Grammont, Tout Matisse, , 1487 p. (ISBN 978-2-221-24003-8, lire en ligne)
- « Nancy agrandit son musée des Beaux-Arts », sur L'Humanité, (consulté le )
- Dossier de l'art, no 202 « Le musée des beaux-arts de Nancy : nouveau parcours des collections »,
- Bouleau, Cécile. et Nancy (France). Musée des beaux-arts., Éclats : collection du Musée des beaux-arts de Nancy, Paris/Nancy, Somogy, , 229 p. (ISBN 2-85056-879-1 et 9782850568794, OCLC 61700751, lire en ligne)
- Notice no 50350145331, base Joconde, ministère français de la Culture