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La Corrida (chanson de Francis Cabrel)

La Corrida est une chanson écrite et interprétée par Francis Cabrel, issue de l'album Samedi soir sur la Terre sorti en 1994 et également édité en single la même année. Cette chanson marque l'opposition du chanteur à la corrida[1] - [2] - [3], un divertissement hispanique et français. Nicolas Reyes des Gipsy Kings a participé à l'enregistrement pour les chants en espagnol à la fin de la chanson.

Conception

Francis Cabrel commence l'écriture des paroles avec « Ce soir la femme du torero / Dormira sur ses deux oreilles[5] » après avoir assisté à une corrida à Bayonne[7]. Il s'arrête sur le chemin du retour afin d'enregistrer sur son dictaphone « Depuis le temps que je patiente / Dans cette chambre noire / J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante / Au bout du couloir[4]. »

Enfin, « après trois ans de maturation[4] », il ajoute le leitmotiv « Est-ce que ce monde est sérieux ?[4] »

Au moment de réaliser la maquette de ce titre, au studio Polygone, il fait appel à Nicolas Reyes[4].

Reprise des paroles

Des paroles de la chanson, et notamment le leitmotiv « Est-ce que ce monde est sérieux ? », sont régulièrement citées, utilisées, reprises dans diverses littératures. Au niveau du phrasé, l'inversion de l'accent tonique sur « sérieux » met en valeur « l'ironie douloureuse du propos »[8].

Plusieurs autres chanteurs et groupes ont repris la chanson comme Idir (chanteur kabyle), Tryo et Les Enfoirés en 2001. En 2022 plusieurs phrases du texte sont citées dans la proposition de loi portée par le député de Paris, Aymeric Caron visant à abolir la corrida[9] - [10].

Œuvres littéraires citant la chanson

  • Bruno Perera, Petits meurtres entre associĂ©s, Maxima, , 185 p. (ISBN 978-2-84001-323-5, lire en ligne), p. 149
  • Hugues Lethierry, Savoir(s) en rire, vol. 2, De Boeck SupĂ©rieur, , 260 p. (ISBN 978-2-8041-2406-9, lire en ligne), p. 22
  • Seydou Beye, L'intĂ©gration-alibi, une guillotine sociale : rĂ©plique pour une socioĂ©thique, Paris, L'Harmattan, , 198 p. (ISBN 978-2-296-07819-2, lire en ligne), p. 60

Épigraphes

Plusieurs ouvrages citent la chanson en tant qu'Ă©pigraphe :

Notes et références

  1. Francis Cabrel et Jean Bonnefon, C'est Ă©crit, Le Cherche midi, , 122 p. (ISBN 978-2-7491-2295-3, lire en ligne), p. 204.
  2. Philippe Guespin, Aux armes et cætera : la chanson comme expression populaire et relais démocratique depuis les années 50, L'Harmattan, , 164 p. (ISBN 978-2-296-46674-6, lire en ligne), p. 115.
  3. Michel Tarrier, Nous, peuple dernier : survivre sera bientĂ´t un luxe, Paris, L'Harmattan, , 445 p. (ISBN 978-2-296-10562-1, lire en ligne), p. 299.
  4. Alain Wodrascka, Cabrel : les chemins de traverse, Paris, l’Archipel, , 296 p. (ISBN 978-2-8098-1582-5), p. 152-153
  5. « [Une] trouvaille verbale à double tranchant[4]. »
  6. Laurent Lavigne, France Inter, le 17 novembre 2000, cité par Wodrascka 2015.
  7. « Toutes les portes se refermaient derrière lui, ne laissant qu’une palissade lisse. […] Ensuite […], il n’y a plus que torture, cruauté, boucherie[6]. »
  8. Claude Lemesle, L'art d'Ă©crire une chanson, Eyrolles, , 2e Ă©d., 176 p. (ISBN 978-2-212-23799-3, lire en ligne), p. 53.
  9. Sarah Finger, « L’interdiction des corridas bientôt discutée à l’Assemblée nationale », sur Libération (consulté le )
  10. « Les corridas interdites en France ? Comment Aymeric Caron veut porter l'estocade avec un projet de loi déjà polémique », sur ladepeche.fr (consulté le )

Voir aussi

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