L'Homme à la caméra
L'Homme à la caméra (en russe : Человек с киноаппаратом, Chelovek s kinoapparatom) est un film muet soviétique écrit et réalisé par Dziga Vertov, sorti en 1929. Ce film muet a été tourné à Odessa et dans d'autres villes soviétiques.
Titre original |
Человек с киноаппаратом Tchelovek s kino-apparatom |
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Réalisation | Dziga Vertov |
Scénario | Dziga Vertov |
Pays de production | Union soviétique |
Genre | Film muet |
Durée | 80 minutes |
Sortie | 1929 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Le quotidien des habitants, du matin au soir, explorant diverses facettes du travail, des loisirs, de la ville[1] - [2].
Fiche technique
- Réalisateur : Dziga Vertov (de son vrai nom David Abelevich Kaufman)
- Cadreur : Mikhaïl Kaufman (son frère)
- Montage : Yelizaveta Svilova (sa femme)
- Production : Studio Dovjenko VUFKU (Comité pan ukrainien du cinéma et de la photo)
- Pays d'origine : Union soviétique
- Format : noir et blanc, muet
- Durée du film : 93 ou 95 minutes selon les auteurs, 80 minutes[3]
- Dates de sortie :
- Union soviétique : (première mondiale à Kiev), (première à Moscou)
- France : (Paris) (sortie limitée)
Analyse
Le film est célèbre surtout par son approche très éclatée, la musicalité de son montage (pour un film muet), les nombreuses techniques cinématographiques utilisées (surimpression, superposition, accéléré, ralenti, etc). Il est aussi célèbre pour sa mise en abyme (le film dans le film) : on suit l'opérateur tournant le film[4], on montre le montage d'une séquence de ce film et une autre scène présente un public regardant l'Homme à la caméra sur grand écran… Il illustre la théorie du cinéma de Vertov : le « Kino-pravda »[1].
Mais au moment de sa sortie il n'a pas fait l'unanimité. Sergueï Eisenstein qualifie ces images de « coq-à-l'âne formalistes et de pitreries gratuites dans l'emploi de la caméra »[5].
L'esthétique du film est fortement marquée par les mouvements d'avant-garde de l'époque, principalement par le constructivisme. C'est un film tout à la fois documentaire et expérimental. On peut le considérer comme un manifeste de la recherche esthétique du cinéma d'avant-garde soviétique, encore indemne des contraintes artistiques que subiront par la suite les artistes d'URSS[6].
Plusieurs images sont mémorables : celle d'un homme qui se promène avec une caméra sur trépied dans le dos, un œil en très gros plan en superposition avec celui d'un objectif de caméra, la surimpression d'un cadreur géant installé sur un toit…[1].
Bandes-son composées par la suite
- 1983 : le groupe Un drame musical instantané composa une musique originale jouée en direct[7] avec leur orchestre de quinze musiciens (création au Festival Musica à Strasbourg), parue en 33 tours sur le label GRRR[8].
- 1993 : Pierre Henry a réalisé une musique de film (électroacoustique) synchronisée[9].
- 1996 : le musicien Biosphere a été sollicité par le festival du film international de Tromsø pour composer une nouvelle bande originale pour le film. Elle fut sortie sur la réédition de son album Substrata en 2001.
- 2000 : le groupe britannique de jazz The Cinematic Orchestra a composé une trame sonore inspirée de ce film.
- 2010 : Gilles Tynaire écrit une nouvelle partition, interprétée pour la première fois dans le cadre d'un ciné-concert, le , à Issy-les-Moulineaux, par le Ziveli Orkestar et le chœur du collège Henri-Matisse (direction Catherine Lobet)[10].
- 2011 : le , le compositeur breton Yann Le Long crée sa version de la bande-son du film, avec le violoncelliste Philippe Cusson et le batteur Stéphane Grimalt, dans le Centre Culturel du Vieux Couvent, à Muzillac. La bande-son est enregistrée.
Notes et références
- Kristian Feigelson, Université Paris 3. IRCAV. Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel, Caméra politique : cinéma et stalinisme, Presses Sorbonne Nouvelle, , 317 p. (ISBN 978-2-87854-305-6, lire en ligne), p. 55-58
- « L'Homme à la caméra », sur premiere.fr (consulté le )
- 1001 films à voir avant de mourir - Omnibus - 3e édition (ISBN 9782258075290).
- Graham Roberts, The Last Soviet Avant-Garde : OBERIU : Fact, Fiction, Metafiction, Cambridge University Press, , 274 p. (ISBN 978-0-521-02834-9, lire en ligne), p. 26
- Devaux, p. 53.
- L'Homme à la caméra de Dziga Vertov : Les Fiches Cinéma d'Universalis, Encyclopaedia Universalis, (ISBN 978-2-341-00812-9, lire en ligne)
- [vidéo] L'homme à la caméra avec Un Drame Musical Instantané sur YouTube
- Disque 33 tours de la musique composée par Un Drame Musical Instantané
- « L'homme à la caméra/musique de film/Pierre Henry », sur bnf.fr (consulté le )
- Interview de Gilles Tynaire
Annexes
Bibliographie
- Frédérique Devaux, L'Homme à la caméra de Dziga Vertov, Bruxelles : Yellow Now, 1990 (ISBN 978-2-873-40076-7)
- Jean-Jacques Marimbert (dir.), Analyse d'une œuvre : L'Homme à la caméra (D. Vertov, 1929), 2009 (ISBN 978-2-7116-2220-7)
- Paul Reisinger, La politique du montage de l'homme à la caméra Dziga Vertov, GRIN Verlag, 2008 (ISBN 978-3-638-94084-9), 60 p.
Liens externes
- [vidéo] L'Homme à la caméra - plein format remasterisé sur YouTube
- [vidéo] L'Homme à la caméra - remasterisé colorisé sur YouTube
- (en) L'Homme à la caméra, disponible en téléchargement gratuit sur Internet Archive
- [vidéo] L'Homme à la caméra (Alloy Orchestra), 1 min 5 s 37, 1929 sur YouTube
- Videoartworld: The Masters Series (Acces a Filmographie choisie en ligne)
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Cinémathèque québécoise
- Film-documentaire.fr
- (en) AllMovie
- (en) BFI National Archive
- (en) British Film Institute
- (de + en) Filmportal
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :